Thème 2, TES, octobre 2008
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Chapitre 1 : L’INVESTISSEMENT.
Introduction :
1) L’investissement, choix stratégique pour chaque entreprise.
Profitant du Salon de l'agriculture, le grand Matthieu, le voisin 1 de la ferme de la Vache verte, monta à Paris pour acheter un nouveau tracteur. À son
retour parmi nous, il avait changé. Plus distant, presque hautain, il semblait se prendre pour l'archiduc du bocage. Quand vint le jour de la livraison de
l'engin, nous comprîmes pourquoi le Matthieu faisait son important.
Un JPP 735 RZ ! Rouge ! 185 chevaux, six cylindres en ligne, air conditionné, lecteur CD, ordinateur de bord ! Une gueule de terminator et du 35 à
l'heure dans les labours.
Dans le hameau, personne ne dépassait les 100 chevaux. Tous se sentaient aplatis par cette démonstration de puissance, incapables de relever le défi.
Mais, une fois le choc encaissé, on commença à jaser.
Un JPP haut de gamine, ça coûte, sans les options, à peu près 80 000 euros hors taxe... Un sacré investissement ! D'où vient l'argent ? Aucun héritage,
un petit mariage, et le Matthieu ne joue pas au Loto, donc presque pas d'autofinancement... Alors ? Il ne reste que le crédit. Et dans la région, il n’y a
que le Crédit Horticole. D’ailleurs, son oncle n’est-il pas administrateur au Crédit Horticole ? De plus, les taux d’intérêt sont bas en ce moment et ils
ont dû hypothéquer le corps de ferme…
Il n’empêche : un 180 chevaux sur une exploitation de 50 hectares, dans le bocage, c’est de la folie ! Il passera à peine dans les chemins creux et sera
sous-utilisé en permanence, même en allant travailler chez les autres. Pas rentable, cette affaire-là. On ne peut pas amortir une telle somme avec un
aussi petit chiffre d’affaires. Ou sur 100 ans !
Non, décidément, ce n’est pas sérieux. Un investissement, c’est une décision stratégique pour une entreprise. Ca engage l’avenir, de façon irréversible.
Il faut donc réfléchir, comparer les alternatives, calculer. On peut, par exemple louer le matériel au lieu de l’acheter. Ou se grouper…
Si encore on pouvait anticiper une hausse de la demande, ou du prix des produits agricoles, mais la tendance observée a plutôt de quoi rendre
pessimiste.
Finalement, le Matthieu risque de regretter sa décision. S’il avait fait une terminale ES, il n’aurait pas commis une telle erreur. Pascal Combemale.
Q1 : Quel est l’investissement dans ce document ?
Q2 : Quelles questions ou quels éléments le grand Matthieu aurait-il dû considérer avant d’investir ?
Q3 : Quels étaient les financements possibles ? Lequel a t-il privilégié ?
Q4 : Où est-il question du progrès technique dans ce texte ?
2) L’investissement, un pilier de la croissance.
Les quatre piliers de l’activité économique. (Extraits d’alter éco HS n° 66, 2005 + n° 210 janvier 2003)
A quoi sert le PIB français ? (en milliards d’euros) 2004
PIB
Consommation des ménages
Consommation des administrations
Commerce extérieur
Investissements
1648
716,9
331,25
X= 341,13
M= 337,8
250,5
Part des différentes composantes du PIB et contribution de chacune d’entre elles à sa baisse lors des
récessions. (Source macro éco par David Romer 1997)
composantes
du PIB
Part dans la
baisse du PIB
La consommation est un élément plutôt stable mais une
petite variation des dépenses des ménages peut avoir des
effets importants par effet de masse.
L’investissement est un élément important de la variabilité
du PIB.
Le niveau des dépenses publiques, relativement indépendant
de l’activité économique a une fonction régulatrice destinée
à amortir les chocs.
Consommation
63,0
30,2
Investissements
dont stocks
15,8
0,6
66,5
30,7
solde extérieur
-0,6
-6 ,1
Dépenses publiques
21,8
9,4
Q5 : Quelle part représente l’investissement dans le PIB en 2004?
Q6 : Montrez que les 4 piliers sont liés entre eux ? (à partir de l’équilibre emplois-ressources, vu en 1ère)
Q7 : Justifiez la phrase soulignée à l’aide du tableau.
I/ Les contours de l’investissement.
A. Définition.
Investissement : acquisition par un agent économique de moyens de production (machines, équipements…) qui vont servir plusieurs fois pendant au moins un
an lors du processus de production (différent de la consommation intermédiaire).
Dans une entreprise, l’investissement est une dépense destinée à maintenir ou à accroître son potentiel productif. Une partie des investissements sert à
remplacer les machines usées ou obsolètes (= amortissement) ; dans ce cas, il n’y a donc pas augmentation du potentiel productif existant. Seul
l’investissement net (investissement nouveau) augmente le volume du capital technique de l’entreprise.
L’investissement brut représente l’investissement total de l’entreprise.
Ainsi, investissement brut = investissement net + amortissements.
FBCF (Formation brute de capital fixe). Synonyme d’investissement brut pour l’insee.
La FBCF regroupe les investissements de tous les agents économiques (Etat, entreprises et ménages). Depuis 2000, les achats et les dépenses en logiciels
font partie de la FBCF.
Pour mesurer l’effort que fait le pays pour investir on calcule le taux d’investissement de l’économie. (FBCF / PIB) x 100
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B. Les différentes formes de l'investissement et leur évolution.
Investissements productif et investissement financier.
Investissement productif : investissements matériels et immatériels des entreprises destinés à produire d’autres biens.
Investissements financiers : désigne acquisition de valeurs (souvent mobilières) afin d’obtenir un revenu. Contrairement aux simples placements, une prise
de participation ou de contrôle (au moins 10% du capital) suppose un intérêt de l’acquéreur pour l’activité visée (on reste dans une logique productive). Un
placement est l’affectation d’une épargne liée à la recherche d’un rendement financier (on parle d’investissement de portefeuille qui vise un placement en
capital : achats de parts ou d'actions avec un objectif de plus value par exemple).
Investissement national et à l’étranger : Engagement de capital destiné à acquérir un intérêt durable dans une entreprise exerçant ses
activités à l'étranger. Les formes : création d'entreprise, rachat d'entreprise ou association d'entreprises (joint-venture), prise de participation dans une
entreprise (au moins 10% du capital, sinon correspond à un investissement de porte feuille).
Q8 : Quels sont les 3 catégories d’investissements matériels ? Présentez leurs objectifs respectifs. (cf. cours de 2de, 1ère)
Q9 : Pourquoi distingue-t-on investissements matériels et immatériels ?
Q10 : Question 1 et 2 du doc 7 p 63.
Q11 : Comment expliquer la croissance des investissements immatériels ?
Q12 : Questions 1 à 3 du doc 8 p 63.
II/ Investissements et investisseurs.
A- Qui investit ? Doc 5 p 62
Q13 : Questions 3, 1, 2 du doc 5 p 62.
B- Qui finance ? Des circuits de financement qui s’adaptent… 9 p 64.
Q14 : Qu’appelle-t-on autofinancement, financement externe, action, obligation ?
Q15 : Questions 1 et 2 du doc 9 p 64.
Q16 : De quoi dépend le financement interne ? le financement externe ? le financement direct ?
Q17 : Quelles conséquences négatives voyez-vous au financement par le crédit bancaire ?
Q18 : Questions 3 du doc 9 p 64.
Q19 : A partir du doc 9 p 64, et de calculs appropriés et pertinents, montrez que l’on est passé d’une économie
d’endettement à une économie de marché financier (termes à expliquer).
C. Qu’est-ce qui motive les investisseurs ?
Quels sont les éléments qui incitent le chef d'entreprise à décider d'investir ? Investir, c'est prendre une décision
économique. Comme toutes les décisions, celle-ci se prend après réflexion et en fonction de certains arguments.
Ce sont ces arguments que l'on appelle les déterminants de l'investissement. Il y a cependant une exigence en
toile de fond de toutes les décisions d'investissement, c'est l'exigence de rentabilité.
1) La rentabilité. Doc 13 p 66.
La rentabilité économique :
Le profit intervient à deux niveaux : - Comme profit réali(ou mis en réserve) il fournit aux entreprises les
moyens d’autofinancer leurs investissements, par épargne préalable, sans endettement et donc sans intérêts à
payer.
- Comme profit anticipé : il va motiver la décision d’investir.
Ainsi, le partage de la VA entre salaires et profits joue donc un rôle capital.
Le profit peut être évalué à partir du taux de marge c’est-à-dire EBE / VA x100.
Q20 : Qu’exprime la notion de rentabilité en général ?
Q21 : Questions 2 et 3 du doc 13 p 66.
Q22 : Comment calcule-t-on la rentabilité économique ?
Q23 : A quelle condition la rentabilité économique est-elle élevée ?
La rentabilité financière.
Q24: Exercice du doc 1 p 76.
Q25 : Pourquoi les actionnaires ont-ils intérêt parfois à ce que l’entreprise s’endette pour investir ?
2) La demande anticipée. Annexe 1, doc 12 p 65.
Annexe 1 : La demande exerce un effet d'entrainement sur la formation de capital. Les entreprises ne mettent en œuvre leurs projets
d'investissement que si les débouchés leur paraissent suffisants. Pour qu'elles décident d'accroître leur capital, il faut que leur capacité
productive soit durablement inférieure à celle qui permet de satisfaire la demande qu'elles anticipent. Si l'entreprise estime que
l'augmentation attendue des débouchés n'est que provisoire ou s'il existe des capacités de production inemployées, elle n'investira pas. Ainsi
le taux d'utilisation des capacités de production est un indicateur fiable de l'état de santé de l'économie. Il permet d'anticiper l'évolution de
l'investissement. Lorsque les capacités de production inemployées diminuent, les entreprises ont moins de marge de manœuvre pour ajuster
leur production et vont recommencer à investir.
Cet effet de la demande sur le volume de l'investissement est formalisé dans le mécanisme de l'accélérateur.
Pierre-André CORPRON, « l’investissement», Cahier français n' 279, janvier-février 1997.
Définition : la demande anticipée : prévisions des entrepreneurs en matière de consommation et d'investissement. Ce concept,
qui fonde les plans de production des entreprises, est au cœur de la théorie keynésienne. J. M. Keynes parle de «demande
effective», demande de biens de consommation et de biens de production anticipée par les chefs d'entreprise. Cette demande
anticipée, qui correspond donc à une prévision de demande globale (consommation des ménages et investissements des
entreprises), détermine l'offre future des producteurs et en conséquence le niveau ultérieur de l'emploi.
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Q26 : Qu’appelle-t-on « demande anticipée ?
Q27 : Quelles qualités doit posséder la demande anticipée pour conduire à l’investissement ?
Q28 : Quelles sont les différentes solutions s’offrant à un entrepreneur qui constate une hausse de la demande adressée à
son entreprise ?
Q29 : Questions 1 et 2 du doc 12 p 65.
3) Les autres déterminants.
La situation financière : tant que le rendement économique de l'investissement est supérieur au taux
d'intérêt, l'entreprise est incitée à emprunter pour investir. Mais ce comportement a ses limites. L’augmentation
des dettes peut finir par menacer la survie de l'entreprise. Pour se prémunir contre un risque croissant
d'insolvabilité, les prêteurs vont exiger des taux de plus en plus élevés. Dès lors, l'entreprise en situation
financière difficile cherchera en priorité à se désendetter afin d'assainir sa structure financière, et le profit réalisé
ne servira pas à financer l'investissement.
Le coût relatif du capital et du travail : si le coût salarial augmente plus vite que le coût du capital, les
entreprises préféreront toutes choses égales par ailleurs, substituer du capital à du travail, et donc automatiser
les productions plutôt qu'embaucher.
Conclusion : Quand une entreprise investit aujourd'hui, elle le fait pour produire demain des biens ou des services qu'elle
vendra après-demain. La décision d'investir est donc une décision qui engage l'avenir : en effet, l'entreprise va décider
d'augmenter son stock de capital (et c'est en général une grosse dépense) alors qu'elle ne sait pas avec certitude de quoi demain
sera fait. L'entreprise fait donc toujours un pari sur l'avenir : elle parie qu'elle arrivera à rentabiliser son investissement, c'est-à -
dire à augmenter ses profits (attention ! augmenter ses profits, ce n'est pas forcément augmenter sa production …), malgré les
incertitudes.
De plus, au niveau de l'entreprise, il y a des enjeux à l'investissement. De celui-ci va dépendre la capacité de
l'entreprise à réaliser des profits et à faire face à la concurrence pour gagner, ou au moins ne pas perdre, des parts de marché.
L'avenir de l'entreprise dépend donc du " bon " choix de ses investissements, que ce soit sur le plan de leur volume (leur
montant), que ce soit sur le plan de leur nature (investissement de productivité ou de capacité, investissement immatériel ou
matériel, etc.).
Chapitre 2 : LE PROGRES TECHNIQUE.
I/ Le progrès technique, de quoi parle-t-on ?
A. Invention et innovation.doc 19 p 70
Q°1 : Les termes « invention » et « innovation » sont-ils synonymes ? Définissez chacun d’eux.
Q°2 : L’ABS, l’Airbag, le GPS sont-ils des inventions ou des innovations ?
B. Les grandes catégories d’innovations. doc 17 p 69
Q°3 : Questions 1 et 2 du doc 17 p 69.
Q°4 : La distinction de produit et de procédé est-elle toujours évidente ?
Q°5 : Proposez une définition du progrès technique.
II/ Les acteurs de progrès technique.
Le progrès technique ne tombe pas du ciel ! Le hasard met parfois les chercheurs sur le chemin de la découverte. Mais encore
faut-il qu'il y ait des gens qui cherchent. Autrement dit, progrès technique et innovations sont le fruit d'une intense activité
humaine. Il n'en reste pas moins que quand on cherche, on n'est jamais complètement sûr de trouver et il est rare que l'on
sache quand on trouvera. Il y a donc de l'incertitude dans cette activité, qui coûte pourtant cher. On peut donc penser que,
puisque les entreprises font des efforts, parfois très importants, de recherche, elles ont de bonnes raisons pour les faire… Mais
elles ne sont pas seules
A. L’Etat.doc 18 p 69
Q°6 : Questions 1et 2 du doc 18 p 69.
Q°7 : Pourquoi les entreprises ne peuvent-elles pas financer elles-mêmes la recherche fondamentale ? Comment se justifie
alors le rôle de l’Etat ?
Q°8 : Quels rôles joue également l’Etat pour inciter les entreprises à développer la recherche-développement ?
B. Les entreprises.
1) L’entreprise et ses motivations. Annexe 1.
L’entrepreneur ne peut se contenter de gérer. Il doit aussi anticiper et prendre des risques.
Q°9 : Qu’est-ce qui pousse l’entrepreneur à innover ? Quelles sont les 2 raisons fondamentales qui expliquent le caractère
vital de l’innovation.
Q°10 : Quelles sont les conséquences possibles de ces innovations sur l’emploi ?
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Annexe 1 : Les grandes entreprises, comme si elles s'étaient données le mot, semblent soudain admettre que l'innovation, depuis longtemps stratégique,
revêt désormais pour elles un caractère vital. Surtout, elles sont dorénavant décidées à y mettre le prix. L’enjeu ? La survie de l'industrie française, pas moins.
La Chine est déjà l'usine du monde. En vingt ans, 1,2 million d'emplois industriels ont été perdus en France. "La lutte contre la désindustrialisation nécessite un
effort soutenu d'innovation et de recherche et de développement pour permettre à l'industrie de rester compétitive", disait Jacques Chirac lors d'une table ronde
qu'il a réunie sur ce thème en février dernier. La déclaration a pu faire sourire les chercheurs publics. Il n'empêche que le ton était donné. De leur côté, les
industriels, las des atermoiements d'un Etat endetté jusqu'au cou, n'ont pas attendu ce signal du président de la République. Hausse des budgets R&D,
réorganisation des équipes de recherche, sélection des projets… Cette fois, la guerre de l’innovation est bel et bien déclarée !
Première arme dans cette bataille mondiale : les budgets. Leur hausse, régulière de 1998 à 2001, s’emballe depuis 2 ans. Bien qu’étranglé par son
endettement record, France Télécom annonçait l’an dernier une augmentation de 20 % de la dépense en R &D pour les deux années à venir. Objectif: rattraper
son retard et atteindre le ratio moyen appliqué par ses concurrents mondiaux, soit 1,5% du chiffre d’affaires.
Le groupe automobile PSA a pour sa part augmenté ses dépenses de recherche de plus de 5o % en cinq ans. Airbus, pour aliser son A38o, investit depuis
plusieurs années des sommes ... astronautiques, le total des dépenses publiques et privées dans la R& D aéronautique et spatiale doublera en Europe dans les
vingt années à venir. Espace, aviation, automobile, pharmacie et télécommunications totalisent du reste à eux seuls la moitié des dépenses privées en R& D.
Certes, entreprises et secteurs industriels ne sont pas tous logés à la même enseigne. Les PME n'ont pas toujours la capacité d'aligner les moyens
nécessaires pour rester dans la course.
Cette révolution dans les budgets de la R& D s'accompagne d'une autre: celle du marketing. Aujourd'hui, les équipes R&D sont soumises aux desiderata du
client. Une démarche initiée depuis longtemps par les constructeurs automobiles dont les enquêtes de prospective repèrent les goûts des consommateurs…à
plusieurs années de distance, les nouveaux modèles étant ensuite conçus et développés en fonction de cette demande future.
CONSEQUENCE DE LA GUERRE DES PRIX : Couplée à la fabrication à la demande, cette capacité d'offrir, en un temps record, des produits parfaitement
adaptés à chaque besoin constitue pour l'industrie européenne une arme de choix face à la concurrence asiatique, encore ancrée dans le modèle de la
fabrication de masse.
Mais ce n'est pas tout. Une quatrième révolution, liée, celle-ci, à l'intensification de la guerre des prix, est en cours. Pressurés par la concurrence sur le
marché mondial, les industriels demandent aujourd'hui aux concepteurs, dès qu'ils planchent sur un produit de définir les moyens de le fabriquer au moindre
coût. A quoi bon concevoir une magnifique bouteille de parfum si sa fabrication la rend plus chère que le parfum lui-même? Développement process et
développement produits sont désormais intimement liés. Du coup, l'ingénieur qui a passé une vingtaine d'années devant son ordinateur doit remettre les mains
dans le cambouis et travailler avec des ouvriers.
LA REVOLUTION DES SOUS-TRAITANTS : Paradoxe - menée en toute cette révolution ne profite pas tant comme on aurait pu le croire, aux départements
R& D internes des grandes entreprises. Echaudées par les années de crise, celles-ci se refusent à s'engager dans des plans de recrutement pléthorique,
préférant faire appel à des collaborations extérieures. De sorte que c'est à un véritable redéploiement de la recherche et développement que l'on assiste
aujourd'hui. Entreprises en réseau, sous-traitance, cotraitance, externalisation, quelle que soit la formule choisie, le principe reste le même: partager le travail,
les risques et les gains. De plus en plus sollicités, les prestataires extérieurs de la R&D recrutent aujourd’hui en masse.
Corinne Zerbib Courrier cadres mai 2004
2) Taille de l’entreprise et innovation. Annexe 2 et 3.
Q°11 : Utilisez les 2 données chiffrées (en gras) de l’annexe 2 en une seule phrase.
Q°12 : Illustrez à l’aide de l’annexe 2 la phrase soulignée dans l’annexe 1.Quelles en sont les explications ?
Q°13 : Quelle est l’idée générale de l’annexe 3. Quelles conséquences pour l’entreprise tirez-vous du constat ?
Q°14 : En quoi ces conséquences peuvent –elles être source d’inégalités, entre entreprises, entre régions ?
Annexe 2 : Structure par taille des entreprises exécutantes de la R et D en 1999 (insee TEF 2002/2003 in Nathan)
Entreprises
de moins de 500 salariés
Entreprises
de 500 à 999 salariés
Entreprises
de 1000 à 4999 salariés
Entreprises
de 5000 salariés et plus
Total en %
% d’entreprises
87,7
6,1
5,2
1,0
100
DIRD
20,0
9,6
27,2
43,2
100
Annexe 3 : Toujours plus vite. (d’après Alternatives économiques, hors série n°53, 3è trimestre 2002)
C. L’extérieur.
Le progrès technique est un facteur mobile. Il y a transfert de technologie d’un pays vers un autre par :
- l’achat de machines, de brevets et de licences d’exploitation
- la formation du personnel à l’étranger ou l’envoi de techniciens pour former la main d’œuvre locale
- l’achat d’usines « clé en main » cad prêtes à fonctionner
- l’implantation de FMN (firmes multinationales)
- l’importation de produit que l’on essaie de reproduire
C’est ainsi que le Japon a pu combler son retard technologique et réaliser des gains de productivité en implantant directement l’outillage moderne. Il
n’a alors pas eu à supporter le poids de la modernisation nécessaire d’un outillage vieillissant.
Les inconvénients des transferts de technologie : coût élevé et le progrès technique importé ne correspond pas toujours à la formation de la
population (problèmes de fonctionnement des machines, de pannes…) => besoin d’une « culture » industrielle et d’une formation rigoureuse des
salariés et techniciens.
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Chapitre 3 : Les effets de l’investissement et du progrès technique sur la croissance.
I/ Investissement, progrès technique, sources de croissance. (Annexe 1 et 2)
Q°1 : L’annexe 2 vérifie-t-elle l’idée que les pays qui investissent le plus dans le progrès technique connaissent la croissance
la plus élevée ? (N’oubliez pas les preuves)
Q°2 : Montrez à l’aide de schémas que l’investissement, parce qu’il agit sur la demande et sur l’offre, est source de
croissance. (A1)
Q°3 : En quoi l’Etat peut-il jouer un rôle majeur ?
Annexe 1. L'investissement a deux visages. L'entreprise qui investit fait travailler d'autres entreprises, elle stimule la demande et
l'activité économique. En même temps, elle développe les capacités de production installées et l'offre de biens possibles. Voyons
d'abord le côté de la demande. Que se passe-t-il lorsque les chefs d'entreprise décident d'accroître leurs projets d'investissement ? Les
entreprises qui investissent s'adressent aux fabricants de machines. Le chiffre d'affaires des fournisseurs d'équipement augmente, ainsi
que les salaires qu'ils distribuent, les impôts qu!ils paient et les profits qu'ils réalisent. Leurs salariés, éventuellement en nombre accru,
consomment plus. Les producteurs de produits alimentaires, de vêtements, de télévision, d'automobiles voient leurs ventes et leurs
recettes augmenter. Ils accroissent leur production, leur embauche, leurs salaires, leurs commandes à leurs fournisseurs.
Tournons-nous maintenant du côté de l'offre. L'investissement apporte une nouvelle capacité de production. L’entreprise
investit tout à la fois pour répondre à la demande, pour conserver ou accroître sa part de marché, pour réduire les délais de fabrication,
pour améliorer la qualité des produits et en lancer de nouveaux et pour réduire ses coûts unitaires en utilisant, pour une même
production, moins de facteurs : moins de salariés, moins de matières ou moins d'énergie.
Source: M. Didier, Economie : Les règles du Jeu, Economica, 1992.
Annexe 2.Comparaison Etats-Unis / France : effet de l’effort d’investissement dans les TIC sur la croissance économique.
% des dépenses en TIC dans les dépenses
d’investissement hors bâtiment
Rapport entre le TCAM du PIB (à prix
constants $1995) des EU et de la France
Années
Etats Unis
France
période
1970
16,9
12,2
1980
21,5
13,1
1970-80
0,98
1990
31,8
15,9
1980-90
1,28
1998
36,1
23,6
1990-98
2,08
Source : rapport du CAE N°28 ,2000 statistique de l’OCDE.
II/ Le progrès technique, à l’origine des cycles. Annexe 3 et 4
Q°3 : A l’aide des annexes 3 et 4, présentez sous forme d’un schéma les effets économiques de l’innovation et ses
conséquences sur la croissance.
Q°4 : Expliquez l’idée de « destruction créatrice » initiée par Schumpeter.
Annexe 3 : Le progrès technique et ses effets: la révolution industrielle
Au cœur de la révolution industrielle, et donc de toute l'histoire économique, se trouvent les innovations de la fin du XVIIIè siècle qui font l'objet
d'une immense littérature. Mokyr (1994) caractérise l'accélération du progrès technique qui se produit à partir de 1760 de la façon suivante : « avant, la
stabilité était la règle et l'invention l'exception, après ce fut le contraire ». [...]
La concentration des découvertes en « grappes » (Schumpeter) à cette époque ou à la fin du xix, est un phénomène qui reste difficile à expliquer, sauf
par des effets d'imitation, de liaison et d'interaction complexes. Le déséquilibre provoqué par une innovation dans un secteur entraîne des recherches
dans un autre, comme dans le cas du filage puis du tissage du coton et de bien d'autres découvertes de ces « années miraculeuses » (Mokyr). Les quatre
secteurs clés de la révolution industrielle le coton, le fer, le charbon, la vapeur sont véritablement mis en phase vers les années 1765-1790 grâce
à une série d'inventions dont les effets se renforcent, et cette synergie va donner naissance à l'industrie moderne. Les machines textiles et les machines
à vapeur sont construites par les industries mécaniques, celles-ci ont besoin du fer produit par les fonderies et les forges : le fer requiert le coke pour
sa fabrication, le coke permet de faire fonctionner les machines à vapeur qui font tourner les métiers textiles, les pompes des mines de charbon, les
soufflets et les marteaux des forges, et bientôt les machines de toutes les industries. Au XIXè siècle, bien sûr, la combinaison fer-charbon-vapeur va
trouver sa principale application dans le chemin de fer, qui remplacera le coton comme industrie motrice (dans tous les sens du terme) et donnera son
second souffle à la première révolution industrielle. J. Brasseul, Histoire des faits économiques et sociaux, t. 1, Armand Colin, 2001.
Annexe 4 : Joseph Schumpeter a développé une théorie de la dynamique économique dans laquelle l'innovation occupe une place centrale. Il
situe d'abord l'innovation technologique comme une forme parmi d'autres de l'innovation: aux côtés de l'innovation organisationnelle, de l'ouverture
de nouveaux marchés et de celle de nouvelles sources de matières premières.
Ces différentes formes d'innovation ont au moins deux points communs: d'une part leur cause, d'autre part leur effet. Elles sont motivées, au moins
en économie de marché, par la recherche du profit. L'innovation est une activité économique et non le seul fait du hasard ou de quelques génies
désintéressés. Et elle aboutit à bouleverser les conditions de la concurrence : c'est la « destruction créatrice ». Les entreprises qui ont innové avec
succès connaissent l'expansion, tandis que celles qui n'ont pas innové ou l'ont fait sans succès disparaissent. La dynamique économique vue par
Schumpeter est donc très tourmentée. [ ... 1
De plus, Schumpeter a présenté des « cycles de croissance » déclenchés par les fluctuations de l'innovation, notamment technologique. Ces
innovations arriveraient par « grappes », de façon concentrée dans le temps. Elles ont pour effet d'accroître la rentabilité de l'investissement (les
équipements nouveaux sont potentiellement très supérieurs aux anciens, les biens nouveaux stimulent la demande), lequel s'accélère en conséquence,
exerçant un effet d'entraînement sur l'ensemble du circuit économique. Puis l'innovation ralentissant la rentabilité faiblit et l'ensemble de l'économie
ralentit à son tour, Schumpeter identifiait là l'origine des cycles cinquantenaires, dits « de Kondratieff ».
D. GUELLECC, « Recherche et innovation technologique », Écoflash n' 80, juin 1993, CNDP
Q5 : Le ralentissement de la croissance depuis les années 70 correspond-il, comme dans l’optique schumpetérienne, à un
essoufflement des innovations ? Justifiez votre réponse.
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