
Thème 2, TES, octobre 2008
Chapitre 3 : Les effets de l’investissement et du progrès technique sur la croissance.
I/ Investissement, progrès technique, sources de croissance. (Annexe 1 et 2)
Q°1 : L’annexe 2 vérifie-t-elle l’idée que les pays qui investissent le plus dans le progrès technique connaissent la croissance
la plus élevée ? (N’oubliez pas les preuves)
Q°2 : Montrez à l’aide de schémas que l’investissement, parce qu’il agit sur la demande et sur l’offre, est source de
croissance. (A1)
Q°3 : En quoi l’Etat peut-il jouer un rôle majeur ?
Annexe 1. L'investissement a deux visages. L'entreprise qui investit fait travailler d'autres entreprises, elle stimule la demande et
l'activité économique. En même temps, elle développe les capacités de production installées et l'offre de biens possibles. Voyons
d'abord le côté de la demande. Que se passe-t-il lorsque les chefs d'entreprise décident d'accroître leurs projets d'investissement ? Les
entreprises qui investissent s'adressent aux fabricants de machines. Le chiffre d'affaires des fournisseurs d'équipement augmente, ainsi
que les salaires qu'ils distribuent, les impôts qu!ils paient et les profits qu'ils réalisent. Leurs salariés, éventuellement en nombre accru,
consomment plus. Les producteurs de produits alimentaires, de vêtements, de télévision, d'automobiles voient leurs ventes et leurs
recettes augmenter. Ils accroissent leur production, leur embauche, leurs salaires, leurs commandes à leurs fournisseurs.
Tournons-nous maintenant du côté de l'offre. L'investissement apporte une nouvelle capacité de production. L’entreprise
investit tout à la fois pour répondre à la demande, pour conserver ou accroître sa part de marché, pour réduire les délais de fabrication,
pour améliorer la qualité des produits et en lancer de nouveaux et pour réduire ses coûts unitaires en utilisant, pour une même
production, moins de facteurs : moins de salariés, moins de matières ou moins d'énergie.
Source: M. Didier, Economie : Les règles du Jeu, Economica, 1992.
Annexe 2.Comparaison Etats-Unis / France : effet de l’effort d’investissement dans les TIC sur la croissance économique.
% des dépenses en TIC dans les dépenses
d’investissement hors bâtiment
Rapport entre le TCAM du PIB (à prix
constants $1995) des EU et de la France
Source : rapport du CAE N°28 ,2000 statistique de l’OCDE.
II/ Le progrès technique, à l’origine des cycles. Annexe 3 et 4
Q°3 : A l’aide des annexes 3 et 4, présentez sous forme d’un schéma les effets économiques de l’innovation et ses
conséquences sur la croissance.
Q°4 : Expliquez l’idée de « destruction créatrice » initiée par Schumpeter.
Annexe 3 : Le progrès technique et ses effets: la révolution industrielle
Au cœur de la révolution industrielle, et donc de toute l'histoire économique, se trouvent les innovations de la fin du XVIIIè siècle qui font l'objet
d'une immense littérature. Mokyr (1994) caractérise l'accélération du progrès technique qui se produit à partir de 1760 de la façon suivante : « avant, la
stabilité était la règle et l'invention l'exception, après ce fut le contraire ». [...]
La concentration des découvertes en « grappes » (Schumpeter) à cette époque ou à la fin du xix, est un phénomène qui reste difficile à expliquer, sauf
par des effets d'imitation, de liaison et d'interaction complexes. Le déséquilibre provoqué par une innovation dans un secteur entraîne des recherches
dans un autre, comme dans le cas du filage puis du tissage du coton et de bien d'autres découvertes de ces « années miraculeuses » (Mokyr). Les quatre
secteurs clés de la révolution industrielle — le coton, le fer, le charbon, la vapeur — sont véritablement mis en phase vers les années 1765-1790 grâce
à une série d'inventions dont les effets se renforcent, et cette synergie va donner naissance à l'industrie moderne. Les machines textiles et les machines
à vapeur sont construites par les industries mécaniques, celles-ci ont besoin du fer produit par les fonderies et les forges : le fer requiert le coke pour
sa fabrication, le coke permet de faire fonctionner les machines à vapeur qui font tourner les métiers textiles, les pompes des mines de charbon, les
soufflets et les marteaux des forges, et bientôt les machines de toutes les industries. Au XIXè siècle, bien sûr, la combinaison fer-charbon-vapeur va
trouver sa principale application dans le chemin de fer, qui remplacera le coton comme industrie motrice (dans tous les sens du terme) et donnera son
second souffle à la première révolution industrielle. J. Brasseul, Histoire des faits économiques et sociaux, t. 1, Armand Colin, 2001.
Annexe 4 : Joseph Schumpeter a développé une théorie de la dynamique économique dans laquelle l'innovation occupe une place centrale. Il
situe d'abord l'innovation technologique comme une forme parmi d'autres de l'innovation: aux côtés de l'innovation organisationnelle, de l'ouverture
de nouveaux marchés et de celle de nouvelles sources de matières premières.
Ces différentes formes d'innovation ont au moins deux points communs: d'une part leur cause, d'autre part leur effet. Elles sont motivées, au moins
en économie de marché, par la recherche du profit. L'innovation est une activité économique et non le seul fait du hasard ou de quelques génies
désintéressés. Et elle aboutit à bouleverser les conditions de la concurrence : c'est la « destruction créatrice ». Les entreprises qui ont innové avec
succès connaissent l'expansion, tandis que celles qui n'ont pas innové ou l'ont fait sans succès disparaissent. La dynamique économique vue par
Schumpeter est donc très tourmentée. [ ... 1
De plus, Schumpeter a présenté des « cycles de croissance » déclenchés par les fluctuations de l'innovation, notamment technologique. Ces
innovations arriveraient par « grappes », de façon concentrée dans le temps. Elles ont pour effet d'accroître la rentabilité de l'investissement (les
équipements nouveaux sont potentiellement très supérieurs aux anciens, les biens nouveaux stimulent la demande), lequel s'accélère en conséquence,
exerçant un effet d'entraînement sur l'ensemble du circuit économique. Puis l'innovation ralentissant la rentabilité faiblit et l'ensemble de l'économie
ralentit à son tour, Schumpeter identifiait là l'origine des cycles cinquantenaires, dits « de Kondratieff ».
D. GUELLECC, « Recherche et innovation technologique », Écoflash n' 80, juin 1993, CNDP
Q5 : Le ralentissement de la croissance depuis les années 70 correspond-il, comme dans l’optique schumpetérienne, à un
essoufflement des innovations ? Justifiez votre réponse.