L1 UE1 Atomes, biomolécules, génome, bioénergétique, métabolisme Maladies Rares et Génétique Benoît Arveiler 28 novembre 2011 Maladies Rares • Prévalence < 1/2 000 Majorité < 1/100 000 • 7000 à 8000 maladies rares • 85 à 90% origine génétique • 2500 gènes de maladies connus • Environ 250000 malades en France • 4 Millions de personnes concernées en France, 25 Millions Europe IMPACT DES MALADIES GENETIQUES - Maladie génétique ou anomalie congénitale : 3% des naissances - Maladie grave à composante génétique : 1/20 sujets de moins de 25 ans - Mortalité infantile : * 5-10% dues à des maladies monogéniques * 40 % attribuées à des maladies génétiques (chromosomiques, mono/polygéniques) Admissions en pédiatrie * 5-10% dues à des maladies monogéniques * 30-50% dues à des maladies liées à des facteurs génétiques (Adulte : 10% des hospitalisations) Définitions de « rare » : Fréquence en-dessous de laquelle une maladie: - n’est pas enseignée (pb errance diagnostique …) - n’est pas considérée comme un problème de santé publique par les autorités sanitaires - ne représente pas un marché économique seuil retenu : fréquence < 1/2000 < 30 000 personnes pour une maladie donnée Définition d’une maladie rare Difficultés : • Hétérogénéité phénotypique Ex : Maladie d’Ehlers-Danlos : 8 types • Hétérogénéité génétique (génique) Ex : Rétinite Pigmentaire (50 à 100 gènes) Syndrome de Bardet-Biedl (trigénisme) • Hétérogénéité allélique Ex : mucoviscidose > 1500 mutations CFTR Définition d’une maladie rare Autres variabilités : - géographique : maladie rare dans une région, fréquente dans une autre : ex : maladie périodique, drépanocytose, Tay-Sachs - temporelle : maladies émergentes : SIDA maladies en déclin : choléra Les maladies rares : une problématique spécifique (1) • Déficit de connaissances et d’information des professionnels de santé et des patients à l’origine d’une « errance diagnostique »; • Pas de stratégie globale d’organisation de l’offre de soins pour les maladies rares (jusqu’en 2004): des trajectoires de patients qui relèvent de logiques individuelles et pas de filières spécialisées; • Inégalités dans la prise en charge (remboursements, indemnisations et accès aux produits de santé); Les maladies rares : une problématique spécifique (2) • Une surveillance épidémiologique de ces pathologies insuffisante, • Des travaux de recherche qui se développent au niveau national et européen, • Une adaptation nécessaire entre les innovations thérapeutiques à venir (ATU, AMM..) et leur prise en charge (réforme T2A). Les maladies rares : une priorité de santé publique • La prise en charge des maladies rares constitue l’un des cinq plans stratégiques nationaux de la loi de santé publique du 9 Août 2004, • Objectif N°90 du rapport annexé: « assurer l’équité pour l’accès au diagnostic, au traitement et à la prise en charge ». Plan National Maladies Rares 2005-2008 * améliorer l’accès aux soins et la qualité de la prise en charge des malades (centres de référence) * poursuivre l’effort en faveur des médicaments orphelins * répondre aux besoins d’accompagnement spécifique des personnes atteintes et développer le soutien aux associations de malades * promouvoir la recherche et l’innovation, notamment pour les traitements * développer les partenariats nationaux et européens Un financement à hauteur de 98 M d’euros (78 M pour les soins et 20 M pour la recherche). Axe « Information des patients et des professionnels de santé » • ORPHANET : Portail européen sur les maladies rares • Téléphonie en santé : Maladies rares Infosservices, financé par l ’INPES depuis 2006 • Des cartes de soins et d’urgence : 13 cartes élaborées en 2005-2006 et une dizaine à venir... Axe « Organisation des soins pour les maladies rares » (1) • 132 centres de référence labellisés maladies rares (Appels à projets 2004, 2005, 2006 et 2007) Axe « Organisation des soins pour les maladies rares » (2) • Objectifs de la labellisation : – Identifier des structures d’excellence scientifique et médicale (18 groupes de maladies rares identifiés), – Structurer à partir de ces centres une filière de soins spécialisée (maillage territorial), – Constituer un réseau d’expertise national sur les maladies rares (protocoles nationaux de diagnostic et de soins en lien avec la HAS et la CNAM-TS) Une maladie génétique survient lorsqu’une erreur grave se produit dans le matériel génétique : Anomalie chromosomique : nombre, structure ou Anomalie survenant sur un gène L’ADN DANS LA CELLULE 1 gaattcattt cacagcttca ttgccctggc caggttgaac catgtcaagg aaactgtgag 61 cagcatattc aaaacacaaa cattgcttgg cactttggca ctgttttttt tttttttttt 121 ttttttttcc aagcttgtct cccagttagg aacagcctgg aagtcactag tccagactgt 181 gacaagtggt ggaacccggc tcccaggcat tgtggaaata cggttcattg tcacagccac 241 gccaggcctc ggcggagaac tgcgcagcca ggtctgagcg gcaatgcgct ggctcttctg 301 ctgcagctgg ggaccacgtg caggcagctg ggaggtagat tcctgtacct gctgctctgt 361 gcttagtgct ggcttgtcat ggggctagag gttactagtg tggatgataa aaaatattcg 421 ttctgacatt agtagttctg caaatacaca cgctatagcc catgtatcag cagctctgga 481 ataatgtctt gcctcgataa gtagctctgg gactcggaat gttgcagctg ctagatccag 541 atctgcccaa ggcttcaaag gtgaacaaaa aaatagagtg ccactcatat cagtgatttg 601 gactcgaatt tactcaggat ctttactcat agttaaaata ttggcaggtt ctacatacct 661 atgcaactcc cagtggtcat gcaggcagca aactgcatct aggatgggag gtgatgatga 721 cctcactatc ccccaaggta actgagctgg cttcttgttt gttagtagct ctgcaccact 781 agattataag tcagaggtca cacagaagcc ctacttccat gtcagcatga gacagaaaga 841 ctttccgaag agggagggcc cgtgggtgct caagcttgtg aaggaaccac ctttcctctt 901 ggctttgtag acacgacccc aagtgcctca gcctactttg cagtcctcag attcaaacag 961 gtcctcaagc ggctcccact tgctggacag cttcagttta aagtcacagt ccatggtcac HEREDITE MENDELIENNE • • • • • • Définitions Hérédité autosomique dominante Hérédité autosomique récessive Hérédité liée au chromosome X Empreinte parentale. Disomie uniparentale Digénisme Définitions Allèles : versions alternatives d’un même gène différant par leur séquence nucléotidique - la plupart des gènes ont un seul allèle - certains loci sont polymorphes - certains allèles ont des allèles rares pathologiques : allèles mutants Génotype : constitution génétique d’une personne à un (ou plusieurs) locus donnés Phénotype : expression visible du phénotype sous la forme d’une caractéristique morphologique, biochimique, ou moléculaire Qualifiable, quantifiable Définitions (suite) Maladie monogénique : maladie héréditaire due à une lésion dans un seul gène, sur un seul ou les 2 chromosomes d’une même paire Homozygote : individu avec deux allèles identiques Hétérozygote : individu avec deux allèles différents Hétérozygote composite : individu avec deux allèles mutants différents Définitions (suite) Hémizygote : individu ne portant qu’un seul allèle à un locus donné (chromosome X chez les hommes) Probant ou propositus : individu par lequel la présence d’une maladie génétique est portée à l’attention des généticiens ; cas index : premier cas dans la famille Autosomes : chromosomes communs aux 2 sexes Gonosomes : chromosomes sexuels (X et Y), caractérisant le sexe chromosomique. Hérédité Autosomique Dominante A. Caractéristiques B. Expressivité. Pénétrance C. Mutation de novo D. Mosaïcisme Hérédité Autosomique Dominante A. Caractéristiques * gènes situés sur les autosomes * atteinte d’une seule copie du gène suffisante pour observer les signes de la maladie * maladie s’exprime chez les hétérozygotes, chez les femmes comme chez les hommes * état homozygote souvent létal; parfois idem hétérozygote Hérédité Autosomique Dominante A. Caractéristiques (suite) * les 2 sexes sont atteints avec la même fréquence * la transmission de la maladie peut se faire par les 2 sexes ; en particulier, la transmission père-fils est possible * tout sujet porteur d’un allèle morbide AD a un risque de 50% de le transmettre à ses enfants, quel que soit leur sexe * des sujets atteints peuvent être observés sur plusieurs générations successives d’une famille : transmission verticale. 1/2 1/2 Hérédité Autosomique Dominante B. Expressivité. Pénétrance Expressivité variable : variation d’“intensité” de l’expression phénotypique pour une même mutation intra et inter-familiale recherche de signes cliniques « a minima » +++ Pénétrance : pourcentage des sujets porteurs d’un gène dominant et exprimant la maladie sur total des sujets porteurs de la mutation - pénétrance incomplète : un individu peut être porteur de l’anomalie génétique sans en manifester de signes visibles - sauts de génération Hérédité Autosomique Dominante C. Mutation de novo Premiers cas de maladie AD : mutations de novo le plus souvent (10-5 à 10-6) Typiquement pères d’ “ âge avancé ” 80% des achondroplasies (nombre des réplications des spermatozoïdes finit par favoriser la survenue de mutations ponctuelles) Hérédité Autosomique Dominante D. Mosaïcisme Mosaïcisme germinal : existence d’un pool d’ovules ou de spermatozoïdes mutés chez l’un des parents (probablement présent dans d’autres tissus du sujet, mais dans des proportions telles qu’il n’exprime pas de signe clinique visible). le risque de récurrence dans la fratrie d’un enfant atteint n’est pas nul +++ Ex : craniosténoses, achondroplasie, ostéogenèse imparfaite Hérédité Autosomique Récessive • gènes situés sur les autosomes les 2 sexes sont atteints avec une fréquence égale. • atteinte des 2 copies du gène nécessaire pour observer les signes de la maladie : - la maladie s’exprime uniquement chez les homozygotes ou les hétérozygotes composites - porteurs hétérozygotes sains (parents) • apparaît typiquement chez plus d’un membre d’une même génération : transmission horizontale 1/4 1/2 1/4 Aa AA aa Aa Aa Aa aa AA Aa aa Aa A gène sain a gène muté Aa Aa Hérédité Autosomique Récessive Le risque de récurrence est : - de 25% pour chaque enfant à naître d’un couple dont chacun des parents est porteur d’un gène muté pour la maladie en question ; - fonction de la fréquence de porteurs hétérozygotes pour le gène muté dans la population générale pour la descendance d’un sujet atteint - cas particulier : union consanguine risque est fonction du degré de parenté (risque de récurrence évalué en fonction du coefficient de consanguinité existant). Hérédité Autosomique Récessive 1er cas d’une maladie AR : le plus souvent à la réunion chez le sujet atteint de gènes mutés portés par chacun des parents importance du dépistage familial pour le conseil génétique +++ Hérédité Autosomique Récessive Consanguinité : risque d’apparition de mutation récessive à l’état homozygote MAIS consanguinité n’est pas la cause la plus fréquente d’une maladie AR (surtout lorsque la fréquence du gène muté est élevée) Hérédité liée à l’X Hérédité récessive liée à l ’X : * gènes responsables situés sur le chromosome X * expression essentiellement chez les garçons hémizygotes : porteur d’un seul chromosome X * femmes hétérozygotes : conductrices cliniquement saines le plus souvent mais peuvent transmettre la maladie Hérédité liée à l’X Caractéristiques : * jamais de transmission père-fils : les sujets atteints se retrouvent uniquement dans les lignées maternelles. * seuls les garçons peuvent présenter la forme “complète” de la maladie (sauf exceptions…) Hérédité liée à l’X Risque de récurrence : * femme conductrice : 50% des garçons sont atteints 50% des filles seront conductrices * homme atteint : toutes les filles seront conductrices aucun de ses garçons ne sera atteint, et avec eux se terminera la transmission. Hérédité liée à l’X Lyonisation de l’X : * inactivation de la plus grande partie des gènes situés sur un des X est des cellules féminines (corpuscule de Barr); méthylation de l’ADN ; centre d’inactivation en Xq13 * précoce (dès les premières phases du développement embryonnaire) * au hasard sur l’un ou l’autre des chromosomes * définitive, clonale, lorsqu’elle est acquise dans une cellule donnée Hérédité liée à l’X Biais d’inactivation : répartition inégale du pourcentage d’X actif d’origine paternelle ou maternelle lié à la présence d’une mutation hétérozygote sur l’X biais d’inactivation favorable ou défavorable Actuellement : non plus «hérédité récessive» liée à l’X mais « hérédité liée à l’X » puisque même les individus hétérozygotes féminins peuvent présenter des signes de la maladie. Dobyns et al., 2004, Am J Med Genet Hérédité liée à l’X Hérédité « dominante » liée à l ’X : * femmes atteintes deux fois plus fréquentes que les hommes atteints ; sévérité fonction du biais d’inactivation * jamais de transmission père-fils * toutes les filles d’un homme atteint seront atteintes * 50% des fils d’une femme atteinte seront atteints En général : forme plus sévère chez les garçons. Maladies létales parfois chez les garçons. Hérédité liée à l’X Empreinte Génomique Parentale - Disomie Uniparentale Empreinte génomique parentale : se traduit par une expression différente d’un gène selon son origine maternelle ou paternelle. Disomie uniparentale (DUP) : situation dans laquelle les deux chromosomes d’une même paire chromosomique sont hérités du même parent hétérodisomie si les deux chromosomes sont différents (les deux chromosomes d’une même paire sont transmis) isodisomie si les chromosomes sont identiques (un des chromosomes de la paire est dupliqué) Empreinte Parentale - Disomie Uniparentale Syndrome de Prader-Willi : obésité sévère, signes dysmorphiques, hypogénitalisme, retard mental modéré Peut être dû à : - une hétérodisomie maternelle du chromosome 15. - une anomalie d’empreinte paternelle de gènes situés en 15q11q13, région associée au syndrome de PraderWilli/Angelman. Empreinte Parentale - Disomie Uniparentale Syndrome d’Angelman : retard psychomoteur sévère, troubles du comportement, ataxie, et dysmorphie faciale. Peut être dû: - isodisomie paternelle du chromosome 15 - anomalie d’empreinte maternelle de la même région 15q11-q13 - une mutation maternelle du gène UBE3A soumis à empreinte maternelle. Digénisme Deux gènes différents, d’égale importance, vont être à l’origine de l’expression de la maladie lorsqu’ils se retrouvent tous deux mutés sur un seul de leurs allèles, alors que la présence d’une mutation sur un seul des deux gènes n’est pas suffisante pour déclarer la maladie. Digénisme dans une famille avec surdité GJB 2,+/GJB 6,+/+ +/+/- +/+ +/- +/+/+ GJB 2,+/+ GJB 6,+/- +/+/- +/+ +/+ +/- +/- +/+ +/- +/- +/+ +/- +/- +/+/+ +/+ +/+ +/+ +/- + gène sauvage - gène muté Digénisme Mode héréditaire : semble autosomique récessif pour la première génération de sujets atteints, puis présente une transmission verticale de type autosomique dominant. Risque de récurrence : - est de 25% dans la fratrie d’un premier sujet atteint ; - est de 25% dans la descendance d’un individu atteint. 1953 : double hélice d’ADN 1956 : nombre de chromosomes dans le caryotype humain (46) Années 70 : boîte à outils : couper, coller, cloner, … premières techniques de séquençage d’ADN technique du Southern blot Années 80 : polymorphismes de l’ADN : RFLP, minisatellites, microsatellites, SNP technique de PCR, automatisation, … premiers gènes de maladies génétiques Années 90 : cartographie et séquençage industrialisation, analyses globales, … bioinformatique Séquence du génome humain : 2003 ANOMALIES CHROMOSOMIQUES Anomalies chromosomiques concernent : - 0,6 % de la population (1 nouveau-né/200) - 25 % des morts néonatales précoces - 10 % des produits de fécondation: sélection naturelle : 70% d’avortement spontané avant la 6ème semaine Mécanisme de formation des anomalies chromosomiques Anomalies de nombre : - malségrégation méiotique (non-disjonction) aneuploïdies homogènes : trisomie, monosomie - non-disjonction post-zygotique : aneuploïdie en mosaïque (populations cellulaires différentes au sein du même embryon) - accident de la fécondation : polyploïdie : 69 = triploïdie (non viable) Anomalies de structure : - délétions, translocations, inversions conséquences de cassures chromosomiques Trisomie 13 EVOLUTION : RM sévère 80% décès dans le 1er mois de vie (survie moyenne : 2,5 j.) CYTOGENETIQUE : 80% : libre, homogène mosaïque translocation Trisomie 18 EVOLUTION : encéphalopathie profonde survie entre 2 et 10 mois : 50 % décès dans 1ère semaine 5-10 % survie après 1 an survie prolongée : mosaïque CYTOGENETIQUE : 80% libre homogène 10% mosaïque 10% translocation: caryotype parents Trisomie 21 1/2000 naissances vivantes en France Déficience intellectuelle variable, souvent légère, hypotonie musculaire et laxité articulaire quasi-constantes Fentes palpébrales en haut et en dehors, épicanthus, nuque plate, visage rond, nez petit, pli palmaire unique bilatéral Principales malformations et complications : cardiaques (canal atrioventriculaire) et digestives (atrésie duodénale), cataracte congénitale, maladie de Hirschsprung, petite taille, syndrome de West, épilepsies, leucémies, apnées du sommeil, déficits sensoriels, pathologies auto-immunes et endocriniennes (hypothyroïdie, intolérance au gluten, diabète, alopécie), vieillissement plus précoce et maladie d'Alzheimer. Espérance de vie médiane maintenant supérieure à 50 ans. Principaux sites chromosomiques de délétions ou duplications 1 2 3 6 7 8 10 11 12 13 14 15 16 19 21 17 20 22 18 5 4 9 X Y Syndrome de Di-George Del 22q11.2 Indications de recherche: En anténatal: Découverte en échographie d’une cardiopathie conotroncale Antécédent familial En postnatal: Phénotype évocateur: Cardiopathie conotroncale Retard mental modéré Dysmorphie faciale Voix nasonnée / F Palatine Hypocalcémie TESTER LES PARENTS (variabilité phénotypique++) Del(2)(q37.3-qter) < 1/10 000 • ostéodystrophie , retard du développement, • déficit intellectuel, • petite taille, tendance à l'obésité avec l'âge • dysmorphie faciale : visage rond, cheveux clairsemés, front proéminent, fentes palpébrales obliques, yeux profondément situés dans les orbites, sourcils peu fournis et arqués, hypoplasie médiofaciale, racine nasale enfoncée, ailes du nez basses et columelle proéminente, pointe du nez en forme de V, vermillon des lèvres fin, palais ogival. 5p- : cri du chat 1/20 000 à 1/50 000 Cause : délétion du bras court du chr. 5 Région critique en 5p15 Microcéphalie, visage rond, hypertélorisme, micrognathie, plis épicanthiques, oreilles bas implantées, hypotonie, retard mental et psychomoteur sévère. 4p- : Wolf-Hirschhorn Cause : Délétion partielle du bras court du chr. 4 Région critique en 4p16.3 Phénotype : RCIU sévère (PN # 2000g) Microcéphalie 100% Dysmorphie faciale « casque de guerrier grec » : bords du nez rectilignes prolongeant la racine des sourcils ; pointe du nez carrée ; hypertélorisme, ptôsis, lèvre supérieure fine ; philtrum long, étroit FLP cou long, tronc allongé, membres graciles MICRODELETIONS ET MICRODUPLICATIONS Etendue : quelques kilobases à quelques milliers de kilobases Touchent une partie seulement d’un gène ou Touchent plusieurs gènes (syndrome de gènes contigus dans certains cas) Cas Clinique • 2ème enfant de parents non consanguins • Albinisme oculo-cutané: – Nystagmus horizontal de petite amplitude – Cheveux jaune blancs, cils blancs, yeux bleus • Syndrome d’Angelman: – – – – – Hypotonie Retard psychomoteur diagnostiqué à 8 mois Microcéphalie Crise tonico-clonique généralisée à 18 mois Grande bouche, langue protruse, hypersalivation – Rires immotivés et fréquents REGION 15q11.2 ALBINISME Oculocutané type 2 ANGELMAN Gène OCA2 Gène Gènes UBE3A/SNRPN UBE3A CEN 102 Kb 344 Kb 2600 Kb TEL Analyses moléculaires Gène OCA2 • une mutation faux-sens p.Pro198Leu (CCG>CTG) • une délétion de la totalité du gène OCA2 Hybridation génomique comparative (CGH-array) Délétion 5 Mb AS-OCA2 GENETIQUE MOLECULAIRE DOGME CENTRAL DE LA BIOLOGIE MOLECULAIRE GENE (25000) …atg gct aaa tcg cgg ggg ata… Transcription ARN messager (100000 – 200000) …aug gcu aaa ucg cgg ggg aua… Traduction PROTEINE (100000 – 500000) …Met-Ala-Lys-Ser-Arg-Gly-Ile… DEFINITIONS GENE : segment d’ADN permettant la synthèse d’un ARN qui sera traduit en protéine (Exceptions : gènes codant pour des ARN non traduits) 25 000 à 30 000 gènes Génome humain : 3 milliards de pb 95 à 98 % du génome non codant : - introns - séquences intergéniques - séquences répétées, satellite (hétérochromatine) non muté muté GENE PROTEINE fonction normale absence de fonction ou fonction anormale Maladie génétique Plus de 2500 gènes responsables de maladies génétiques identifiés à ce jour. IDENTIFICATION DES GENES Diagnostic Mécanismes - conseil génétique - prédiction - prévention - expression - fonction - modèles animaux Thérapeutique - cibles - molécules - thérapie . génique . cellulaire - stratégies diverses site début de transcription et capping LCR enh 10-100 kb 1-10 kb CAAT TATA ATG introns sites d’épissage -70b -40b 5’UTR UTR : région non traduite enh : enhancer LCR : locus control region site polyA TGA 3’UTR promoteur Région adjacente 5’ régulatrice signal fin de transcription exons LCR MUTATIONS GENIQUES Atteignent : éléments régulateurs, exons, introns, jonctions intron-exon 1) Petites délétions, duplications, insertions, inversions intragéniques : - taille: quelques dizaines de bases à quelques kb ou dizaines de kb - très généralement : perte de fonction 2) Mutations ponctuelles : - non sens : STOP - faux sens : substitution d’un AA par un autre (pathogénicité?) - création/abolition d’un site d’épissage - délétion, insertion d’1 ou plusieurs nucléotides (2 - 5) : décalage du cadre de lecture 3) Mutations instables avec amplification : - (CGG)n : X fragile - (CTG)n : Steinert ; (GGTC)n : PROMM - (CAG)n - polyglutamines : maladies neurodégénératives - (GAA)n : Friedreich - (GCG)n – polyalanines : maladies osseuses, SNC - (CCCCGCCCCGCG)n – épilepsie myoclonique MALADIE AUTOSOMIQUE RECESSIVE Importance du test génétique aA aA AA aa AA MALADIE AUTOSOMIQUE RECESSIVE Importance du test génétique aA aA AA aa aA MALADIE AUTOSOMIQUE RECESSIVE Importance du test génétique . . . aA . aA . . . . AA aa aA . . … ce qui s’est produit … . . . aA AA . aA . aA . aA . . AA aa aA AA aA AA . . AA aa aA aA … ce que l’on doit faire … . . . aA AA . aA . aA . aA . . AA aa aA AA aA . aA AA tester les deux parents, proposer diagnostic prénatal AA . aA … pas uniquement des mauvaises nouvelles … . aA . AA . AA aA aA . . . . . aA AA AA AA AA aa AA AA AA … on rassure … aA . . GRANDS ENJEUX POUR DEMAIN - Maladies multifactorielles - Pharmacogénétique - Génomique fonctionnelle - Thérapeutique MALADIES GENETIQUES 1) MALADIES MONOGENIQUES - hémophilies, myopathie de Duchenne, mucoviscidose, maladie de Huntington, certains cancers, immunodéficiences, maladies métaboliques, syndrome de l'X fragile, hémochromatose, … - rares : 1/1000 – 1/100000 - mutations causales Enjeux : diagnostic, conseil génétique, mécanismes, médicaments, thérapie cellulaire et génique, … 2) MALADIES MULTIFACTORIELLES - diabète, infarctus du myocarde, hypertension, asthme, polyarthite rhumatoide, obésité, cancers, psychiatrie, … - communes : 1/100 - facteurs génétiques : prédisposition, vulnérabilité - facteurs environnementaux Enjeux : compréhension des mécanismes, cibles thérapeutiques, médicaments Facteurs génétiques de maladies multifactorielles Avancées récentes: - Dégénérescence maculaire liée à l’âge: facteur complément H - Diabète type 1: HLA, CTLA-4, PTPN22, IL2RA, IFIH1, PTPN2, 12q13, 12q24, 16p13 - Diabète type 2: TCF7L2, PPARG, KCNJ11, FTO, CDKAL1 - Obésité enfant et adulte: FTO; MC4R (melanocortin-4 receptor) - Hypertension artérielle: BMPR2, ALK1, ENG - Infarctus du myocarde: 9p21.3 (caucasiens), ApoB, ApoE4, ApoE2 (protecteur) - Maladie de Crohn et UC: IL23R, IL12B, JAK2, STAT3, ATG16L1, IRGM. IL10, ECM1 - Polyarthrite rhumatoïde: CTLA-4, nombreux autres - Cancer de la prostate: 8q24, 22q12.3 - Cancer du sein: FGFR2 (cancers post-ménaupose sporadiques), 2q35 et 16q12 (tumeurs positives ER) - Autisme: Neuroligine 4, NRXN1, CNTN4 - Asthme: TLR7, TLR8 - Infection HIV1: locus 8q24.3 Découverte de CNV dans des maladies multifactorielles Lupus érythémateux: FCGR3B (- prédispose), C4 (- prédispose, + protège) Maladie de Crohn: délétion DEFB4 Pancréatite chronique: dupli-triplication Trysinogène PRSS, délétions SPINK1 Autisme: duplication 16p13.3, 15q11–q13, deletions 2q37, 22q13.3; nombreux autres loci (pangénomique, 200 patients), neuronal cell-adhesion molecules NLGN1 and ASTN2, voie de l’ubiquitin (UBE3A, PARK2, RFWD2, FBXO40) Maladie de Parkinson: triplication alpha-synuclein Maladie d’Alzheimer: duplication d’APP (formes ADEOAD) Schizophrénie: del 22q11; dup somatostatin receptor 5; nombreux autres Autres domaines probablement concernés: prédisposition aux infections (HIV1: CCL3L1 chémokine ligand de CCR5) cancers, réponse aux médicaments NB: deux génomes diffèrent par >1% : 0,1% dû aux SNP; la majorité due aux CNV Mécanismes: - Directs - Par modulation de la pénétrance ou la variabilité de l’expression du phénotype PHARMACOGENETIQUE Différences interindividuelles de la réponse aux médicaments : - Posologie - Réponse – non réponse - Effets secondaires - Toxicité Forte composante génétique Intérêt d’un point de vue économie de la santé : - industrie pharmaceutique - système de santé Donner le bon médicament au bon patient MEDECINE PERSONNALISEE