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SOINS DOSSIER EXCLUSIF
Ce sont là bien souvent, des évidences, mais il peut être utile de rappeler
quelquefois que travailler la nuit implique quelques sacrices qu’il faut
admettre et reconnaître pour mieux les intégrer dans notre vie. La lutte
contre le sommeil qui nous gagne, passé une heure certaine, nécessite
de bien se connaître et de cerner ses limites physiques et intellectuelles.
Le grand problème de la nuit est la vie décalée. On sort moins que les
autres, car notre vie se passe la nuit et il se peut que des liens sociaux
soient diciles à mettre en place. On perd des amis, la vie de couple peut
également en pâtir et il est plus dicile de s’engager dans des activités
ludiques, sportives ou culturelles...
Les motivations pour le travail de nuit sont variables et bien sou-
vent le choix se fonde sur les critères suivants :
➜ Des obligations familiales (garde d’enfants, conjoint non disponible…),
➜ Une amélioration du salaire avec l’obtention des primes de nuit,
➜ Une ambiance de travail plus conviviale, plus solidaire, du fait du
moins grand nombre de soignants présents la nuit,
➜ Une plus grande autonomie dans l’organisation du travail en dehors
des soins relevant d’une prescription médicale et d’une planication
répartie sur la journée,
➜ Une responsabilité plus importante quant aux décisions concernant
un patient en rapport avec une accessibilité plus dicile au médecin,
➜ Une plus grande disponibilité pour la relation avec le patient.
Pour celui qui n’a jamais exercé de nuit, la pénibilité du travail nocturne
est occultée, ce qui peut engendrer de perpétuels conits équipe de jour
/ équipe de nuit. L’eectif est souvent plus restreint pour une charge de
travail qui reste lourde, surtout en début de soirée. Le rôle propre ne peut
trouver sa place qu’entre deux prescriptions médicales.
Nos personnels de nuit excellent dans des exercices de style tels que :
➜ Faire preuve de compétences, de capacités d’organisation et avoir la
capacité de prendre les mesures qui s’imposent sans excès et sans
perte de temps,
➜ Faire appel au médecin de garde à bon escient ou prendre l’avis d’un
collègue...
Et pourtant, dans ce tumulte, il s’agit bien de mettre en place des
stratégies pour :
➜ Accomplir son travail auprès du patient à la lumière articielle, ou dans
la pénombre,
➜ Eectuer le travail dans le silence, an de permettre aux patients de
dormir : les conversations se font à voix basse, les chaussures sont
légères et silencieuses, les gestes sont rééchis pour ne pas augmen-
ter les décibels. Tous les actes apparemment anodins tels que range-
ments ou déplacements, se réalisent dans un silence de cathédrale
pour éviter l’amplication des sons dans le calme de la nuit. Tous les
bruits tels que le téléphone et les sonnettes deviennent agressifs pour
le soignant et incarnent l’ennemi du sommeil des patients.
Ce mode de fonctionnement fait passer le personnel de nuit pour
une population à part avec un mode de fonctionnement diérent.
Mais concrètement, équipes de jour et équipes de nuit ont le même
objectif : l’humain au cœur de nos soins.
À suivre
L’organisation générale
du travail de nuit !
La parole est aux équipes !