Reproduction et crise du capital dans l`analyse de Marx Plan

Dissertation : Reproduction et crise du capital dans l’analyse de Marx
Plan
Introduction : la reproduction, les économistes, et la loi de Say
1- Le problème de la reproduction comme reproduction du capital
a. la reproduction est celle du capital social
b. Le cycle du capital social définit le problème de la reproduction
c . La reproduction est la reproduction « élargie du capital »
2- Les expressions du problème de la reproduction
21- La loi de la baisse tendancielle du taux de profit
a. Taux de profit et taux de profit moyen
b. Contradictions du cycle du capital et baisse tendancielle du taux moyen de
profit
22- La loi de la paupérisation relative ou croissance de la demande de travail
suivant une proportion décroissante
a. Surpopulation absolue et surpopulation relative
b. La loi de surpopulation relative
c. Les fonctions de la surpopulation relative
d. Les formes de la surpopulation relative
Conclusion générale
Ж
Introduction : la reproduction, les économistes, et la loi de Say
Par reproduction d’un système économique on entend généralement, à la fin d’une période
donnée (annuelle par exemple) la continuation de la production et de la consommation, soit à
l’identique, soit à une échelle plus grande. Il s’agit d’un problème puisque le défaut de la
continuation engendre la crise de la reproduction. Les deux : reproduction et crise constituent
la dynamique du système économique, ou son évolution.
La littérature économique a toujours étudié les activités de production, consommation et
distribution (ou répartition) de cette manière. On peut considérer l’ « Analyse de la formule
arithmétique du tableau économique » de Quesnay, mais aussi « money answers all things »
de Vanderlint, comme le véritable point de départ de cette préoccupation, d’emblée située à
l’échelle macroéconomique. On reconnaît par la suite que les thèses se distinguent de la
manière suivante : Le problème de la reproduction est soit central, soit mineur (ou nié) :
Quesnay-Malthus-Marx contre Say-Ricardo-Mill.
Cette partition a pour critère l’acceptation ou le refus de la loi des débouchés de Jean Baptiste
Say. Selon cette loi, l’offre crée sa propre demande, et les produits s’échangeant contre des
produits, la monnaie n’est qu’un voile masquant les échanges réels. La dynamique du système
est l’autorégulation, laquelle garantit toujours la reproduction des conditions optimales, ou le
plein emploi des ressources. Les crises de surproduction sont donc impossibles. Ricardo, et
Mill défendent ce point de vue. Les deux erreurs de ces auteurs sont : le raisonnement en
économie de troc (par opposition à l’économie monétaire de production), l’absence
d’explication de la nécessité et de l’origine du profit, ou loi de la genèse des profits.
Par conséquent les trois autres auteurs contestent la loi des débouchés, telle qu’elle vient
d’être définie. Leur point commun est la nécessité d’une demande suffisante ou préalable
(Malthus-Marx) pour ouvrir des débouchés aux produits. Ce qui s’exprime par la loi de la
genèse des profits. L’équilibre macroéconomique entre l’offre et la demande globale met en
relation : la demande D = W + Π
d
+ I
nf
(salaires + profits dépensés + Investissement non
Chapitre 4
: Contradictions et crises du capitalisme
Chapitre 4
: Contradictions et crises du capitalisme
financé par l’épargne des ménages), et le prix de l’offre globale, soit : O = W + Π + I
nf
(dépense en salaires + profits réalisés
+
Investissement non financé par l’épargne des
ménages). L’équilibre est réalisé si Π
d
+ I
nf
= Π + I
nf
. Le terme de gauche désigne les profits
espérés (nécessaires au financement des grandeurs pl
c
,, pl
v
et R du §1-c) ci-après) qui doivent
être égaux aux profits réalisés + l’investissement. Par conséquent, avant toute vente, des
profits suffisants doivent donc avoir été payés aux entrepreneurs. Tout déséquilibre engendre
la surproduction. Le déséquilibre peut être celui de la masse salariale distribuée (W),
insuffisante pour acheter les biens de consommation ( voir §22-b) ci-après). Les auteurs ont
contribué à véler ce problème de manière différente : Quesnay pose le problème des
avances, sans expliquer leur origine. Mais il met clairement en évidence la nécessité de la
dépense du produit net (la rente). Après Vanderlint, Adam Smith aborde justement le profit,
comme une rémunération de l’activité de l’entrepreneur. Mais ils confondent tous deux les
différentes catégories de capitaux « avancés ». La véritable critique de la loi de Say par une
théorie de la demande effective est réalisée ensuite par Malthus. Il dénonce bien l’excès
d’épargne sur la consommation, mais faute d’une théorie de la monnaie, il exclut la
thésaurisation de l’épargne.
C’est avec Marx que commence la réflexion sur la reproduction du système économique
comme reproduction du capital. L’originalité de l’analyse de Marx est qu’elle expose la
reproduction comme problème, ou pourquoi celle-ci peut être un problème (Partie 1). Les
manifestations de ce problème sont ensuite analysées comme celle des facteurs des crises,
partielles, voire générale, du système capitaliste. Deux lois tendancielles fondamentales
permettent à Marx de démontrer ces facteurs (partie 2).
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