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Préface
Des mesures sans précédent ont été prises pour enrayer la crise financière mondiale et per-
mettre au monde de surmonter la crise économique dans laquelle il a été plongé en 2008.
Mais notre planète va également devoir faire face à une crise climatique qui couve depuis
beaucoup plus longtemps. Si nous ne relevons pas ce défi avec la même détermination et avec
le même sentiment de défendre une cause commune que ceux qui nous ont animés face à
la crise économique, non seulement la catastrophe climatique redoutée par la communauté
scientifique se produira, mais il sera impossible de s’en remettre. Fort heureusement, les me-
sures appropriées à prendre pour juguler la crise climatique peuvent également contribuer à
la prospérité économique à long terme.
Les scientifiques nous ont mis en garde : si les émissions mondiales n’atteignent pas
leur maximum en une décennie, nous devons nous attendre à de graves conséquences, en
particulier dans le monde en développement, où vit l’immense majorité de l’humanité et
où la vulnérabilité aux impacts climatiques est la plus grande. Si l’augmentation des reve-
nus dans le monde en développement doit être obtenue au prix d’une croissance fortement
génératrice de carbone, à l’instar de la croissance actuelle des pays développés, c’est le tissu
environnemental qui risque fort d’entrer en déliquescence.
De fait, si le problème du climat a pris une telle ampleur, c’est parce que rien n’est venu
limiter la croissance des émissions depuis deux siècles. Le maintien d’une telle modalité de
croissance ne correspond pas à ce qui avait été promis dans le cadre du Protocole de Kyoto à
la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Force nous est de
reconnaître que nous avons laissé échapper de multiples occasions de changer de cap. Les pays
en développement sont les premières victimes d’un problème dans lequel, historiquement par-
lant, ils portent le moins de responsabilité; de surcroît, ce sont eux qui en souffrent le plus.
La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui doit se tenir
en décembre 2009 à Copenhague constituera une occasion exceptionnelle de tracer la voie
d’un développement économique plus durable. Il y sera demandé aux pays avancés, dont les
ressources leur permettent de donner l’impulsion nécessaire et qui en ont la responsabilité, de
prendre des engagements très fermes s’agissant de réduire leurs émissions et d’aider les pays
en développement à mettre en œuvre des mesures d’atténuation et d’adaptation.
Le changement climatique est un problème mondial dont les effets ne peuvent être
contenus que dans le cadre d’un dialogue ouvert et inclusif. L’Organisation des Nations Unies
occupe une place incontournable dans ce dialogue. L’Étude sur la situation économique et so-
ciale dans le monde, 2009 défend l’idée qu’il convient de régler à la fois le problème du climat
et le problème du développement en prenant conscience des liens existant entre les deux et en
s’engageant dans une voie de développement à faibles émissions et à forte croissance.
Il n’existe pas de modèle universel pour atteindre ces objectifs. L’Étude passe en revue
les principaux éléments constitutifs de ce qui pourrait représenter les meilleures solutions
possibles pour des pays ayant atteint des niveaux de développement différents. Ce faisant, elle