••••• ••••• ••••• Paris, le 15 avril 1992 OLIS : > dist. : > ••••• SG/PRESS(92)32 COMITE DE L’ACIER LA SITUATION DU MARCHE DE L’ACIER DANS LES PAYS DE L’OCDE 1. Le ralentissement général de l’activité économique et l’évolution défavorable observée dans la plupart des grands secteurs consommateurs d’acier de la zone OCDE ont entraîné une baisse de plus de 5 pour cent de la demande d’acier en 1991. La production d’acier brut de l’ensemble de la zone a chuté de 4 pour cent, soit 15 millions de tonnes. Le niveau déprimé des prix des produits sidérurgiques et la baisse de la production se sont, de manière générale, traduits par des pertes sensibles dans ce secteur. 2. Il se peut qu’en 1992 la demande d’acier se redresse légèrement et progresse de l’ordre de 0.5 pour cent par rapport à son niveau de 1991 ; mais elle resterait encore inférieure de 4.5 pour cent à son niveau de 1990. Par contre, la production d’acier brut pour la zone de l’OCDE en 1992 ne devrait pas varier par rapport à 1991. Les exportations nettes de la région devraient diminuer quelque peu, sous l’effet de la reprise de la demande dans la zone de l’OCDE et du ralentissement de la croissance des marchés extérieurs. Les prix de l’acier, qui se sont stabilisés au premier trimestre, pourraient remonter légèrement au second semestre de l’année. 3. Au sujet de l’évolution des principaux marchés de l’acier, dans les différents pays et régions de l’OCDE, on constate qu’aux Etats-Unis, la consommation d’acier pourrait progresser quelque peu en 1992 mais les prix devraient rester peu rémunérateurs, de sorte que les entreprises continueront à enregistrer des pertes d’exploitation. En 1991, ces pertes pour l’ensemble des entreprises sidérurgiques américaines se sont élevées à $ 2.1 milliards pour un chiffre d’affaire total de $ 25.8 milliards alors qu’en 1990 leur bénéfice global d’exploitation s’était élevé à $ 495 millions pour un chiffre d’affaire de $ 29.4 milliards. En 1991, les effectifs salariés employés dans ce secteur s’élevaient à 261 000 personnes, soit le niveau le plus bas jamais enregistré. Le déclin continu de l’emploi ainsi que de la chute des ventes et de la rentabilité des entreprises montrent la gravité de l’impact de la récession sur la sidérurgie. Le taux d’utilisation dans ce secteur s’est établi à 74.2 pour cent en 1991 contre 84.7 pour cent en 1990. Ce taux s’est amélioré au premier trimestre de 1992. La situation dans les secteurs gros consommateurs ••••• > .../... ••••• SG/PRESS(92)32 d’acier fait apparaître des résultats contrastés : le marché du logement par exemple, a fortement rebondi au début de 1992, les ventes de logements ayant augmenté de 9.3 pour cent en février par rapport au mois précédent et les mises en chantier de nouveaux logements de 9.6 pour cent pour atteindre 1.3 million d’unités, sur une base corrigée des variations saisonnières, soit la plus forte progression en deux ans. Par ailleurs, l’ensemble de la production du secteur automobile a augmenté de 11 pour cent du 1er janvier à la semaine se terminant le 21 mars, par rapport à la même période de l’année 91. D’autre part, en février et par rapport au mois précédent, les commandes de biens durables des usines ont diminué de 0.1 pour cent et les commandes de machines pour l’industrie de 1.4 pour cent. En dépit de la hausse attendue de la demande, la plupart des prévisionnistes annoncent une baisse des livraisons de l’industrie, qui pourraient être ramenées de 79 millions de tonnes courtes en 1991 à environ 77 millions de tonnes en 1992. Les exportations devraient chuter de 2 millions de tonnes en 1992. En raison du marasme du marché, les importations d’acier ont accusé un recul de 8.3 pour cent en 1991 par rapport à 1990, toutefois, en pourcentage de la consommation apparente, les importations ont augmenté, passant de 17.5 à 17.8 pour cent. 4. Au Canada, le PIB a baissé de 1.1 pour cent en 1991 et, par suite des baisses de la production dans la plupart des secteurs consommateurs d’acier, les livraisons d’acier ont chuté de 10 pour cent. Les importations d’acier ont augmenté de 1.1 pour cent et couvert 27.6 pour cent de la consommation. Les exportations d’acier ont progressé de 19.4 pour cent et la consommation intérieure apparente d’acier a diminué d’environ 10 pour cent par rapport à 1990. L’économie canadienne pourrait redémarrer lentement au second semestre de 1992 et le PIB progresser de 2.5 pour cent mais les perspectives d’évolution du secteur manufacturier ne montrent aucun signe de forte reprise. La consommation apparente d’acier pourrait augmenter de 3 pour cent et la production d’acier brut de près de 2 pour cent. 5. Dans la Communauté européenne, la croissance économique s’est ralentie pour s’établir à 1.3 pour cent en 1991. On s’attend à une légère reprise en 1992, mais on ne prévoit pas de hausse sensible de la consommation ou de l’investissement. La production d’acier brut a augmenté de 1 pour cent en Allemagne et en Espagne mais a diminué en 1991 dans l’ensemble de la Communauté. La demande d’acier dans les secteurs de la construction mécanique et de la construction non résidentielle a baissé par suite du déclin des investissements ; en raison des politiques économiques restrictives en vigueur, il n’est guère probable que ces secteurs enregistreront une amélioration en 1992. Les échanges d’acier sont restés stables en 1991 mais leur structure par pays s’est modifiée. Les importations en provenance des pays de l’AELE et de certaines Républiques de la CEI ont augmenté mais ces accroissements ont été compensés par le recul des importations en provenance de certains pays d’Europe centrale et orientale et d’autres pays. Les exportations ont légèrement augmenté en 1991, en particulier à destination du Moyen-Orient et du Sud-Est asiatique, tandis que les exportations vers les Etats-Unis ont sensiblement diminué. Le marasme dans lequel est actuellement plongée l’économie européenne et l’absence de signes visibles d’amélioration de la conjoncture dans certains 2 ••••• SG/PRESS(92)32 grands pays industriels accentuent le caractère incertain des prévisions d’évolution de la demande d’acier pour 1992. Les évolutions attendues dans les principaux secteurs consommateurs d’acier donnent à penser que la demande réelle d’acier ne devrait pas progresser en 1992. Toutefois, le mouvement attendu de reconstitution des stocks devrait contribuer à stabiliser le marché et mettre un terme à la baisse des prix. 6. Au Japon, le ralentissement généralisé de l’économie devrait se traduire par une baisse considérable de la consommation d’acier au premier semestre de 1992, par rapport à la même période de 1991, étant donné que la demande diminuera vraisemblablement dans tous les secteurs à l’exception de celui de la construction navale. Cette baisse s’ajoutera à celle, évaluée à 2.5 pour cent, de la consommation de produits en acier ordinaire enregistrée en 1991 par rapport à l’année précédente (pour s’établir à 78.8 millions de tonnes métriques). La contraction de la demande, conjuguée aux effets du dégonflement des stocks, devrait contribuer à faire baisser encore la production d’acier brut qui, en 1991 avait diminué de 0.6 pour cent pour s’établir à 109.7 millions de tonnes. Le recul, évalué à 13.5 pour cent, de la production au premier trimestre de 1992 sera vraisemblablement suivi d’une chute encore plus forte, de 16.8 pour cent selon les estimations, au second trimestre. La baisse de la consommation intérieure en 1991 avait été quelque peu atténuée par l’augmentation des exportations d’acier qui avait été de 5.9 pour cent cette année-là pour s’établir au total à 18 millions de tonnes. Les livraisons d’acier japonaises ont enregistré des progressions sensibles à Taiwan (plus 45.3 pour cent), en République de Corée (plus 24.0 pour cent) et en Chine (plus 17.7 pour cent). En revanche, les exportations vers les Etats-Unis ont diminué de 13.7 pour cent. Les importations ont elles aussi augmenté en 1991, de 26.1 pour cent pour s’établir à 9 millions de tonnes. 7. Les résultats de 1991 et les perspectives pour 1992 des autres pays Membres du Comité de l’acier de l’OCDE sont contrastés. En Autriche, la production d’acier brut a diminué de 2.5 pour cent en 1991 et les importations d’acier ont augmenté de 1.8 pour cent alors que les exportations ont chuté de 8.3 pour cent. L’activité dans le secteur de la construction est restée forte mais la demande d’acier a néanmoins diminué de 1.3 pour cent. Aucun signe de reprise n’a été enregistré au premier trimestre de 1992. En Finlande, l’atonie de la demande sur les marchés d’exportation, la baisse de l’investissement intérieur et l’effondrement des exportations vers l’ex-URSS ont plongé l’industrie sidérurgique dans une profonde récession en 1991. La consommation apparente d’acier a chuté de 28 pour cent au cours de l’année, la demande ayant baissé simultanément sur tous les grands marchés d’exportation. En 1992, l’activité dans le secteur de la construction restera médiocre, mais on prévoit une certaine amélioration des exportations. La demande d’acier devrait se stabiliser et la production d’acier brut s’établira probablement au même niveau qu’en 1991. En Suède, du fait de la situation économique générale et du déclin continu de la production industrielle, la production d’acier brut a diminué de 4.6 pour cent en 1991. Les importations d’acier ont accusé un recul de 17 pour cent tandis que les exportations progressaient de 7 pour cent, de sorte que la consommation apparente d’acier a chuté de plus de 20 pour cent. La production industrielle suédoise pourrait redémarrer au second semestre de 1992, mais la demande d’acier devrait rester proche de son niveau de 1991. 3 ••••• SG/PRESS(92)32 8. En Norvège, grâce à la compétitivité accrue de l’industrie sidérurgique, la production d’acier brut a augmenté de 16 pour cent en 1991. Les importations d’acier ont diminué de 8.5 pour cent alors que les exportations progressaient de 5 pour cent, de sorte que la consommation apparente d’acier s’est réduite de 7 pour cent. En 1992, la reprise de l’activité dans le secteur de l’exploitation pétrolière en mer et la stabilité de la demande émanant de l’industrie de la construction navale pourraient entraîner une hausse de 2 pour cent de la consommation d’acier. En Suisse, la production d’acier brut a augmenté de 0.6 pour cent en 1991 et les aciéries ont tourné à plein rendement. Les importations ont diminué d’environ 10 pour cent tandis que les exportations ont progressé de plus de 16 pour cent, d’où une baisse de l’ordre de 30 pour cent des importations nettes. La consommation apparente d’acier a chuté de 15.8 pour cent. La baisse enregistrée dans les grands secteurs consommateurs d’acier devrait se stabiliser en 1992 et une certaine reprise de la demande intérieure d’acier est attendue pour le second semestre. 9. Au Mexique, la consommation apparente d’acier a progressé de 6.4 pour cent en 1991 pour atteindre 9 millions de tonnes ; la production d’acier brut a cependant chuté de 9 pour cent pour s’établir à 7.9 millions de tonnes, reflétant en partie les effets sur la production de la fermeture temporaire de hauts fourneaux pour cause d’entretien. L’augmentation de la demande et la baisse de la production ont provoqué un véritable bond en avant des importations, celles-ci ayant augmenté de 147 pour cent en 1991. Quant aux exportations, elles ont progressé pour leur part de 11 pour cent. Les perspectives restent favorables pour 1992 ; on s’attend en effet à ce que la consommation apparente, la production et les exportations augmentent, tandis que les importations devraient diminuer. 10. Le processus de restructuration engagé dans l’industrie sidérurgique des pays de l’OCDE se poursuit et le niveau de l’emploi a continué à diminuer dans la plupart de ces pays en 1991. Aux Etats-Unis, le recul a été de l’ordre de 2.4 pour cent, au Canada, d’environ 5.2 pour cent et en Suède, de 6 pour cent. Les effectifs employés dans l’industrie sidérurgique des pays de la Communauté européenne ont diminué de 6 pour cent, sous l’effet notamment du vaste mouvement de restructuration engagé dans l’industrie sidérurgique de l’ancienne RDA, tandis qu’au Mexique, les compressions de personnel dans l’industrie sidérurgique ont touché 10 pour cent des effectifs. 4 END-OF-TEXT