Ainsi, c'est à l'époque du Royaume-Uni des Pays-Bas (1815-1830), lorsque la Belgique et les
Pays-Bas formaient encore une seule entité, que fut créée la "Société générale" qui s'est
progressivement développée jusqu'à devenir un puissant holding qui contrôla longtemps une
grand partie de l'économie belge.
Glissement d'activité de la Wallonie vers la Flandre
L'extraction du charbon et l'industrie lourde qui ont permis à la Belgique de devenir, après
l'Angleterre, le premier pays industrialisé d'Europe, a perdu sa position dominante pendant la
deuxième moitié du vingtième siècle. Les couches de charbon se trouvaient à une très grande
profondeur et leur extraction devenait trop onéreuse par rapport à la concurrence étrangère. À la
moitié du vingtième siècle, la Belgique comptait encore 100000 mineurs, en 1983, la dernière
mine de Wallonie a fermé ses portes, suivie en 1992 par la dernière mine du Limbourg. Entre-
temps, l'industrie de l'acier a aussi connu une forte diminution suite à la Communauté
européenne du charbon et de l'acier et à l'assainissement qui s'en est suivi du secteur européen de
l'acier. La Wallonie, qui fut la base du développement industriel de la Belgique, se débat toujours
actuellement dans les difficultés de sa reconversion économique. Le gouvernement wallon a
lancé un "plan Marshall" de grande envergure destiné à stimuler l'économie de la région.
Entre-temps, la Flandre a progressé jusqu'à venir à l'avant plan. Cette évolution est en grande
partie due à sa situation favorable et à la présence du port d'Anvers. L'importation de pétrole et
les investissements de grandes entreprises étrangères ont donné lieu au développement de la plus
grande concentration d'entreprises pétrochimiques au monde, après Houston.
Les entreprises américaines qui recherchèrent, après la guerre, des possibilités de production bon
marché et qui ont souhaité profité de la croissance supplémentaire attendue suite au lancement de
la Communauté économique européenne ont aussi joué un rôle important dans ce
développement. Elles trouvèrent en Flandre de la main d'œuvre de qualité qui était beaucoup
moins chère que la main d'œuvre wallonne.
Ainsi, la Flandre a su rattraper son retard industriel sur la Wallonie. Le PIB de la Flandre, qui
s'élevait encore à seulement 44 pour cent du PIB belge en 1955, était passé, après les Golden
Sixties, à près de 55 pour cent.
De l'industrie aux services
Dans le même temps, la Belgique, comme d'autres pays du monde industrialisé, a opéré un
glissement vers le secteur tertiaire. Actuellement, pratiquement 75 pour cent de la main d'œuvre
est active dans le secteur des services et un peu moins de 25 pour cent dans l'industrie.
L'agriculture représente environ un pour cent.
Le fait que la part de l'industrie dans l'économie a diminué (jusqu'à environ 20 pour cent de la
valeur ajoutée) ne signifie pas qu'il soit question d'une désindustrialisation progressive. Au cours
de la dernière décennie, la production industrielle a augmenté, en termes de volume,
pratiquement aussi rapidement que l'économie belge en général. La diminution de la part de
l'industrie dans le PIB est due à l'augmentation de la productivité, qui a à son tour donné lieu à
une diminution des prix. L'industrie représente toujours 80 pour cent des exportations belges.
L'agriculture belge a évolué pour devenir un secteur très performant, dont la productivité compte
parmi les plus élevées d'Europe. En Flandre, les exploitations ont une taille moyenne de 16,2 ha
et est plus particulièrement affectée à l'élevage porcin et à la culture maraîchère. En Wallonie, les
exploitations ont une superficie moyenne de 38,2 ha et l'agriculture y est plus extensive.
L'élevage de bétail à viande, de vaches laitières et la culture sont prédominants.