DPC Prise en charge de la lombalgie aigue Bernard DESNUS Juin 2012 -METHODE DE L’ACC -Audit Clinique Ciblé, -Les résultats du groupe, -Rappel des recommandations, -Les difficultés rencontrées, -Choisir les indicateurs de suivi - Pérenniser l’amélioration des pratiques "Avant 1940, la lombalgie existait mais on ne faisait pas de radiologie et elle était soignée par une ceinture de flanelle et de l'aspirine, sans repos ou presque. Elle durait peu de temps. Aujourd'hui, on peut se demander si nos investigations et nos traitements multiples, n'ont pas créé, en partie du moins, la maladie "lombalgie" et s'ils ne jouent pas un rôle dans la chronicité et l'incapacité des lombalgiques" Vignon G "La douleur en rhumatologie" Medsi/McGraw-Hill Paris 1988 LES RECOMMANDATIONS les lombalgies et lombosciatiques de mois de trois mois 2000 les lombalgies et lombosciatiques dites symptomatiques : les fractures les tumeurs les infections les urgences diagnostiques et therapeutiques: sciatique hyperalgique sciatique paralysante sciatique avec syndrome de la queue de cheval les lombalgies et lombosciatiques dites communes : les autres les lombalgies et lombosciatiques dites symptomatiques en faveur d’une fracture : une notion de traumatisme, une prise de corticoïdes, un âge supérieur à 70 ans (grade B) les lombalgies et lombosciatiques dites symptomatiques en faveur d’une néoplasie : un âge supérieur à 50 ans, une perte de poids inexpliqué, un antécédent tumoral un échec du traitement symptomatique (grade B). La numération formule sanguine et la vitesse de sédimentation sont des examens qui doivent être réalisé dans ce cadre pathologique ; les lombalgies et lombosciatiques dites symptomatiques en faveur d’une infection : une fièvre, une douleur à recrudescence nocturne, des contextes d’immunosuppression, d’infection urinaire, de prise de drogue IV, de prise prolongée de corticoïdes. La numération formule sanguine, la vitesse de sédimentation, le dosage de C Reactive Protein (CRP) sont des examens qui doivent être réalisés dans ce cadre pathologique (grade C les urgences diagnostiques et thérapeutiques (grade C) : - sciatique hyperalgique définie par: une douleur ressentie comme insupportable et résistante aux antalgiques majeurs (opiacés) les urgences diagnostiques et thérapeutiques (grade C) : - sciatiques paralysante définie : -comme un déficit moteur d’emblée inférieur à 3 (échelle MRC : 3 = capacité de lutter contre la pesanteur) -et/ou comme la progression d’un déficit moteur les urgences diagnostiques et thérapeutiques (grade C) : - sciatique avec syndrome de la queue de cheval définie par : - l’apparition de signes sphinctériens et surtout d’une incontinence ou dune rétention ; -d’une hypoesthésie périnéale ou des organes génitaux externes. En dehors de ces cadre (recherche d’une lombalgie dite symptomatique ou urgence), il n’y a pas lieu de demander d’examens d’imagerie dans les 7 premières semaines d’évolution sauf quand les modalités du traitement choisi exigent d’éliminer formellement toute lombalgie spécifique. L’absence d’évolution favorable conduira à raccourcir ce délai (accord professionnel). Les examens d’imagerie permettant la mise en évidence du conflit disco-radiculaire ne doivent être prescrit que dans le bilan précédant la réalisation d’un traitement chirurgical de la hernie discale (accord professionnel). Ce traitement n’est envisagé qu’après un délai d’évolution d’au. moins 4 à 8 semaines Cet examen peut être au mieux une IRM, à défaut un scanner en fonction de l’accessibilité à ces techniques Effet iatrogène du compte rendu radiologique connu pour la lombalgie commune Djais J Rheumatol 2005, Kendricks BMJ 2001 Evolution + souvent défavorable si radio Hayward BMJ 2003 étude VOMIT Augmentation des « croyances » liée au compte rendu Carr ISSLS 2005 Plus de la moitié des comptes rendus utilisent des termes de pathologie pour décrire des phénomènes liés au vieillissement mais ne précisent que dans 2% des cas qu’il s’agit de phénomènes normaux pour l’âge Le repos Tant pour la lombalgie aiguë que pour la lombosciatique, il n’a pas été identifié dans la littérature d’arguments en faveur de l'effet bénéfique de la prescription systématique d’un repos au lit plus ou moins prolongé. La poursuite des activités ordinaires compatibles avec la douleur semble souhaitable (grade B). La poursuite ou la reprise de l'activité professionnelle peut se faire en concertation avec le médecin du travail. Prise en charge masso-kinésithérapique dans la lombalgie commune : modalités de prescription HAS 2005 - 2011 CLASSIFICATION: • les lombalgies aiguës : jusqu’ à 4 semaines ; • les lombalgies subaiguës : entre 4 et 12 semaines ; • les lombalgies chroniques : supérieure à trois mois. lombalgies récidivantes : au moins deux épisodes aigus à moins d’un an d’intervalle Prescription de séances de masso-kinésithérapie dans la prise en charge thérapeutique des lombalgies aiguës (4 premières semaines d’évolution) Les recommandations publiées avant 2000 précisaient que la prise en charge masso-kinésithérapique des lombalgies communes au stade aigu était très limitée. Depuis 2000, aucune étude n’a montré une réelle efficacité de la massokinésithérapie, et aucune recommandation publiée ne l’a proposée dans le traitement de la lombalgie aiguë. Les experts du groupe de travail considèrent qu’au stade aigu de la maladie (4 premières semaines) le traitement est avant tout médical. À cette période, l’évolution étant le plus souvent favorable, il faut éviter une médicalisation excessive qui pourrait favoriser le passage à la chronicité. Cependant, dans certains cas exceptionnels, un nombre limité de séances de kinésithérapie peut être proposé (2 à 6), à un rythme de 2 à 3 séances par semaine (un traitement masso-kinésithérapique prescrit trop précocement et à une rythmicité trop grande peut favoriser une dépendance du patient vis-à-vis du kinésithérapeute). L’objectif est une reprise rapide de l’activité : les techniques antalgiques pourraient être prescrites, associées à des conseils d’hygiène de vie et à l’éducation du patient. Dans la lombalgie aiguë comme dans la lombosciatique aiguë, les traitements médicaux visant à contrôler la douleur sont indiqués. antalgiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens les décontracturants musculaires (grade B). Il n’a pas été identifié d’étude sur les effets de l’association de ces différentes thérapeutiques.