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Vers la santé mentale
Publication de
de
Publication
l’Association québécoise
québécoise des
des parents
parents et
et amis
amis de
de la
la personne
personne atteinte
atteinte de
de maladie
maladie mentale
mentale inc.
inc.
l’Association
31, été
été 2007
2007
n° 31,
n°
LE TROUBLE DE LA
PERSONN ALITÉ LIMITE
L
e trouble de personnalité limite est de plus en plus
fréquent dans la population en général et il est
souvent mal identifié, ce qui a un impact
important chez les gens qui en sont affectés. La détresse
émotionnelle et les difficultés comportementales associées
à ce trouble ont, de plus, des répercussions importantes sur
les proches et les amènent à vivre une variété d’émotions
souvent intenses : découragement, impuissance, colère,
angoisse, peur, etc.
Qu’est-ce que le trouble de personnalité limite?
Diagnostic du trouble de la personnalité limite
Critères diagnostiques du DSM-IV-TR (Diagnostic and
Statistical Manuel of Mental Disorders, publié par the
American Psychiatric Association)
Une instabilité omniprésente dans les relations interpersonnelles, l’image de soi et les affects, ainsi qu’une
impulsivité marquée qui apparaît au début de l’âge adulte
dans divers contextes, tels qu’ils se présentent dans au
moins cinq critères parmi les suivants .
1 Des efforts effrénés afin d’éviter un abandon
réel ou imaginé.
2 Des relations interpersonnelles instables et intenses
caractérisées par une alternance entre les extrêmes de
l’idéalisation et de la dévalorisation.
3 Perturbation de l’identité : instabilité marquée et
persistante de l’image de soi ou de la notion de soi.
4 Impulsivité dans au moins deux domaines ayant un
potentiel autodestructeur (ex.: dépenses, sexualité,
toxicomanie, conduite automobile dangereuse, boulimie).
5 Comportement, gestes ou menaces suicidaires ou
d’automutilation récurrents.
6 Instabilité affective causée par une réactivité marquée de
l’humeur (ex.: dysphorie épisodique intense, irritabilité
ou anxiété qui dure habituellement quelques heures et
rarement plus de quelques jours).
7 Sentiments chroniques de vide.
8 Colères inappropriées et intenses ou difficulté à maîtriser
sa colère (ex.: sautes d’humeur fréquentes, colère
constante, bagarres récurrentes).
9 Idées passagères de persécution ou symptômes
dissociatifs graves en situation de stress.
Le trouble de personnalité limite affecte 1 à 2 % de la
population générale. 50 % de ces personnes feront des
tentatives de suicide et jusqu’à 10 % de ce nombre se
suicideront. En outre, 19 % des personnes suivies en
clinique externe de psychiatrie sont atteints de ce trouble.
Les trois-quarts des patients ayant reçu ce diagnostic sont des
femmes.
Le diagnostic du trouble de la personnalité limite est
souvent occulté par d’autres problèmes de santé mentale,
tels que la dépression, le trouble bipolaire, la toxicomanie,
les troubles anxieux et les troubles alimentaires. Par
ailleurs, le trouble peut se manifester de différentes façons
puisque seulement cinq des neuf critères du trouble de la
personnalité limite sont suffisants pour établir le diagnostic.
suite à la page 5
De plus, les symptômes fluctuent souvent.
AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale
Bulletin Vers la santé mentale
Chronique de
Mot de la
Présidente
Yolanda Sabetta
Travailleuse sociale psychiatrique
Chers membres,
Comme toujours, c’est un grand
honneur et un vif plaisir pour moi
de vous adresser ce mot par le biais
de notre bulletin.
Puis-je vous confier que j’aime
notre association et que j’en
éprouve beaucoup de fierté? Les
services, l’écoute et l’accueil
chaleureux de l’équipe de la
permanence, le dévouement des
membres du Conseil d’administration et des autres bénévoles, font de
l’AQPAMM une association bien
vivante en amélioration constante.
Je profite de l’occasion pour
remercier sincèrement tous ces
gens qui nous rassemblent en nous
offrant le meilleur d’eux-mêmes.
À tous, je souhaite que cette
nouvelle saison d’activités vous
apporte réconfort et support
lorsque viennent les moments
difficiles. Que cette saison soit des
plus enrichissante!
Votre présidente,
Monique Choquette
Notre
Nouvelle adresse du site web
L
e premier décembre 2006,
a eu lieu à Montréal le
congrès d’une journée sur
« Le trouble de personnalité limite ».
Il a été organisé par Docteur Joël
Paris, psychiatre, des membres
de son équipe qui traitent des
personnes ayant un trouble de personnalité limite et par Madame Lise
Laporte Ph.D. chercheure, tous du
département de psychiatrie du
Centre universitaire de santé
McGill, en collaboration avec
L’A.Q.P.A.M.M., A.M.I.-Québec et
le National Education Alliance for
Borderline Personality , association
internationale dont le siège social
est à New-York USA. Ce colloque
avait comme objectif de donner de
l’information sur les critères
diagnostiques, le traitement, ainsi
que de tisser des liens entre professionnels de la santé mentale, venant
du milieu hospitalier, des organismes communautaires et les
membres des familles concernées.
Ce fut un colloque intéressant et
encourageant où s’étaient réunis 208
professionnels et intervenants en
santé mentale venant du milieu
hospitalier, des Centres de Santé
et de Services Sociaux, des
Organismes communautaires, des
Universités, de la Curatelle Publique
ainsi que 60 parents et personnes
souffrant de TPL. Le grand nombre
de personnes inscrites venant de
différentes régions du Québec et de
l’Ontario démontre l’intérêt grandissant envers cette problématique.
Les principaux conférenciers
étaient : Dr. Ronald Fraser, psychiatre chef du Programme de
traitement à long terme des
personnes présentant un TPL sévère
et persistant, le Dr Joël Paris, psychiatre, chercheur, Professeur chef
du Programme de traitement à court
terme des personnes présentant un
TPL, tous deux du Centre
Universitaire de Santé McGill, à
Montréal; Madame Mary C.
Zanorini, ED.D. Directrice du
« Laboratory for the study of Adult
development, McLean Hospital,
Massachusetts
et
Professeure
Associée de Psychologie au
Département de Psychiatrie du
Howard Medical School de Boston.
Elle est de plus l’auteure de la
recherche intitulée « Dix ans de
Rétrospective sur le Trouble de
Personnalité Limite »; Dr. Evens
Villeneuve psychiatre et Professeur
au Département de L’Université
Laval à Québec, fondateur et chef
de la Clinique au Centre de traitement le Faubourg St-Jean de
Québec, clinique spécialisée dans
l’évaluation et le traitement des
troubles sévères de personnalité, de
l’Institut en Santé Mentale Robert
Giffard; Madame Perry D. Hoffman
Ph.D. Présidente du « National
Education Alliance for borderline
Personality disorder » qui a développé un cours de 12 semaines pour les
familles dont un proche souffre de
TPL, intitulé « Family Connections ».
Voici un bref résumé des points
d’intérêt les plus importants, retenus
par l’ensemble des conférenciers.
• Jusqu’à présent, on ne sait pas
vraiment ce qui cause le trouble
de personnalité limite.
• Les personnes présentant un TPL
s’avèrent une clientèle difficile,
imprévisible et souffrante. Elles
ont souvent des attitudes
défiantes, séductrices, exigeantes
suite à la page 4
page 2 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ----------
Numéro 31, été 2007
Mot de la
Directrice générale
L
a nouvelle saison d’activités
est à nos portes mais il nous
faut d’abord vous informer
sur ce qui s’est passé durant cette
année qui vient de s’écouler.
C’est avec grand intérêt que j’ai
relevé le défi d’assumer la direction
générale de l’AQPAMM et je tiens à
remercier toutes celles et ceux qui
m’ont appuyée sur cette nouvelle
route qui m’attendait. Il est impératif
pour moi d’ajouter que sans l’aide de
toute l’équipe, tant les employées que
les membres du conseil d’administration, il m’aurait été difficile de réaliser
ce qu’ensemble nous avons accompli
en 2006-2007. J’ajoute un merci
spécial à Monique Choquette qui,
malgré ses obligations, a toujours
répondu à mes questions et demandes
entre les rencontres du conseil d’administration. Merci Monique!
Une revue des activités, de la programmation et des services offerts a
permis d’actualiser notre offre de
services pour l’année qui vient de
s’écouler. Nous avons modifié la
programmation 2006-2007 en tenant
compte de l’achalandage et de la
consultation effectuée auprès des
membres, c’est ce qui a guidé le
choix des activités offertes cette
année. En juin 2006 nous avons mis
fin à l’Art thérapie et aux cliniques
sur la maladie mentale suite à un
manque de participation. Nous
avons par contre remplacé ces formations par une programmation qui
semblait davantage répondre aux
demandes reçues. Nous avons donc
mis à l’horaire une activité de détente qui s’intitule «chindaï » c’est une
discipline qui s’apparente au yoga
(en terme de détente) et au Taï chï
(au niveau de la gestuelle). Cette
activité a suscité suffisamment d’intérêt pour qu’elle soit à nouveau inscrite au programme de l’automne.
Nous avons offert des ateliers intitulés «dessin/écriture». C’est aussi
avec beaucoup d’intérêt que les
membres se sont inscrits et ont maintenu leur présence de façon soutenue
durant un hiver parfois rigoureux;
nous poursuivons cette activité à
l’automne pour une phase II.
En terme de services directs aux
personnes qui sont encore sous le
choc d’apprendre à vivre avec un
proche atteint de maladie mentale,
nous avons beaucoup développé le
volet suivi individuel. Ce besoin
urgent d’obtenir de l’aide, de l’information à la compréhension d’un
nouveau rôle qui nous incombe lorsqu’on est parent et que l’on apprend
que son proche est atteint de maladie
mentale ou qu’il se comporte de
façon à nous inquiéter. Ce besoin il
nous fallait le combler. Nous avons
offert, via un suivi individuel, ce
support presque immédiat lorsque
nécessaire (parfois à l’intérieur d’une
même semaine). Nous croyons
l’avoir fourni aux personnes qui en
faisaient la demande et nous en
sommes fières! (Voir les statistiques
du rapport annuel).
L’année 2007-2008 s’annonce
aussi trépidante. Tel qu’annoncé,
nous travaillerons (avec quelques
familles qui s’intéressent à la question) à la mise en place et à la
formation des sentinelles en prévention du suicide. (Des informations
supplémentaires suivront à l’automne au fur et à mesure de l’évolution
du dossier.) Nous travaillerons en
collaboration avec l’Association
québécoise de prévention du suicide,
entre autres avec des parents
inquiets et intéressés par la question,
ainsi que d’autres partenaires qui
semblent croire à la pertinence de
notre démarche. Ce projet n’empêche en rien la programmation de
base. Donc, une année qui se présente très occupée mais surtout le plus
près possible de vos besoins.
C’est toute l’équipe de l’AQPAMM
qui vous souhaite une saison bien
remplie! Nous vous assurons que
nous serons toujours là pour répondre
à vos demandes.
Bonne Rentrée!
Benjamine Gill
Directrice générale
Publication n° 31 - été 2007
Directrice générale
Benjamine Gill
Conseillère experte au C.A.
Yolanda Sabetta, t.s.
Coordonnatrice et rédactrice en chef
Carole Damphousse
Collaborateurs à la rédaction des textes
René Minot, Yolanda Sabetta et Rémi Silois
Réviseure
Ginette Roth
Membres du comité du journal
Benjamine Gill, Sylvie Peltier,
Linda Bengivengo, Diane Tardif
Design et infographie
Pierre Jetté
Vers la santé mentale est une publication de
l’Association québécoise des parents et amis
de la personne atteinte de maladie mentale
inc., AQPAMM, un organisme financé par la
Agence de santé et des services sociaux de
Montréal-Centre et Centraide-Montréal.
Les opinions exprimées par les auteurs des
articles du bulletin Vers la santé mentale ne
reflètent pas nécessairement l’opinion et la
philosophie de l'Association québécoise des
parents et amis de la personne atteinte de
malade mentale.
ÉDITEUR
AQPAMM
1260, rue Sainte-Catherine Est, Suite 202A
Montréal, (Qc) H2L 2H2
Téléphone: (514) 524-7131
Télécopieur: (514) 524-1728
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du
Québec. Bibliothèque nationale du Canada.
Heures de bureau :
Lundi au vendredi :
9h à 11 h 45 / 13 h 15 à 17 h
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Bulletin Vers la santé mentale
suite de la page 2
•
•
•
•
•
•
ou condescendantes, rendant le traitement difficile pour
les thérapeutes et pour leur famille désirant aider.
Les dernières recherches faites sur une période de 10
ans, démontrent qu’avec une meilleure connaissance
de la problématique, de nouvelles approches thérapeutiques et des recherches faites sur une longue période
(10 ans), le pronostique de rémission et non de
guérison, est beaucoup plus positif pour la majorité
des personnes, qu’il était il y a une vingtaine d’années.
S’il y a hospitalisation, elle doit être de courte durée.
Depuis 10 ans la moyenne de séjour a beaucoup diminuée, elle est passée de 40 jours à 9 jours. Les deux
principaux critères d’hospitalisation sont : 1) la
personne fait un épisode psychotique (ex : entend des
voix, etc.); 2) la personne a fait une sérieuse tentative
de suicide.
Les conférenciers favorisent le traitement dans la
communauté.
Le traitement de jour, soit en Centre de jour ou Hôpital
de jour, semble avoir une certaine efficacité car la
personne est structurée et laisse place donc a un
minimum de régression.
Il est reconnu que la médication ne guérit pas la
personne ayant un TPL mais peut l’aider à diminuer
son impulsivité.
Tous recommandent que la personne ayant un TPL soit
suivie en psychothérapie.
• Beaucoup de personnes dans la vingtaine ayant un
TPL vont menacer de se suicider, entre 8 et 10 %
réussiront. La moyenne d’âge de la personne décédée
par suicide est de 37 ans.
• Dans la recherche de Madame Zarini, presque 80%
des personnes ayant un trouble de personnalité limite,
atteignent un fonctionnement social satisfaisant à
l’intérieur d’une période de 10 ans; c’est-à-dire
qu’elles ont un partenaire ou une relation significative
avec une personne. Au niveau du travail, le fonctionnement n’est pas aussi élevé.
• En conclusion, on note qu’il est encourageant de
constater qu’il y a de plus en plus de cliniques spécialisées pour traiter les personnes ayant un TPL et, en
général, les intervenants en santé mentale commencent à démontrer plus d’intérêt pour traiter ces
personnes. Le travail d’équipe est fortement recommandé.
• Pour plus d’information sur les présentations des
conférenciers, veuillez consulter le site Internet
de Robert Labrosse www.personnalitelimite.org
Sur ce site, vous y trouverez beaucoup d’information
en regard du trouble de personnalité limite et
plusieurs hyperliens qui vous offrent une panoplie de
renseignements pertinents tant pour les familles que
pour les personnes atteintes de ce trouble. À cela
s’ajoute à notre centre de documentation, une copie
de la conférence sur ce sujet, qui a eu lieu le
1er décembre 2006, au Pavillon Douglas Hall de
l’hôpital Douglas. Vous pouvez visionner ce DVD
dans les locaux de l’AQPAMM, vous n’avez qu’à
prendre rendez-vous avec une des employées de
l’Association. Pour ceux et celles qui sont familiers
avec l’anglais, vous trouverez le reportage de ce
colloque à l’adresse web suivant : www.borderlinepersonalitydisorder Vous trouverez aussi la traduction
française d’une brochure intitulée: Le TPL… en bref !
Je vous recommande également de lire un excellent
livre intitulé « Vivre avec un proche impulsif, intense,
instable, Guide d’espoir » dont les auteurs sont Sandra
D’Auteuil, infirmière et Caroline Lafond, travailleuse
sociale psychiatrique, travaillant au Pavillon Albert
Prévost de l’Hôpital Sacré Cœur de Montréal, publié par
Bayard Canada 2006, disponible en librairie et à notre
centre de documentation de l’AQPAMM.
Yolanda Sabetta t.s.,M.s.w., T.c.f.
page 4 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ----------
Numéro 31, été 2007
suite de la page 1
Description des critères du
DSM-IV TR
Tel que mentionné auparavant, pour
recevoir le diagnostic du trouble de la
personnalité limite, il faut présenter
5 des 9 critères énoncés dans le DSMIV-TR. Voici une description plus
détaillée de ces symptômes :
1 Peur de l’abandon. La perception
d’une séparation ou d’un rejet
imminent ou la perte de structures
externes peut déclencher chez la
personne atteinte du trouble de la
personnalité limite des changements de l’image de soi, de son
affect, de ses perceptions et comportements. Ces personnes sont
très sensibles au contexte et à l’environnement et peuvent ressentir
une peur intense d’abandon, de
même qu’une colère inappropriée,
même lorsqu’elles ne sont placées
que devant une séparation de durée
limitée ou lorsqu’elles doivent
vivre des changements imprévus
dans ce qu’elles avaient planifié.
Elles croient parfois que ces séparations surviennent parce qu’elles
sont « méchantes ». Cette peur de
l’abandon témoigne de leur incapacité à supporter la solitude et de
leur besoin d’être entourées de
gens. Ces efforts effrénés pour
éviter l’abandon peuvent se traduire par des actions impulsives telles
que des comportements suicidaires
ou d’automutilation. On pense que
la peur de l’abandon est un symptôme résultant d’un attachement
précoce insécurisant et qu’elle
pourrait avoir une composante
héréditaire. Il faut distinguer cela
de l’angoisse de séparation, plus
répandue.
2 Relations instables et intenses.
Les personnes ayant un trouble de
personnalité limite ont souvent de
la difficulté à investir les proches
(c’est-à-dire les sources potentielles de soins ou de protection)
autrement qu’en les idéalisant
(s’il y a gratification) ou en les
dévalorisant (s’il n’y a pas de gratification). Cela fait référence à la
pensée dualiste « noir ou blanc »
ou à la notion de clivage. Lorsque
la colère ressentie envers un proche
est menaçante, une perception
clivée se produit afin de préserver
ce qui est bon chez ce proche.
L’instabilité des relations résulte
aussi de la difficulté de la personne
atteinte à contrôler ses émotions
et à gérer ses impulsions, sa
difficulté à tolérer la solitude et sa
peur du rejet.
3 Perturbation de l’identité. Ce
trouble émane d’une image de soi
instable ou indistincte. Les personnes ayant un trouble limite
tiennent souvent leurs valeurs,
leurs habitudes et leurs attitudes de
ceux avec qui elles se trouvent.
Ces problèmes d’identité sont
amplifiés dans le contexte des
relations interpersonnelles car ces
personnes n’ont pas appris à bien
identifier leurs propres émotions ni
à décoder les motifs et intentions
de leurs actions.
4 Impulsivité. L’impulsivité de la
personne ayant un trouble limite a
souvent des effets autodestructeurs
ou du moins des intentions. Le
comportement impulsif se traduit
souvent par l’abus d’alcool ou
la toxicomanie, la boulimie, la
sexualité à risques et la conduite
automobile dangereuse.
Cela
diffère de l’impulsivité que l’on
retrouve dans la maniaco-dépression ou le trouble antisocial.
5 Comportements suicidaires ou
autodestructeurs. Les comportements suicidaires ou auto-agressifs
récurrents (tentatives, gestes,
menaces) sont caractéristiques du
trouble limite. Ce diagnostic vient
donc naturellement à l’esprit en
présence de comportements autodestructeurs récurrents. Ceux-ci
peuvent commencer à se manifester à l’adolescence et sont habituel-
lement déclenchés par des menaces
de séparation ou de rejet ou si l’on
force la personne à prendre des responsabilités dont elle ne veut pas.
Ce critère permet d’établir le
diagnostic d’un trouble de personnalité limite chez les patients qui
présentent des symptômes de
dépression ou d’anxiété.
6 Instabilité affective. Dès les
débuts, les cliniciens ont remarqué
l’intensité, la volatilité et la gamme
des émotions exprimées par le
patient ayant un trouble limite. Au
départ, on a associé cette instabilité
émotionnelle à celle des personnes
atteintes de troubles de l’humeur
(dépression et trouble bipolaire).
Cependant, ces changements
d’humeur (dépression épisodique
intense, agitation, colère, panique
ou désespoir) ne durent habituellement que quelques heures et l’humeur dysphorique sous-jacente est
rarement soulagée par des périodes
de bien-être ou de satisfaction. Ces
épisodes illustrent la réactivité
extrême de la personne au stress,
en particulier celui relié aux relations interpersonnelles.
7 Vide. Un sentiment chronique de
vide, décrit comme un sentiment
viscéral intérieur afflige la personne ayant un trouble limite. Il ne
s’agit ni d’ennui ni d’angoisse existentielle. Cet état est associé à la
solitude et à un grand besoin affectif. Les patients atteints du trouble
de personnalité limite utilisent
des mots tels que « vide »,
« manque », « aucun sentiment,
aucune pensée, aucun rêve » pour
décrire leur vécu.
8 Colère. La colère de la personne
ayant un trouble limite pourrait
découler d’un tempérament excessif ou de la réponse du nourrisson à
une très grande frustration. Que la
cause soit génétique ou environnementale, la personne ressent de la
colère la plupart du temps, même
suite à la page 6
lorsque cette
---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- page 5
Bulletin Vers la santé mentale
suite de la page 5
dernière n’est pas exprimée ouvertement. La colère ressentie par la
personne atteinte peut être provoquée par sa perception, qu’une
personne significative, la néglige,
la prive, l’abandonne ou ne se soucie pas d’elle. L’expression de la
colère est souvent suivie de honte
et de culpabilité, ce qui contribue à
leur sentiment d’être méchante.
9 Distorsion de la réalité. Les personnes peuvent éprouver des
symptômes de dissociation : un
sentiment d’être dépersonnalisé ou
que le monde est irréel. Ces symptômes sont généralement de courte
durée ne dépassant pas quelques
jours et se produisent souvent
pendant des situations extrêmement stressantes. Les personnes
ayant un trouble limite peuvent
également avoir une conscience
d’elles-mêmes irréaliste, croyant
que les gens les jugent ou parlent
d’elles. Par ailleurs, ces distorsions de la réalité doivent être distinguées de celles que l’on retrouve dans d’autres pathologies car
en général, au moyen de « feedbacks », ces personnes sont
capables d’apporter des correctifs
à leurs distorsions de la réalité.
Origine du trouble de la
personnalité limite
Le trouble de la personnalité limite
est causé par une combinaison complexe de facteurs génétiques, sociaux
et psychologiques. Toutes les théories
modernes s’accordent à présent pour
affirmer que plusieurs causes doivent
interagir pour que le trouble se manifeste et que plusieurs facteurs de
risque y sont associés. Les facteurs de
risque comprennent ceux qui sont
présents à la naissance, qu’on appelle
le tempérament, les expériences vécues
pendant l’enfance et les influences
subies dans l’environnement.
Actuellement, les théoriciens
cliniques sont d’avis que des compo-
santes biogénétiques et environnementales doivent toutes deux être
présentes pour le développement du
trouble. Ces facteurs sont variés et
complexes. La plupart des gens pourraient avoir une disposition neurobiologique au trouble. Différents
types d’environnement pourraient
aussi être propices au développement
de ce trouble de santé mentale. Ainsi,
les familles qui offrent des soins et une
éducation acceptables pourraient
constater que le trouble s’est développé chez leur enfant. Par ailleurs,
plusieurs enfants subissent des ravages
incalculables aux mains de leurs
parents/tuteurs et ne manifestent pas
de symptômes du trouble de la personnalité limite. La meilleure explication
semble être celle de la confluence des
facteurs environnementaux avec un
enfant sensible, instable sur le plan
affectif, qui éprouve de la difficulté
à interpréter le monde, y compris la
signification des comportements de
l’adulte qui s’occupe de lui.
Le trouble de la personnalité limite
se manifeste habituellement au début
de l’âge adulte, mais il existe une
certaine variabilité.
Traitement
Au cours des dernières décennies,
le traitement du trouble de la personnalité limite a changé radicalement et
en retour, le pronostic s’est amélioré
de façon significative.
L’une des premières questions qui
se pose aux familles et aux proches
est de savoir comment et quand s’en
remettre aux professionnels. Il est
souhaitable que la personne chargée
du traitement ait de l’expérience
clinique avec les patients atteints du
trouble limite. Lorsqu’il s’agit d’une
équipe de plusieurs professionnels, il
est important que leurs approches
soient compatibles et qu’ils communiquent les uns avec les autres. Le
soutien des membres de la famille
quant au traitement est tout aussi
important.
• Hospitalisation
L’hospitalisation des patients est
habituellement limitée à la gestion
des crises (y compris les situations
où la sécurité de la personne est
précaire). Les hospitalisations sont
habituellement de courte durée.
• Psychothérapie
La psychothérapie est la pierre
angulaire du traitement des personnes ayant un trouble limite. Le
développement d’un lien d’attachement significatif avec le thérapeute
est généralement essentiel afin que
la psychothérapie produise des
effets bénéfiques. Ceci n’est pas
facilement établi étant donné les
grands besoins et les peurs à
l’égard des relations interpersonnelles de ces patients. Pour leur
part, les thérapeutes sont parfois
très inquiets à l’idée de travailler
avec des personnes atteintes du
trouble limite car leurs symptômes
peuvent être aussi difficiles à gérer
pour les professionnels que pour les
membres des familles.
Dans certains cas, un traitement
médicamenteux sera utile pour
contrôler certains symptômes,
améliorer les capacités fonctionnelles et optimiser les effets de la
psychothérapie.
• Thérapie comportementale
dialectique
La thérapie comportementale
dialectique combine des modes de
thérapie individuelle et de groupe,
et vise à enseigner à la personne
atteinte du trouble limite des
habiletés pour qu’elle puisse
réguler ses états émotionnels
intenses et minimiser ses comportements autodestructeurs. L’approche
proactive
de
cette
thérapie, qui vise la résolution
de problèmes, obtient rapidement
l’adhésion des patients ayant un
trouble limite et motivés à
changer.
page 6 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ----------
Numéro 31, été 2007
• Thérapie cognitivo-comportementale
La thérapie cognitivo-comportementale requiert du patient qu’il
examine et remette en question ses
croyances de base et la perception
qu’il a de lui et de ses façons
d’interagir avec le monde. Les personnes atteintes du trouble limite
adoptent souvent des modèles de
pensée qui sont difficiles à comprendre et à modifier. Au cours des
premières phases du traitement, la
thérapie cognitivo-comportementale
pourrait occuper une place de choix
parmi les stratégies de réinsertion
sociale globales dont plusieurs
patients ont besoin.
• Thérapie familiale
Les parents et les conjoints ont
souvent un lourd fardeau à porter.
Ils se sentent habituellement jugés
et critiqués injustement lorsque
les personnes ayant un trouble de
la personnalité limite leur jettent
le blâme pour leurs souffrances.
En réalité, pour le patient atteint
du trouble limite, comme pour
ceux qui l’aiment, avoir à vivre
avec ce trouble représente tout un
défi à relever au quotidien. C’est
pourquoi les membres de la famille apprécient d’être renseignés à
propos du diagnostic, du pronostic, des attentes réalistes par
rapport au traitement et de ce qui
est attendu d’eux. De telles interventions améliorent souvent les
communications, atténuent l’aliénation et soulagent le fardeau de
la famille. On doit habituellement
faire un effort considérable pour
établir une alliance entre les
membres de la famille et le patient
avant d’entreprendre la thérapie
familiale. Pour commencer une
thérapie familiale en consultations
externes, le patient ayant un
trouble limite doit être motivé à
participer et doit avoir acquis la
capacité de communiquer avec
des mots (plutôt que par des
actions) et d’écouter. Il est tout
aussi important qu’on évalue la
motivation des membres de la
famille et leur capacité de participer de manière signifiante.
• Thérapie de groupe
Les thérapies de groupe comprennent les groupes de patients
sélectionnés, dirigés par des professionnels, et les groupes d’entraide
composés de gens qui se réunissent
pour discuter de problèmes communs. Ces deux types de thérapies
constituent des traitements efficaces.
Attitudes à privilégier pour
la famille de ces personnes
qui ont un trouble de
personnalité limite
En tout temps, il est conseillé de
maintenir avec elles une attitude
d’adulte à adulte. Il est important que
les attentes et les limites soient claires,
constantes, prévisibles et justifiables.
(Prévisibilité et constance)
De plus, il est essentiel de responsabiliser ces personnes, en les
laissant prendre leurs décisions et
entreprendre elles-mêmes leurs
démarches. On doit également les
encourager à persister dans la poursuite de leurs buts et de leurs objectifs. (Responsabilisation)
De la même façon, il est important
de reconnaître les compétences et les
efforts de ces personnes et de les
soutenir de façon constante dans
leurs actions (Validation, support)
Comment les proches peuventils mieux composer avec le
stress engendré par les
situations de crise de
personnes ayant un trouble
de personnalité limite?
• En identifiant leurs limites personnelles
• En établissant certaines règles
• En acceptant leur impuissance
à régler certains problèmes de l’autre
• En se joignant à un groupe de soutien
• Les méthodes de détente et de relaxation, la participation à des activités
ou à des loisirs peuvent également
être utiles pour gérer le stress
• Malgré cela, le recours à une aide
professionnelle peut parfois s’avérer nécessaire.
Conclusion
Le trouble de la personnalité limite
est relativement nouveau dans le
système diagnostique de la psychiatrie. Malgré sa prévalence en milieu
clinique et son énorme coût pour la
santé publique, ce trouble n’a reçu
que récemment l’attention qu’il mérite. Cela est visible avec l’émergence
de groupes de parents défenseurs/de
sensibilisation/de soutien.
Notre compréhension du trouble
lui-même subit des bouleversements.
Alors qu’on a déjà pensé que son
étiologie était exclusivement d’ordre
environnemental, nous savons à
présent qu’elle a un lien avec la génétique. Alors qu’on a déjà pensé qu’il
s’agissait d’un trouble chronique et
résistant aux changements, nous
savons à présent qu’il jouit d’un
excellent pronostic.
Finalement, alors qu’on a déjà
pensé que le traitement du trouble
de la personnalité limite nécessitait
un engagement héroïque, nous disposons à présent d’une gamme
d’interventions adaptées à leurs
besoins qui peuvent donner des
résultats significatifs.
Sylvie Peltier, intervenante
Références
• Le TPL… en bref! Introduction
au trouble de la personnalité limite.
Diagnostic, origine, évolution et
traitement, par John G. Gunderson,
M.D. Révisé en 2006.
• Au coeur du trouble de personnalité
limite. Guide à l’intention des familles.
Clinique Le Faubourg Saint-Jean.
• Site Internet : HYPERLINK :
www.personnalitelimite.org
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Bulletin Vers la santé mentale
Témoignage
Éloignement
M
alade... mais à quel point? Et pour combien
de temps? Attendre sa guérison pour bouger,
voyager? Rester rivé, sans répit, à mon
proche touché par la maladie mentale ? Que faire quand
il est hospitalisé? D'abord, quelles sont ses chances de
guérir?
Des causeries, à l'Aqpamm ou ailleurs, et des lectures
sur la maladie mentale, que nous faisons tous, nous informent. J'en ai retenu un schéma approximatif – qu'on
corrigera au besoin: un quart des personnes atteintes de
schizophrénie en guérissent ou, si l'on veut, demeurent en
rémission permanente; une sur deux voit son état se maintenir assez bien sans rechutes graves, et même s'améliorer
un peu au fil des années; le dernier quart connaît une
dégradation irrémédiable de sa santé mentale et souvent
dégringole vers diverses fins tragiques.
Mon Pascal est dans la moyenne statistique: il mène
aujourd'hui une vie paisible, modérément active, avec un
bon suivi médical. Il y a dix ans, j'avais songé un peu vite
qu'il était de ceux pour qui la guérison à long terme était
envisageable. J'avais alors pris le parti d'un éloignement
durable, et profité d'une occasion pour aller enseigner un
an dans un pays oriental. À mon retour, l'état de Pascal
s'était insidieusement détérioré. Quelques mois plus tard,
une série d'hospitalisations en cascade a commencé.
Chocs répétés... Mes billets publiés depuis lors dans le
Bulletin de l'Aqpamm ont été l'écho des peines vécues, et
ma façon de les partager. Aujourd'hui, mon fils de 33 ans
va bien. Assez pour que j'aie, à nouveau, envisagé de
partir à l'étranger durant près de cinq mois. Je suis maintenant de retour, et Pascal va très bien... Quand nous nous
sommes recontactés au téléphone, il m'a demandé si
j'avais revu Myriam lors de mon passage récent à Paris.
Myriam est une amie depuis plus de trente ans.
Enseignante comme moi, elle a choisi de prendre sa
retraite en France, où je ne manque pas d'aller lui faire une
visite quand l'occasion s'y prête, tout comme nous nous
voyons lors de ses déplacements vers le Québec. Son
empathie discrète lors des crises que mon Pascal a jadis
traversées – et moi avec lui... - m'a plus d'une fois
réconforté; et son intérêt pour mon fils, en crise ou en
rémission, a toujours été beaucoup plus que des mots de
circonstance.
J'ai donc donné à Pascal des nouvelles de Myriam, entre
autres son implication comme bénévole pour aider des
étudiants de niveau collégial et universitaire malades et
hospitalisés, à préparer leurs examens de fin d'année:
l'un souffre d'un cancer assez avancé, l'autre se remet
difficilement d'un grave accident, etc. Un organisme
recrute des profs qualifiés, souvent retraités, pour ce
service bénévole, individualisé, et très en demande – ça
aide à contrer l'éloignement social que représente une
hospitalisation, surtout pour des jeunes. Au fait, il y a-t-il
l'équivalent au Québec?
Le 5 juin, j'envoie un courriel à Myriam:
«[...] Aujourd'hui, anniversaire de Pascal. Au téléphone,
il m'a demandé de tes nouvelles. Je lui ai un peu dit ce
que tu fais, notamment auprès des jeunes étudiants hospitalisés...»
Le 6, sa réponse:
«[...] C'est curieux, je pensais justement à ton fils, dont
je savais que c'était l'anniversaire ces jours-ci... Peux-tu
me communiquer ses coordonnées (téléphone ou Internet
s'il dispose d'une telle adresse) afin que je lui adresse mes
voeux ? Je serais contente d'échanger quelques nouvelles
avec lui...»
Le 8 juin, j'écris à Myriam:
«[...] Quand j'ai parlé à Pascal, l'autre jour, je ne lui ai
pas spécifié que tu t'occupes aussi – et peut-être de plus en
plus – de quelques jeunes hospitalisés en psychiatrie. En
tout cas, voici son téléphone [...]. C'est un cellulaire - un
«portable» comme vous dites en France.
Il ne répond pas toujours au premier appel, notamment
quand il travaille (en gros, de 11h à 16h, du lundi au
jeudi). Le matin, il lui faut du temps pour émerger; le soir,
souvent il se couche tôt. Parfois, c'est l'appareil qui est en
recharge...
Quant à Internet, Pascal n'a pas renoué avec le courrier
électronique depuis l'an 2000 et ses dernières glissades
dans la maladie. Se souvient-il qu'à cette époque, sa
navigation dans le virtuel ou dans les petites annonces
douteuses le rendait encore plus perdu?
Je lui envoie de temps à autre du courrier postal,
spécialement quand j'écris une lettre «famille» à sa soeur
et aux autres proches: il reçoit une version papier avec
quelques jours de retard...»
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Numéro 31, été 2007
11 juin. Pascal m'appelle à la maison, à Sherbrooke:
«P'pa, peux-tu me réveiller demain matin, à 8h20?
- Pas de problème, mon grand: je t'appelle à 8h20.»
Contrôle sanguin de routine à son CLSC pour le suivi de
son traitement à la Clozapine. J'ajoute:
«Dis donc, on s'est pas encore vus depuis mon retour.
J'ai affaire à Montréal dans une semaine. Aimerais-tu
qu'on passe un bout de temps ensemble?
- Ah, ça oui!
- Bon! On va faire ça! En attendant, je t'appelle demain
matin.
- OK. Salut, P'pa!»
Je ne lui ai pas demandé comment, pendant les cinq
mois de mon absence, il s'est arrangé pour tous ses matins
de visite médicale, dix ou douze au total. Pascal n'a eu
besoin de personne, semble-t-il. Mon éloignement lui
a-t-il été favorable? Sa voix est bonne, présente, tranquille
et chaleureuse...
Je ne lui ai pas demandé non plus si Myriam l'avait
appelé. En fait, aujourd'hui, mon fils va bien: pourquoi
alors j'interférerais dans ses relations? Dans sa vie ? Dans
sa liberté retrouvée? Une fois de plus, Pascal me renvoie
indirectement à moi-même et à une réflexion amorcée au
long d'un voyage marqué par des découvertes et des
retrouvailles: des étrangers me sont devenus proches, et
des proches de jadis me sont devenus éloignés.
Le 12, j'envoie un mot à Myriam:
«Que tu aies ou non parlé à Pascal, ces jours derniers,
ma chère Myriam, il n'est pas important que je le sache.
Dès notre premier contact au téléphone à mon retour, je
l'ai senti comme impliqué dans le monde de son boulot, de
ses fréquentations - tout modeste que ce soit -, dans son
monde à lui, quoi, et qui n'est plus (ou est moins) celui,
rassurant mais limité, de la relation sécurisante et sécurisée d'un enfant-souffrant-avec-son père-souffrant-aveclui... Pour moi, tu t'en doutes, c'est une immense grâce de
la vie, le signe qu'il retrouve sa liberté intérieure.»
Et moi la mienne.
Le 15, le téléphone sonne: c'est Myriam, de Paris.
«Quelle belle surprise! Que deviens-tu?
- Eh bien, ça va, oui! Mais toi, Rémi, tu es plus facile
à rejoindre au téléphone que ton Pascal.
- Tiens...?
- Les cellulaires... Bien commodes, mais pas toujours
fiables. Dis à ton fils que j'ai essayé de le rejoindre pour
son anniversaire.
- Entendu. On se voit les jours prochains, pour la Fête
des pères. Et toi, Myriam? Tes élèves?
- En ce moment, je n'ai que des cas psychiatriques.
- Je m'en doutais.
- En plus des cours, il y a les réunions de fin d'année,
les rencontres avec le personnel soignant. Ces jours-ci, je
me fais du souci pour une de mes élèves...
- Ah?...
- Juliette, 18 ans, anorexique grave, a fait une
tentative de suicide.
- ... ...
- Une petite élève absolument charmante. Je n'en
reviens pas! Ces derniers temps, elle réagissait très bien à
mon cours de littérature: «Ça change les idées», m'a-t-elle
dit.
- Sur quoi la faisais-tu travailler?
- Elle avait choisi un poème de Francis Ponge, bien
ancré dans la vie: «Le Pain»... justement!
- Pour une anorexique... Un choix qui, sans doute,
représente l'éloignement tragique d'une réalité qu'elle ne
peut pas rejoindre...
- Oui, mais vois-tu, Rémi, son «mal vient de plus
loin», comme Racine le fait dire à Phèdre: Juliette est
littéralement rejetée par ses parents. De plus, bon nombre
de ses camarades d'hôpital aiment souligner leur marginalité, par exemple avec des coupes ou des couleurs de
cheveux fantaisistes: ils trouvent Juliette trop standard et
l'éloignent de leur groupe...
- Quelle misère!
- Tu parles d'éloignement, Rémi: les distances géographiques ne sont rien en comparaison de ce qui peut
profondément séparer les êtres.
- En tout cas, merci, Myriam, de ta proximité de coeur
à l'égard de Pascal. Si mes pensées pouvaient, de loin,
rejoindre ta Juliette!...
- Pourquoi pas?»
Rémi Silois
Sherbrooke, le 16 juin 2007
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Bulletin Vers la santé mentale
Congrès FFAPAMM
du 7 au 10 juin 07
Rapport du congrès
V
os représentantes au congrès de la
FFAPAMM de cette année ont été :
Mesdames Monique Choquette présidente,
Gisèle Beaudoin membre du c.a.; Célia Rojas Viger
membre du c.a.; Sylvie Peltier intervenante et
Benjamine Gill directrice générale.
Le congrès de la FFAPAMM se déroule tous les ans et
a pour but de réunir sous le même toit les membres des
quarante et une associations qu’elle regroupe. Cette
année, cette rencontre a réunit 302 participantes et
participants. Se rencontrer une fois l’an, partager avec
d’autres personnes ce qu’elles vivent en tant que parent
ou amies-s d’une personne atteinte de maladie mentale;
voilà une occasion qu’apprécient particulièrement les
familles vivant en région. Vivre à Montréal permet ce
genre de rencontres à plus petite échelle (nous sommes
six associations regroupées à Montréal); par contre, il
peut être intéressant de découvrir le portait de la vie en
région et les contraintes qu’apporte parfois l’éloignement lorsque son proche est atteint d’une maladie
mentale. S’ouvrir aux autres, voir à travers cette autre
fenêtre, partager pendant quelques jours les difficultés
distinctes que vivent les familles loin des grands
centres, c’est une occasion de jeter un nouveau regard
sur nos propres difficultés.
Cette rencontre se déroule sur une période de deux à
trois jours selon les ateliers de formation retenus. Lors
de ces rencontres, il est offert une formation accessible
aux membres, considérant que l’ensemble des
participantes et participants ne sont pas nécessairement
des spécialistes. Cette rencontre de personnes en
provenance de toutes les régions du Québec, a motivé la
participation de certains membres du conseil d’administration; qui ont crut bon de partager avec vous ce
qu’elles ont retenu de leur participation aux différents
ateliers. La lecture de ces compte rendus vous
permettra nous le souhaitons, de peut-être prendre
connaissance de ce qu’apporte une telle rencontre et qui
sait? Peut-être vous rencontrer au prochain congrès
2008?
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Numéro 31, été 2007
RÉSUMÉS DES ATELIERS
Par: Monique Choquette et Benjamine Gill
COMMENT FAVORISER
L’EXERCICE DU RÔLE
PARENTAL LORSQU’UN DES
NÔTRES EST AUX PRISES
AVEC UN PROBLÈME DE
SANTÉ MENTALE
Présentation : Marc Boily, candidat
au doctorat, travailleur social, le 9 juin
2007 à Québec
Les limitations attribuables aux
troubles mentaux chez un parent peuvent entraîner de sérieuses difficultés à
évaluer les besoins de l’enfant et à y
répondre.
Les enfants exposés à ces facteurs
sont plus à risque de vivre des difficultés familiales, des problèmes de
développement et de santé mentale.
Mais ils sont aussi susceptibles de
devenir résilients s’ils rencontrent des
« tuteurs de développement. »
Le parent aux prises avec des
troubles mentaux a parfois temporairement perdu ses pleines capacités
parentales sans avoir perdu ses
compétences. Il peut donc s’agir de
négligence transitoire.
Que devraient définir les protocoles ?
1. Dépister les parents d’enfants d’âge
mineur, les pères aussi bien que les
mères
2. Évaluer les conséquences
3. Expliquer les conséquences aux
parents ainsi qu’aux enfants
4. Négocier des stratégies en vue de
crises futures.
Les personnes atteintes de schizophrénie, de trouble schizo-affectif, de
trouble bipolaire et de dépression
majeure présentent davantage d’excès
de poids, d’obésité et de diabète de
type 2, que la population en général.
Elles présentent également un risque
accru d’infarctus du myocarde et d’accidents cardio-vasculaires. Plusieurs
antidépresseurs, stabilisateurs de
l’humeur et antipsychotiques induisent
un gain de poids significatif.
Le programme Mieux-Être vise la
prise de conscience et la responsabilisation. Il consiste à informer, tôt
en début de traitement, des risques
métaboliques, à accroître l’activité
physique et à réévaluer les habitudes
alimentaires.
Les participants apprennent à lire les
étiquettes sur les aliments, à gérer les
aliments au frigo pour éviter le
gaspillage et à cuisiner avec des aliments sains.
Le programme met en place un club
de marche saisonnier avec podomètre
(10 000 pas/jour). Les participants
font aussi des séances d’exercice hebdomadaires.
Les résultats sont très positifs : le
progrès est quantifiable après
seulement 3 mois d’adhésion au programme.
------------------------------------PROGRAMME QUÉBÉCOIS
PAIRS-AIDANTS RÉSEAU
------------------------------------PROGRAMME
MIEUX ÊTRE / « WELLNESS »
Présentation : L’intervention par
les pairs… Un tandem d’espoir vers
le rétablissement
Diane Harvey et Nathalie Lagueux,
co-responsables du projet, le 9 juin
2007 à Québec
Présentation au XVe Congrès provincial de la FFAPAM, le 8 juin 2007 à
Québec, par Christian L. Shriqui,
professeur de psychiatrie et responsable-concepteur du programme
Selon le Guide de pratique pour le
suivi intensif (AHQ, 2004) :
« Un travailleur pair-aidant est une
personne qui a été ou continue d’être
traitée pour des troubles mentaux
graves. L’expérience de la maladie
mentale et l’utilisation des services de
santé mentale de cette personne ajoute
une expertise à l’équipe, expertise à
laquelle aucune formation professionnelle ne peut se substituer. »
Ce programme est une stratégie
québécoise pour favoriser l’embauche
et l’intégration des intervenants pairsaidants dans les services de santé
mentale. Car selon le Plan d’action en
santé mentale 2005-2010, La force des
liens : « Les CSSS verront à assurer la
présence de pairs-aidants au sein de
30 % des équipes de suivi intensif et
de soutien d’intensité variable d’ici
5 ans » (p. 52).
Concrètement, le pair-aidant :
* Articule les éléments de sa propre
démarche pour aider ses pairs à
surmonter les obstacles au rétablissement.
* Responsabilise les personnes utilisatrices en regard de leur démarche
de rétablissement.
* Contribue au développement de
pratiques favorisant le rétablissement dans le milieu où il intervient.
Résumé : Monique Choquette
------------------------------------ATELIER DE FORMATION SUR
LA RÉDACTION ET LA TENUE
DE DOSSIERS
Donné par : Lucie Chainé. T.S.
Ce que je retiens principalement de
cet atelier c’est l’importance de conserver les notes de dossiers de manière à
ce que personne n’y ait accès sauf
l’intervenante qui a écrit ces notes. Le
caractère privé des notes et l’importance du secret professionnel doivent être
appliqués chez nous, même si nous ne
sommes pas membres d’un ordre
professionnel. Justement le secret professionnel est à l’AQPAMM très
suite à la page 12
---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- page 11
Bulletin Vers la santé mentale
suite de la page 11
important et je profite de cette occasion
pour rassurer toutes les personnes qui
ont eu ou qui ont actuellement un suivi
individuel avec une intervenante de
notre organisme, que les résumés de
dossier dont nous disposons à titre de
suivi, sont conservés de manière à ce
que personne n’y ait accès. Toutes les
notes de dossiers sont détruites lorsque
les suivis ont pris fin. La confidentialité c’est important chez nous et cet atelier m’a permis de constater que nous
répondons aux exigences en cette
matière.
------------------------------------LE TROUBLE DÉFICITAIRE DE
L’ATTENTION AVEC/SANS
HYPERACTIVITÉ CHEZ
L’ADULTE
Par : Martin Lafleur, PH. D.
L’atelier a davantage porté sur la
question du trouble déficitaire de
l’attention avec hyper activité.
« Le TDAH existe à tout âge :
Enfants = 5%, Adultes = 4%. Le
TDAH est sous diagnostiqué surtout
chez l’adulte. La description clinique
et le traitement de l’adulte atteint ne
sont apparus que vers les années 1990;
Ce trouble n’est reconnu que depuis
1994 dans le DSM-IV.». (Diagnostics
and Statistical Manuel on Mental
Disorders, en français : Critères
Diagnostiques, en santé mentale)
Décrit chez l’enfant depuis 1902, Le
traitement avec les amphétamines a
quand même été tenté dès 1937. Ce
trouble a longtemps été perçu comme
un déficit de l’attention, avec hyper
activité motrice. C’est plutôt un
problème neurologique qui entraîne
des difficultés à contrôler les : Idées
(inattention); Gestes (bougeotte
physique); Comportements (impul
sivité); Émotions (hyperréactivité).
Les problèmes d’apprentissage sont
les suivants : échecs scolaires, décrochage, troubles de comportement, par
exemple : trouble d’opposition et de
conduite.
Les personnes souffrant de ce
trouble, présentent aussi parfois un
comportement délinquant à titre
d’exemples : Le tabagisme précoce, un
taux d’accidents plus élevé; des
troubles du sommeil et possiblement
une Sexualité « impulsive »
« S’il n’est pas traité, le TDAH peut
entraîner de graves complications :
Certains problèmes tels qu’une diminution du rendement professionnel, un
taux de faillite plus élevé, de multiples
difficultés interpersonnelles, des relations instables, des problèmes d’estime
de soi ; Ce que les spécialistes nomme
Comorbidité psychiatrique. (Traiter le
TDAH pourrait réduire le risque de
toxicomanie de 85%) »
« Les Causes soupçonnées: La géné-
tique explique 80-90% des cas; Autres
10 à 20% : Ce pourrait être secondaire à une atteinte au cerveau (p. ex .,
prématurité, exposition à la cigarette
ou à l’alcool). »
« En résumé, ces études démontrent
que les adultes avec TDAH ont un
cerveau différent de celui de sujets
contrôles, aux plans : Neurobiologique; Anatomique : d’activation
fonctionnelle. La très grande majorité
des régions étudiées sous-tendent les
processus attentionnels et le contrôle
exécutif. »
Monsieur Lafleur a expliqué la
démarche suivie menant au diagnostique de ce trouble du cerveau.
Le traitement : On nous a donné
différentes références documentaires
et pour celles et ceux qui naviguent
sur Internet voici le site du Centre
hospitalier Robert Giffard de Québec:
http;//rgiffard.qc.ca/tdah/, là où vous
pouvez obtenir plus d’information.
Nous avons aussi reçu quelques
références en matière de lectures:
« Mon cerveau a besoin de
LUNETTES, (par Dr. Annick Vincent)
Ces références vous permettrons d’y
trouver les types de traitements
incluant la pharmacothérapie ainsi que
l’intervention psychosociale.
Cet atelier a été très intéressant, le
support multimédia a rendu cet atelier
très dynamique. Merci! Au conférencier.
Benjamine Gill
Abonnement au Bulletin Vers la santé mentale
306$ numéros
si non-membre
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Numéro 31, été 2007
Personnalité borderline : l'instabilité au quotidien
Regard sur l'univers des personnes atteintes d'un trouble de personnalité limite…
Par Danielle Arsenault
E
lles sont souvent colériques,
impulsives
et
blâment
constamment les autres pour
leurs malheurs. Pas surprenant donc
qu'elles développent des relations
interpersonnelles chaotiques. Même
les professionnels de la santé en ont
parfois marre. Pourtant, elles souffrent
réellement de leur situation. Comment
vivre l'instabilité au quotidien quand
on a une personnalité limite?
Personnalité instable
Le trouble de personnalité limite ou
«borderline» touche environ deux pour
cent de la population. On estime que
75% des personnes atteintes sont des
femmes. Ce trouble se manifeste généralement à l'adolescence ou au début de
l'âge adulte.
Les personnes aux prises avec ce
type de difficultés sont habituellement
instables sur le plan émotionnel: elles
réagissent de façon disproportionnée
ou imprévisible, elles sont irritables et
colériques et elles changent rapidement
d'humeur. Elles ont aussi beaucoup de
difficultés à gérer le stress au quotidien
et tolèrent mal la frustration.
Elles sont également instables dans
leurs relations avec les autres qui sont
vécues sous un mode «amour-haine».
Par exemple, elles peuvent estimer et
adorer un collègue de travail une journée et le détester profondément le lendemain. Ceci s'explique par le mode de
pensée «tout noir ou tout blanc» des
personnes atteintes. Il y a rarement de
zones grises avec elles. Sans nuance,
elles sont souvent perçues comme d'excellentes manipulatrices. De plus, elles
blâment souvent les gens de leur entourage pour expliquer tous leurs ennuis.
Elles se perçoivent toujours comme des
«victimes». Leurs relations interpersonnelles sont ponctuées de chicanes et de
disputes constantes. Ayant peur d'être
délaissées et abandonnées, elles vont
tout faire pour maintenir et préserver la
relation avec l'être cher, souvent au
détriment de leur propre bien-être ou à
tel point que leurs comportements
dépendants repoussent carrément
l'autre et mettent en péril cette relation.
L'instabilité se manifeste aussi dans
leurs comportements: impulsives, elles
peuvent dépenser sans limites, avoir de
nombreuses relations sexuelles à risque
avec différents partenaires, faire des
excès alimentaires, dépasser constamment les limites de vitesse en voiture et
abuser des drogues et de l'alcool. Elles
sont aussi plus à risque de faire des
menaces ou des tentatives de suicide et
des gestes d'automutilation.
Un calvaire pour les proches
Avec de tels comportements, il n'est
pas surprenant que la vie de leurs
proches ne soit pas de tout repos! Le
découragement, l'incompréhension,
l'impuissance, la colère et l'angoisse
sont autant d'émotions qui envahissent
et nuisent à leur quotidien.
Les membres de la famille, les amis
et les collègues de travail peuvent toutefois contribuer à rendre la situation
plus aisée en adoptant certaines attitudes. Il est recommandé de toujours
maintenir une approche d'adulte à
adulte avec la personne atteinte et on
ne doit pas prendre les décisions à sa
place. Il faut la responsabiliser et
l'encourager à poursuivre ses objectifs.
Les limites et les attentes doivent être
claires, constantes et prévisibles.
Il est important que les proches pensent à eux, qu'ils trouvent des moyens
de détente et de relaxation qui leur
conviennent. Des activités de loisirs
pratiquées de façon régulière sont également bénéfiques. Ils ne doivent pas
garder leurs sentiments et leur peine
pour eux. Ils peuvent partager ce qu'ils
vivent avec une personne de confiance
ou ils peuvent se joindre à un groupe
de soutien. Une aide professionnelle
peut également être nécessaire.
Source :
http://www.coupdepouce.com/Sante/
maux/personnalite-borderline-l-instabilite-au-quotidien-n237575p1.html
---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- page 13
Bulletin Vers la santé mentale
Programmation
Automne 2007
GROUPES
D’ENTRAIDE :
Au 1260 rue SteCatherine Est, Bureau 204
Les groupes
d’entraide aqpamm :
Le jour : À chaque
premier ET troisième jeudis du mois de 14h00
à 16h00, débutant le
6 septembre.
Le soir : À chaque
premier mardi du mois de
19h30 à 21h30, débutant
le 11 septembre.
Les groupes d’entraide
TOC (trouble obsessionnel
compulsif) : À tous les
premiers mardi du mois de
19h00 à 21h00, à compter
du 4 septembre.
----------------------------Au CLSC-CHSLD
PAT/MONTÉAL-EST
13 926, RUE NotreDame est, Montréal, Qc.
Les groupes
d’entraide L’Étançon :
Le soir : À chaque
troisième mercredi du
mois de 19h00 à 21h00,
débutant le 19 septembre
NOUVEAU POINT DE SERVICE
GROUPES D’ENTRAIDE
CLSC PETITE PATRIE
6520 rue St-Vallier (métro Beaubien)
------------------------------------À compter du 4 septembre prochain (*exceptionnellement le mardi à cause de la fête
du travail*), L’AQPAMM ajoutera un point de service (pour un groupe d’entraide) au
CLSC Petite Patrie situé au 6520 rue St-Vallier à Montréal, salle 218 (métro Beaubien).
En effet, nous accueillerons le premier lundi de chaque mois, toutes les personnes
qui ont besoin de se rencontrer, de partager et d’échanger, leur expérience lorsque l’on vit
avec un proche atteint de maladie mentale. Ces rencontres apportent réconfort et permettent de partager ses idées et/ou outils que chacun développe lorsqu’il est confronté à une
situation difficile.
Ce service est offert à toute personne qui souhaite joindre ce groupe et pour qui la
proximité de ce CLSC est plus accommodante. Pour bénéficier de ce service et de tous
les services offerts par l’AQPAMM (sauf pour assister aux conférences), il vous est
nécessaire d’être membre de l’association. Les frais d’adhésion sont de dix dollars (10$)
par personne, de quinze (15$) par couple et de vingt dollars (20$) pour une famille
(personnes vivant sous le même toit). Ces modalités seront discutées lors de la première
rencontre. Pour les membres, ces activités et services sont offerts gratuitement.
Vous avez des questions? N’hésitez pas à communiquer avec nous au 514-524-7131
et nous nous ferons un plaisir d’y répondre.
Voici donc les dates de rencontre pour 2007-2008
4 septembre 2007
5 novembre 2007
7 janvier 2008
3 mars 2008
5 mai 2008
1er octobre 2007
3 décembre 2007
4 février 2008
7 avril 2008
2 juin 2008
C’est avec beaucoup d’empathie et de support que nous vous accueillerons à
compter du 4 septembre prochain.
D’ici là BONNES VACANCES ET REPOSEZ-VOUS BIEN!
L’AQPAMM OFFRE À SON BUREAU, UN CENTRE DE DOCUMENTATION ET DES ÉQUIPEMENTS MULTIMÉDIA INCLUANT UN POSTE
INFORMATIQUE (avec Internet) UN LECTEUR DVD ET VHS.
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Numéro 31, été 2007
RÉPIT :
Au 1260 rue Ste-Catherine
Est, Bureau 204
Centre de documentation et
poste informatique.
-------------------------------ATELIERS D’ÉCRITURE :
Cet automne nous offrirons
des ateliers d’écriture. (Voir
le contenu de la démarche,
joint à l’envoi) à compter du
15 septembre.
Les ateliers se dérouleront
le samedi matin de 9h00 à
13h00; tout autre horaire
(nécessairement le samedi)
pourra être discuté avec les
participantes et participants
lors de la première rencontre.
Il sera impératif de tenir
compte de la disponibilité des
personnes intéressées et des
contraintes que pourrait avoir
la formatrice responsable de
cette activité.
La fréquence des rencontres
sera aussi déterminée par les
participantes et participants,
en tenant compte du choix et
de la démarche proposée (ex :
une fois semaine ou une fois
aux deux semaines etc.)
Ces ateliers vous prépareront à l’écriture, que se soit
pour rédiger un article de
journal ou pour rédiger un
bouquin, c’est Votre activité.
Le nombre de participant
devant être limité, les inscriptions seront priorisées par
ordre d’entrées.
-------------------------------DESSIN ET ÉCRITURE :
En effet ces ateliers de
dessin/écriture seront de
retour à compter de septembre
2007. Les ateliers débuteront
le 26 septembre pour se terminer le 28 novembre inclusivement. .L’atelier 1 n’est pas un
pré-requis pour s’inscrire à
l’atelier 2.
Madame Claude Wallot sera à
nouveau disponible pour offrir
aux membres la phase II de dessin/écriture. Ces ateliers nous
incitent à la redécouverte de
l’enfant en soi. Ces ateliers nous
incitent à la redécouverte de
l’enfant en soi. Ces émotions
que nous avons parfois enfouies,
il vous sera donné un temps pour
redécouvrir cette naïveté que
nous possédons et que nous
croyions trop loin dans nos souvenirs. Un nouveau regard sur
soi, sur son environnement à travers une lunette rajeunie………
-------------------------------CHINDAÏ :
OUI! Cette activité de
relaxation est de retour à
compter de septembre prochain. Une occasion de se
détendre durant une petite
heure, sans compter les trucs
que Grégory Ardiet vous
offrent afin d’utiliser chez
vous ce mode de détente.
Malheureusement cette saison
Grégory n’est pas disponible
en soirée. L’activité aura donc
lieu les mercredis après-midi
de 15h30 à 16h30 du 19
septembre au 5 décembre
inclusivement.
Nous n’avons pas de nombre
limite d’inscriptions pour cette
activité. Si nous devions avoir
trop de demandes, nous tenterons d’ouvrir une deuxième
session. Cependant des inscriptions reçues tôt facilitent la
planification de l’activité.
Les conférences et ateliers se tiennent toujours
au 1260 rue Ste-Catherine Est, Bureau 204
CALENDRIER ET THÈMES DES
CONFÉRENCES 2007-2008
4e mardi du mois - 19H30 à 21H30
25 septembre 2007
27 novembre 2007
26 février 2008
22 avril 2008
23 octobre 2007
22 janvier 2008
25 mars 2008
27 mai 2008
Thèmes :
• Trouble obsessionnel compulsif
(Dr. Kieran O’Connor)
• Troubles de la personnalité limite
• Schizophrénie
• Le trouble bipolaire
• Toxicomanie et comorbidité
• Médication psychiatrique I
(anti-psychotique)
• Requêtes (loi P-38)
• Sécurité du revenu (Léo Bolduc)
CALENDRIER ET THÈMES DES ATELIERS
2007-2008
4e jeudi du mois - 14H00 à 16H00
27 septembre 2007
22 novembre 2007
28 février 2008
24 avril 2008
25 octobre 2007
24 janvier 2008
27 mars 2008
22 mai 2008
Thèmes :
• Gestion du stress
• Prévention du suicide
• Témoignage sur la schizophrénie
(Sébastien Métivier)
• Témoignage sur le trouble de la personnalité
limite (Étienne Gervais)
• Les fiducies et régimes de protection
• Comment faire son budget
• Pourquoi et comment choisir un hébergement
pour mon proche
• Centre de Crise
• La vie dans la rue
Huit thèmes seront choisis en fonction des disponibilités des animateurs. Vous recevrez quelques
semaines précédent l’activité, un avis écrit vous
identifiant le thème retenu et le nom de l’animateur
de l’atelier.
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Commanditaires
Agence de la Santé
et des
Services Sociaux
4e mardi du mois - 19H30 à 21H30
C
CALENDRIER
ALENDRIER DES
DES CONFÉRENCES
CONFÉRENCES 2007-2008
2007-2008
25 septembre 2007
27 novembre 2007
26 février 2008
22 avril 2008
23 octobre 2007
22 janvier 2008
25 mars 2008
27 mai 2008
4e jeudi du mois - 14H00 à 16H00
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CALENDRIER
ALENDRIER DES
DES A
ATELIERS
TELIERS 2007-2008
2007-2008
27 septembre 2007
22 novembre 2007
28 février 2008
24 avril 2008
25 octobre 2007
24 janvier 2008
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