Le trouble de personnalité limite est de plus en plus
fréquent dans la population en général et il est
souvent mal identifié, ce qui a un impact
important chez les gens qui en sont affectés. La détresse
émotionnelle et les difficultés comportementales associées
à ce trouble ont, de plus, des répercussions importantes sur
les proches et les amènent à vivre une variété d’émotions
souvent intenses : découragement, impuissance, colère,
angoisse, peur, etc.
Qu’est-ce que le trouble de personnalité limite?
Diagnostic du trouble de la personnalité limite
Critères diagnostiques du DSM-IV-TR (Diagnostic and
Statistical Manuel of Mental Disorders, publié par the
American Psychiatric Association)
Une instabilité omniprésente dans les relations interper-
sonnelles, l’image de soi et les affects, ainsi qu’une
impulsivité marquée qui apparaît au début de l’âge adulte
dans divers contextes, tels qu’ils se présentent dans au
moins cinq critères parmi les suivants .
1 Des efforts effrénés afin d’éviter un abandon
réel ou imaginé.
2 Des relations interpersonnelles instables et intenses
caractérisées par une alternance entre les extrêmes de
l’idéalisation et de la dévalorisation.
3 Perturbation de l’identité : instabilité marquée et
persistante de l’image de soi ou de la notion de soi.
4 Impulsivité dans au moins deux domaines ayant un
potentiel autodestructeur (ex.: dépenses, sexualité,
toxicomanie, conduite automobile dangereuse, boulimie).
5 Comportement, gestes ou menaces suicidaires ou
d’automutilation récurrents.
6 Instabilité affective causée par une réactivité marquée de
l’humeur (ex.: dysphorie épisodique intense, irritabilité
ou anxiété qui dure habituellement quelques heures et
rarement plus de quelques jours).
7 Sentiments chroniques de vide.
8 Colères inappropriées et intenses ou difficulté à maîtriser
sa colère (ex.: sautes d’humeur fréquentes, colère
constante, bagarres récurrentes).
9 Idées passagères de persécution ou symptômes
dissociatifs graves en situation de stress.
Le trouble de personnalité limite affecte 1 à 2 % de la
population générale. 50 % de ces personnes feront des
tentatives de suicide et jusqu’à 10 % de ce nombre se
suicideront. En outre, 19 % des personnes suivies en
clinique externe de psychiatrie sont atteints de ce trouble.
Les trois-quarts des patients ayant reçu ce diagnostic sont des
femmes.
Le diagnostic du trouble de la personnalité limite est
souvent occulté par d’autres problèmes de santé mentale,
tels que la dépression, le trouble bipolaire, la toxicomanie,
les troubles anxieux et les troubles alimentaires. Par
ailleurs, le trouble peut se manifester de différentes façons
puisque seulement cinq des neuf critères du trouble de la
personnalité limite sont suffisants pour établir le diagnostic.
De plus, les symptômes fluctuent souvent.
Bulletin
Vers la santé mentale
Vers la santé mentale
Publication de
l’Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale inc.
n° 31, été 2007
Publication de
l’Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale inc.
31, été 2007
Bulletin
AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale
suite à la page 5
LE TROUBLE DE LA
PERSONN
PERSONNALITÉ LIMITE
ALITÉ LIMITE
Chers membres,
Comme toujours, c’est un grand
honneur et un vif plaisir pour moi
de vous adresser ce mot par le biais
de notre bulletin.
Puis-je vous confier que j’aime
notre association et que j’en
éprouve beaucoup de fierté? Les
services, l’écoute et l’accueil
chaleureux de l’équipe de la
permanence, le dévouement des
membres du Conseil d’administra-
tion et des autres bénévoles, font de
l’AQPAMM une association bien
vivante en amélioration constante.
Je profite de l’occasion pour
remercier sincèrement tous ces
gens qui nous rassemblent en nous
offrant le meilleur d’eux-mêmes.
À tous, je souhaite que cette
nouvelle saison d’activités vous
apporte réconfort et support
lorsque viennent les moments
difficiles. Que cette saison soit des
plus enrichissante!
Votre présidente,
Monique Choquette
Bulletin Vers la santé mentale
page 2---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ----------
Le premier décembre 2006,
a eu lieu à Montréal le
congrès d’une journée sur
« Le trouble de personnalité limite ».
Il a été organisé par Docteur Joël
Paris, psychiatre, des membres
de son équipe qui traitent des
personnes ayant un trouble de per-
sonnalité limite et par Madame Lise
Laporte Ph.D. chercheure, tous du
département de psychiatrie du
Centre universitaire de santé
McGill, en collaboration avec
L’A.Q.P.A.M.M., A.M.I.-Québec et
le National Education Alliance for
Borderline Personality , association
internationale dont le siège social
est à New-York USA. Ce colloque
avait comme objectif de donner de
l’information sur les critères
diagnostiques, le traitement, ainsi
que de tisser des liens entre profes-
sionnels de la santé mentale, venant
du milieu hospitalier, des orga-
nismes communautaires et les
membres des familles concernées.
Ce fut un colloque intéressant et
encourageant où s’étaient réunis 208
professionnels et intervenants en
santé mentale venant du milieu
hospitalier, des Centres de Santé
et de Services Sociaux, des
Organismes communautaires, des
Universités, de la Curatelle Publique
ainsi que 60 parents et personnes
souffrant de TPL. Le grand nombre
de personnes inscrites venant de
différentes régions du Québec et de
l’Ontario démontre l’intérêt grandis-
sant envers cette problématique.
Les principaux conférenciers
étaient : Dr. Ronald Fraser, psy-
chiatre chef du Programme de
traitement à long terme des
personnes présentant un TPL sévère
et persistant, le Dr Joël Paris, psy-
chiatre, chercheur, Professeur chef
du Programme de traitement à court
terme des personnes présentant un
TPL, tous deux du Centre
Universitaire de Santé McGill, à
Montréal; Madame Mary C.
Zanorini, ED.D. Directrice du
«Laboratory for the study of Adult
development, McLean Hospital,
Massachusetts et Professeure
Associée de Psychologie au
Département de Psychiatrie du
Howard Medical School de Boston.
Elle est de plus l’auteure de la
recherche intitulée « Dix ans de
Rétrospective sur le Trouble de
Personnalité Limite »; Dr. Evens
Villeneuve psychiatre et Professeur
au Département de L’Université
Laval à Québec, fondateur et chef
de la Clinique au Centre de traite-
ment le Faubourg St-Jean de
Québec, clinique spécialisée dans
l’évaluation et le traitement des
troubles sévères de personnalité, de
l’Institut en Santé Mentale Robert
Giffard; Madame Perry D. Hoffman
Ph.D. Présidente du « National
Education Alliance for borderline
Personality disorder » qui a dévelop-
pé un cours de 12 semaines pour les
familles dont un proche souffre de
TPL, intitulé « Family Connections ».
Voici un bref résumé des points
d’intérêt les plus importants, retenus
par l’ensemble des conférenciers.
Jusqu’à présent, on ne sait pas
vraiment ce qui cause le trouble
de personnalité limite.
Les personnes présentant un TPL
s’avèrent une clientèle difficile,
imprévisible et souffrante. Elles
ont souvent des attitudes
défiantes, séductrices, exigeantes
Chronique de
Yolanda Sabetta
Travailleuse sociale psychiatrique
Mot de la
Présidente
Nouvelle adresse du site web
suite à la page 4
Notre
La nouvelle saison d’activités
est à nos portes mais il nous
faut d’abord vous informer
sur ce qui s’est passé durant cette
année qui vient de s’écouler.
C’est avec grand intérêt que j’ai
relevé le défi d’assumer la direction
générale de l’AQPAMM et je tiens à
remercier toutes celles et ceux qui
m’ont appuyée sur cette nouvelle
route qui m’attendait. Il est impératif
pour moi d’ajouter que sans l’aide de
toute l’équipe, tant les employées que
les membres du conseil d’administra-
tion, il m’aurait été difficile de réaliser
ce qu’ensemble nous avons accompli
en 2006-2007. J’ajoute un merci
spécial à Monique Choquette qui,
malgré ses obligations, a toujours
répondu à mes questions et demandes
entre les rencontres du conseil d’admi-
nistration. Merci Monique!
Une revue des activités, de la pro-
grammation et des services offerts a
permis d’actualiser notre offre de
services pour l’année qui vient de
s’écouler. Nous avons modifié la
programmation 2006-2007 en tenant
compte de l’achalandage et de la
consultation effectuée auprès des
membres, c’est ce qui a guidé le
choix des activités offertes cette
année. En juin 2006 nous avons mis
fin à l’Art thérapie et aux cliniques
sur la maladie mentale suite à un
manque de participation. Nous
avons par contre remplacé ces for-
mations par une programmation qui
semblait davantage répondre aux
demandes reçues. Nous avons donc
mis à l’horaire une activité de déten-
te qui s’intitule «chindaï » c’est une
discipline qui s’apparente au yoga
(en terme de détente) et au Taï chï
(au niveau de la gestuelle). Cette
activité a suscité suffisamment d’in-
térêt pour qu’elle soit à nouveau ins-
crite au programme de l’automne.
Nous avons offert des ateliers intitu-
lés «dessin/écriture». C’est aussi
avec beaucoup d’intérêt que les
membres se sont inscrits et ont main-
tenu leur présence de façon soutenue
durant un hiver parfois rigoureux;
nous poursuivons cette activité à
l’automne pour une phase II.
En terme de services directs aux
personnes qui sont encore sous le
choc d’apprendre à vivre avec un
proche atteint de maladie mentale,
nous avons beaucoup développé le
volet suivi individuel. Ce besoin
urgent d’obtenir de l’aide, de l’infor-
mation à la compréhension d’un
nouveau rôle qui nous incombe lors-
qu’on est parent et que l’on apprend
que son proche est atteint de maladie
mentale ou qu’il se comporte de
façon à nous inquiéter. Ce besoin il
nous fallait le combler. Nous avons
offert, via un suivi individuel, ce
support presque immédiat lorsque
nécessaire (parfois à l’intérieur d’une
même semaine). Nous croyons
l’avoir fourni aux personnes qui en
faisaient la demande et nous en
sommes fières! (Voir les statistiques
du rapport annuel).
L’année 2007-2008 s’annonce
aussi trépidante. Tel qu’annoncé,
nous travaillerons (avec quelques
familles qui s’intéressent à la ques-
tion) à la mise en place et à la
formation des sentinelles en préven-
tion du suicide. (Des informations
supplémentaires suivront à l’autom-
ne au fur et à mesure de l’évolution
du dossier.) Nous travaillerons en
collaboration avec l’Association
québécoise de prévention du suicide,
entre autres avec des parents
inquiets et intéressés par la question,
ainsi que d’autres partenaires qui
semblent croire à la pertinence de
notre démarche. Ce projet n’em-
pêche en rien la programmation de
base. Donc, une année qui se présen-
te très occupée mais surtout le plus
près possible de vos besoins.
C’est toute l’équipe de l’AQPAMM
qui vous souhaite une saison bien
remplie! Nous vous assurons que
nous serons toujours là pour répondre
à vos demandes.
Bonne Rentrée!
Benjamine Gill
Directrice générale
Numéro 31, été 2007
---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- page 3
Directrice générale
Benjamine Gill
Conseillère experte au C.A.
Yolanda Sabetta, t.s.
Coordonnatrice et rédactrice en chef
Carole Damphousse
Collaborateurs à la rédaction des textes
René Minot, Yolanda Sabetta et Rémi Silois
Réviseure
Ginette Roth
Membres du comité du journal
Benjamine Gill, Sylvie Peltier,
Linda Bengivengo, Diane Tardif
Design et infographie
Pierre Jetté
Vers la santé mentale est une publication de
l’Association québécoise des parents et amis
de la personne atteinte de maladie mentale
inc., AQPAMM, un organisme financé par la
Agence de santé et des services sociaux de
Montréal-Centre et Centraide-Montréal.
Les opinions exprimées par les auteurs des
articles du bulletin Vers la santé mentale ne
reflètent pas nécessairement l’opinion et la
philosophie de l'Association québécoise des
parents et amis de la personne atteinte de
malade mentale.
ÉDITEUR
AQPAMM
1260, rue Sainte-Catherine Est, Suite 202A
Montréal, (Qc) H2L 2H2
Téléphone: (514) 524-7131
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Dépôt légal : Bibliothèque nationale du
Québec. Bibliothèque nationale du Canada.
Heures de bureau :
Lundi au vendredi :
9h à 11 h 45 / 13 h 15 à 17 h
Publication n° 31 - été 2007
Mot de la
Directrice générale
ou condescendantes, rendant le traitement difficile pour
les thérapeutes et pour leur famille désirant aider.
Les dernières recherches faites sur une période de 10
ans, démontrent qu’avec une meilleure connaissance
de la problématique, de nouvelles approches thérapeu-
tiques et des recherches faites sur une longue période
(10 ans), le pronostique de rémission et non de
guérison, est beaucoup plus positif pour la majorité
des personnes, qu’il était il y a une vingtaine d’années.
S’il y a hospitalisation, elle doit être de courte durée.
Depuis 10 ans la moyenne de séjour a beaucoup dimi-
nuée, elle est passée de 40 jours à 9 jours. Les deux
principaux critères d’hospitalisation sont : 1) la
personne fait un épisode psychotique (ex : entend des
voix, etc.); 2) la personne a fait une sérieuse tentative
de suicide.
Les conférenciers favorisent le traitement dans la
communauté.
Le traitement de jour, soit en Centre de jour ou Hôpital
de jour, semble avoir une certaine efficacité car la
personne est structurée et laisse place donc a un
minimum de régression.
Il est reconnu que la médication ne guérit pas la
personne ayant un TPL mais peut l’aider à diminuer
son impulsivité.
Tous recommandent que la personne ayant un TPL soit
suivie en psychothérapie.
• Beaucoup de personnes dans la vingtaine ayant un
TPL vont menacer de se suicider, entre 8 et 10 %
réussiront. La moyenne d’âge de la personne décédée
par suicide est de 37 ans.
Dans la recherche de Madame Zarini, presque 80%
des personnes ayant un trouble de personnalité limite,
atteignent un fonctionnement social satisfaisant à
l’intérieur d’une période de 10 ans; c’est-à-dire
qu’elles ont un partenaire ou une relation significative
avec une personne. Au niveau du travail, le fonction-
nement n’est pas aussi élevé.
En conclusion, on note qu’il est encourageant de
constater qu’il y a de plus en plus de cliniques spécia-
lisées pour traiter les personnes ayant un TPL et, en
général, les intervenants en santé mentale commen-
cent à démontrer plus d’intérêt pour traiter ces
personnes. Le travail d’équipe est fortement recom-
mandé.
Pour plus d’information sur les présentations des
conférenciers, veuillez consulter le site Internet
de Robert Labrosse www.personnalitelimite.org
Sur ce site, vous y trouverez beaucoup d’information
en regard du trouble de personnalité limite et
plusieurs hyperliens qui vous offrent une panoplie de
renseignements pertinents tant pour les familles que
pour les personnes atteintes de ce trouble. À cela
s’ajoute à notre centre de documentation, une copie
de la conférence sur ce sujet, qui a eu lieu le
1er décembre 2006, au Pavillon Douglas Hall de
l’hôpital Douglas. Vous pouvez visionner ce DVD
dans les locaux de l’AQPAMM, vous n’avez qu’à
prendre rendez-vous avec une des employées de
l’Association. Pour ceux et celles qui sont familiers
avec l’anglais, vous trouverez le reportage de ce
colloque à l’adresse web suivant : www.borderlineper-
sonalitydisorder Vous trouverez aussi la traduction
française d’une brochure intitulée: Le TPL… en bref !
Je vous recommande également de lire un excellent
livre intitulé « Vivre avec un proche impulsif, intense,
instable, Guide d’espoir » dont les auteurs sont Sandra
D’Auteuil, infirmière et Caroline Lafond, travailleuse
sociale psychiatrique, travaillant au Pavillon Albert
Prévost de l’Hôpital Sacré Cœur de Montréal, publié par
Bayard Canada 2006, disponible en librairie et à notre
centre de documentation de l’AQPAMM.
Yolanda Sabetta t.s.,M.s.w., T.c.f.
Bulletin Vers la santé mentale
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suite de la page 2
Description des critères du
DSM-IV TR
Tel que mentionné auparavant, pour
recevoir le diagnostic du trouble de la
personnalité limite, il faut présenter
5 des 9 critères énoncés dans le DSM-
IV-TR. Voici une description plus
détaillée de ces symptômes :
1Peur de l’abandon. La perception
d’une séparation ou d’un rejet
imminent ou la perte de structures
externes peut déclencher chez la
personne atteinte du trouble de la
personnalité limite des change-
ments de l’image de soi, de son
affect, de ses perceptions et com-
portements. Ces personnes sont
très sensibles au contexte et à l’en-
vironnement et peuvent ressentir
une peur intense d’abandon, de
même qu’une colère inappropriée,
même lorsqu’elles ne sont placées
que devant une séparation de durée
limitée ou lorsqu’elles doivent
vivre des changements imprévus
dans ce qu’elles avaient planifié.
Elles croient parfois que ces sépa-
rations surviennent parce qu’elles
sont « méchantes ». Cette peur de
l’abandon témoigne de leur incapa-
cité à supporter la solitude et de
leur besoin d’être entourées de
gens. Ces efforts effrénés pour
éviter l’abandon peuvent se tradui-
re par des actions impulsives telles
que des comportements suicidaires
ou d’automutilation. On pense que
la peur de l’abandon est un symp-
tôme résultant d’un attachement
précoce insécurisant et qu’elle
pourrait avoir une composante
héréditaire. Il faut distinguer cela
de l’angoisse de séparation, plus
répandue.
2Relations instables et intenses.
Les personnes ayant un trouble de
personnalité limite ont souvent de
la difficulté à investir les proches
(c’est-à-dire les sources poten-
tielles de soins ou de protection)
autrement qu’en les idéalisant
(s’il y a gratification) ou en les
dévalorisant (s’il n’y a pas de grati-
fication). Cela fait référence à la
pensée dualiste « noir ou blanc »
ou à la notion de clivage. Lorsque
la colère ressentie envers un proche
est menaçante, une perception
clivée se produit afin de préserver
ce qui est bon chez ce proche.
L’instabilité des relations résulte
aussi de la difficulté de la personne
atteinte à contrôler ses émotions
et à gérer ses impulsions, sa
difficulté à tolérer la solitude et sa
peur du rejet.
3Perturbation de l’identité. Ce
trouble émane d’une image de soi
instable ou indistincte. Les per-
sonnes ayant un trouble limite
tiennent souvent leurs valeurs,
leurs habitudes et leurs attitudes de
ceux avec qui elles se trouvent.
Ces problèmes d’identité sont
amplifiés dans le contexte des
relations interpersonnelles car ces
personnes n’ont pas appris à bien
identifier leurs propres émotions ni
à décoder les motifs et intentions
de leurs actions.
4Impulsivité. L’impulsivité de la
personne ayant un trouble limite a
souvent des effets autodestructeurs
ou du moins des intentions. Le
comportement impulsif se traduit
souvent par l’abus d’alcool ou
la toxicomanie, la boulimie, la
sexualité à risques et la conduite
automobile dangereuse. Cela
diffère de l’impulsivité que l’on
retrouve dans la maniaco-dépres-
sion ou le trouble antisocial.
5Comportements suicidaires ou
autodestructeurs. Les comporte-
ments suicidaires ou auto-agressifs
récurrents (tentatives, gestes,
menaces) sont caractéristiques du
trouble limite. Ce diagnostic vient
donc naturellement à l’esprit en
présence de comportements auto-
destructeurs récurrents. Ceux-ci
peuvent commencer à se manifes-
ter à l’adolescence et sont habituel-
lement déclenchés par des menaces
de séparation ou de rejet ou si l’on
force la personne à prendre des res-
ponsabilités dont elle ne veut pas.
Ce critère permet d’établir le
diagnostic d’un trouble de person-
nalité limite chez les patients qui
présentent des symptômes de
dépression ou d’anxiété.
6Instabilité affective. Dès les
débuts, les cliniciens ont remarqué
l’intensité, la volatilité et la gamme
des émotions exprimées par le
patient ayant un trouble limite. Au
départ, on a associé cette instabilité
émotionnelle à celle des personnes
atteintes de troubles de l’humeur
(dépression et trouble bipolaire).
Cependant, ces changements
d’humeur (dépression épisodique
intense, agitation, colère, panique
ou désespoir) ne durent habituelle-
ment que quelques heures et l’hu-
meur dysphorique sous-jacente est
rarement soulagée par des périodes
de bien-être ou de satisfaction. Ces
épisodes illustrent la réactivité
extrême de la personne au stress,
en particulier celui relié aux rela-
tions interpersonnelles.
7Vide. Un sentiment chronique de
vide, décrit comme un sentiment
viscéral intérieur afflige la person-
ne ayant un trouble limite. Il ne
s’agit ni d’ennui ni d’angoisse exis-
tentielle. Cet état est associé à la
solitude et à un grand besoin affec-
tif. Les patients atteints du trouble
de personnalité limite utilisent
des mots tels que « vide »,
« manque », « aucun sentiment,
aucune pensée, aucun rêve » pour
décrire leur vécu.
8Colère. La colère de la personne
ayant un trouble limite pourrait
découler d’un tempérament exces-
sif ou de la réponse du nourrisson à
une très grande frustration. Que la
cause soit génétique ou environne-
mentale, la personne ressent de la
colère la plupart du temps, même
lorsque cette
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