Maîtriser la ressource d`amont en aval

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Expertise
Actualités
RSE: naissance
d’un Conseil d’experts p 7
La biodiversité
en actions p 16
Paroles de région
Radenac monte un front
de taille idéal p 22
Vert l’avenir
LE MAGAZINE DE L’ENVIRONNEMENT _ N° 28 _ PRINTEMPS 2012
GESTION DE L’EAU
Maîtriser la ressource
d’amont en aval
Sommaire
03
08
15
20
ARnAuD CoLSon
Directeur des affaires publiques
et du développement durable
de Lafarge Granulats & Bétons.
Actualités
Dossier
Une gestion de l’eau maîtrisée,
d’amont en aval
Expertise
– Biodiversité
– Archéologie
Paroles de région
– Petite Craz (69)
– Le Havre (76)
– Paris (75)
– Vimpelles (77)
– Dangé-Saint-Romain (86)
– Radenac (56)
– Avignon (84)
– Tosny (27)
Lafarge
Direction des affaires publiques
et du développement durable
5 boulevard Louis Loucheur – BP 302
92 214 Saint-Cloud – France
Tél. : 01 49 11 44 81
Directeurs de la publication :
Arnaud Colson, Sylvie Combe
Comité de rédaction :
Didier Collonge, Alice Moreaux,
Camille Moulin, Guillaume Ternynck,
Isabelle Bazin, Gil Perri, Laurent Mahieu,
Nicolas Bonnafou-Caumes, Charlotte Trossat,
Jean-Christophe Fauchadour,
Jean-Baptiste Deau, Valérie Santini,
Fabien Verdier, Raphaëlle Lebon,
Hervé Chiaverini.
Nous remercions les membres
du réseau foncier environnement
pour leurs contributions.
Secrétaire de rédaction :
Loïc Virlouvet
Conception-réalisation :
Photo de couverture :
le Lignon à Tence (Haute-Loire)
Ce magazine est imprimé
sur papier recyclé.
pAgE 2 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012
E
n application de la Directive Européenne de 2000,
la loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 2006
vise la préservation des écosystèmes aquatiques,
des zones humides, la protection de la qualité
des eaux, le développement des ressources en eau
et la valorisation de l'eau comme ressource
économique. Si les finalités de ces différentes
dispositions sont d’abord de satisfaire
l’alimentation en eau de la population, les enjeux
pour nos activités sont clairement liés
à la poursuite de nos exploitations de carrières,
unités de production de béton et de ciment.
À partir d’études scientifiques fines
et d’une technologie largement éprouvée,
l’expertise Lafarge s’est déployée vers le recyclage
des eaux, la recréation de zones humides
et la gestion prévisionnelle des nappes souterraines.
La contribution à la lutte contre les inondations
et à l’imperméabilisation des sols avec son nouveau
béton drainant Hydromedia est un nouveau
challenge pour Lafarge.
Au moment où se mettent en place les instruments
de gestion opérationnelle de l’eau dans
les territoires (SAGE) en même temps que
la nouvelle réforme des ICPE pour nos unités
de production de bétons, nous devons utiliser
le retour d’expérience non seulement
comme rampe de lancement de nos projets,
mais également comme levier pour optimiser
la gestion écologique de nos sites au quotidien.
Arnaud Colson
ACtuALitéS
Un nouveau directeur
général pour Lafarge France
CERTIFICATIONS ISO
une démarche naturelle!
En octobre 2012, Lafarge aura fini de faire certifier ISO 9001
la totalité de ses sites en France pour les activités ciments
et granulats. Ce succès s’accompagne d’une montée
en puissance de la certification environnementale ISO 14001
avec, aux côtés des 11 usines de ciments et chaux,
39 sites granulats fin 2011 et l’ambition de dépasser les 70 sites
en France avant la fin de cette année.
200 sites certifiés
Depuis le 1er janvier 2012, Pascal Casanova,
ancien directeur de la R&D du Groupe,
a pris la direction générale de Lafarge
en France, qui réunit désormais les trois
activités Granulats, Bétons et Ciments.
3000 jours sans accident
Le 21 novembre dernier, l’agence Midi-Pyrénées de Lafarge
Bétons a célébré 3 000 jours sans arrêt de travail sur l’ensemble de ses 31 unités de production. En avril dernier, c’est la carrière de Beaurieux qui fêtait, avec ses salariés, 10 ans sans
accidents. Ces résultats sont le fruit des différentes actions
menées par le Groupe tant au niveau local que national, dont « Le
mois de la sécurité » constitue le point d’orgue. Du 15 mai au
15 juin prochain en effet, Lafarge mobilise l’ensemble de ses
collaborateurs pour les sensibiliser aux enjeux de la sécurité.
Reconduite pour Xe année consécutive, cette opération se déroule
sur tous les sites de l’Hexagone, tous métiers confondus. ■
Avec 200 sites – carrières, dépôts, ports, cimenteries et usine
de chaux – certifiés ISO 9001, Lafarge réalise cette année
une performance qui résulte d’un véritable travail d’équipe.
En effet, cette démarche de certification a permis non seulement
d’homogénéiser les méthodes de travail, mais également
d’organiser et de structurer les savoir-faire.
Le déploiement du nouveau SMQE* s’appuie aujourd’hui
sur des supports concrets disponibles à tous les niveaux
hiérarchiques de l’entreprise. Ces méthodes de travail
ont d’ailleurs été pensées pour optimiser les procédures.
« La certification constitue une critique constructive externe
qui suppose une vigilance permanente en vue d’une amélioration
continue », explique Laurent Cuzin, chef de projet et responsable
SMQE chez Lafarge Granulats Sud.
La Monnerie : 14 ans d’efforts récompensés
Première carrière française et européenne à être certifiée
en 1998, l’équipe de La Flèche-La Monnerie est récompensée
de ses efforts en environnement et confirme ses bonnes
pratiques par le renouvellement de sa certification ISO 14001.
Pour Jérôme Legat, responsable du pôle environnement
de la ville de La Flèche, « cette démarche de progrès a permis
de renforcer la concertation autour du réaménagement
de la carrière et de mettre en place une gouvernance plurielle
qui associe des logiques d’entreprise, de préservation
d’environnement et d’accueil du public ».
L’ISO 14001 est ici perçu par les parties prenantes comme
une démarche naturelle qui inscrit la gestion de l’entreprise
au cœur du développement durable. ■
*SMQE :Systèmedemanagementdelaqualitéetdel’environnement
Grenelle de l’environnement
Alain guillen, directeur des affaires publiques France, est
nommé membre du CNDD (Conseil national du développement
durable), au titre du SFIC*, pour le suivi du Grenelle de
l’Environnement. Il interviendra aux côtés de Jean-Pierre
Clamadieu, président de Solvay-Rhodia, et Laurence Rouger de
Grivel, directrice du développement durable du MEDEF
dont la mission est de veiller
au suivi et à l’application du
Grenelle. ■
*Syndicatfrançais
del’industriecimentière
ALAin guiLLEn
Membre du CNDD.
CARRièRE DE LA FLèChE (72)
PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 3
ACtuALitéS
pARi RéuSSi !
pARtEnARiAt EntRE LAFARgE Et LA FonDAtion Du pAtRiMoinE
La signature renouvelle le partenariat pour les 5 années à venir.
Partenariat renouvelé
Le 23 novembre dernier à paris, lors du Salon des maires et des collectivités locales, Arnaud Colson, directeur des affaires publiques et du développement durable Lafarge Granulats bétons, et Charles de Croisset,
président de la Fondation du Patrimoine, ont renouvelé leur partenariat pour
les 5 prochaines années. Moins d’un mois après la signature, trois nouveaux projets ont été lancés : la restauration du vitrail de l’église de SaintOuen-de-Gaillon (27), celles des églises de Saint-Laurent de Béard (58)
et de Saint-Martin de la Roquette (27).
Cette collaboration entre Lafarge et la Fondation est déjà à l’origine de
21 projets sur 6 régions différentes et promet de belles perspectives pour
le patrimoine national. Elle permet en effet à nos sites d’accompagner des
projets de restauration dans les communes où ils sont implantés. ■
Près de 60 %
des carrières Lafarge
(73 sites) ont obtenu
ou confirmé
le niveau 4, le plus
élevé, de la charte
environnement
de l’Unicem.
Cette récompense
distingue les
aménagements
réalisés en faveur
de la protection
de l’environnement
et de la biodiversité
régionale. Depuis
plusieurs années,
l’ensemble des sites
Lafarge met en place
des mesures
concrètes afin
de prendre
davantage en
considération
la dimension
environnementale.
Ces mesures
concernent la
maîtrise des
impacts,
l’intégration
paysagère,
la protection de la
faune et de la flore,
le dialogue et
la concertation
avec les parties
prenantes,
le développement
de la sécurité.
Lafarge au Pandathlon
trois équipes de collaborateurs
Lafarge participent au Pandathlon.
Cette course organisée les 26 et
27 mai par WWF France consiste à
faire l’ascension du mont Ventoux
pour défendre la biodiversité. Afin d’impliquer
davantage les participants dans ce projet,
Lafarge a choisi de ne subventionner
qu’une partie de l’inscription, l’autre partie
relevant de dons trouvés par les équipes
inscrites auprès de leurs relations personnelles
ou professionnelles. L’ensemble des fonds
récoltés sera versé au profit de l’association. ■
Un pas de plus vers
l’économie décarbonée
Dans le prolongement de son partenariat 2011
avec France Nature Environnement (FNE),
Lafarge France a intégré un cycle de réflexions
piloté par FNE sur l’économie décarbonée.
Ces réflexions visent à analyser et à examiner
les bases à prendre en compte pour maintenir
les activités industrielles dans les territoires tout
en assurant la compétitivité des entreprises. ■
Une longueur
d’avance pour le béton
En novembre dernier, le Syndicat National
du Béton Prêt à l’Emploi (SNBPE) a lancé le
1er outil de calcul des impacts environnementaux
du BPE : BETie. Celui-ci permet de créer
des Fiches de Déclaration Environnementales
et Sanitaires (FDES) spécifiques à chaque
projet de construction. ■
Pourensavoirplusrendez-voussurwww.snbpe.org
Nous souhaitons la bienvenue à…
Charlotte trossat
Mallorie Albert
Raphaëlle Lebon
Ingénieur agronome
de formation, Charlotte
a quitté Montpellier pour
un stage de fin d’étude
au Kenya (Bamburi)
comme chargée
de mission biodiversité
pour Lafarge Cement.
De retour en France, elle intègre un bureau
d’études à Nimes puis une collectivité en HauteLoire pour la mise en place d’un contrat territorial
(gestion des cours d’eau). Elle a rejoint notre
équipe en tant que responsable foncier
environnement à Sandrancourt (Seine Aval).
Après un DESS en
géo-ingénierie
de l’environnement
à Toulouse,
Mallorie a travaillé
pendant 7 ans en
bureaux d’études :
dossiers ICPE,
campagne de terrain, audits règlementaires
sécurité, environnement, animation
de formations, bilan carbone… Elle assure
aujourd’hui le développement foncier pour
la région Midi Pyrénées/Aquitaine à
Toulouse.
Son BTS de géologie
appliquée en poche,
Raphaëlle a débuté
en tant que
technicien
environnement pour
un centre de
stockage de déchets
radioactif géré par l’ANDRA. Elle a ensuite été
géologue foncier environnement pour un
producteur de granulats de l’Aude (11).
Elle est désormais responsable foncier
environnement à Dangé-St-Romain
pour les secteurs Centre et Ouest.
pAgE 4 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012
ACCÈS AUX RESSOURCES
Ministère de l’Écologie:
le CGEDD dans les carrières
Le 25 octobre dernier, Lafarge a
reçu, sur ses sites de Muids et de
Bernières-sur-Seine (27), le Conseil
Général de l’Environnement et du
Développement Durable (CGEDD)
pour une journée d’études et de sensibilisation aux problématiques d’accès à la ressource minérale et au
développement des gisements de
proximité. Composé d’ingénieurs des
Ponts des Eaux et Forêts (IPEF), cet
organisme de hauts fonctionnaires
est chargé d’orienter la politique du
Ministère de l’Écologie en matière
technique et de gouvernance environnementale. La vingtaine de membres du CGEDD et les élus locaux
présents ont été très réceptifs aux
sujets soulevés pendant la visite tels
que l’accès aux ressources, les procédures administratives, la vision et
le soutien des parties prenantes…
Cette rencontre, qui a suscité un
débat libre et ouvert, constitue un
moyen essentiel pour faire avancer
la stratégie nationale d'accès à la
ressource minérale. ■
« Cette journée était très intéressante car elle a permis
de démontrer, sur une carrière en activité et réaménagée
depuis près de 50 ans sur plus de 500 hectares, l’importance
de la problématique des ressources sur le long terme et la portée
de notre expertise autant que celle de notre contribution
en matière d’aménagement du territoire pendant et après
exploitation. Elle a enfin permis de mettre l’accent sur l’urgence,
pour notre industrie, d’améliorer les processus d’accès
aux ressources minérales. »
ARNAUD COLSON
directeur des affaires publiques et du développement
durable de Lafarge Granulats & Bétons.
SEMAINE DE L’INDUSTRIE
Les cimenteries ouvrent leurs portes
Du 19 au 25 mars, Lafarge Ciments a ouvert les
portes de ses sites à l’occasion de la seconde édition de la semaine de l’industrie en mettant l’accent sur les actions locales en matière d’écologie
industrielle. L’usine de Saint-Pierre-la-Cour (53)
a célébré la valorisation du 10 millionième pneu
comme combustible alternatif aux combustibles
fossiles. L’usine du Havre (76) a organisé une
visite de la plateforme « Coderes » qui prépare et
trie les déchets des industries et des collectivités
locales en vue de leur valorisation dans le four
de la cimenterie. Trois avantages majeurs :
– économiser des matières premières non renouvelables en limitant les émissions de gaz à effet
de serre ;
– apporter une solution de proximité pour les
entreprises en valorisant leurs déchets ;
– réduire la facture énergétique en favorisant la
compétitivité de chaque site.
De telles occasions permettent ainsi aux équipes
de présenter les cimenteries aux riverains et aux
scolaires, de renforcer les liens avec les partenaires en sensibilisant jeunes, moins jeunes et
grand public aux réalités du monde industriel. ■
Thibault Huyghe
Thibault Blisson
Armelle Mousseigne
Thibault est entré dans
le métier par un diplôme
d’ingénieur agricole/
environnement ISA Lille
qu’il a obtenu suite
à un mémoire de fin
d’études effectué au sein
du service foncier
environnement, sous le tutorat de Marine
Latham, directeur foncier environnement
Granulats Nord. Il a donc naturellement intégré
l’entreprise comme responsable foncier
environnement à Pointpont pour le secteur
Picardie.
Ingénieurgéologue
de formation,
Thibault a
quitté Nancy
pour effectuer
une série
de stages dans
des carrières d’argile et en exploration
de gisements d’or en Ukraine et Suède.
Il gère aujourd’hui la prospection
et les plans d’exploitation sur
les secteurs Provence, Vallée du Rhône
et Languedoc-Roussillon.
Après une formation
d’ingénieur en génie
industriel
de l’environnement
à Rennes,
Armelle a commencé
sa carrière chez Véolia
dans des filiales
traitant les déchets avec des responsabilités
différentes : qualité environnement sécurité,
puis exploitation et département technique.
Elle a rejoint Lafarge comme responsable
foncier environnement à Bernières pour le secteur
Seine-Aval.
PRINTEMPS 2012 | VERT L’AVENIR I PAGE 5
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Le progrès
en marche
première en France, Lafarge Granulats Nord
a lancé une démarche de progrès sur le
thème du développement durable. L’été dernier, une grande enquête a été initiée auprès
des collaborateurs pour les impliquer dans la
définition des axes prioritaires : 370 personnes
ont répondu et 76 d’entre-elles se sont portées volontaires pour animer des groupes de
travail représentatifs de tous les métiers de
l’entreprise.
En s’appuyant sur les quatre axes de progrès
retenus – motivation des équipes, développement des compétences, optimisation des
réserves et orientation clients – les groupes ont
élaboré un ensemble d’actions pratiques qui
ont été synthétisées pour constituer l’engagement développement durable 2012 de Lafarge
Granulats Nord : « Assurer la pérennité de nos
activités en les conduisant de manière :
– attractive et responsable envers nos salariés,
– respectueuse de notre environnement,
– intégrée à notre territoire en relation avec nos
parties prenantes,
– innovante en restant à l’écoute des besoins
de nos clients. »
Source de lisibilité pour les parties prenantes
et les salariés, la mise en œuvre de cet engagement doit permettre dès 2012 d’adapter
les activités granulats aux nouveaux enjeux
des territoires et de donner de la cohérence
aux actions réalisées en garantissant une
approche globale. ■
AnnEviLLE
REMpoRtE
LE 1ER pRix !
Lafarge Granulats Nord
a organisé la seconde
édition de son concours
Les Environnementales
sur le thème
« La biodiversité,
un enjeu au quotidien ».
L’idée principale
de cette démarche
originale est de valoriser
la prise en compte
de la biodiversité
par les sites
de production et,
en particulier,
par les équipes
d’exploitation. Le jury
rassemblant les
principaux partenaires
de Lafarge en matière
de biodiversité –
François Letourneux
de l’Union Internationale
pour la Conservation
de la NatureI,
Yves Verilhac de l’Atelier
Technique
des Espaces Naturels,
Marc Gastambide
de la Fédération
des Parcs Naturels
Régionaux, Anissa
Djamane du WWF –
a consacré la carrière
d’Anneville (76).
L’équipe du site s’est
distinguée par
l’appropriation du sujet
par les salarié
et la pérennité
des habitats créés pour
les crapauds calamites.
Pourensavoirplussur
« Lesenvironnementales »
2011,voirleclipdeséquipes
postulantes suryoutube.com
éCo-ChAntiER CéCiLE RoBin-LAFARgE
Représentation des futures maisons ABCD+
La maison positive!
Le renforcement des exigences en matière de consommation énergétique, allié à des enjeux environnementaux plus présents, conduisent les
collectivités locales à envisager la ville de demain autrement. Soucieux
d’offrir une réponse à ce défi citoyen, Lafarge, en partenariat avec le
constructeur Cécile Robin, s’est lancé dans la conception d’un bâtiment
à énergie positive (BEPos) en béton : la maison individuelle ABCD+.
A comme accessible. Son faible coût (178 000 €) offre aux primoaccédants une maison de ville performante à un prix inférieur aux logements collectifs. Elle répond également aux enjeux économiques et
sociologiques des éco-quartiers.
B comme belle. Ce nouveau concept allie esthétique et confort.
C comme citoyenne. Cette maison répond à la problématique de densité urbaine. Le lotissement de 1 300 m² comprendra ainsi 4 maisons au
lieu de 2. Avec sa toiture végétalisée et ses sols extérieurs en béton drainant, ABCD+ préserve l’eau et le végétal.
D pour duplicable. L’emploi de matériaux disponibles et maîtrisés permet à la maison ABCD+ de trouver rapidement sa place en ville.
+ comme positif. Grâce à une conception bioclimatique, une enveloppe
performante et des équipements adaptés, l’habitation produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme.
Le chantier de la maison positive Cécile Robin Lafarge est actuellement
en cours à Roanne (42). Basée sur des matériaux et des savoir-faire maîtrisés, celle-ci constitue une véritable réponse urbaine, architecturale et
environnementale qui rend la ville durable accessible à tous. ■
Nous souhaitons la bienvenue à…
Laurent Mahieu
Diplômé d’un master
en géographiephysique, Laurent
a occupé le poste
de chargé de mission
Environnement
à la Direction
Départementale
des Territoires d’Auxerre, puis de chargé
de mission à la Direction développement
durable d’Eiffage, avant de rejoindre notre
équipe. Il est aujourd’hui responsable foncier
environnement à Montereau-Fault-Yonne
pour le secteur Centre.
valérie Boch-Sagnard
virgile Chabenat
Voilà 25 ans que Valérie officie chez Lafarge.
Après avoir occupé différents postes
(responsable logistique, assistante
de direction), elle est, depuis 2011,
chargée de mission foncier pour le secteur
Vallée-du-Rhône.
Cet ingénieur
en génie
de l’aménagement
a fait ses armes
en urbanisme
en travaillant deux ans
dans l’élaboration
de PLU. Après avoir
assuré la promotion immobilière en qualité
de chargé de programmes puis la requalification
foncière au sein d’un établissement public foncier
d’État, Virgile a rejoint l’équipe de Millery en tant
que responsable foncier environnement pour
le secteur Bourgogne.
pAgE 6 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012
guillAuME sAinTEny
Directeur de la chaire développement durable
de l'École Polytechnique.
JOURNÉES FONCIER ENVIRONNEMENT
DEux HôTEs DE MArquE
Guillaume Sainteny, directeur de la chaire
développement durable de l'École
Polytechnique, et Gilles Bœuf, président
du Muséum National d’Histoire Naturelle,
étaient invités, le 29 juin 2011, aux
DÉMARCHE RSE
Journées foncier environnement Lafarge.
Naissance d’un Conseil
d’experts Lafarge France
Organisées tous les ans depuis 15 ans,
celles-ci accueillent, au moment de la
clôture, des personnalités extérieures
pour échanger sur les enjeux
de l’aménagement et des territoires.
Guillaume Sainteny a parlé des indicateurs
Comment adapter l’entreprise aux transformations de la société
et inversement ? Pour répondre à cette double question,
un Conseil d’experts se réunit régulièrement pour aborder
les grands thèmes liés à la responsabilité sociétale de l’entreprise.
de développement durable en replaçant
la France dans le contexte de l’Europe.
Gilles Bœuf a présenté les enjeux
de la sauvegarde de la biodiversité avec
ses convictions de chercheur quant
à l’impact de l’humain sur la vie terrestre
Ce Conseil d’experts, comme son nom l’indique,
réunit des intervenants extérieurs de haut niveau,
spécialistes dans différentes disciplines de la vie
sociale, ainsi que des représentants du Groupe
(voir encadré). L’idée est de réfléchir à la meilleure façon de construire l’avenir dans les 500
établissements Lafarge recensés en France,
toutes activités confondues.
La grande variété de ce panel, conjuguée à une
grande liberté de parole, apporte un éclairage
unique sur les enjeux du développement durable qui se posent à nos métiers, loin des circuits
officiels.
un exercice inédit
C’est la première fois en effet qu’une telle
concertation est menée chez Lafarge. Les propos échangés lors des deux rencontres passées sont d’autant plus libres et spontanés qu’ils
n’ont pas vocation à être publiés. « Cet exercice
a été très satisfaisant, précise Arnaud Colson.
Cette démarche exige transparence et modestie. C’est exceptionnel de partager ainsi notre
volonté de faire accepter nos métiers tout en
respectant l’environnement, à partir d’une identification honnête et claire de tous les leviers de
progrès. »
Après une phase d’analyse associée à des
déplacements sur site, la réflexion devrait se
concrétiser par l’élaboration de recommandations visant à aider le Groupe dans sa démarche
sociétale en France. ■
et les probables
conséquences
sur l’accès aux
ressources
naturelles. ■
gillEs Bœuf
Président du Muséum
National d’Histoire
Naturelle.
lEs MEMBrEs Du « ConsEil D’ExpErTs »
> Membres extérieurs:
– Stanislas Barthélémy, maire de Longueil-SainteMarie (Oise)
– Dominique Dubois, ex-préfet de région, conseiller
maître à la cour des comptes
– Sébastien Genest, vice-président de France Nature
Environnement
– François Grosrichard, ancien journaliste Le Monde
– Xavier de La Gorce, ancien directeur de
collectivités locales, ex-secrétaire général à la mer
– Patrick Legrand, vice-président de la Commission
nationale du débat public
– Gilles de Montalembert, maire de la Roche-enBrenil (Côte-d’Or)
– Serge Orru, directeur général de WWF France
– Gérard Senior, architecte HQE, président de la
Société Française des Architectes
– Gaël Virlouvet, pilote de la mission économie
France Nature Environnement
> Membres lafarge:
– Jean-Claude Block, directeur général de Bétons Sud
– Bénédicte de Bonnechose, directeur général de
Granulats Nord
– Éric Brassard, délégué syndical
– Amine Cherrat, directeur développement
– Arnaud Colson, directeur affaires publiques et
développement durable Granulats Bétons France
– Sylvie Combe, directrice de la communication
– Michel Dross, directeur général de Granulats Sud
– Alain Guillen, directeur des affaires publiques
France
– Frédéric Guimbal, directeur général de Bétons
Nord
– Pascal Casanova, directeur général de Lafarge
France
L’animation est assurée par Thierry Aumonier,
président de RI Conseil.
PRINTEMPS 2012 | vErT l’AvEnir I pAgE 7
DoSSiER
Une gestion de l’eau
maîtrisée, d’amont en aval
Lors du 6e Forum Mondial de l’Eau en mars dernier à Marseille, la France
a pris des engagements forts pour protéger cette ressource dont l’accès pourrait devenir un enjeu
majeur. De son côté, Lafarge fait également de l’eau une de ses priorités.
I
l y a 10 ans, l’hydrobiologiste Rémi Sarda, responsable foncier environnement chez Lafarge,
réalisait un inventaire et démontrait que les 535
plans d’eau issus des carrières Lafarge contribuaient à de multiples aménagements du territoire depuis les espaces de loisirs aux réserves
écologiques en passant par l’irrigation, les
réserves d’eau brute pour des captages ou des
bassins régulateurs de crues. Auparavant, les
études réalisées par Bernard Donville, professeur
à l’Université Paul Sabatier de Toulouse (31),
avaient prouvé, que les carrières favorisent l’épuration des nitrates apportés par les nappes en
milieu agricole : un plan d’eau d’un hectare est,
par exemple, capable d’éliminer les nitrates de
20 hectares de maïs.
pAgE 8 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012
Dans bien des secteurs exposés aux inondations,
l’aménagement d’une carrière est facteur de
réduction des risques pour la collectivité.
En Picardie, les crues de l’Oise sont captées
depuis 2001 dans des bassins issus de carrières.
À Manicamp (02), en renonçant à l’exploitation
de prairies inondables, Lafarge respecte l’équilibre du territoire. À Bellegarde (30) enfin, des
bassins écrêteurs de crues ont été aménagés et
intégrés au PPRI (Plan de prévention du risque
inondation).
« Satisfairel’alimentationeneaupotable,garantirlasantépubliqueetlasécuritécivileenrespectantl’écoulementdeseauxetenprotégeant
desinondationssontdesactionscompatibles
avecnosactivités.Lesétudesd’impactdoivent
LES CARRièRES Et LA pRéSERvAtion
DES MiLiEux AquAtiquES
À travers leur activité, carrières, cimenteries et unités
de production béton doivent préserver l’eau et la biodiversité.
Un enjeu qu’elles ont à cœur de tenir, comme le précise
Nicolas Chantepy, directeur régional Rhône-Alpes
de l’Agence de l’eau1 Rhône Méditerranée et Corse.
gérer une carrière et préserver les milieux
aquatiques, est-ce compatible ?
nicolas Chantepy. Les carrières – qu’elles soient ouvertes
pour la fabrication de granulats ou pour alimenter
des cimenteries – doivent être gérées dans le respect
de la qualité des milieux aquatiques et la préservation
de la biodiversité associée. Parce que leurs exploitants
doivent respecter les exigences émises par la réglementation,
niCoLAS ChAntEpy
Directeur régional Rhône
les créations, restaurations et aménagements de milieux
Alpes de l’Agence
aquatiques au sein des carrières atteignent un haut niveau
de l’eau Rhône
de qualité. Rappelons que les principes de protections
Méditerranée et Corse.
des zones humides sont définis dans le document
de planification pour l’eau et les milieux aquatiques, appelé SDAGE, élaboré
par chaque Comité de bassin. En Rhône Méditerranée Corse, Michel Dross, directeur
général de Lafarge Granulats Sud représente les utilisateurs au Comité de bassin
et a été élu vice-président de sa Commission géographique Rhône Moyen.
Comment préserver l’eau dans les carrières, les unités de production
béton et les cimenteries ?
REStAuRAtion Et AMénAgEMEnt
Les carrières constituent une réelle opportunité
pour la préservation de la biodiversité.
n.C. En étudiant l’implantation de son outil de production, l’exploitant commence
par l’adapter au contexte hydrologique/hydrogéologique rencontré afin que son
activité n’entraîne pas d’impact négatif sur le milieu naturel. Ensuite, tout au long
de l’exploitation, il en contrôle tous les flux en qualité comme en quantité, et veille
à ne pas modifier les écoulements, qu’ils soient de surface ou souterrains. Il a enfin
un rôle majeur dans les travaux de remise en état en fin d’exploitation. Le plan d’eau
de la carrière de Millery-Garon (69) par exemple, longtemps destiné à la réalisation
d’une base de loisirs pour le grand public, a vu son projet réorienté vers la constitution
d’une zone réservée interdite au public pour protéger la nappe utilisée pour
l’alimentation en eau potable.
quels sont vos conseils pour améliorer l’état des masses d’eau
superficielles et souterraines ?
nouspermettred’assurerunegestionécologique
denossites, conclut Arnaud Colson, directeur
des affaires publiques et du développement durable de Lafarge Granulats & Bétons. Etc’estbien
lebutdesauditsISO14001etdelaCharteUNICEM. Parvenus à une réelle maîtrise en la
matière,Lafargeestdésormaisapteàdéveloppercesbonnespratiques. »
Au fil de ce dossier, découvrez comment Lafarge
préserve et optimise la ressources « eau », de la
production au réaménagement de ses carrières.
Pour aller plus loin en matière de développement
durable, l’entreprise développe le transport fluvial
des granulats et poursuit les innovations dans les
matériaux de construction pour améliorer la gestion de l’eau dans les ouvrages. ■
n.C. Les carrières doivent notamment travailler en lien avec les acteurs locaux pour
s’associer aux plans de gestion sédimentaires que les collectivités mettent en place
aujourd’hui. Les opérations de réhabilitation peuvent aussi amener à une amélioration
des cours d’eau, comme ce fut le cas avec la Veyle (01), une rivière dont le lit a été
reconstitué aux marges d’une gravière.
En Rhônes-Alpes, quelle est la particularité des milieux aquatiques ?
n.C. Dans notre région, nous sommes riches en milieux aquatiques de qualité
et nous avons de nombreuses espèces à protéger. Les zones humides, reconstituées
lors d’opérations de réhabilitation, concourent efficacement à cet enjeu. ■
BAuDREix (64)
PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 9
DoSSiER
L’eau pour la production
La Seine
adopte son
« pélican »
AvAnCéES tEChniquES
Cette mobilisation a permis la disposition
pratique des bassins de décantation.
UNITÉS DE PRODUCTION DE BÉTONS
Une consommation optimale
Depuis plusieurs années, les unités de production de bétons
réduisent leur consommation d’eau. Le bilan 2011 confirme
l’ampleur des progrès réalisés avec une moyenne
qui approche l’optimum fixé à 300 litres/m3 de béton produit.
Pour parvenir à cet objectif, 65 % des eaux utilisées dans la production proviennent des eaux
recyclées des différents bassins de décantation
qui équipent les centrales. Ces progrès résultent
d’une mobilisation de toutes les équipes en
France et à tous les niveaux (qualité, maintenance, production, vente).
Cette mobilisation a permis d’autres avancées
techniques comme la disposition pratique des
bassins de décantation, le calcul des volumes
d’eaux recyclées et stockées, l’optimisation de
la topographie des sites pour une meilleure récupération des eaux ou encore la gestion des automatismes de mélange des eaux dans les
programmes de fabrication.
une amélioration continue
Après avoir installé des compteurs sur chaque circuit d’approvisionnement en eau (voirgraphique),
les équipes ont mesuré, comparé et étudié les
résultats sur les produits et ainsi identifié les
points d’amélioration. Un optimum de consommation a ainsi été fixé à 300 litres/m3 de béton
de manière à sensibiliser tous les salariés aux
impacts environnementaux de leur centrale.
Litres/m3
410
Consommation
390
370
350
Cible 300 litres/m3
330
310
290
270
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Axes d’amélioration
Pour les années à venir, plusieurs axes d’amélioration demeurent :
– maintenir nos dispositifs techniques de suivis
des consommations (maintenance régulière, corrections et étalonnages) pour accroître leur fiabilité sur le long terme ;
– poursuivre le suivi des consommations suivant
une fréquence mensuelle et fixer des objectifs de
consommation en fonction des gammes de nouveaux produits ;
– développer la notion d’usage raisonné, en réduisant les consommations d’eau potable ou d’eaux
puisées dans les milieux naturels au profit d’eaux
industrielles dès lors que les normes qualité le
permettent. ■
Évolution de la consommation
des eaux en litres/m3 de béton produit
pAgE 10 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012
guillaume ternynck
Inauguré le 6 juillet 2011,
le nouveau ponton flottant
de la carrière d’AnnevilleAmbourville (76) est un engin
d’extraction innovant qui pèse
170 tonnes. Sa conception
répond à la nécessité d’optimiser
la valorisation des ressources
de cette boucle de la Seine. Armé
de 3 pieux, le ponton de 17 mètres
supporte une pelle « grand bras »
équipée d’un godet de 2 m3
capable d’extraire les matériaux
alluvionnaires jusqu’à 15 mètres
sous l’eau. Grâce à toutes
ces fonctionnalités doublées
des derniers développements
en matière de conduite et de
sécurité, la totalité des gisements
sous-eau reconnus dans
ce secteur devient maintenant
accessible. Baptisé « pélican »,
pour symboliser la nature et l’eau,
cette drague moderne alimente,
par une chaîne de convoyeurs
flottants puis terrestres, l’unité
de production de granulats des
Nouettes en évitant tout transport
par camions ou tombereaux.
L’intégration paysagère de cette
phase d’extraction avait d’ailleurs
été spécifiquement étudiée
avec le Parc Naturel Régional
des Boucles de la Seine
Normande afin d’en réduire
les impacts. L’inauguration de cet
engin apporte ainsi les moyens
de répondre aux attentes des
parties prenantes tout en assurant
le progrès technologique en
cohérence avec les exigences
de la production. ■
Armelle Mousseigne
L’eau, un moyen de transport
Nouvel épisode
pour la plateforme
du Pontet
Exploité depuis 1961 par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI)
du Vaucluse, le port fluvial du Pontet, au nord d’Avignon, a bénéficié
en mars dernier du renouvellement de sa concession pour une durée
de 30 ans. Le partenariat entre Lafarge et la CCI a ainsi été reconduit
sur le site, propriété de Voies navigables de France (VNF).
« Cerenouvellementestprimordial,indique Arnaud Colson, directeur
du développement durable et des Affaires Publiques de Lafarge
Granulats & Bétons. Ilpermetdemainteniretdedéveloppernotre
activité fluvialedanslarégion. »Plateforme logistique, le port du Pontet
est équipé de silos de chargement automatique de granulats, d’un dépôt
et d’une unité de production de bétons. Il assure actuellement le transit
annuel de 200 000 tonnes de matériaux en provenance des carrières
de Mondragon (alluvionnaire) et d’Orange (calcaire), et participe ainsi
activement à la politique fluviale du Groupe (voirci-dessous). ■
Un partenariat pour développer la voie d’eau
Soucieux de privilégier le transport alternatif,
Lafarge a signé en 2011 un partenariat de 5 ans
avec Voies navigables de France (VNF) et la
Compagnie nationale du Rhône (CNR). Objectif ?
Développer les infrastructures portuaires et augmenter de 25 % d’ici 2015, l’usage des voies
d’eau pour le transport de ses matériaux.
24 sites pilotes ont déjà été identifiés ainsi que
les moyens d’accroître et de sécuriser le transport fluvial dans les bassins de la Seine et du
Rhône avec notamment l’aménagement de zones
adaptées pour le chargement et le déchargement, la modernisation de la flotte par l’équipement en systèmes de positionnement AIS
(localisation en temps réel des pousseurs et des
automoteurs) et l’embauche d’apprentis issus
des métiers de la navigation.
Avec 4 millions de tonnes de matériaux transportées chaque année, Lafarge est le premier
convoyeur de matériaux en vrac par voie fluviale
de France. Ce chiffre devrait passer à 5 millions
d’ici 3 ans. ■
SignAtuRE Du pARtEnARiAt LAFARgE, vnF Et CnR
De gauche à droite: Alain Gest, président du conseil d'administration de VNF;
Michel Cote, directeur du développement économique et portuaire CNR;
Denis Maître, président des activités Granulats & Bétons de Lafarge;
Marc Papinutti, directeur général de VNF.
PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 11
Réaménagements
FONTET (33)
Une gestion
de crise maîtrisée
SAINTE-JULIE (01)
oiSEAux DE
Bon AuguRE
LA MADELEINE (34)
Renaissance
d’une zone humide
La commune de Mireval (34), sur laquelle est exploitée une partie de
la carrière de La Madeleine, abrite un petit cirque calcaire aux hautes
falaises: le « Creux de Miège ». Cette calanque héritée des temps géologiques abritait notamment une résurgence qui a malheureusement
été transformée en décharge. En 2010, la ville et l’agglomération du
bassin de Thau, associées à des organismes parapublics, ont souhaité
retrouver la richesse écologique de cette zone humide et la faire classer Znieff (zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique). Pour restaurer les habitats naturels, le fond du cirque a été
dégagé des épaves de véhicules puis creusé d’un mètre supplémentaire et les espèces invasives ont été éliminées.
Lafarge s’est naturellement associé à ce projet en prenant part à ces
travaux, les terres excavées ayant rejoint le centre d’enfouissement
de La Madeleine. Témoin de la réussite de l’opération, la mesure
de la diversité spécifique s’est accrue, passant de 17 espèces sur
la zone avant les travaux à 36 espèces en 2011, dont une espère
gil perri
rare : la lentille à trois lobes. ■
Depuis 2005,
la carrière de SainteJulie bénéficie
d’un arrêté
d’extension avec
création d’un plan
d’eau. Pour mener
à bien ce nouveau
projet, la convention
signée entre Lafarge
et le Centre
Ornithologique
Rhône-Alpes
(devenu depuis Ligue
de protection
des oiseaux RhôneAlpes) a été étendue
à ce site. Ainsi,
depuis 2009,
l’équipe de SainteJulie bénéficie
de l’expertise
de cette association
en termes
d’aménagements et
de suivis écologiques.
77 espèces
d’oiseaux, dont
54 protégées,
comme le Petit
gravelot ou le Harle
bièvre, ont été
repérées. Mares
temporaires et
milieux humides
permanents rendent
cette carrière
favorable également
à d’autres espèces
tels les amphibiens.
Parmi les 5 espèces
présentes, 4 sont
protégées, comme
l’Alyte accoucheur
et le Crapaud
commun.
Ces inventaires,
réalisés par la LPO
Rhône-Alpes,
permettent d’adapter
la remise en état en
fonction
des observations
et guident
l’exploitant dans
le développement
de l’attrait écologique
du site pour respecter
la vocation globale
retenue.
Fabien verdier
nouvELLE MARE
36 espèces ont trouvé refuge dans cette calanque réaménagée.
pAgE 12 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012
La carrière de Fontet est située le long de la
Garonne et, comme bon nombre de sites
alluvionnaires, en zone inondable. Dans le cadre
de la démarche ISO 14001, les équipes du site ont
réalisé un test de mise en situation, appelé
« scénario inondation ». Le 5 mars dernier à 9 h 35,
« Garonne » est donc sortie de son lit ! L’objectif
était d’appliquer en situation réelle la sensibilisation
des salariés réalisée plus tôt au moyen de fiches
réflexes. Celles-ci visaient à fluidifier les opérations
de mise en sécurité des hommes, machines et
produits susceptibles d’avoir un impact sur
l’environnement. Les différents responsables
de la sécurité de l’environnement et de l’exploitation
ont également joué le jeu en prenant le rôle
de travailleur isolé ou de sous-traitant arrivant sur
le site. Au final, en un peu moins d’une heure,
le site a été mis en sécurité et le personnel évacué.
L’exercice s’est révélé un succès et un débriefing
a permis de noter les points
d’améliorations à apporter. ■
isabelle Bazin
BODONOU (29)
Un aménagement local
concerté
Située à proximité de guilers, de Brest et
de Plouzané, la sablière de Bodonou avait fait l’objet
d’un projet d’extension en 1997. Une phase de
concertation réunissant Lafarge, les trois collectivités,
Brest Métropole Océane et les associations locales
avait permis de réfléchir au devenir du site une fois
l’exploitation terminée. Cette année, ont lieu
les ultimes travaux d’aménagement. L’objectif est
de reconstituer un milieu naturel valorisant pour tous
les acteurs et ouvert au public. Cette vaste zone
de landes et de prairies trouve maintenant
l’expression d’une nouvelle richesse faunistique
et floristique grâce à la création d’une mosaïque
de milieux, éléments clés de la biodiversité, de plans
d’eau de différentes profondeurs aux berges variées,
de roselières, de prairies humides, de zones
tourbeuses, de secteurs remblayés qui seront plantés
ou à vocation agricole. ■
Alice Moreaux
DORDIVES (45)
Maillon d’une réhabilitation
écologique
L’exploitation de la carrière de Dordives, située
sur d’anciens campings municipaux de la vallée
du Loing, a été obtenue au cours de l’été 2011 et
livrera prochainement ses premiers mètres cubes
de granulats. Cette décision résulte d’une réflexion
de fond menée par la commune. L’idée est innovante : il s’agit de réhabiliter une zone laissée à
l’abandon, mais à fort potentiel écologique, au
moyen d’un projet de carrière. Le schéma d’exploitation a ainsi été conçu de façon à répondre
à un cahier des charges de réhabilitation écologique exigeant. Pour réaliser ce projet, la ville de
Dordives a décidé de se tourner vers Lafarge, his-
toriquement implanté dans le secteur. Une fois
restitué à la commune, le site bénéficiera d’un
plan de gestion porté par le Conservatoire Régional
des Espaces Naturels (CREN) de la région Centre
et soutenu par Lafarge. Les anciens campings et
la peupleraie voisine à l’abandon seront alors métamorphosés en une mosaïque de hauts-fonds, roselières, mares et mégaphorbiaies*, prairie humide
et plan d’eau équipé d’un observatoire. Le site
constituera la nouvelle transition entre le bourg de
Dordives et l’espace naturel de Cercanceaux situé
au nord. ■
Laurent Mahieu
RéhABiLitAtion
L’ancien camping sera prochainement
réaménagé en zone humide.
*Termebotaniquedésignantuneprairiedensedehautes
plantesherbacéesvivaces(1,5à2 m)situéesursolfrais
ethumide.
CAVAILLON (84)
Des saules au secours d’une digue
520 MètRES
Les équipes ont réalisé 520 m de fascines
doublées de plantations variées.
L’extraction de matériaux sous eau à la carrière
de Cavaillon donnera naissance à deux plans
d’eau d’ici 2032. L’un sera destiné à la pêche,
l’autre aux loisirs et aux activités nautiques. Parce
que ce type de projet s’inscrit dans la durée,
Lafarge a décidé de préparer bien en amont les
aménagements nécessaires.
En 2002, une première digue de séparation a été
constituée. Soumis à d’importantes forces de batillage, l’ouvrage s’est érodé. Au cours de l’été 2011,
elle est donc reconstruite et intègre cette fois-ci
des techniques modernes de génie végétal proposées par la Compagnie des Forestiers : mise
en place de fascines* et végétalisation des berges.
Les pieds de berge sont ainsi protégés par la mise
en place de branches vivantes de 3 à 4 espèces
de saules arbustifs en alternance avec des matériaux gravelo-terreux, disposés entre 2 rangées
de pieux battus mécaniquement. Si la fascine
agit avant même la reprise des végétaux, son efficacité va s’accroître lorsque le système racinaire
des saules va se développer. Elle pourra alors
participer au maintien du sol. En outre, cette technique permet de renaturaliser le milieu avec une
qualité écologique et esthétique certaine. La surface du talus a, quant à elle, été végétalisée par
une couche de terre revêtue d’un géotextile biodégradable en fibres de coco ensemencé, lequel
permet de stabiliser le sol, d’éviter l’érosion et de
favoriser la reprise des végétaux.
Au final, les équipes de Cavaillon auront réalisé pas
moins de 520 mètres de fascines doublées de
plantations variées de janvier à février 2012. ■
nicolas Bonnafous-Caumes
*Fagotsdebranchagesutiliséspourcomblerlesfossés.
COUTRAS (33)
Les poissons dans la carrière
Depuis le 16 mai 2001, Lafarge
exploitait, sur 25 ha la carrière
de Coutras (33). À partir de 2010,
en parallèle de l’exploitation,
des travaux de réaménagement ont
été réalisés en récupérant
les matériaux de découverte
avec un objectif particulier : créer
un lieu d’élevage de poissons
et à terme de pêche. En effet,
en signant le contrat de fortage,
le propriétaire du site projetait
de créer d’un parc de loisirs
destiné à la pratique de cette
activité. Le site comprend donc
aujourd’hui deux plans d’eau dont
les formes, les profondeurs, les
surfaces, les linéaires et la nature
des berges ont été soigneusement
préparés. Le plus grand lac s’étend
sur 10 ha et possède
des fosses sur-creusées servant
d’abris aux gros poissons ainsi que
des zones de hauts-fonds
favorisant les herbiers.
L’empoissonnement du plan d’eau
a été préparé dès 2008 avec le
propriétaire et des spécialistes
(Pisciculture Baudon). L’équilibre
des espèces a été choisi d’un
commun accord. Gardons,
brochetons, brochets
et carpes ont été introduits de
façon progressive et étalée pour
améliorer leurs chances de bonne
adaptation à ce nouveau milieu
isabelle Bazin
de vie. ■
PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 13
DoSSiER
L’eau dans la ville
BERnARD ChoCAt
Professeur émérite
de génie civil
et d’urbanisme
à l’Institut national
des sciences
appliquées (INSA)
de Lyon (69).
L’eau: quels enjeux pour la ville?
Face à une imperméabilisation des sols grandissante, les villes se voient obligées
de revoir leur politique de gestion des eaux de pluie. Le point avec Bernard Chocat, professeur
émérite de génie civil et d’urbanisme à l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon (69).
Depuis quand les villes se
préoccupent-elles de l’eau de pluie ?
quelles sont les solutions de gestion
des eaux pluviales ?
quels sont les usages en termes
d’infiltration ?
Bernard Chocat. Dans le milieu du XIXe siècle,
l’eau, considérée comme un facteur de développement des maladies, était évacuée au plus vite.
Puis, face aux coûts des systèmes d’évacuation, les
villes se sont dirigées vers le stockage. Aujourd’hui,
devant les dangers de l’imperméabilisation des
sols (ruissellement, inondations, diminution des
réserves souterraines, etc.), les mentalités changent. L’eau devient une ressource à valoriser.
D’ailleurs, depuis 2000, différents textes réglementaires incitent les villes à traiter leurs eaux de pluies.
B.C. De nombreuses solutions existent et permettent à chaque collectivité de s’adapter :
stockage (toitures végétalisées, chaussées à
structure réservoir, bandes enherbées, etc.),
valorisation esthétique (plans d’eau permanents, fossés, zones humides artificielles, etc.)
ou infiltration. La meilleure solution reste
encore l’infiltration de la goutte d’eau au plus
près de son point d’arrivée sur le sol, qui permet d’éviter la gestion des volumes d’eau, souvent coûteuse.
B.C. L’infiltration des eaux de pluie dans le sol
est une technique en plein développement.
L’arrivée du béton poreux Hydromedia en est
une preuve. Parce que les habitudes évoluent
difficilement, ce type de matériaux n’est pas
encore très utilisé. Cependant, il offre de nombreux avantages pour la collectivité : diminution
du risque d’inondation et de la pollution des
milieux naturels, réalimentation des nappes…
Il faudra du temps mais, j’en suis certain, ces
techniques seront de plus en plus préconisées. ■
un béton « écol’eau »
Lancé le 23 novembre dernier à l’occasion du Congrès des maires et des collectivités locales,
le nouveau béton drainant Hydromedia répond au défi de la gestion des eaux de pluie en ville.
Hautement perméable, Hydromedia possède en effet une porosité allant jusqu’à 35 %. Il est
ainsi capable d’évacuer l’eau à raison de 5 cm par seconde, ce qui constitue une perméabilité 1 000 fois supérieure à ce qu’exige la réglementation pour une très forte pluie en France.
Grâce à sa résistance mécanique, ce béton prêt à l’emploi peut s’utiliser pour diverses voiries (trottoirs, pistes cyclables, parkings, allées, etc.) tant en revêtement qu’en sous-couche,
en remplacement de la grave ciment. Ce type d’ouvrage réduit les risques d’inondation et
améliore la collecte et le traitement des eaux pluviales.
De plus, grâce à sa ventilation naturelle, Hydromedia abaisse la température du revêtement
et contribue ainsi à la diminution des îlots de chaleur urbains. ■
pAgE 14 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012
ExpERtiSE
3
© Michel Menanteau
1
© F Malvaud
© Guy Corteel
2
BioDivERSité à LA CARRièRE DE gAiLLon
1) Petit gravelot.
2) Œdicnème criard.
3) Rossignol
philomèle.
GAILLON (27)
Deuxième site préféré
des oiseaux
en Haute-Normandie
Exploitée par Lafarge depuis 1974, la carrière de Gaillon présente un intérêt
écologique majeur. Elle accueille en effet de nombreuses espèces d’oiseaux. En vue de son futur
réaménagement, elle a passé avec succès l’évaluation du référentiel régional « Avifaune ».
Située au cœur du site Natura 2000 « Boucles
de la Seine Amont des coteaux d’Amfreville à
Gaillon », la carrière de Gaillon présente un intérêt écologique majeur, notamment par la nidification de l’œdicnème criard, oiseau rare en
Haute-Normandie, et la présence de pelouses
sableuses pionnières remarquables. Pour cet
habitat, les équipes du site ont d’ailleurs développé des actions novatrices en assurant avec
succès son déplacement sur des secteurs non
exploités ou déjà réaménagés. Elles se sont également engagées dans un double partenariat
avec le Conservatoire d’espaces naturels de
Haute-Normandie (CEN-HN) et la Ligue pour la
protection des oiseaux de Haute-Normandie
(LPO-HN). À terme, c’est toute la carrière qui
sera aménagée en un vaste espace d’intérêt écologique et naturel dont le foncier sera transmis
à la commune de Gaillon.
Le référentiel régional de l’« Avifaune »
La LPO a mis en place un référentiel régional de
72 sites échantillons de 100 ha représentatifs
des habitats de la Haute-Normandie. L’objectif
est de servir de base à l’évaluation de la richesse
et de l’intérêt d’un site pour les oiseaux aussi
bien pendant la saison de reproduction que pendant la saison internuptiale. Cinq indicateurs sont
utilisés : la valeur patrimoniale (rareté) des
espèces présentes, leur diversité (nombre d’espèces), leur densité (nombre d’individus), l’intérêt du site pour certaines espèces et le niveau
de saturation des habitats présents.
D’excellents résultats pour gaillon !
Les résultats pour l’évaluation « avifaunistique »
de la carrière de Gaillon sont excellents puisque
le site atteint la deuxième position ! En effet, la carrière témoigne d’une très belle diversité, avec
100 espèces distinctes observées durant l’année. En période de reproduction, parmi les 64
espèces nicheuses observées, deux espèces
rares ont été vues (l’œdicnème criard et le vanneau huppé), ainsi que 7 espèces assez rares
dont 2 vulnérables (le petit gravelot et le grèbe
castagneux). En période internuptiale, sur 69
espèces observées, 3 sont vulnérables (l’œdicnème criard, la grande aigrette et la nette rousse).
L’étude a montré l’intérêt particulier du site pour
ses habitats buissonnants (notamment pour le
rossignol philomèle, l’hypolaïs polyglotte et la fauvette des jardins) et l’importance de son plan
d’eau en hiver. Cette belle réussite vient récompenser le travail de toute l’équipe en partenariat
avec le CEN-HN et la LPO. Elle prouve également que, contrairement aux idées reçues, une
carrière participe activement au renouvellement
de la biodiversité et valorise la nature pour un
meilleur bien-être de l’homme. ■
Charlotte trossat
PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 15
ExpERtiSE
La biodiversité en actions
Signataire de la Stratégie nationale pour la biodiversité1 (SNB), Lafarge franchit
un nouveau pas environnemental. À partir de cette année, un plan d’action ainsi qu’une boîte
à outils, tous deux dédiés à la biodiversité, vont être déployés sur les sites du Groupe.
pRéSERvAtion
DE LA FAunE
Et DE LA FLoRE
50 carrières granulats
et ciments vont bénéficier
de plans d’actions
en faveur
de la biodiversité.
D
epuis de nombreuses décennies, Lafarge prend
en compte la préservation de la faune et de la
flore tout au long de l’exploitation et de la réhabilitation de ses sites. Ses partenariats avec le
Comité français de l’Union internationale pour la
conservation de la nature (UICN) et avec WWF
lui permettent de se faire conseiller efficacement
par des experts en la matière.
En 2012, une nouvelle étape est franchie avec
la signature de la SNB, portée par le ministère
de l’Écologie. Ce document engage tous les signataires à accroître la biodiversité de leurs sites.
« Àtraverscettedémarche,Lafargemarquesa
volontédes’investirpleinementdanscedomaine,
indique Élodie Russier, chargée de mission biodiversité. Danscecadre,leGroupeprésentera
auMinistère,d’icilemoisdejuin,sonprogramme
basénotammentsurunetramedepland’action
biodiversitéspécifiqueauxcarrièresetsaboîte
àoutilsdédiée.Lacohérencedecesactionsa
déjàétéapprouvéeparl’UICNetWWF. »
LA StRAtégiE nAtionALE DE LA BioDivERSité (SnB)
La SNB est la déclinaison française des engagements
internationaux actés à Nagoya en 2010 dans le but
d’enrayer la régression de la biodiversité. Elle concerne
toutes les politiques publiques et secteurs d’activités.
pAgE 16 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012
Les engagements de Lafarge
Les plans d’action biodiversité vont concerner en
priorité 50 carrières granulats et ciments en
France. « Cessitessontsituésdansouauxabords
d’airesprotégéesparlacommunautéinternationale, reprend Élodie Russier. Lesplansd’action
sontcréésàpartirdesdonnéesexistantesregroupéespuisorganiséesaucoursd’échangesavec
leséquipesdechaquesite.Ilsontpourbutde
répondreauxenjeuxidentifiésenmettantencohérencelesobligationsréglementairesetdesinitiativeslocales.Chaqueplandétaillelesétapesde
travailéchelonnéessur5ans.Laforcedecedocumentestdeclarifieretdestructurerlapriseen
chargedelabiodiversité surlessitesetlerôlede
chacundesacteurs. »
Lafarge souhaite également déployer dès 2012
sa « boîte à outil biodiversité » sur tout le territoire
(cf.encadréci-contre). L’objectif est de former
toutes les équipes à la préservation de la biodiversité par la mise à disposition de méthodes pratiques que chacun pourra s’approprier suivant
son contexte et ses moyens. « L’idéeestdesensibiliserlesexploitantsetdelesformerenleur
expliquantcommentprendreencomptelabiodiversitéetdesuivresonévolution, conclut la chargée de mission. Lepartagedesconnaissancesfait
eneffetpartiedesobjectifsdelaSNB ! » ■
« L’objectif
est de former
les exploitants
en leur
expliquant
comment
prendre
en compte
la biodiversité. »
éLoDiE RuSSiER
ChARgéE DE MiSSion
BioDivERSité.
VAL D’AZERGUES (69)
1 BOÎTE À IDÉES = 7 OUTILS
La formation à la « boîte à outils » sera
déployée progressivement en 2012 auprès
de toutes les carrières de Lafarge en France.
> Outil 1:
étude de la dynamique globale de la végétation
L’objectif est de connaître les milieux
présents sur la carrière et de suivre leur
évolution, parallèlement à l’exploitation,
en comparant des photos aériennes ou prises
au sol à plusieurs années d’intervalle.
> Outil 2:
indice pour estimer la réduction des menaces
Il permet de déterminer le degré pour lequel
l’ensemble des menaces pesant sur le site
ont été réduites ou non à travers le temps.
Cette information peut être utilisée
pour évaluer indirectement les performances
en matière de biodiversité et pour guider
la gestion du site.
> Outil 3:
échanges avec un expert local
Une personne extérieure et compétente aide
à identifier la biodiversité du site
les menaces et difficultés à considérer pour
orienter l’exploitation et la réhabilitation,
à travers un maintien et/ou une amélioration
de la biodiversité du site. L’expert externe
fournit également des recommandations
sur la gestion du site et des informations
spécifiques à des habitats ou des espèces.
> Outils 4 et 5:
suivi écologique d’une espèce,
d’un ou plusieurs groupe(s) d’espèces
Il est utilisé pour étudier et décrire comment
la colonisation par une espèce donnée,
ou un groupe d’espèces (ie. les oiseaux,
les amphibiens…) évolue au cours du temps.
L’exploitation des données permet également
de mesurer le succès d’opérations
de conservation réalisées et d’utiliser
les informations issues des suivis pour
orienter la gestion du site.
> Outil 6:
prolongation de la partie faune-flore
de l’étude d’impact environnemental
Les études d’impact servent de point
de départ à l’évaluation de la biodiversité
du site et des impacts liés à l’exploitation.
La réalisation d’une étude ultérieure
volontaire, reprenant les mêmes méthodes,
évalue l’efficacité des mesures entreprises
pour réduire les impacts négatifs.
Un livret pédagogique
sur la biodiversité
La cimenterie de Val d’Azergues agit depuis
de nombreuses années en faveur de la préservation de la biodiversité sur sa carrière.
Depuis 1994, ces progrès ont un indicateur :
le suivi de la population des oiseaux avec
deux espèces protégées le Tarier pâtre et la
Pie grièche écorcheur par l’association
Naturama. L’été dernier, celle-ci a d’ailleurs
édité un livret pédagogique intitulé Biodiversité
de la carrière de Belmont d’Azergues, livret largement diffusé lors des journées du
Patrimoine.
Après un état des lieux en 2007* basé sur
l’Indice ponctuel d’abondance (IPA), l’association étudie la carrière de Belmont tous les 2
ans. Les suivis effectués soulignent la richesse
du site : en 2007, 55 espèces ont été recensées, 59 en 2009 et 58 en 2011.
Les plantations et la végétalisation mises en
œuvre depuis 1996 pour réaménager le site
– zones ouvertes alternant avec des secteurs
buissonnants et plantés – ont été à la base de
la création d’une mosaïque d’habitats permettant d’accueillir un grand nombre d’espèces animales et végétales… et d’attirer le
cortège d’insectes et de papillons, nourriture
principale de ces deux oiseaux emblématiques qui désormais colonisent le site en
abondance. ■
Jean-Christophe Fauchadour
* Cette méthode consiste, aux cours de deux sessions
distinctes de comptage, à noter l’ensemble des oiseaux
observés et/ou entendus durant 20 minutes à partir
d’un point fixe du territoire. (Méthode élaborée par
Blondel, Ferry et Frochot en 1970).
CONCERTATION
Plus de 80 % des carrières Lafarge
ont mis en place une CLIS*
123 commissions
locales de concertation
et de suivi se sont tenues
en France en 2011
pour 146 carrières actives.
Carrières Lafarge
France entière
2009
2010
2011
99
116
123
58 %
73 %
81%
* CLIS = commission locale d'information et de suivi.
> Outil 7:
l’Indice de biodiversité à long terme (IBL)
Cet outil permet d’estimer la biodiversité
d’une carrière une année donnée et de suivre
son évolution dans le temps. Les résultats
sont également utilisés pour adapter la
gestion du site.
PRINTEMPS 2012 | VERT L’AVENIR I PAGE 17
nEttoyAgE En RègLE
Quatre semaines ont été nécessaires
à Damien Volpatti pour nettoyer
la gravière de Saint-Ouen envahie par la Jussie.
SAINT-OUEN-SUR-LOIRE (58)
Sus à la Jussie!
L
LA JuSSiE
Introduite au milieu du siècle
dernier dans le sud
de la France, la Jussie
s’est aujourd’hui développée
sur tout le bassin de la Loire.
Elle constitue des herbiers
très denses qui obstruent
les pièces d’eau et les rives
tranquilles du fleuve.
Ces herbiers consomment
de grandes quantités
d’oxygène au détriment
des autres espèces
qui disparaissent du fait
de cette concurrence déloyale.
es exploitants de la gravière de Saint-Ouen, située
en bord de Loire, sont passés maîtres dans l’art
de diversifier les milieux issus des opérations d’extraction. Une faune et une flore tant variées que
protégées ont colonisé rapidement les terrains.
Malheureusement, des espèces exotiques se sont
également glissées dans le lot. Quatre espèces
invasives ont ainsi été dénombrées à Saint-Ouen :
la Corbicule asiatique, mollusque qui a envahi
les plans d’eau, l’Ambroisie, plante des milieux en
friche, heureusement peu présente sur le site, la
Renouée du Japon qui colonise la bordure des
bassins de décantation, et la Jussie, plante aquatique qui s’est implantée sur le plan d’eau situé
le plus près de la Loire. C’est à cette dernière que
les exploitants se sont attaqués.
Le seul moyen « écolo » d’en limiter la progression est de procéder à son arrachage. Opération
délicate car le moindre rhizome perdu entraîne la
dissémination de la plante. La difficulté pour
Anthony Guillin, responsable d’exploitation, et
Émilien Monnet, chef de carrière, était de trouver
une entreprise locale spécialisée en la matière. Ils
ont alors croisé la route de Damien Volpatti, amoureux de la Loire et spécialisé en restauration écologique. Ce dernier se désolant de voir les rives
envahies par cette calamité, s’est lancé: un canoë,
des caisses, des cordes, une formation adaptée… Son premier chantier a été Saint-Ouen le
14 juin 2011. Il lui a fallu 4 semaines pour nettoyer la gravière. Les plants arrachés ont été
stockés dans une benne étanche puis transférés
sur une plate-forme de compostage à MagnyCours. Cette opération sera cependant renouvelée l’année prochaine car on ne se débarrasse
pas de « dame Jussie » comme cela ! ■
valérie Santini
MARTRES (31)
Des iris suivis de près
Fin septembre dernier, et ce pour la seconde année
consécutive, les équipes de carrière de la cimenterie de Martres aidées de celles du centre d’aide
par le travail (CAT) local se sont converties en jardiniers pour replanter, pendant toute une semaine,
des iris. En effet, les fronts de taille d’extraction
avançant, une opération de transplantation deve-
nait nécessaire sur une zone où pousse notamment l’« Iris à feuille de graminée ». Cette fleur
étant protégée en Midi-Pyrénées, l’usine a assuré
la transplantation de la totalité des pieds présents
sur la zone. Pas moins de 1 250 plants auront été
ainsi préservés et replantés sur des secteurs adaptés à cette espèce. Parallèlement à cette sauve-
pAgE 18 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012
garde, un inventaire de la fleur a été mené sur
20 000 hectares des « Petites Pyrénées » afin d’y
délimiter une zone intéressante qui pourra faire
l’objet d’un arrêté de protection. Cette démarche
s’inscrit dans le cadre des mesures compensatoires
précisées dans l’autorisation préfectorale. ■
Jean-Christophe Fauchadour
ExpERtiSE
Une autre manière de remonter
le temps: l’archéologie!
L’extraction de matériaux est une activité qui réserve bien des surprises…
Cette année encore, quatre sites Lafarge ont fait l’objet d’intenses campagnes de fouilles
archéologiques, mettant au jour des trésors enfouis parfois depuis des millénaires.
Alizay, du paléolithique à l’âge de Bronze
En partenariat avec l’Inrap*, les fouilles engagées
à Alizay (27) arrivent à leur terme après 18 mois
de campagne sur une surface de 9 ha (voirVert
l’avenir n° 27,p. 7). La carrière a donc profité de
la semaine de la Science pour s’ouvrir aux scolaires comme au grand public. Pendant deux
jours, 200 élèves se sont initiés à la vie du mésolithique et du néolithique, sous la conduite des
archéologues de l’Inrap : découverte de l’histoire
du site par l’étude des dépôts, atelier silex,
reconstitution de vases trouvés sur le terrain…
Le samedi, ce sont 450 visiteurs qui se sont pressés à la rencontre de leur histoire. Une fois les
fouilles terminées, en juin prochain, restera la
rédaction des rapports : nul doute que le site
d’Alizay, qui constitue déjà une référence protohistorique pour le nord de la France, n’inspire
de nombreuses publications.
1
vinneuf à travers les âges
En janvier dernier, une campagne de fouilles préventives a débuté à Vinneuf (89). La sablière,
implantée sur des formations alluviales a dévoilé
sa richesse non seulement sur le plan géologique
mais aussi archéologique. En effet, les premières
opérations ont déjà permis de mettre au jour des
vestiges datés entre 1 500 et 900 avant J.-C. :
fermes, silos, fosses, ossements d’animaux,
ensembles funéraires, objets de la vie quotidienne
et bijoux… Parallèlement, le site a révélé
quelques bâtiments des XVIIe et XVIIIe siècles.
Cette découverte, bien que plus récente,
témoigne de l’occupation du lieu depuis de nombreux siècles.
Malavaux au pied de l’histoire
Depuis la fin du XIXe siècle, l’ancienne carrière
des Malavaux à Cusset et Molles (03) est le théâtre de nombreuses fouilles. La dernière en date
a été conduite l’été dernier par M. Martinez, doctorant, aidé d’une dizaine d’étudiants en archéologie. Cette nouvelle campagne a mis au jour les
fondations d’un castellum des IIIe et IVe siècles,
fortin militaire transformé en église au Ve siècle,
finalement délaissé au début du Moyen Âge.
DES DéCouvERtES
ExCEptionnELLES
Une nouvelle campagne
de fouilles a mis au jour
les fondations d’un fortin
militaire du IIIe siècle
à Cusset (1)
et d’objets de la vie
quotidienne à Vinneuf (2).
2
Lors d’une visite organisée et commentée par M.
Martinez pour les partenaires du projet, il a conclu
en rappelant que « desdécouvertesdecetype
ontétéjusqu’àprésentpeuobservées,cequi
rendcesitedécidémentexceptionnel ! »
Le passé ressurgit à Martres
prise des archéologues quand ils ont mis au jour
les vestiges d’un campement gaulois, puis d’une
grange cistercienne ! La découverte de cette
annexe de la puissante abbaye de Bonnefoy est
d’importance car il s’agirait d’un cas unique de
bâtiment complet et non modifié du XIIe ou
XIIIe siècle dans la région. ■
En vue d’étendre le périmètre de sa carrière,
l’usine de Martres (31) a mené une campagne
de fouilles préventives. Et quelle n’a pas été la sur-
*Institutnationalderecherchesarchéologiques
préventives.
PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 19
pARoLES DE Région
LE HAVRE (76)
Des ciments pour la
construction durable
CARRièRES DE SAint-LAuREnt
Le site est équipé d’une station de lavage
adaptée au nettoyage des bennes.
PETITE CRAZ (69)
Camions propres…
de la benne aux roues!
La communauté de l’agglomération havraise
inaugurera le premier stade HQE à énergie
positive en France le 12 juillet 2012. La
majeure partie des bétons du Grand Stade
du Havre a été réalisée à partir du ciment CEM
V de l’usine Lafarge du Havre. Ce nouveau
ciment multi-constituant, composé de clinker,
de cendres volantes et de laitiers, s’inscrit
parfaitement dans ce projet exemplaire car son
empreinte CO est réduite de plus de 40 %
par rapport à un ciment classique.
Afin de contribuer à la réduction
de l’empreinte carbone des bâtiments, la part
des ciments à taux réduit de CO proposée
par Lafarge est aujourd’hui de plus de 22 %
et passera à 47 % fin 2012. ■
2
2
Le remblaiement sur le site de Petite Craz vient
de commencer. Dans un secteur fortement marqué par
le trafic routier, l’objectif est de maîtriser les flux de poids
lourds et de garantir la propreté constante de la voirie.
Depuis l’obtention du dernier arrêté préfectoral
complémentaire en juin 2011 par la société
Carrières de Saint-Laurent (CSL), le remblaiement de Petite Craz a commencé. Or,
cette carrière de l’Est Lyonnais se situe dans
un secteur fortement marqué par le trafic routier : pas moins de 7 exploitations extraient,
traitent et commercialisent plus de 2,5 Mt de
granulats acheminés exclusivement par voie
routière. Dans ce contexte, l’objectif recherché par CSL, et contrôlé par l’Administration,
est de maîtriser les flux de poids lourds en
garantissant de manière permanente la propreté de la voirie.
Encourager le double fret
Dans le langage du transport, le double fret
signifie ne pas voyager à vide : un aller en
charge avec des matériaux inertes et un retour
avec des granulats. Pour permettre son développement et répondre aux préconisations
d’allégement des flux de transport routier de
la préfecture, il a fallu résoudre le problème
pratique de la propreté des bennes, qui est
incontournable pour assurer la qualité de tous
les granulats vendus au départ d’une carrière. Il a donc été décidé d’équiper le site
d’accueil des matériaux inertes d’une station
de lavage des bennes spécifiquement adaptée. Grâce à cette mesure, les pratiques évoluent favorablement : les premiers comptages
font état d’un taux de 12 % de double fret.
Cela représente environ 1 400 camions, soit
au final un impact annuel évité de 35 000
tonnes de transit par la route.
Autre équipement qui a son importance : le
laveur de roues évite toute salissure des voiries
extérieures. Ainsi, tous les camions, après avoir
déchargé les déblais et nettoyé leur benne, traversent le laveur de roues et quittent le site,
propres de… la benne aux roues ! ■
pAgE 20 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012
Fabien verdier
PARIS (75)
La plage pour aider
les enfants
et les jeunes
À l’occasion de Paris Plages 2011, Lafarge
s’est associé à deux ONG, Aide et action et
Un avenir ensemble, pour animer des ateliers
éducatifs à destination du jeune public.
Intitulées « Mon défi pour l’éducation »,
ces animations visaient à sensibiliser, dans un
cadre ludique, aux enjeux du développement,
de la solidarité et de l’éducation dans le
monde. « Nousavonsrépondupositivement
àl'invitationdeLafargecarl’éducationest
l’affairedetous », précise Marie-Pia Lebarrois,
directrice France-Europe d’Aide et action.
La fondation Un avenir ensemble, qui parraine
plus de 450 élèves issus de milieux modestes
dans leur orientation et leurs études,
a également participé à ces animations. ■
www.aide-et-action.org
www.fondation-unavenirensemble.org
DANGÉ-SAINT-ROMAIN (86)
Leçon de choses
en plein air!
À l’occasion de la Fête de la Nature 2011, la carrière
des Champs-Près à Dangé-Saint-Romain (86)
avait ouvert ses portes à 230 écoliers et collégiens.
Un an après, Johan Tillet, animateur à la LPO Vienne,
revient sur l’événement.
REStAuRAtion éCoLogiquE
Une partie de la Noue, située en Vieille Seine
a été débroussaillée sur 2,6 km.
VIMPELLES (77)
LA viEiLLE
SEinE RAJEunit
Située dans le territoire de la Bassée, entre
Seine et Yonne, la carrière de Vimpelles
s’étend au cœur d’une plaine alluviale pourvue de milieux écologiques de grande qualité. Compte tenu de ce contexte et des
impacts générés par les carrières, des
mesures compensatoires ont été définies,
dont l’une concerne la restauration écologique d’une partie de la Noue, située en
Vieille Seine (bras mort de la Seine) sur
2,6 km. Celle-ci souffre en effet d’un manque
d’eau et d’une fermeture des milieux, autrefois sous dominante aquatique (roselières,
cariçaies, etc.).
En quoi avaient consisté
ces 2 journées ?
Johan tillet. Deux ateliers étaient proposés aux élèves : l’un, animé par la Ligue
Protectrice des Oiseaux (LPO), consistait
à observer des hirondelles de rivages et
quelques poules d’eau. L’autre proposait
un petit cours de géologie appliquée à la
production des granulats. Ce type d’événement est très bien car il permet d’ouvrir
un site d’ordinaire inaccessible et de faire
découvrir aux enfants riverains, les actions
faites en faveur des espèces qui fréquentent une carrière.
pourquoi la Lpo a-t-elle participé ?
J.t. Bien que les créneaux alloués soient
un peu courts pour sensibiliser parfaitement les élèves souvent très nombreux, il
y a de véritables intérêts pédagogiques
pour une première approche. À la LPO
Vienne, nous avons l’habitude de monter
des projets pédagogiques étalés sur l’année scolaire, ce qui offre aux élèves la possibilité de mieux cerner des notions de
préservation de la biodiversité.
Allez-vous renouveler l’opération
en 2012 ?
J.t. Je pense proposer d’autres types
d’animations, tel que « Oiseaux des carrières », ce qui permettra de mieux répondre aux besoins pédagogiques de la LPO.
Chaque année, la Fête de la Nature est
l’occasion de mettre en évidence la
richesse ornithologique de la carrière des
Champs Près pour les scolaires.
La volonté pédagogique de la LPO et de
Lafarge reste une formidable opportunité
pour le milieu enseignant qui ne manquera
pas d’être mobilisé à nouveau ! ■
propos rapportés par Raphaëlle Lebon
Augmenter les niveaux d’eau
À l’automne 2011, les travaux ont commencé
en commun avec la société Sablières de
Brévannes qui exploite une carrière située
à l’Ouest de la Noue. Dans un premier temps,
cette restauration écologique a consisté à
ouvrir le milieu par des opérations de
débroussaillage lourd et des coupes de peupliers. Maintenant, les extractions des matériaux alluvionnaires situées, les unes en
amont (Lafarge), les autres en aval (Sablières
de Brévannes), conduiront progressivement
à une augmentation des niveaux d’eau, prévue entre 10 et 60 cm. Cette initiative favorisera l’extension des groupements humides.
Les travaux de réaménagement finaliseront
cette restauration favorable à des milieux
aquatiques et amphibies ouverts. ■
Camille Moulin
AtELiER oRgAniSé pAR LA Lpo
Les écoliers ont pu observer des hirondelles de rivage et quelques poules d’eau.
PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 21
pARoLES DE Région
RADENAC (56)
La sablière monte un front
pREMiER tESt
Le tout-venant
a été mis en place
au chargeur
par passes
de 20 à 30 cm.
Pour permettre la reprise de l’exploitation tout en
protégeant les hirondelles de rivage présentes depuis toujours sur le site,
la sablière de Radenac a reconstitué un « front de taille idéal ».
E
© Wolfgang Kruck – Fotolia.com
hABitABiLité RéuSSiE
Dès le mois d’avril 2011,
les premières hirondelles
de rivage sont venues
et… restées.
n octobre 2010, tous les fronts de taille présentant des nids d’hirondelles de rivage (ripariariparia) étaient interdits à l’extraction en attendant
l’obtention de l’arrêté préfectoral de dérogation
autorisant la destruction de ces habitats. Pour
autant, chaque année, certaines falaises
sableuses de l’exploitation étaient laissées en l’état
afin de permettre la nidification des hirondelles.
En effet, le personnel du site est particulièrement
sensibilisé à la présence des hirondelles de rivage
en participant, avec les ornithologistes, à de nombreux inventaires et campagnes de baguage.
un front de taille idéal
En mars 2011 : l’équipe de la sablière a réalisé
un front de taille artificiel avec du sable Pliocène
(matériau du site), positionné dans une ancienne
zone d’extraction. Le tout-venant a été transporté
par remorques agricoles, puis mis en place au
chargeur par passes de 20 à 30 cm afin de compacter les matériaux pour un premier test d’une
longueur d’environ 30 m. Grâce à sa connaissance des hirondelles due à leur fréquentation
régulière, l’équipe de Radenac a reconstitué un
« front idéal » :
pAgE 22 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012
– hauteur de 2 à 3 m pour éviter que les renards
accèdent aux trous ;
– épaisseur minimum d’un mètre (les galeries
creusées par les hirondelles peuvent atteindre
60 à 70 cm) ;
– orientation nord-est ;
– merlon de protection au pied du talus (pour
prévenir toute dégradation future par les pratiques agricoles).
Les résultats constatés
Dès le mois d’avril 2011, les premières hirondelles de rivage sont venues et… restées. Test
d’habitabilité réussi ! La mesure compensatoire
étant opérationnelle, l’arrêté préfectoral de dérogation a été obtenu peu après. Les extractions ont
donc pu reprendre.
Ce test sera prolongé dans les années à venir
jusqu’à une longueur totale d’environ 130 m. Ce
front de taille artificiel (dénommé colonie H) sera
rafraîchi tous les 3 ans par éboulement à la pelle,
puis compactage. Ce rafraîchissement dépendra de la stabilité dans le temps du sable en
place. ■
Alice Moreaux
Grâce à sa
connaissance
des hirondelles
due à leur
fréquentation
régulière,
l’équipe
de Radenac
a reconstitué
un «front idéal».
TOSNY (27)
Le retour des ruminants
À l’abandon après la disparition de son exploitant,
la carrière de Tosny a été reprise par Lafarge, puis réaménagée.
Aujourd’hui, le site a été cédé au Conservatoire
des Sites Naturels de Haute-Normandie qui y déploie
des méthodes douces d’entretien.
AVIGNON (84)
E
LE pALAiS
DES pApES
REtRouvE
SA touR
D’AntAn !
Inscrit au patrimoine
mondial de l’Unesco,
le Palais des Papes
(84) est aujourd’hui
un des monuments
historiques les plus
visités de France,
avec près
de 650 000 visiteurs
par an. Cette année,
la ville d’Avignon
a engagé une vaste
campagne
de restauration
de la Tour
de Trouillas,
une intervention
qui exige savoir-faire
ancestral
et matériaux
traditionnels.
L’entreprise SELE,
sélectionnée
pour la réalisation
des travaux
de jointoiement,
de ragréage
et de patine
des pierres, a donc
choisi une chaux
qui réponde
parfaitement à son
talent et à ses
critères d’exigence :
chaux blanche
Nathural© 100 %
naturelle.
Pure et sans ciment,
souple, homogène
et perméable
à la vapeur d’eau,
cette chaux,
la plus blanche
et lumineuse
du marché, a permis
de redonner
à la Tour son aspect
et sa hauteur
d’origine.
xploitée à « l’emporte pièce » dans les années 70
par une entreprise peu scrupuleuse, la carrière
de Tosny, au pied du Château Gaillard, est restée orpheline après la disparition brutale de son
exploitant. Ceci n’avait pas manqué d’alarmer
élus et riverains enclins à dénoncer des pratiques
peu honorables des carriers du moment (c’était
égalementl’époqueoùunreportagedeM.Blériot
dansl’émission « La France défigurée » dénonçaitlesmauvaisespratiquesd’unecarrièreen
valléed’Eure,ndlr). À l’époque, les garanties
financières n’existaient pas encore et c’est Lafarge
qui a repris le foncier et le passif de cette société
avec les retards de réaménagement à la clef.
La remise en état
nAtuRA 2000
Des méthodes douces
d’entretien par pâturage
ont été déployées
sur le site de Tosny.
Lafarge s’est tout d’abord attelé à un programme
de remise en état du site sur plus de 50 hectares. « Iln’yavaitpresqueplusdeterrevégétale. L’exploitant en avait vendu une bonne
partie », se rappelle Bernard, chef d’équipe du
terrassement et aujourd’hui retraité. Puis, pendant près de 30 ans, Lafarge a géré cet ensemble foncier en bon père de famille. Plantations
forestières en plein ou en bosquets, de haies,
gestion des espaces ouverts, installation de
ruches, etc. : le site a progressivement révélé de
véritables enjeux écologiques, notamment par la
présence de l’œdicnème criard (Annexe2dela
DirectiveHabitat). Inventorié assez vite en Znieff1,
le site a été intégré à la ZPS2 « Terrasses alluviales
de la Seine » en 2007.
objectif natura 2000
Gestionnaire de milieux naturels, le Conservatoire
des Sites Naturels de Haute-Normandie intervenant déjà dans la gestion des coteaux calcaires
de cette portion de la vallée de la Seine, s’est
montré intéressé par l’acquisition de ces terrains.
Objectif : déployer des méthodes douces d’entretien par pâturage compatibles avec les enjeux
Natura 2000. C’est ainsi qu’en 2009, Lafarge lui
a cédé la pleine propriété de ce site et qu’élus
et riverains peuvent à nouveau voir les troupeaux
de ruminants paître en toute quiétude. ■
hervé Chiavérini
1)Zonesnaturellesd’intérêtécologiquefaunistique
etfloristique.
2)Zonedeprotectionspéciale.
PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 23
CONCOURS PHOTOS UNICEM
Stéphane Detrait, Lafarge Granulats Midi-Pyrénées,
4e prix du concours photos 2011 de la Charte Unicem.
LAFARGE
5 boulevard Louis Loucheur – BP 302
92 214 Saint-Cloud – France
Tél. : 01 49 11 44 81
[email protected]
www.lafarge-france.fr
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