Expertise Actualités RSE: naissance d’un Conseil d’experts p 7 La biodiversité en actions p 16 Paroles de région Radenac monte un front de taille idéal p 22 Vert l’avenir LE MAGAZINE DE L’ENVIRONNEMENT _ N° 28 _ PRINTEMPS 2012 GESTION DE L’EAU Maîtriser la ressource d’amont en aval Sommaire 03 08 15 20 ARnAuD CoLSon Directeur des affaires publiques et du développement durable de Lafarge Granulats & Bétons. Actualités Dossier Une gestion de l’eau maîtrisée, d’amont en aval Expertise – Biodiversité – Archéologie Paroles de région – Petite Craz (69) – Le Havre (76) – Paris (75) – Vimpelles (77) – Dangé-Saint-Romain (86) – Radenac (56) – Avignon (84) – Tosny (27) Lafarge Direction des affaires publiques et du développement durable 5 boulevard Louis Loucheur – BP 302 92 214 Saint-Cloud – France Tél. : 01 49 11 44 81 Directeurs de la publication : Arnaud Colson, Sylvie Combe Comité de rédaction : Didier Collonge, Alice Moreaux, Camille Moulin, Guillaume Ternynck, Isabelle Bazin, Gil Perri, Laurent Mahieu, Nicolas Bonnafou-Caumes, Charlotte Trossat, Jean-Christophe Fauchadour, Jean-Baptiste Deau, Valérie Santini, Fabien Verdier, Raphaëlle Lebon, Hervé Chiaverini. Nous remercions les membres du réseau foncier environnement pour leurs contributions. Secrétaire de rédaction : Loïc Virlouvet Conception-réalisation : Photo de couverture : le Lignon à Tence (Haute-Loire) Ce magazine est imprimé sur papier recyclé. pAgE 2 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012 E n application de la Directive Européenne de 2000, la loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 2006 vise la préservation des écosystèmes aquatiques, des zones humides, la protection de la qualité des eaux, le développement des ressources en eau et la valorisation de l'eau comme ressource économique. Si les finalités de ces différentes dispositions sont d’abord de satisfaire l’alimentation en eau de la population, les enjeux pour nos activités sont clairement liés à la poursuite de nos exploitations de carrières, unités de production de béton et de ciment. À partir d’études scientifiques fines et d’une technologie largement éprouvée, l’expertise Lafarge s’est déployée vers le recyclage des eaux, la recréation de zones humides et la gestion prévisionnelle des nappes souterraines. La contribution à la lutte contre les inondations et à l’imperméabilisation des sols avec son nouveau béton drainant Hydromedia est un nouveau challenge pour Lafarge. Au moment où se mettent en place les instruments de gestion opérationnelle de l’eau dans les territoires (SAGE) en même temps que la nouvelle réforme des ICPE pour nos unités de production de bétons, nous devons utiliser le retour d’expérience non seulement comme rampe de lancement de nos projets, mais également comme levier pour optimiser la gestion écologique de nos sites au quotidien. Arnaud Colson ACtuALitéS Un nouveau directeur général pour Lafarge France CERTIFICATIONS ISO une démarche naturelle! En octobre 2012, Lafarge aura fini de faire certifier ISO 9001 la totalité de ses sites en France pour les activités ciments et granulats. Ce succès s’accompagne d’une montée en puissance de la certification environnementale ISO 14001 avec, aux côtés des 11 usines de ciments et chaux, 39 sites granulats fin 2011 et l’ambition de dépasser les 70 sites en France avant la fin de cette année. 200 sites certifiés Depuis le 1er janvier 2012, Pascal Casanova, ancien directeur de la R&D du Groupe, a pris la direction générale de Lafarge en France, qui réunit désormais les trois activités Granulats, Bétons et Ciments. 3000 jours sans accident Le 21 novembre dernier, l’agence Midi-Pyrénées de Lafarge Bétons a célébré 3 000 jours sans arrêt de travail sur l’ensemble de ses 31 unités de production. En avril dernier, c’est la carrière de Beaurieux qui fêtait, avec ses salariés, 10 ans sans accidents. Ces résultats sont le fruit des différentes actions menées par le Groupe tant au niveau local que national, dont « Le mois de la sécurité » constitue le point d’orgue. Du 15 mai au 15 juin prochain en effet, Lafarge mobilise l’ensemble de ses collaborateurs pour les sensibiliser aux enjeux de la sécurité. Reconduite pour Xe année consécutive, cette opération se déroule sur tous les sites de l’Hexagone, tous métiers confondus. ■ Avec 200 sites – carrières, dépôts, ports, cimenteries et usine de chaux – certifiés ISO 9001, Lafarge réalise cette année une performance qui résulte d’un véritable travail d’équipe. En effet, cette démarche de certification a permis non seulement d’homogénéiser les méthodes de travail, mais également d’organiser et de structurer les savoir-faire. Le déploiement du nouveau SMQE* s’appuie aujourd’hui sur des supports concrets disponibles à tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise. Ces méthodes de travail ont d’ailleurs été pensées pour optimiser les procédures. « La certification constitue une critique constructive externe qui suppose une vigilance permanente en vue d’une amélioration continue », explique Laurent Cuzin, chef de projet et responsable SMQE chez Lafarge Granulats Sud. La Monnerie : 14 ans d’efforts récompensés Première carrière française et européenne à être certifiée en 1998, l’équipe de La Flèche-La Monnerie est récompensée de ses efforts en environnement et confirme ses bonnes pratiques par le renouvellement de sa certification ISO 14001. Pour Jérôme Legat, responsable du pôle environnement de la ville de La Flèche, « cette démarche de progrès a permis de renforcer la concertation autour du réaménagement de la carrière et de mettre en place une gouvernance plurielle qui associe des logiques d’entreprise, de préservation d’environnement et d’accueil du public ». L’ISO 14001 est ici perçu par les parties prenantes comme une démarche naturelle qui inscrit la gestion de l’entreprise au cœur du développement durable. ■ *SMQE :Systèmedemanagementdelaqualitéetdel’environnement Grenelle de l’environnement Alain guillen, directeur des affaires publiques France, est nommé membre du CNDD (Conseil national du développement durable), au titre du SFIC*, pour le suivi du Grenelle de l’Environnement. Il interviendra aux côtés de Jean-Pierre Clamadieu, président de Solvay-Rhodia, et Laurence Rouger de Grivel, directrice du développement durable du MEDEF dont la mission est de veiller au suivi et à l’application du Grenelle. ■ *Syndicatfrançais del’industriecimentière ALAin guiLLEn Membre du CNDD. CARRièRE DE LA FLèChE (72) PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 3 ACtuALitéS pARi RéuSSi ! pARtEnARiAt EntRE LAFARgE Et LA FonDAtion Du pAtRiMoinE La signature renouvelle le partenariat pour les 5 années à venir. Partenariat renouvelé Le 23 novembre dernier à paris, lors du Salon des maires et des collectivités locales, Arnaud Colson, directeur des affaires publiques et du développement durable Lafarge Granulats bétons, et Charles de Croisset, président de la Fondation du Patrimoine, ont renouvelé leur partenariat pour les 5 prochaines années. Moins d’un mois après la signature, trois nouveaux projets ont été lancés : la restauration du vitrail de l’église de SaintOuen-de-Gaillon (27), celles des églises de Saint-Laurent de Béard (58) et de Saint-Martin de la Roquette (27). Cette collaboration entre Lafarge et la Fondation est déjà à l’origine de 21 projets sur 6 régions différentes et promet de belles perspectives pour le patrimoine national. Elle permet en effet à nos sites d’accompagner des projets de restauration dans les communes où ils sont implantés. ■ Près de 60 % des carrières Lafarge (73 sites) ont obtenu ou confirmé le niveau 4, le plus élevé, de la charte environnement de l’Unicem. Cette récompense distingue les aménagements réalisés en faveur de la protection de l’environnement et de la biodiversité régionale. Depuis plusieurs années, l’ensemble des sites Lafarge met en place des mesures concrètes afin de prendre davantage en considération la dimension environnementale. Ces mesures concernent la maîtrise des impacts, l’intégration paysagère, la protection de la faune et de la flore, le dialogue et la concertation avec les parties prenantes, le développement de la sécurité. Lafarge au Pandathlon trois équipes de collaborateurs Lafarge participent au Pandathlon. Cette course organisée les 26 et 27 mai par WWF France consiste à faire l’ascension du mont Ventoux pour défendre la biodiversité. Afin d’impliquer davantage les participants dans ce projet, Lafarge a choisi de ne subventionner qu’une partie de l’inscription, l’autre partie relevant de dons trouvés par les équipes inscrites auprès de leurs relations personnelles ou professionnelles. L’ensemble des fonds récoltés sera versé au profit de l’association. ■ Un pas de plus vers l’économie décarbonée Dans le prolongement de son partenariat 2011 avec France Nature Environnement (FNE), Lafarge France a intégré un cycle de réflexions piloté par FNE sur l’économie décarbonée. Ces réflexions visent à analyser et à examiner les bases à prendre en compte pour maintenir les activités industrielles dans les territoires tout en assurant la compétitivité des entreprises. ■ Une longueur d’avance pour le béton En novembre dernier, le Syndicat National du Béton Prêt à l’Emploi (SNBPE) a lancé le 1er outil de calcul des impacts environnementaux du BPE : BETie. Celui-ci permet de créer des Fiches de Déclaration Environnementales et Sanitaires (FDES) spécifiques à chaque projet de construction. ■ Pourensavoirplusrendez-voussurwww.snbpe.org Nous souhaitons la bienvenue à… Charlotte trossat Mallorie Albert Raphaëlle Lebon Ingénieur agronome de formation, Charlotte a quitté Montpellier pour un stage de fin d’étude au Kenya (Bamburi) comme chargée de mission biodiversité pour Lafarge Cement. De retour en France, elle intègre un bureau d’études à Nimes puis une collectivité en HauteLoire pour la mise en place d’un contrat territorial (gestion des cours d’eau). Elle a rejoint notre équipe en tant que responsable foncier environnement à Sandrancourt (Seine Aval). Après un DESS en géo-ingénierie de l’environnement à Toulouse, Mallorie a travaillé pendant 7 ans en bureaux d’études : dossiers ICPE, campagne de terrain, audits règlementaires sécurité, environnement, animation de formations, bilan carbone… Elle assure aujourd’hui le développement foncier pour la région Midi Pyrénées/Aquitaine à Toulouse. Son BTS de géologie appliquée en poche, Raphaëlle a débuté en tant que technicien environnement pour un centre de stockage de déchets radioactif géré par l’ANDRA. Elle a ensuite été géologue foncier environnement pour un producteur de granulats de l’Aude (11). Elle est désormais responsable foncier environnement à Dangé-St-Romain pour les secteurs Centre et Ouest. pAgE 4 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012 ACCÈS AUX RESSOURCES Ministère de l’Écologie: le CGEDD dans les carrières Le 25 octobre dernier, Lafarge a reçu, sur ses sites de Muids et de Bernières-sur-Seine (27), le Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD) pour une journée d’études et de sensibilisation aux problématiques d’accès à la ressource minérale et au développement des gisements de proximité. Composé d’ingénieurs des Ponts des Eaux et Forêts (IPEF), cet organisme de hauts fonctionnaires est chargé d’orienter la politique du Ministère de l’Écologie en matière technique et de gouvernance environnementale. La vingtaine de membres du CGEDD et les élus locaux présents ont été très réceptifs aux sujets soulevés pendant la visite tels que l’accès aux ressources, les procédures administratives, la vision et le soutien des parties prenantes… Cette rencontre, qui a suscité un débat libre et ouvert, constitue un moyen essentiel pour faire avancer la stratégie nationale d'accès à la ressource minérale. ■ « Cette journée était très intéressante car elle a permis de démontrer, sur une carrière en activité et réaménagée depuis près de 50 ans sur plus de 500 hectares, l’importance de la problématique des ressources sur le long terme et la portée de notre expertise autant que celle de notre contribution en matière d’aménagement du territoire pendant et après exploitation. Elle a enfin permis de mettre l’accent sur l’urgence, pour notre industrie, d’améliorer les processus d’accès aux ressources minérales. » ARNAUD COLSON directeur des affaires publiques et du développement durable de Lafarge Granulats & Bétons. SEMAINE DE L’INDUSTRIE Les cimenteries ouvrent leurs portes Du 19 au 25 mars, Lafarge Ciments a ouvert les portes de ses sites à l’occasion de la seconde édition de la semaine de l’industrie en mettant l’accent sur les actions locales en matière d’écologie industrielle. L’usine de Saint-Pierre-la-Cour (53) a célébré la valorisation du 10 millionième pneu comme combustible alternatif aux combustibles fossiles. L’usine du Havre (76) a organisé une visite de la plateforme « Coderes » qui prépare et trie les déchets des industries et des collectivités locales en vue de leur valorisation dans le four de la cimenterie. Trois avantages majeurs : – économiser des matières premières non renouvelables en limitant les émissions de gaz à effet de serre ; – apporter une solution de proximité pour les entreprises en valorisant leurs déchets ; – réduire la facture énergétique en favorisant la compétitivité de chaque site. De telles occasions permettent ainsi aux équipes de présenter les cimenteries aux riverains et aux scolaires, de renforcer les liens avec les partenaires en sensibilisant jeunes, moins jeunes et grand public aux réalités du monde industriel. ■ Thibault Huyghe Thibault Blisson Armelle Mousseigne Thibault est entré dans le métier par un diplôme d’ingénieur agricole/ environnement ISA Lille qu’il a obtenu suite à un mémoire de fin d’études effectué au sein du service foncier environnement, sous le tutorat de Marine Latham, directeur foncier environnement Granulats Nord. Il a donc naturellement intégré l’entreprise comme responsable foncier environnement à Pointpont pour le secteur Picardie. Ingénieurgéologue de formation, Thibault a quitté Nancy pour effectuer une série de stages dans des carrières d’argile et en exploration de gisements d’or en Ukraine et Suède. Il gère aujourd’hui la prospection et les plans d’exploitation sur les secteurs Provence, Vallée du Rhône et Languedoc-Roussillon. Après une formation d’ingénieur en génie industriel de l’environnement à Rennes, Armelle a commencé sa carrière chez Véolia dans des filiales traitant les déchets avec des responsabilités différentes : qualité environnement sécurité, puis exploitation et département technique. Elle a rejoint Lafarge comme responsable foncier environnement à Bernières pour le secteur Seine-Aval. PRINTEMPS 2012 | VERT L’AVENIR I PAGE 5 DÉVELOPPEMENT DURABLE Le progrès en marche première en France, Lafarge Granulats Nord a lancé une démarche de progrès sur le thème du développement durable. L’été dernier, une grande enquête a été initiée auprès des collaborateurs pour les impliquer dans la définition des axes prioritaires : 370 personnes ont répondu et 76 d’entre-elles se sont portées volontaires pour animer des groupes de travail représentatifs de tous les métiers de l’entreprise. En s’appuyant sur les quatre axes de progrès retenus – motivation des équipes, développement des compétences, optimisation des réserves et orientation clients – les groupes ont élaboré un ensemble d’actions pratiques qui ont été synthétisées pour constituer l’engagement développement durable 2012 de Lafarge Granulats Nord : « Assurer la pérennité de nos activités en les conduisant de manière : – attractive et responsable envers nos salariés, – respectueuse de notre environnement, – intégrée à notre territoire en relation avec nos parties prenantes, – innovante en restant à l’écoute des besoins de nos clients. » Source de lisibilité pour les parties prenantes et les salariés, la mise en œuvre de cet engagement doit permettre dès 2012 d’adapter les activités granulats aux nouveaux enjeux des territoires et de donner de la cohérence aux actions réalisées en garantissant une approche globale. ■ AnnEviLLE REMpoRtE LE 1ER pRix ! Lafarge Granulats Nord a organisé la seconde édition de son concours Les Environnementales sur le thème « La biodiversité, un enjeu au quotidien ». L’idée principale de cette démarche originale est de valoriser la prise en compte de la biodiversité par les sites de production et, en particulier, par les équipes d’exploitation. Le jury rassemblant les principaux partenaires de Lafarge en matière de biodiversité – François Letourneux de l’Union Internationale pour la Conservation de la NatureI, Yves Verilhac de l’Atelier Technique des Espaces Naturels, Marc Gastambide de la Fédération des Parcs Naturels Régionaux, Anissa Djamane du WWF – a consacré la carrière d’Anneville (76). L’équipe du site s’est distinguée par l’appropriation du sujet par les salarié et la pérennité des habitats créés pour les crapauds calamites. Pourensavoirplussur « Lesenvironnementales » 2011,voirleclipdeséquipes postulantes suryoutube.com éCo-ChAntiER CéCiLE RoBin-LAFARgE Représentation des futures maisons ABCD+ La maison positive! Le renforcement des exigences en matière de consommation énergétique, allié à des enjeux environnementaux plus présents, conduisent les collectivités locales à envisager la ville de demain autrement. Soucieux d’offrir une réponse à ce défi citoyen, Lafarge, en partenariat avec le constructeur Cécile Robin, s’est lancé dans la conception d’un bâtiment à énergie positive (BEPos) en béton : la maison individuelle ABCD+. A comme accessible. Son faible coût (178 000 €) offre aux primoaccédants une maison de ville performante à un prix inférieur aux logements collectifs. Elle répond également aux enjeux économiques et sociologiques des éco-quartiers. B comme belle. Ce nouveau concept allie esthétique et confort. C comme citoyenne. Cette maison répond à la problématique de densité urbaine. Le lotissement de 1 300 m² comprendra ainsi 4 maisons au lieu de 2. Avec sa toiture végétalisée et ses sols extérieurs en béton drainant, ABCD+ préserve l’eau et le végétal. D pour duplicable. L’emploi de matériaux disponibles et maîtrisés permet à la maison ABCD+ de trouver rapidement sa place en ville. + comme positif. Grâce à une conception bioclimatique, une enveloppe performante et des équipements adaptés, l’habitation produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Le chantier de la maison positive Cécile Robin Lafarge est actuellement en cours à Roanne (42). Basée sur des matériaux et des savoir-faire maîtrisés, celle-ci constitue une véritable réponse urbaine, architecturale et environnementale qui rend la ville durable accessible à tous. ■ Nous souhaitons la bienvenue à… Laurent Mahieu Diplômé d’un master en géographiephysique, Laurent a occupé le poste de chargé de mission Environnement à la Direction Départementale des Territoires d’Auxerre, puis de chargé de mission à la Direction développement durable d’Eiffage, avant de rejoindre notre équipe. Il est aujourd’hui responsable foncier environnement à Montereau-Fault-Yonne pour le secteur Centre. valérie Boch-Sagnard virgile Chabenat Voilà 25 ans que Valérie officie chez Lafarge. Après avoir occupé différents postes (responsable logistique, assistante de direction), elle est, depuis 2011, chargée de mission foncier pour le secteur Vallée-du-Rhône. Cet ingénieur en génie de l’aménagement a fait ses armes en urbanisme en travaillant deux ans dans l’élaboration de PLU. Après avoir assuré la promotion immobilière en qualité de chargé de programmes puis la requalification foncière au sein d’un établissement public foncier d’État, Virgile a rejoint l’équipe de Millery en tant que responsable foncier environnement pour le secteur Bourgogne. pAgE 6 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012 guillAuME sAinTEny Directeur de la chaire développement durable de l'École Polytechnique. JOURNÉES FONCIER ENVIRONNEMENT DEux HôTEs DE MArquE Guillaume Sainteny, directeur de la chaire développement durable de l'École Polytechnique, et Gilles Bœuf, président du Muséum National d’Histoire Naturelle, étaient invités, le 29 juin 2011, aux DÉMARCHE RSE Journées foncier environnement Lafarge. Naissance d’un Conseil d’experts Lafarge France Organisées tous les ans depuis 15 ans, celles-ci accueillent, au moment de la clôture, des personnalités extérieures pour échanger sur les enjeux de l’aménagement et des territoires. Guillaume Sainteny a parlé des indicateurs Comment adapter l’entreprise aux transformations de la société et inversement ? Pour répondre à cette double question, un Conseil d’experts se réunit régulièrement pour aborder les grands thèmes liés à la responsabilité sociétale de l’entreprise. de développement durable en replaçant la France dans le contexte de l’Europe. Gilles Bœuf a présenté les enjeux de la sauvegarde de la biodiversité avec ses convictions de chercheur quant à l’impact de l’humain sur la vie terrestre Ce Conseil d’experts, comme son nom l’indique, réunit des intervenants extérieurs de haut niveau, spécialistes dans différentes disciplines de la vie sociale, ainsi que des représentants du Groupe (voir encadré). L’idée est de réfléchir à la meilleure façon de construire l’avenir dans les 500 établissements Lafarge recensés en France, toutes activités confondues. La grande variété de ce panel, conjuguée à une grande liberté de parole, apporte un éclairage unique sur les enjeux du développement durable qui se posent à nos métiers, loin des circuits officiels. un exercice inédit C’est la première fois en effet qu’une telle concertation est menée chez Lafarge. Les propos échangés lors des deux rencontres passées sont d’autant plus libres et spontanés qu’ils n’ont pas vocation à être publiés. « Cet exercice a été très satisfaisant, précise Arnaud Colson. Cette démarche exige transparence et modestie. C’est exceptionnel de partager ainsi notre volonté de faire accepter nos métiers tout en respectant l’environnement, à partir d’une identification honnête et claire de tous les leviers de progrès. » Après une phase d’analyse associée à des déplacements sur site, la réflexion devrait se concrétiser par l’élaboration de recommandations visant à aider le Groupe dans sa démarche sociétale en France. ■ et les probables conséquences sur l’accès aux ressources naturelles. ■ gillEs Bœuf Président du Muséum National d’Histoire Naturelle. lEs MEMBrEs Du « ConsEil D’ExpErTs » > Membres extérieurs: – Stanislas Barthélémy, maire de Longueil-SainteMarie (Oise) – Dominique Dubois, ex-préfet de région, conseiller maître à la cour des comptes – Sébastien Genest, vice-président de France Nature Environnement – François Grosrichard, ancien journaliste Le Monde – Xavier de La Gorce, ancien directeur de collectivités locales, ex-secrétaire général à la mer – Patrick Legrand, vice-président de la Commission nationale du débat public – Gilles de Montalembert, maire de la Roche-enBrenil (Côte-d’Or) – Serge Orru, directeur général de WWF France – Gérard Senior, architecte HQE, président de la Société Française des Architectes – Gaël Virlouvet, pilote de la mission économie France Nature Environnement > Membres lafarge: – Jean-Claude Block, directeur général de Bétons Sud – Bénédicte de Bonnechose, directeur général de Granulats Nord – Éric Brassard, délégué syndical – Amine Cherrat, directeur développement – Arnaud Colson, directeur affaires publiques et développement durable Granulats Bétons France – Sylvie Combe, directrice de la communication – Michel Dross, directeur général de Granulats Sud – Alain Guillen, directeur des affaires publiques France – Frédéric Guimbal, directeur général de Bétons Nord – Pascal Casanova, directeur général de Lafarge France L’animation est assurée par Thierry Aumonier, président de RI Conseil. PRINTEMPS 2012 | vErT l’AvEnir I pAgE 7 DoSSiER Une gestion de l’eau maîtrisée, d’amont en aval Lors du 6e Forum Mondial de l’Eau en mars dernier à Marseille, la France a pris des engagements forts pour protéger cette ressource dont l’accès pourrait devenir un enjeu majeur. De son côté, Lafarge fait également de l’eau une de ses priorités. I l y a 10 ans, l’hydrobiologiste Rémi Sarda, responsable foncier environnement chez Lafarge, réalisait un inventaire et démontrait que les 535 plans d’eau issus des carrières Lafarge contribuaient à de multiples aménagements du territoire depuis les espaces de loisirs aux réserves écologiques en passant par l’irrigation, les réserves d’eau brute pour des captages ou des bassins régulateurs de crues. Auparavant, les études réalisées par Bernard Donville, professeur à l’Université Paul Sabatier de Toulouse (31), avaient prouvé, que les carrières favorisent l’épuration des nitrates apportés par les nappes en milieu agricole : un plan d’eau d’un hectare est, par exemple, capable d’éliminer les nitrates de 20 hectares de maïs. pAgE 8 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012 Dans bien des secteurs exposés aux inondations, l’aménagement d’une carrière est facteur de réduction des risques pour la collectivité. En Picardie, les crues de l’Oise sont captées depuis 2001 dans des bassins issus de carrières. À Manicamp (02), en renonçant à l’exploitation de prairies inondables, Lafarge respecte l’équilibre du territoire. À Bellegarde (30) enfin, des bassins écrêteurs de crues ont été aménagés et intégrés au PPRI (Plan de prévention du risque inondation). « Satisfairel’alimentationeneaupotable,garantirlasantépubliqueetlasécuritécivileenrespectantl’écoulementdeseauxetenprotégeant desinondationssontdesactionscompatibles avecnosactivités.Lesétudesd’impactdoivent LES CARRièRES Et LA pRéSERvAtion DES MiLiEux AquAtiquES À travers leur activité, carrières, cimenteries et unités de production béton doivent préserver l’eau et la biodiversité. Un enjeu qu’elles ont à cœur de tenir, comme le précise Nicolas Chantepy, directeur régional Rhône-Alpes de l’Agence de l’eau1 Rhône Méditerranée et Corse. gérer une carrière et préserver les milieux aquatiques, est-ce compatible ? nicolas Chantepy. Les carrières – qu’elles soient ouvertes pour la fabrication de granulats ou pour alimenter des cimenteries – doivent être gérées dans le respect de la qualité des milieux aquatiques et la préservation de la biodiversité associée. Parce que leurs exploitants doivent respecter les exigences émises par la réglementation, niCoLAS ChAntEpy Directeur régional Rhône les créations, restaurations et aménagements de milieux Alpes de l’Agence aquatiques au sein des carrières atteignent un haut niveau de l’eau Rhône de qualité. Rappelons que les principes de protections Méditerranée et Corse. des zones humides sont définis dans le document de planification pour l’eau et les milieux aquatiques, appelé SDAGE, élaboré par chaque Comité de bassin. En Rhône Méditerranée Corse, Michel Dross, directeur général de Lafarge Granulats Sud représente les utilisateurs au Comité de bassin et a été élu vice-président de sa Commission géographique Rhône Moyen. Comment préserver l’eau dans les carrières, les unités de production béton et les cimenteries ? REStAuRAtion Et AMénAgEMEnt Les carrières constituent une réelle opportunité pour la préservation de la biodiversité. n.C. En étudiant l’implantation de son outil de production, l’exploitant commence par l’adapter au contexte hydrologique/hydrogéologique rencontré afin que son activité n’entraîne pas d’impact négatif sur le milieu naturel. Ensuite, tout au long de l’exploitation, il en contrôle tous les flux en qualité comme en quantité, et veille à ne pas modifier les écoulements, qu’ils soient de surface ou souterrains. Il a enfin un rôle majeur dans les travaux de remise en état en fin d’exploitation. Le plan d’eau de la carrière de Millery-Garon (69) par exemple, longtemps destiné à la réalisation d’une base de loisirs pour le grand public, a vu son projet réorienté vers la constitution d’une zone réservée interdite au public pour protéger la nappe utilisée pour l’alimentation en eau potable. quels sont vos conseils pour améliorer l’état des masses d’eau superficielles et souterraines ? nouspermettred’assurerunegestionécologique denossites, conclut Arnaud Colson, directeur des affaires publiques et du développement durable de Lafarge Granulats & Bétons. Etc’estbien lebutdesauditsISO14001etdelaCharteUNICEM. Parvenus à une réelle maîtrise en la matière,Lafargeestdésormaisapteàdéveloppercesbonnespratiques. » Au fil de ce dossier, découvrez comment Lafarge préserve et optimise la ressources « eau », de la production au réaménagement de ses carrières. Pour aller plus loin en matière de développement durable, l’entreprise développe le transport fluvial des granulats et poursuit les innovations dans les matériaux de construction pour améliorer la gestion de l’eau dans les ouvrages. ■ n.C. Les carrières doivent notamment travailler en lien avec les acteurs locaux pour s’associer aux plans de gestion sédimentaires que les collectivités mettent en place aujourd’hui. Les opérations de réhabilitation peuvent aussi amener à une amélioration des cours d’eau, comme ce fut le cas avec la Veyle (01), une rivière dont le lit a été reconstitué aux marges d’une gravière. En Rhônes-Alpes, quelle est la particularité des milieux aquatiques ? n.C. Dans notre région, nous sommes riches en milieux aquatiques de qualité et nous avons de nombreuses espèces à protéger. Les zones humides, reconstituées lors d’opérations de réhabilitation, concourent efficacement à cet enjeu. ■ BAuDREix (64) PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 9 DoSSiER L’eau pour la production La Seine adopte son « pélican » AvAnCéES tEChniquES Cette mobilisation a permis la disposition pratique des bassins de décantation. UNITÉS DE PRODUCTION DE BÉTONS Une consommation optimale Depuis plusieurs années, les unités de production de bétons réduisent leur consommation d’eau. Le bilan 2011 confirme l’ampleur des progrès réalisés avec une moyenne qui approche l’optimum fixé à 300 litres/m3 de béton produit. Pour parvenir à cet objectif, 65 % des eaux utilisées dans la production proviennent des eaux recyclées des différents bassins de décantation qui équipent les centrales. Ces progrès résultent d’une mobilisation de toutes les équipes en France et à tous les niveaux (qualité, maintenance, production, vente). Cette mobilisation a permis d’autres avancées techniques comme la disposition pratique des bassins de décantation, le calcul des volumes d’eaux recyclées et stockées, l’optimisation de la topographie des sites pour une meilleure récupération des eaux ou encore la gestion des automatismes de mélange des eaux dans les programmes de fabrication. une amélioration continue Après avoir installé des compteurs sur chaque circuit d’approvisionnement en eau (voirgraphique), les équipes ont mesuré, comparé et étudié les résultats sur les produits et ainsi identifié les points d’amélioration. Un optimum de consommation a ainsi été fixé à 300 litres/m3 de béton de manière à sensibiliser tous les salariés aux impacts environnementaux de leur centrale. Litres/m3 410 Consommation 390 370 350 Cible 300 litres/m3 330 310 290 270 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Axes d’amélioration Pour les années à venir, plusieurs axes d’amélioration demeurent : – maintenir nos dispositifs techniques de suivis des consommations (maintenance régulière, corrections et étalonnages) pour accroître leur fiabilité sur le long terme ; – poursuivre le suivi des consommations suivant une fréquence mensuelle et fixer des objectifs de consommation en fonction des gammes de nouveaux produits ; – développer la notion d’usage raisonné, en réduisant les consommations d’eau potable ou d’eaux puisées dans les milieux naturels au profit d’eaux industrielles dès lors que les normes qualité le permettent. ■ Évolution de la consommation des eaux en litres/m3 de béton produit pAgE 10 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012 guillaume ternynck Inauguré le 6 juillet 2011, le nouveau ponton flottant de la carrière d’AnnevilleAmbourville (76) est un engin d’extraction innovant qui pèse 170 tonnes. Sa conception répond à la nécessité d’optimiser la valorisation des ressources de cette boucle de la Seine. Armé de 3 pieux, le ponton de 17 mètres supporte une pelle « grand bras » équipée d’un godet de 2 m3 capable d’extraire les matériaux alluvionnaires jusqu’à 15 mètres sous l’eau. Grâce à toutes ces fonctionnalités doublées des derniers développements en matière de conduite et de sécurité, la totalité des gisements sous-eau reconnus dans ce secteur devient maintenant accessible. Baptisé « pélican », pour symboliser la nature et l’eau, cette drague moderne alimente, par une chaîne de convoyeurs flottants puis terrestres, l’unité de production de granulats des Nouettes en évitant tout transport par camions ou tombereaux. L’intégration paysagère de cette phase d’extraction avait d’ailleurs été spécifiquement étudiée avec le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande afin d’en réduire les impacts. L’inauguration de cet engin apporte ainsi les moyens de répondre aux attentes des parties prenantes tout en assurant le progrès technologique en cohérence avec les exigences de la production. ■ Armelle Mousseigne L’eau, un moyen de transport Nouvel épisode pour la plateforme du Pontet Exploité depuis 1961 par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Vaucluse, le port fluvial du Pontet, au nord d’Avignon, a bénéficié en mars dernier du renouvellement de sa concession pour une durée de 30 ans. Le partenariat entre Lafarge et la CCI a ainsi été reconduit sur le site, propriété de Voies navigables de France (VNF). « Cerenouvellementestprimordial,indique Arnaud Colson, directeur du développement durable et des Affaires Publiques de Lafarge Granulats & Bétons. Ilpermetdemainteniretdedéveloppernotre activité fluvialedanslarégion. »Plateforme logistique, le port du Pontet est équipé de silos de chargement automatique de granulats, d’un dépôt et d’une unité de production de bétons. Il assure actuellement le transit annuel de 200 000 tonnes de matériaux en provenance des carrières de Mondragon (alluvionnaire) et d’Orange (calcaire), et participe ainsi activement à la politique fluviale du Groupe (voirci-dessous). ■ Un partenariat pour développer la voie d’eau Soucieux de privilégier le transport alternatif, Lafarge a signé en 2011 un partenariat de 5 ans avec Voies navigables de France (VNF) et la Compagnie nationale du Rhône (CNR). Objectif ? Développer les infrastructures portuaires et augmenter de 25 % d’ici 2015, l’usage des voies d’eau pour le transport de ses matériaux. 24 sites pilotes ont déjà été identifiés ainsi que les moyens d’accroître et de sécuriser le transport fluvial dans les bassins de la Seine et du Rhône avec notamment l’aménagement de zones adaptées pour le chargement et le déchargement, la modernisation de la flotte par l’équipement en systèmes de positionnement AIS (localisation en temps réel des pousseurs et des automoteurs) et l’embauche d’apprentis issus des métiers de la navigation. Avec 4 millions de tonnes de matériaux transportées chaque année, Lafarge est le premier convoyeur de matériaux en vrac par voie fluviale de France. Ce chiffre devrait passer à 5 millions d’ici 3 ans. ■ SignAtuRE Du pARtEnARiAt LAFARgE, vnF Et CnR De gauche à droite: Alain Gest, président du conseil d'administration de VNF; Michel Cote, directeur du développement économique et portuaire CNR; Denis Maître, président des activités Granulats & Bétons de Lafarge; Marc Papinutti, directeur général de VNF. PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 11 Réaménagements FONTET (33) Une gestion de crise maîtrisée SAINTE-JULIE (01) oiSEAux DE Bon AuguRE LA MADELEINE (34) Renaissance d’une zone humide La commune de Mireval (34), sur laquelle est exploitée une partie de la carrière de La Madeleine, abrite un petit cirque calcaire aux hautes falaises: le « Creux de Miège ». Cette calanque héritée des temps géologiques abritait notamment une résurgence qui a malheureusement été transformée en décharge. En 2010, la ville et l’agglomération du bassin de Thau, associées à des organismes parapublics, ont souhaité retrouver la richesse écologique de cette zone humide et la faire classer Znieff (zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique). Pour restaurer les habitats naturels, le fond du cirque a été dégagé des épaves de véhicules puis creusé d’un mètre supplémentaire et les espèces invasives ont été éliminées. Lafarge s’est naturellement associé à ce projet en prenant part à ces travaux, les terres excavées ayant rejoint le centre d’enfouissement de La Madeleine. Témoin de la réussite de l’opération, la mesure de la diversité spécifique s’est accrue, passant de 17 espèces sur la zone avant les travaux à 36 espèces en 2011, dont une espère gil perri rare : la lentille à trois lobes. ■ Depuis 2005, la carrière de SainteJulie bénéficie d’un arrêté d’extension avec création d’un plan d’eau. Pour mener à bien ce nouveau projet, la convention signée entre Lafarge et le Centre Ornithologique Rhône-Alpes (devenu depuis Ligue de protection des oiseaux RhôneAlpes) a été étendue à ce site. Ainsi, depuis 2009, l’équipe de SainteJulie bénéficie de l’expertise de cette association en termes d’aménagements et de suivis écologiques. 77 espèces d’oiseaux, dont 54 protégées, comme le Petit gravelot ou le Harle bièvre, ont été repérées. Mares temporaires et milieux humides permanents rendent cette carrière favorable également à d’autres espèces tels les amphibiens. Parmi les 5 espèces présentes, 4 sont protégées, comme l’Alyte accoucheur et le Crapaud commun. Ces inventaires, réalisés par la LPO Rhône-Alpes, permettent d’adapter la remise en état en fonction des observations et guident l’exploitant dans le développement de l’attrait écologique du site pour respecter la vocation globale retenue. Fabien verdier nouvELLE MARE 36 espèces ont trouvé refuge dans cette calanque réaménagée. pAgE 12 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012 La carrière de Fontet est située le long de la Garonne et, comme bon nombre de sites alluvionnaires, en zone inondable. Dans le cadre de la démarche ISO 14001, les équipes du site ont réalisé un test de mise en situation, appelé « scénario inondation ». Le 5 mars dernier à 9 h 35, « Garonne » est donc sortie de son lit ! L’objectif était d’appliquer en situation réelle la sensibilisation des salariés réalisée plus tôt au moyen de fiches réflexes. Celles-ci visaient à fluidifier les opérations de mise en sécurité des hommes, machines et produits susceptibles d’avoir un impact sur l’environnement. Les différents responsables de la sécurité de l’environnement et de l’exploitation ont également joué le jeu en prenant le rôle de travailleur isolé ou de sous-traitant arrivant sur le site. Au final, en un peu moins d’une heure, le site a été mis en sécurité et le personnel évacué. L’exercice s’est révélé un succès et un débriefing a permis de noter les points d’améliorations à apporter. ■ isabelle Bazin BODONOU (29) Un aménagement local concerté Située à proximité de guilers, de Brest et de Plouzané, la sablière de Bodonou avait fait l’objet d’un projet d’extension en 1997. Une phase de concertation réunissant Lafarge, les trois collectivités, Brest Métropole Océane et les associations locales avait permis de réfléchir au devenir du site une fois l’exploitation terminée. Cette année, ont lieu les ultimes travaux d’aménagement. L’objectif est de reconstituer un milieu naturel valorisant pour tous les acteurs et ouvert au public. Cette vaste zone de landes et de prairies trouve maintenant l’expression d’une nouvelle richesse faunistique et floristique grâce à la création d’une mosaïque de milieux, éléments clés de la biodiversité, de plans d’eau de différentes profondeurs aux berges variées, de roselières, de prairies humides, de zones tourbeuses, de secteurs remblayés qui seront plantés ou à vocation agricole. ■ Alice Moreaux DORDIVES (45) Maillon d’une réhabilitation écologique L’exploitation de la carrière de Dordives, située sur d’anciens campings municipaux de la vallée du Loing, a été obtenue au cours de l’été 2011 et livrera prochainement ses premiers mètres cubes de granulats. Cette décision résulte d’une réflexion de fond menée par la commune. L’idée est innovante : il s’agit de réhabiliter une zone laissée à l’abandon, mais à fort potentiel écologique, au moyen d’un projet de carrière. Le schéma d’exploitation a ainsi été conçu de façon à répondre à un cahier des charges de réhabilitation écologique exigeant. Pour réaliser ce projet, la ville de Dordives a décidé de se tourner vers Lafarge, his- toriquement implanté dans le secteur. Une fois restitué à la commune, le site bénéficiera d’un plan de gestion porté par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels (CREN) de la région Centre et soutenu par Lafarge. Les anciens campings et la peupleraie voisine à l’abandon seront alors métamorphosés en une mosaïque de hauts-fonds, roselières, mares et mégaphorbiaies*, prairie humide et plan d’eau équipé d’un observatoire. Le site constituera la nouvelle transition entre le bourg de Dordives et l’espace naturel de Cercanceaux situé au nord. ■ Laurent Mahieu RéhABiLitAtion L’ancien camping sera prochainement réaménagé en zone humide. *Termebotaniquedésignantuneprairiedensedehautes plantesherbacéesvivaces(1,5à2 m)situéesursolfrais ethumide. CAVAILLON (84) Des saules au secours d’une digue 520 MètRES Les équipes ont réalisé 520 m de fascines doublées de plantations variées. L’extraction de matériaux sous eau à la carrière de Cavaillon donnera naissance à deux plans d’eau d’ici 2032. L’un sera destiné à la pêche, l’autre aux loisirs et aux activités nautiques. Parce que ce type de projet s’inscrit dans la durée, Lafarge a décidé de préparer bien en amont les aménagements nécessaires. En 2002, une première digue de séparation a été constituée. Soumis à d’importantes forces de batillage, l’ouvrage s’est érodé. Au cours de l’été 2011, elle est donc reconstruite et intègre cette fois-ci des techniques modernes de génie végétal proposées par la Compagnie des Forestiers : mise en place de fascines* et végétalisation des berges. Les pieds de berge sont ainsi protégés par la mise en place de branches vivantes de 3 à 4 espèces de saules arbustifs en alternance avec des matériaux gravelo-terreux, disposés entre 2 rangées de pieux battus mécaniquement. Si la fascine agit avant même la reprise des végétaux, son efficacité va s’accroître lorsque le système racinaire des saules va se développer. Elle pourra alors participer au maintien du sol. En outre, cette technique permet de renaturaliser le milieu avec une qualité écologique et esthétique certaine. La surface du talus a, quant à elle, été végétalisée par une couche de terre revêtue d’un géotextile biodégradable en fibres de coco ensemencé, lequel permet de stabiliser le sol, d’éviter l’érosion et de favoriser la reprise des végétaux. Au final, les équipes de Cavaillon auront réalisé pas moins de 520 mètres de fascines doublées de plantations variées de janvier à février 2012. ■ nicolas Bonnafous-Caumes *Fagotsdebranchagesutiliséspourcomblerlesfossés. COUTRAS (33) Les poissons dans la carrière Depuis le 16 mai 2001, Lafarge exploitait, sur 25 ha la carrière de Coutras (33). À partir de 2010, en parallèle de l’exploitation, des travaux de réaménagement ont été réalisés en récupérant les matériaux de découverte avec un objectif particulier : créer un lieu d’élevage de poissons et à terme de pêche. En effet, en signant le contrat de fortage, le propriétaire du site projetait de créer d’un parc de loisirs destiné à la pratique de cette activité. Le site comprend donc aujourd’hui deux plans d’eau dont les formes, les profondeurs, les surfaces, les linéaires et la nature des berges ont été soigneusement préparés. Le plus grand lac s’étend sur 10 ha et possède des fosses sur-creusées servant d’abris aux gros poissons ainsi que des zones de hauts-fonds favorisant les herbiers. L’empoissonnement du plan d’eau a été préparé dès 2008 avec le propriétaire et des spécialistes (Pisciculture Baudon). L’équilibre des espèces a été choisi d’un commun accord. Gardons, brochetons, brochets et carpes ont été introduits de façon progressive et étalée pour améliorer leurs chances de bonne adaptation à ce nouveau milieu isabelle Bazin de vie. ■ PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 13 DoSSiER L’eau dans la ville BERnARD ChoCAt Professeur émérite de génie civil et d’urbanisme à l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon (69). L’eau: quels enjeux pour la ville? Face à une imperméabilisation des sols grandissante, les villes se voient obligées de revoir leur politique de gestion des eaux de pluie. Le point avec Bernard Chocat, professeur émérite de génie civil et d’urbanisme à l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon (69). Depuis quand les villes se préoccupent-elles de l’eau de pluie ? quelles sont les solutions de gestion des eaux pluviales ? quels sont les usages en termes d’infiltration ? Bernard Chocat. Dans le milieu du XIXe siècle, l’eau, considérée comme un facteur de développement des maladies, était évacuée au plus vite. Puis, face aux coûts des systèmes d’évacuation, les villes se sont dirigées vers le stockage. Aujourd’hui, devant les dangers de l’imperméabilisation des sols (ruissellement, inondations, diminution des réserves souterraines, etc.), les mentalités changent. L’eau devient une ressource à valoriser. D’ailleurs, depuis 2000, différents textes réglementaires incitent les villes à traiter leurs eaux de pluies. B.C. De nombreuses solutions existent et permettent à chaque collectivité de s’adapter : stockage (toitures végétalisées, chaussées à structure réservoir, bandes enherbées, etc.), valorisation esthétique (plans d’eau permanents, fossés, zones humides artificielles, etc.) ou infiltration. La meilleure solution reste encore l’infiltration de la goutte d’eau au plus près de son point d’arrivée sur le sol, qui permet d’éviter la gestion des volumes d’eau, souvent coûteuse. B.C. L’infiltration des eaux de pluie dans le sol est une technique en plein développement. L’arrivée du béton poreux Hydromedia en est une preuve. Parce que les habitudes évoluent difficilement, ce type de matériaux n’est pas encore très utilisé. Cependant, il offre de nombreux avantages pour la collectivité : diminution du risque d’inondation et de la pollution des milieux naturels, réalimentation des nappes… Il faudra du temps mais, j’en suis certain, ces techniques seront de plus en plus préconisées. ■ un béton « écol’eau » Lancé le 23 novembre dernier à l’occasion du Congrès des maires et des collectivités locales, le nouveau béton drainant Hydromedia répond au défi de la gestion des eaux de pluie en ville. Hautement perméable, Hydromedia possède en effet une porosité allant jusqu’à 35 %. Il est ainsi capable d’évacuer l’eau à raison de 5 cm par seconde, ce qui constitue une perméabilité 1 000 fois supérieure à ce qu’exige la réglementation pour une très forte pluie en France. Grâce à sa résistance mécanique, ce béton prêt à l’emploi peut s’utiliser pour diverses voiries (trottoirs, pistes cyclables, parkings, allées, etc.) tant en revêtement qu’en sous-couche, en remplacement de la grave ciment. Ce type d’ouvrage réduit les risques d’inondation et améliore la collecte et le traitement des eaux pluviales. De plus, grâce à sa ventilation naturelle, Hydromedia abaisse la température du revêtement et contribue ainsi à la diminution des îlots de chaleur urbains. ■ pAgE 14 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012 ExpERtiSE 3 © Michel Menanteau 1 © F Malvaud © Guy Corteel 2 BioDivERSité à LA CARRièRE DE gAiLLon 1) Petit gravelot. 2) Œdicnème criard. 3) Rossignol philomèle. GAILLON (27) Deuxième site préféré des oiseaux en Haute-Normandie Exploitée par Lafarge depuis 1974, la carrière de Gaillon présente un intérêt écologique majeur. Elle accueille en effet de nombreuses espèces d’oiseaux. En vue de son futur réaménagement, elle a passé avec succès l’évaluation du référentiel régional « Avifaune ». Située au cœur du site Natura 2000 « Boucles de la Seine Amont des coteaux d’Amfreville à Gaillon », la carrière de Gaillon présente un intérêt écologique majeur, notamment par la nidification de l’œdicnème criard, oiseau rare en Haute-Normandie, et la présence de pelouses sableuses pionnières remarquables. Pour cet habitat, les équipes du site ont d’ailleurs développé des actions novatrices en assurant avec succès son déplacement sur des secteurs non exploités ou déjà réaménagés. Elles se sont également engagées dans un double partenariat avec le Conservatoire d’espaces naturels de Haute-Normandie (CEN-HN) et la Ligue pour la protection des oiseaux de Haute-Normandie (LPO-HN). À terme, c’est toute la carrière qui sera aménagée en un vaste espace d’intérêt écologique et naturel dont le foncier sera transmis à la commune de Gaillon. Le référentiel régional de l’« Avifaune » La LPO a mis en place un référentiel régional de 72 sites échantillons de 100 ha représentatifs des habitats de la Haute-Normandie. L’objectif est de servir de base à l’évaluation de la richesse et de l’intérêt d’un site pour les oiseaux aussi bien pendant la saison de reproduction que pendant la saison internuptiale. Cinq indicateurs sont utilisés : la valeur patrimoniale (rareté) des espèces présentes, leur diversité (nombre d’espèces), leur densité (nombre d’individus), l’intérêt du site pour certaines espèces et le niveau de saturation des habitats présents. D’excellents résultats pour gaillon ! Les résultats pour l’évaluation « avifaunistique » de la carrière de Gaillon sont excellents puisque le site atteint la deuxième position ! En effet, la carrière témoigne d’une très belle diversité, avec 100 espèces distinctes observées durant l’année. En période de reproduction, parmi les 64 espèces nicheuses observées, deux espèces rares ont été vues (l’œdicnème criard et le vanneau huppé), ainsi que 7 espèces assez rares dont 2 vulnérables (le petit gravelot et le grèbe castagneux). En période internuptiale, sur 69 espèces observées, 3 sont vulnérables (l’œdicnème criard, la grande aigrette et la nette rousse). L’étude a montré l’intérêt particulier du site pour ses habitats buissonnants (notamment pour le rossignol philomèle, l’hypolaïs polyglotte et la fauvette des jardins) et l’importance de son plan d’eau en hiver. Cette belle réussite vient récompenser le travail de toute l’équipe en partenariat avec le CEN-HN et la LPO. Elle prouve également que, contrairement aux idées reçues, une carrière participe activement au renouvellement de la biodiversité et valorise la nature pour un meilleur bien-être de l’homme. ■ Charlotte trossat PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 15 ExpERtiSE La biodiversité en actions Signataire de la Stratégie nationale pour la biodiversité1 (SNB), Lafarge franchit un nouveau pas environnemental. À partir de cette année, un plan d’action ainsi qu’une boîte à outils, tous deux dédiés à la biodiversité, vont être déployés sur les sites du Groupe. pRéSERvAtion DE LA FAunE Et DE LA FLoRE 50 carrières granulats et ciments vont bénéficier de plans d’actions en faveur de la biodiversité. D epuis de nombreuses décennies, Lafarge prend en compte la préservation de la faune et de la flore tout au long de l’exploitation et de la réhabilitation de ses sites. Ses partenariats avec le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et avec WWF lui permettent de se faire conseiller efficacement par des experts en la matière. En 2012, une nouvelle étape est franchie avec la signature de la SNB, portée par le ministère de l’Écologie. Ce document engage tous les signataires à accroître la biodiversité de leurs sites. « Àtraverscettedémarche,Lafargemarquesa volontédes’investirpleinementdanscedomaine, indique Élodie Russier, chargée de mission biodiversité. Danscecadre,leGroupeprésentera auMinistère,d’icilemoisdejuin,sonprogramme basénotammentsurunetramedepland’action biodiversitéspécifiqueauxcarrièresetsaboîte àoutilsdédiée.Lacohérencedecesactionsa déjàétéapprouvéeparl’UICNetWWF. » LA StRAtégiE nAtionALE DE LA BioDivERSité (SnB) La SNB est la déclinaison française des engagements internationaux actés à Nagoya en 2010 dans le but d’enrayer la régression de la biodiversité. Elle concerne toutes les politiques publiques et secteurs d’activités. pAgE 16 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012 Les engagements de Lafarge Les plans d’action biodiversité vont concerner en priorité 50 carrières granulats et ciments en France. « Cessitessontsituésdansouauxabords d’airesprotégéesparlacommunautéinternationale, reprend Élodie Russier. Lesplansd’action sontcréésàpartirdesdonnéesexistantesregroupéespuisorganiséesaucoursd’échangesavec leséquipesdechaquesite.Ilsontpourbutde répondreauxenjeuxidentifiésenmettantencohérencelesobligationsréglementairesetdesinitiativeslocales.Chaqueplandétaillelesétapesde travailéchelonnéessur5ans.Laforcedecedocumentestdeclarifieretdestructurerlapriseen chargedelabiodiversité surlessitesetlerôlede chacundesacteurs. » Lafarge souhaite également déployer dès 2012 sa « boîte à outil biodiversité » sur tout le territoire (cf.encadréci-contre). L’objectif est de former toutes les équipes à la préservation de la biodiversité par la mise à disposition de méthodes pratiques que chacun pourra s’approprier suivant son contexte et ses moyens. « L’idéeestdesensibiliserlesexploitantsetdelesformerenleur expliquantcommentprendreencomptelabiodiversitéetdesuivresonévolution, conclut la chargée de mission. Lepartagedesconnaissancesfait eneffetpartiedesobjectifsdelaSNB ! » ■ « L’objectif est de former les exploitants en leur expliquant comment prendre en compte la biodiversité. » éLoDiE RuSSiER ChARgéE DE MiSSion BioDivERSité. VAL D’AZERGUES (69) 1 BOÎTE À IDÉES = 7 OUTILS La formation à la « boîte à outils » sera déployée progressivement en 2012 auprès de toutes les carrières de Lafarge en France. > Outil 1: étude de la dynamique globale de la végétation L’objectif est de connaître les milieux présents sur la carrière et de suivre leur évolution, parallèlement à l’exploitation, en comparant des photos aériennes ou prises au sol à plusieurs années d’intervalle. > Outil 2: indice pour estimer la réduction des menaces Il permet de déterminer le degré pour lequel l’ensemble des menaces pesant sur le site ont été réduites ou non à travers le temps. Cette information peut être utilisée pour évaluer indirectement les performances en matière de biodiversité et pour guider la gestion du site. > Outil 3: échanges avec un expert local Une personne extérieure et compétente aide à identifier la biodiversité du site les menaces et difficultés à considérer pour orienter l’exploitation et la réhabilitation, à travers un maintien et/ou une amélioration de la biodiversité du site. L’expert externe fournit également des recommandations sur la gestion du site et des informations spécifiques à des habitats ou des espèces. > Outils 4 et 5: suivi écologique d’une espèce, d’un ou plusieurs groupe(s) d’espèces Il est utilisé pour étudier et décrire comment la colonisation par une espèce donnée, ou un groupe d’espèces (ie. les oiseaux, les amphibiens…) évolue au cours du temps. L’exploitation des données permet également de mesurer le succès d’opérations de conservation réalisées et d’utiliser les informations issues des suivis pour orienter la gestion du site. > Outil 6: prolongation de la partie faune-flore de l’étude d’impact environnemental Les études d’impact servent de point de départ à l’évaluation de la biodiversité du site et des impacts liés à l’exploitation. La réalisation d’une étude ultérieure volontaire, reprenant les mêmes méthodes, évalue l’efficacité des mesures entreprises pour réduire les impacts négatifs. Un livret pédagogique sur la biodiversité La cimenterie de Val d’Azergues agit depuis de nombreuses années en faveur de la préservation de la biodiversité sur sa carrière. Depuis 1994, ces progrès ont un indicateur : le suivi de la population des oiseaux avec deux espèces protégées le Tarier pâtre et la Pie grièche écorcheur par l’association Naturama. L’été dernier, celle-ci a d’ailleurs édité un livret pédagogique intitulé Biodiversité de la carrière de Belmont d’Azergues, livret largement diffusé lors des journées du Patrimoine. Après un état des lieux en 2007* basé sur l’Indice ponctuel d’abondance (IPA), l’association étudie la carrière de Belmont tous les 2 ans. Les suivis effectués soulignent la richesse du site : en 2007, 55 espèces ont été recensées, 59 en 2009 et 58 en 2011. Les plantations et la végétalisation mises en œuvre depuis 1996 pour réaménager le site – zones ouvertes alternant avec des secteurs buissonnants et plantés – ont été à la base de la création d’une mosaïque d’habitats permettant d’accueillir un grand nombre d’espèces animales et végétales… et d’attirer le cortège d’insectes et de papillons, nourriture principale de ces deux oiseaux emblématiques qui désormais colonisent le site en abondance. ■ Jean-Christophe Fauchadour * Cette méthode consiste, aux cours de deux sessions distinctes de comptage, à noter l’ensemble des oiseaux observés et/ou entendus durant 20 minutes à partir d’un point fixe du territoire. (Méthode élaborée par Blondel, Ferry et Frochot en 1970). CONCERTATION Plus de 80 % des carrières Lafarge ont mis en place une CLIS* 123 commissions locales de concertation et de suivi se sont tenues en France en 2011 pour 146 carrières actives. Carrières Lafarge France entière 2009 2010 2011 99 116 123 58 % 73 % 81% * CLIS = commission locale d'information et de suivi. > Outil 7: l’Indice de biodiversité à long terme (IBL) Cet outil permet d’estimer la biodiversité d’une carrière une année donnée et de suivre son évolution dans le temps. Les résultats sont également utilisés pour adapter la gestion du site. PRINTEMPS 2012 | VERT L’AVENIR I PAGE 17 nEttoyAgE En RègLE Quatre semaines ont été nécessaires à Damien Volpatti pour nettoyer la gravière de Saint-Ouen envahie par la Jussie. SAINT-OUEN-SUR-LOIRE (58) Sus à la Jussie! L LA JuSSiE Introduite au milieu du siècle dernier dans le sud de la France, la Jussie s’est aujourd’hui développée sur tout le bassin de la Loire. Elle constitue des herbiers très denses qui obstruent les pièces d’eau et les rives tranquilles du fleuve. Ces herbiers consomment de grandes quantités d’oxygène au détriment des autres espèces qui disparaissent du fait de cette concurrence déloyale. es exploitants de la gravière de Saint-Ouen, située en bord de Loire, sont passés maîtres dans l’art de diversifier les milieux issus des opérations d’extraction. Une faune et une flore tant variées que protégées ont colonisé rapidement les terrains. Malheureusement, des espèces exotiques se sont également glissées dans le lot. Quatre espèces invasives ont ainsi été dénombrées à Saint-Ouen : la Corbicule asiatique, mollusque qui a envahi les plans d’eau, l’Ambroisie, plante des milieux en friche, heureusement peu présente sur le site, la Renouée du Japon qui colonise la bordure des bassins de décantation, et la Jussie, plante aquatique qui s’est implantée sur le plan d’eau situé le plus près de la Loire. C’est à cette dernière que les exploitants se sont attaqués. Le seul moyen « écolo » d’en limiter la progression est de procéder à son arrachage. Opération délicate car le moindre rhizome perdu entraîne la dissémination de la plante. La difficulté pour Anthony Guillin, responsable d’exploitation, et Émilien Monnet, chef de carrière, était de trouver une entreprise locale spécialisée en la matière. Ils ont alors croisé la route de Damien Volpatti, amoureux de la Loire et spécialisé en restauration écologique. Ce dernier se désolant de voir les rives envahies par cette calamité, s’est lancé: un canoë, des caisses, des cordes, une formation adaptée… Son premier chantier a été Saint-Ouen le 14 juin 2011. Il lui a fallu 4 semaines pour nettoyer la gravière. Les plants arrachés ont été stockés dans une benne étanche puis transférés sur une plate-forme de compostage à MagnyCours. Cette opération sera cependant renouvelée l’année prochaine car on ne se débarrasse pas de « dame Jussie » comme cela ! ■ valérie Santini MARTRES (31) Des iris suivis de près Fin septembre dernier, et ce pour la seconde année consécutive, les équipes de carrière de la cimenterie de Martres aidées de celles du centre d’aide par le travail (CAT) local se sont converties en jardiniers pour replanter, pendant toute une semaine, des iris. En effet, les fronts de taille d’extraction avançant, une opération de transplantation deve- nait nécessaire sur une zone où pousse notamment l’« Iris à feuille de graminée ». Cette fleur étant protégée en Midi-Pyrénées, l’usine a assuré la transplantation de la totalité des pieds présents sur la zone. Pas moins de 1 250 plants auront été ainsi préservés et replantés sur des secteurs adaptés à cette espèce. Parallèlement à cette sauve- pAgE 18 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012 garde, un inventaire de la fleur a été mené sur 20 000 hectares des « Petites Pyrénées » afin d’y délimiter une zone intéressante qui pourra faire l’objet d’un arrêté de protection. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des mesures compensatoires précisées dans l’autorisation préfectorale. ■ Jean-Christophe Fauchadour ExpERtiSE Une autre manière de remonter le temps: l’archéologie! L’extraction de matériaux est une activité qui réserve bien des surprises… Cette année encore, quatre sites Lafarge ont fait l’objet d’intenses campagnes de fouilles archéologiques, mettant au jour des trésors enfouis parfois depuis des millénaires. Alizay, du paléolithique à l’âge de Bronze En partenariat avec l’Inrap*, les fouilles engagées à Alizay (27) arrivent à leur terme après 18 mois de campagne sur une surface de 9 ha (voirVert l’avenir n° 27,p. 7). La carrière a donc profité de la semaine de la Science pour s’ouvrir aux scolaires comme au grand public. Pendant deux jours, 200 élèves se sont initiés à la vie du mésolithique et du néolithique, sous la conduite des archéologues de l’Inrap : découverte de l’histoire du site par l’étude des dépôts, atelier silex, reconstitution de vases trouvés sur le terrain… Le samedi, ce sont 450 visiteurs qui se sont pressés à la rencontre de leur histoire. Une fois les fouilles terminées, en juin prochain, restera la rédaction des rapports : nul doute que le site d’Alizay, qui constitue déjà une référence protohistorique pour le nord de la France, n’inspire de nombreuses publications. 1 vinneuf à travers les âges En janvier dernier, une campagne de fouilles préventives a débuté à Vinneuf (89). La sablière, implantée sur des formations alluviales a dévoilé sa richesse non seulement sur le plan géologique mais aussi archéologique. En effet, les premières opérations ont déjà permis de mettre au jour des vestiges datés entre 1 500 et 900 avant J.-C. : fermes, silos, fosses, ossements d’animaux, ensembles funéraires, objets de la vie quotidienne et bijoux… Parallèlement, le site a révélé quelques bâtiments des XVIIe et XVIIIe siècles. Cette découverte, bien que plus récente, témoigne de l’occupation du lieu depuis de nombreux siècles. Malavaux au pied de l’histoire Depuis la fin du XIXe siècle, l’ancienne carrière des Malavaux à Cusset et Molles (03) est le théâtre de nombreuses fouilles. La dernière en date a été conduite l’été dernier par M. Martinez, doctorant, aidé d’une dizaine d’étudiants en archéologie. Cette nouvelle campagne a mis au jour les fondations d’un castellum des IIIe et IVe siècles, fortin militaire transformé en église au Ve siècle, finalement délaissé au début du Moyen Âge. DES DéCouvERtES ExCEptionnELLES Une nouvelle campagne de fouilles a mis au jour les fondations d’un fortin militaire du IIIe siècle à Cusset (1) et d’objets de la vie quotidienne à Vinneuf (2). 2 Lors d’une visite organisée et commentée par M. Martinez pour les partenaires du projet, il a conclu en rappelant que « desdécouvertesdecetype ontétéjusqu’àprésentpeuobservées,cequi rendcesitedécidémentexceptionnel ! » Le passé ressurgit à Martres prise des archéologues quand ils ont mis au jour les vestiges d’un campement gaulois, puis d’une grange cistercienne ! La découverte de cette annexe de la puissante abbaye de Bonnefoy est d’importance car il s’agirait d’un cas unique de bâtiment complet et non modifié du XIIe ou XIIIe siècle dans la région. ■ En vue d’étendre le périmètre de sa carrière, l’usine de Martres (31) a mené une campagne de fouilles préventives. Et quelle n’a pas été la sur- *Institutnationalderecherchesarchéologiques préventives. PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 19 pARoLES DE Région LE HAVRE (76) Des ciments pour la construction durable CARRièRES DE SAint-LAuREnt Le site est équipé d’une station de lavage adaptée au nettoyage des bennes. PETITE CRAZ (69) Camions propres… de la benne aux roues! La communauté de l’agglomération havraise inaugurera le premier stade HQE à énergie positive en France le 12 juillet 2012. La majeure partie des bétons du Grand Stade du Havre a été réalisée à partir du ciment CEM V de l’usine Lafarge du Havre. Ce nouveau ciment multi-constituant, composé de clinker, de cendres volantes et de laitiers, s’inscrit parfaitement dans ce projet exemplaire car son empreinte CO est réduite de plus de 40 % par rapport à un ciment classique. Afin de contribuer à la réduction de l’empreinte carbone des bâtiments, la part des ciments à taux réduit de CO proposée par Lafarge est aujourd’hui de plus de 22 % et passera à 47 % fin 2012. ■ 2 2 Le remblaiement sur le site de Petite Craz vient de commencer. Dans un secteur fortement marqué par le trafic routier, l’objectif est de maîtriser les flux de poids lourds et de garantir la propreté constante de la voirie. Depuis l’obtention du dernier arrêté préfectoral complémentaire en juin 2011 par la société Carrières de Saint-Laurent (CSL), le remblaiement de Petite Craz a commencé. Or, cette carrière de l’Est Lyonnais se situe dans un secteur fortement marqué par le trafic routier : pas moins de 7 exploitations extraient, traitent et commercialisent plus de 2,5 Mt de granulats acheminés exclusivement par voie routière. Dans ce contexte, l’objectif recherché par CSL, et contrôlé par l’Administration, est de maîtriser les flux de poids lourds en garantissant de manière permanente la propreté de la voirie. Encourager le double fret Dans le langage du transport, le double fret signifie ne pas voyager à vide : un aller en charge avec des matériaux inertes et un retour avec des granulats. Pour permettre son développement et répondre aux préconisations d’allégement des flux de transport routier de la préfecture, il a fallu résoudre le problème pratique de la propreté des bennes, qui est incontournable pour assurer la qualité de tous les granulats vendus au départ d’une carrière. Il a donc été décidé d’équiper le site d’accueil des matériaux inertes d’une station de lavage des bennes spécifiquement adaptée. Grâce à cette mesure, les pratiques évoluent favorablement : les premiers comptages font état d’un taux de 12 % de double fret. Cela représente environ 1 400 camions, soit au final un impact annuel évité de 35 000 tonnes de transit par la route. Autre équipement qui a son importance : le laveur de roues évite toute salissure des voiries extérieures. Ainsi, tous les camions, après avoir déchargé les déblais et nettoyé leur benne, traversent le laveur de roues et quittent le site, propres de… la benne aux roues ! ■ pAgE 20 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012 Fabien verdier PARIS (75) La plage pour aider les enfants et les jeunes À l’occasion de Paris Plages 2011, Lafarge s’est associé à deux ONG, Aide et action et Un avenir ensemble, pour animer des ateliers éducatifs à destination du jeune public. Intitulées « Mon défi pour l’éducation », ces animations visaient à sensibiliser, dans un cadre ludique, aux enjeux du développement, de la solidarité et de l’éducation dans le monde. « Nousavonsrépondupositivement àl'invitationdeLafargecarl’éducationest l’affairedetous », précise Marie-Pia Lebarrois, directrice France-Europe d’Aide et action. La fondation Un avenir ensemble, qui parraine plus de 450 élèves issus de milieux modestes dans leur orientation et leurs études, a également participé à ces animations. ■ www.aide-et-action.org www.fondation-unavenirensemble.org DANGÉ-SAINT-ROMAIN (86) Leçon de choses en plein air! À l’occasion de la Fête de la Nature 2011, la carrière des Champs-Près à Dangé-Saint-Romain (86) avait ouvert ses portes à 230 écoliers et collégiens. Un an après, Johan Tillet, animateur à la LPO Vienne, revient sur l’événement. REStAuRAtion éCoLogiquE Une partie de la Noue, située en Vieille Seine a été débroussaillée sur 2,6 km. VIMPELLES (77) LA viEiLLE SEinE RAJEunit Située dans le territoire de la Bassée, entre Seine et Yonne, la carrière de Vimpelles s’étend au cœur d’une plaine alluviale pourvue de milieux écologiques de grande qualité. Compte tenu de ce contexte et des impacts générés par les carrières, des mesures compensatoires ont été définies, dont l’une concerne la restauration écologique d’une partie de la Noue, située en Vieille Seine (bras mort de la Seine) sur 2,6 km. Celle-ci souffre en effet d’un manque d’eau et d’une fermeture des milieux, autrefois sous dominante aquatique (roselières, cariçaies, etc.). En quoi avaient consisté ces 2 journées ? Johan tillet. Deux ateliers étaient proposés aux élèves : l’un, animé par la Ligue Protectrice des Oiseaux (LPO), consistait à observer des hirondelles de rivages et quelques poules d’eau. L’autre proposait un petit cours de géologie appliquée à la production des granulats. Ce type d’événement est très bien car il permet d’ouvrir un site d’ordinaire inaccessible et de faire découvrir aux enfants riverains, les actions faites en faveur des espèces qui fréquentent une carrière. pourquoi la Lpo a-t-elle participé ? J.t. Bien que les créneaux alloués soient un peu courts pour sensibiliser parfaitement les élèves souvent très nombreux, il y a de véritables intérêts pédagogiques pour une première approche. À la LPO Vienne, nous avons l’habitude de monter des projets pédagogiques étalés sur l’année scolaire, ce qui offre aux élèves la possibilité de mieux cerner des notions de préservation de la biodiversité. Allez-vous renouveler l’opération en 2012 ? J.t. Je pense proposer d’autres types d’animations, tel que « Oiseaux des carrières », ce qui permettra de mieux répondre aux besoins pédagogiques de la LPO. Chaque année, la Fête de la Nature est l’occasion de mettre en évidence la richesse ornithologique de la carrière des Champs Près pour les scolaires. La volonté pédagogique de la LPO et de Lafarge reste une formidable opportunité pour le milieu enseignant qui ne manquera pas d’être mobilisé à nouveau ! ■ propos rapportés par Raphaëlle Lebon Augmenter les niveaux d’eau À l’automne 2011, les travaux ont commencé en commun avec la société Sablières de Brévannes qui exploite une carrière située à l’Ouest de la Noue. Dans un premier temps, cette restauration écologique a consisté à ouvrir le milieu par des opérations de débroussaillage lourd et des coupes de peupliers. Maintenant, les extractions des matériaux alluvionnaires situées, les unes en amont (Lafarge), les autres en aval (Sablières de Brévannes), conduiront progressivement à une augmentation des niveaux d’eau, prévue entre 10 et 60 cm. Cette initiative favorisera l’extension des groupements humides. Les travaux de réaménagement finaliseront cette restauration favorable à des milieux aquatiques et amphibies ouverts. ■ Camille Moulin AtELiER oRgAniSé pAR LA Lpo Les écoliers ont pu observer des hirondelles de rivage et quelques poules d’eau. PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 21 pARoLES DE Région RADENAC (56) La sablière monte un front pREMiER tESt Le tout-venant a été mis en place au chargeur par passes de 20 à 30 cm. Pour permettre la reprise de l’exploitation tout en protégeant les hirondelles de rivage présentes depuis toujours sur le site, la sablière de Radenac a reconstitué un « front de taille idéal ». E © Wolfgang Kruck – Fotolia.com hABitABiLité RéuSSiE Dès le mois d’avril 2011, les premières hirondelles de rivage sont venues et… restées. n octobre 2010, tous les fronts de taille présentant des nids d’hirondelles de rivage (ripariariparia) étaient interdits à l’extraction en attendant l’obtention de l’arrêté préfectoral de dérogation autorisant la destruction de ces habitats. Pour autant, chaque année, certaines falaises sableuses de l’exploitation étaient laissées en l’état afin de permettre la nidification des hirondelles. En effet, le personnel du site est particulièrement sensibilisé à la présence des hirondelles de rivage en participant, avec les ornithologistes, à de nombreux inventaires et campagnes de baguage. un front de taille idéal En mars 2011 : l’équipe de la sablière a réalisé un front de taille artificiel avec du sable Pliocène (matériau du site), positionné dans une ancienne zone d’extraction. Le tout-venant a été transporté par remorques agricoles, puis mis en place au chargeur par passes de 20 à 30 cm afin de compacter les matériaux pour un premier test d’une longueur d’environ 30 m. Grâce à sa connaissance des hirondelles due à leur fréquentation régulière, l’équipe de Radenac a reconstitué un « front idéal » : pAgE 22 | vERt L’AvEniR I PRINTEMPS 2012 – hauteur de 2 à 3 m pour éviter que les renards accèdent aux trous ; – épaisseur minimum d’un mètre (les galeries creusées par les hirondelles peuvent atteindre 60 à 70 cm) ; – orientation nord-est ; – merlon de protection au pied du talus (pour prévenir toute dégradation future par les pratiques agricoles). Les résultats constatés Dès le mois d’avril 2011, les premières hirondelles de rivage sont venues et… restées. Test d’habitabilité réussi ! La mesure compensatoire étant opérationnelle, l’arrêté préfectoral de dérogation a été obtenu peu après. Les extractions ont donc pu reprendre. Ce test sera prolongé dans les années à venir jusqu’à une longueur totale d’environ 130 m. Ce front de taille artificiel (dénommé colonie H) sera rafraîchi tous les 3 ans par éboulement à la pelle, puis compactage. Ce rafraîchissement dépendra de la stabilité dans le temps du sable en place. ■ Alice Moreaux Grâce à sa connaissance des hirondelles due à leur fréquentation régulière, l’équipe de Radenac a reconstitué un «front idéal». TOSNY (27) Le retour des ruminants À l’abandon après la disparition de son exploitant, la carrière de Tosny a été reprise par Lafarge, puis réaménagée. Aujourd’hui, le site a été cédé au Conservatoire des Sites Naturels de Haute-Normandie qui y déploie des méthodes douces d’entretien. AVIGNON (84) E LE pALAiS DES pApES REtRouvE SA touR D’AntAn ! Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, le Palais des Papes (84) est aujourd’hui un des monuments historiques les plus visités de France, avec près de 650 000 visiteurs par an. Cette année, la ville d’Avignon a engagé une vaste campagne de restauration de la Tour de Trouillas, une intervention qui exige savoir-faire ancestral et matériaux traditionnels. L’entreprise SELE, sélectionnée pour la réalisation des travaux de jointoiement, de ragréage et de patine des pierres, a donc choisi une chaux qui réponde parfaitement à son talent et à ses critères d’exigence : chaux blanche Nathural© 100 % naturelle. Pure et sans ciment, souple, homogène et perméable à la vapeur d’eau, cette chaux, la plus blanche et lumineuse du marché, a permis de redonner à la Tour son aspect et sa hauteur d’origine. xploitée à « l’emporte pièce » dans les années 70 par une entreprise peu scrupuleuse, la carrière de Tosny, au pied du Château Gaillard, est restée orpheline après la disparition brutale de son exploitant. Ceci n’avait pas manqué d’alarmer élus et riverains enclins à dénoncer des pratiques peu honorables des carriers du moment (c’était égalementl’époqueoùunreportagedeM.Blériot dansl’émission « La France défigurée » dénonçaitlesmauvaisespratiquesd’unecarrièreen valléed’Eure,ndlr). À l’époque, les garanties financières n’existaient pas encore et c’est Lafarge qui a repris le foncier et le passif de cette société avec les retards de réaménagement à la clef. La remise en état nAtuRA 2000 Des méthodes douces d’entretien par pâturage ont été déployées sur le site de Tosny. Lafarge s’est tout d’abord attelé à un programme de remise en état du site sur plus de 50 hectares. « Iln’yavaitpresqueplusdeterrevégétale. L’exploitant en avait vendu une bonne partie », se rappelle Bernard, chef d’équipe du terrassement et aujourd’hui retraité. Puis, pendant près de 30 ans, Lafarge a géré cet ensemble foncier en bon père de famille. Plantations forestières en plein ou en bosquets, de haies, gestion des espaces ouverts, installation de ruches, etc. : le site a progressivement révélé de véritables enjeux écologiques, notamment par la présence de l’œdicnème criard (Annexe2dela DirectiveHabitat). Inventorié assez vite en Znieff1, le site a été intégré à la ZPS2 « Terrasses alluviales de la Seine » en 2007. objectif natura 2000 Gestionnaire de milieux naturels, le Conservatoire des Sites Naturels de Haute-Normandie intervenant déjà dans la gestion des coteaux calcaires de cette portion de la vallée de la Seine, s’est montré intéressé par l’acquisition de ces terrains. Objectif : déployer des méthodes douces d’entretien par pâturage compatibles avec les enjeux Natura 2000. C’est ainsi qu’en 2009, Lafarge lui a cédé la pleine propriété de ce site et qu’élus et riverains peuvent à nouveau voir les troupeaux de ruminants paître en toute quiétude. ■ hervé Chiavérini 1)Zonesnaturellesd’intérêtécologiquefaunistique etfloristique. 2)Zonedeprotectionspéciale. PRINTEMPS 2012 | vERt L’AvEniR I pAgE 23 CONCOURS PHOTOS UNICEM Stéphane Detrait, Lafarge Granulats Midi-Pyrénées, 4e prix du concours photos 2011 de la Charte Unicem. LAFARGE 5 boulevard Louis Loucheur – BP 302 92 214 Saint-Cloud – France Tél. : 01 49 11 44 81 [email protected] www.lafarge-france.fr