Olfa Houta et al., J. Soc. Chim. Tunisie, 2012, 14, 77-82
les méthodes permettant la mise en évidence des différentes classes chimiques des composés qui
coexistent dans cette plante.
MATERIEL ET METHODES
1. Collecte des différentes parties de la plante
Les tiges et les feuilles de Crithmum maritimum ont été collectées à partir de la pépinière de l’IRA (Institut
des Régions Arides de Médenine) pendant les mois de janvier et de février correspondant au stade végétatif.
Les semences ont été collectées à la fin du mois d’octobre et les fleurs au mois de juillet, période de sa
floraison.
2. Méthodes d’extraction
2.1. Extraction par la méthode au soxhlet
Nous avons utilisé cette méthode pour l’extraction des substances naturelles à partir de chaque organe de la
plante. Le matériel végétal frais (feuilles, fleurs, tiges, semences) a été séché dans une étuve à 40°C pendant
2 semaines puis réduit en poudre. 25 g de cette poudre (pour chaque organe) sont placés dans une cartouche
contenant 250 mL de dichlorométhane comme solvant d’extraction. Après six heures d’extraction, le solvant
est éliminé sous vide pour conduire à un résidu sec qui sera conservé à 4°C pour son utilisation ultérieure.
2.2. Extraction par la méthode de macération
20 g de chaque poudre (feuilles, fleurs, tiges, semences) de criste marine sont ajoutés à 200 mL de méthanol.
Le mélange est abandonné à température ambiante pendant 24 heures pour être filtré ensuite à travers un
papier filtre wattman. Après évaporation du solvant sous vide, le résidu sec est conservé à 4°C pour son
utilisation ultérieure [13].
3. Criblage chimique
C’est une étude phytochimique ayant pour but la mise en évidence des différentes classes chimiques de
composés qui configurent dans les extraits obtenus à partir de feuilles et de fleurs de l’espèce Crithmum
maritimum. En effet, ces produits à structures souvent complexes, sont très dispersés et très différents selon
les espèces. Ils sont classés en fonction de leur appartenance chimique et chacun possède une réaction de
caractérisation qui lui est propre.
3.1. Les hétérosides cardiotoniques
- Réaction de Kedde : Les hétérosides cardiotoniques révèlent une coloration rouge pourpre en milieu alcalin
contenant 10 mL de réactif de Kedde (acide 3,5-dinitrobenzoïque à 2% dans l’alcool) avec 0,2 g de matière
végétale.
- Réaction de Baljet : Une coloration orange fugace se développe, si l’extrait renferme des cardénolides au
contact de 10 mL de réactif de Baljet (acide picrique à 1%) avec 0,2 g de matière végétale en milieu alcalin.
- Réaction de Keller-Kiliani : En présence d’acide acétique et d’acide sulfurique (renfermant des traces de
sels ferriques), les 2-désoxyriboses sont responsables de la formation d’un anneau brun à l’interface. Pour
cela, on dégraisse plusieurs fois 100 mg d’extrait hydroalcoolique au cyclohexane. Dissoudre l’extrait
dégraissé dans 3 mL de FeCl3 (0,3 mL d’une solution aqueuse à 10% de FeCl3 dans 50 mL d’acide
acétique).y verser 1 mL de H2SO4 concentré. La formation d’un anneau pourpre est caractéristique de la
présence de désoxyribodes.
3.2. Les anthacénosides
- Réaction de Borntraeger : Une pincée des extraits des plantes étudiées est macérée avec du chloroforme
dans un tube à essai durant 15 minutes, en agitant toutes les 5 minutes. La solution est ensuite filtrée sur un
papier filtre dans un tube puis additionnée de 2 mL d’ammoniaque. Après agitation, l'apparition d'une
coloration rouge indique la présence d'anthracénosides
3.3. Les tanins
- Réaction de Stiasny : En présence du réactif de Stiasny, les tanins condensés précipitent. 0,5 g de matériel
végétal est additionné à 5 mL d’acétate d’ammonium (5 M) et 3 à 4 gouttes d’une solution de FeCl3 à 2 %,
une coloration bleue noire se développe confirmant ainsi l’existence de tanins galliques.
- Réaction de Bate-Smith : 0,5 g de matériel végétal en présence d’acide chlorhydrique concentré (1
mL), puis porté à l’ébullition pendant 5 minutes, montre une coloration rouge brique témoignant de la
présence des tanins catéchiques.