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Missionnaires Serviteurs des Pauvres du Tiers-Monde
Missionnaires Serviteurs des Pauvres du Tiers-Monde
Février 2016
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Chers Amis
Laudetur Jezus Christus!
Dans le présent article je veux
continuer à rééchir sur la néces-
sité de bien comprendre notre
charisme en vue de l’évangélisa-
tion pour ne pas courir le risque
de transformer l’Opus Christi Salvatoris Mundi en une organisa-
tion non gouvernementale (une ONG). Nous sommes faits pour
évangéliser, porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, particulière-
ment à ceux qui vivent dans les régions les plus lointaines et les
plus isolées, à ceux qui ne sont pas assistés, ou le sont seulement
en partie, de ce point de vue de l’évangélisation. Mon expérience
missionnaire m’a convaincu que le missionnaire évangélise vrai-
ment s’il travaille à trois niveaux complémentaires entre eux. En
premier lieu, le missionnaire se préoccupe de sa conversion per-
sonnelle, qui doit être un engagement de chaque jour, parce que
c’est seulement en se tenant près du Cœur de Jésus assoiffé des
âmes, que l’on peut expérimenter ce que Saint Paul nous a expri-
mé dans la lettre aux Corinthiens : “Malheur à moi si je n’annonce
pas l’Evangile !” (1 Co 9, 10).
En second lieu, le missionnaire a l’obligation d’exciter dans le
cœur des autres, spécialement les baptisés, la fantastique créativité
de l’Esprit, pour utiliser tous les moyens disponibles pour porter
aux pauvres la Parole de Dieu, le Pain de l’Eucharistie et le pain
matériel. Les rencontres et les retraites que nous organisons en
différents pays du monde ont uniquement cette nalité. En vivant
avec les pauvres, j’ai découvert que dans le champ de l’apostolat
on commet un grand péché que l’on a de la difculté à ““avouer : le
péché d’omission du bien que l’on pouvait faire et que l’on ne fait
pas. Si les Frères et les Sœurs, les Prêtres et les Familles mission-
naires, que nous avons engagés dans notre Mouvement, n’avaient
pas dit leur “Oui” au Seigneur, quel eût été l’avenir de nos enfants
et des pauvres que nous assistons et évangélisons ? “Nous avons
le devoir d’être vigilants et conscients en repoussant la tentation
de l’indifférence (…) Nous devons apprendre à nous tenir avec les
pauvres. N’ayons pas la bouche pleine de belles paroles sur les
pauvres ! Rencontrons-les, regardons-les les yeux dans les yeux,
écoutons-les. Les pauvres sont pour nous une occasion concrète
de rencontrer le Christ lui-même, de toucher sa chair souffrante”
(S.S. le Pape François, Message pour la 25° Journée Mondiale
de la Jeunesse, 2014). Par exemple, dans les prisons pour enfants
mineurs nous avons porté la lumière de l’Evangile : maintenant
ces jeunes s’ouvrent à la vie avec une sensibilité religieuse, se pré-
parent à la Confession et à la Première Communion. Ils se sentent
personnes dignes de respect et d’estime, en se considérant à par-
faite raison membres de la famille de Dieu, grâce au Baptême par
lequel Dieu est leur Père et le Christ leur frère aîné. En troisième
lieu, en prolongement des deux premiers points, le missionnaire
accomplit le travail d’évangélisation proprement dite. Avec le
souci de proclamer l’Evangile, il découvre que l’Evangile a réell-
menttoutes les solutions : non seulement aux situations de péché
et aux maladies spirituelles, mais aussi à celles du corps, à la faim,
à la mort et à tous les problèmes ! Ce n’est qu’en terre de Mission
que j’ai compris à fond cette parole du Christ : “Allez dans tout
le monde et prêchez l’Evangile à chaque créature” (Mc 16, 15).
Ce sont là les paroles les plus belles et les plus précieuses sorties
des lèvres de Jésus ! C’est pourquoi je ne me lasse pas de tra-
vailler pour donner aux pauvres de nombreux et de saints prêtres
missionnaires, de nombreux et saints missionnaires. Alors, notre
évangélisation, réalisée à ces trois niveaux, doit avoir les carac-
tères d’une évangélisation humble, silencieuse et, nécessairement,
marquée par la Croix. Sans l’humilité nous nous annonçons nous-
mêmes, même si nous faisons des catéchèses bien préparées, des
homélies riches de citations de la Bible et des Pères de l’Eglise
ou si nous faisons des raisonnements théologiques rafnés. S’il
n’y a pas l’humilité qui nous rend perméables à sa Parole, ce que
nous transmettrons ce sera nous-mêmes, c’est-à-dire une humanité
limitée et caduque qui, par elle-même a le pouvoir de satisfaire
pour un moment, du point de vue intellectuel et sentimental, mais
pas de sauver. Ainsi, sans l’humilité, nous trahissons l’Eglise, les
pauvres et nous-mêmes. D’une manière particulière dans le qua-
trième Chant du Serviteur de Dieu (Is 52, 13 – 53, 12), où sont pro-
phétisés l’humilité et le silence par lesquels il réalise sa mission
rédemptrice en s’offrant en holocauste comme un doux agneau,
nous apprenons que notre façon de réaliser la mission de service
doit consister en une évangélisation humble et silencieuse. De la
même manière que le Christ, le Serviteur du Seigneur annoncé
par la prophétie, et qui a accompli sa mission en s’offrant à Dieu
le Père pour son Epouse, l’Eglise, nous aussi nous devons être
avant tout des Serviteurs de Dieu et des Serviteurs de l’Eglise,
pour accomplir dèlement notre mission comme serviteurs des
plus pauvres.
Nous savons que Dieu a fait et fait encore ses meilleures
œuvres dans le silence : la création du monde, l’Incarnation de son
Fils dans le sein d’une femme ; ainsi, le cheminement silencieux,
humble et respectueux qu’Il accomplit dans le cœur de tout homme
lors du processus de conversion - même si souvent, à l’extérieur
il prend le caractère d’un cri imprévu - est en réalité l’ultime cha-
pitre d’un travail “silencieux” et “séducteur”progressivement et
patiemment accompli par le Seigneur. Nous devons donc évangé-
liser avec humilité, en silence et avec la Croix : dans la chambre
de chaque membre de l’Opus Christi il y a une croix, qui a pour
but de lui rappeler qu’on ne peut évangéliser sans se sacrier,
et qu’il n’y a pas d’autre chemin en dehors de celui tracé par le
Christ. Vouloir être missionnaire sans affronter des sacrices n’est
qu’illusion. Les MSPTM, s’ils veulent apporter l’ Evangile à ceux
qui sont le plus loin et s’ils veulent être dèles à leur charisme,
doivent aimer en vérité la vie missionnaire avec tous les sacrices
qu’elle comporte.
Demandons à Sainte Marie, Mère des Pauvres et Reine de
l’Evangélisation qu’elle nous apprenne à être d’authentiques por-
teurs du Christ, capables de l’apporter au pprochain, par le témoi-
gnage d’une vie de simplicité et de recueillement selon l’esprit de
l’ Imitation du Christ, notre règle de vie, et dévoués à l’Eglise en
un don sans conditions, pour appartenir aux pauvres, et envoyés
aux pauvres pour les évangéliser et les servir.
Evangélisation (II)
“Il me semblait avoir un grand trésor ; je désirais le partager avec tous”
(Sainte Thérèse de Jésus [d’Avila] )