2013_Mise en page 1 07/02/13 10:49 Page1 Missionnaires Serviteurs des Pauvres du Tiers-Monde Février 2016 Evangélisation (II) “Il me semblait avoir un grand trésor ; je désirais le partager avec tous” (Sainte Thérèse de Jésus [d’Avila] ) Chers Amis Laudetur Jezus Christus! Dans le présent article je veux continuer à réfléchir sur la nécessité de bien comprendre notre charisme en vue de l’évangélisation pour ne pas courir le risque de transformer l’Opus Christi Salvatoris Mundi en une organisation non gouvernementale (une ONG). Nous sommes faits pour évangéliser, porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, particulièrement à ceux qui vivent dans les régions les plus lointaines et les plus isolées, à ceux qui ne sont pas assistés, ou le sont seulement en partie, de ce point de vue de l’évangélisation. Mon expérience missionnaire m’a convaincu que le missionnaire évangélise vraiment s’il travaille à trois niveaux complémentaires entre eux. En premier lieu, le missionnaire se préoccupe de sa conversion personnelle, qui doit être un engagement de chaque jour, parce que c’est seulement en se tenant près du Cœur de Jésus assoiffé des âmes, que l’on peut expérimenter ce que Saint Paul nous a exprimé dans la lettre aux Corinthiens : “Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile !” (1 Co 9, 10). En second lieu, le missionnaire a l’obligation d’exciter dans le cœur des autres, spécialement les baptisés, la fantastique créativité de l’Esprit, pour utiliser tous les moyens disponibles pour porter aux pauvres la Parole de Dieu, le Pain de l’Eucharistie et le pain matériel. Les rencontres et les retraites que nous organisons en différents pays du monde ont uniquement cette finalité. En vivant avec les pauvres, j’ai découvert que dans le champ de l’apostolat on commet un grand péché que l’on a de la difficulté à ““avouer : le péché d’omission du bien que l’on pouvait faire et que l’on ne fait pas. Si les Frères et les Sœurs, les Prêtres et les Familles missionnaires, que nous avons engagés dans notre Mouvement, n’avaient pas dit leur “Oui” au Seigneur, quel eût été l’avenir de nos enfants et des pauvres que nous assistons et évangélisons ? “Nous avons le devoir d’être vigilants et conscients en repoussant la tentation de l’indifférence (…) Nous devons apprendre à nous tenir avec les pauvres. N’ayons pas la bouche pleine de belles paroles sur les pauvres ! Rencontrons-les, regardons-les les yeux dans les yeux, écoutons-les. Les pauvres sont pour nous une occasion concrète de rencontrer le Christ lui-même, de toucher sa chair souffrante” (S.S. le Pape François, Message pour la 25° Journée Mondiale de la Jeunesse, 2014). Par exemple, dans les prisons pour enfants mineurs nous avons porté la lumière de l’Evangile : maintenant ces jeunes s’ouvrent à la vie avec une sensibilité religieuse, se préparent à la Confession et à la Première Communion. Ils se sentent personnes dignes de respect et d’estime, en se considérant à parfaite raison membres de la famille de Dieu, grâce au Baptême par lequel Dieu est leur Père et le Christ leur frère aîné. En troisième lieu, en prolongement des deux premiers points, le missionnaire accomplit le travail d’évangélisation proprement dite. Avec le souci de proclamer l’Evangile, il découvre que l’Evangile a réellmenttoutes les solutions : non seulement aux situations de péché et aux maladies spirituelles, mais aussi à celles du corps, à la faim, à la mort et à tous les problèmes ! Ce n’est qu’en terre de Mission que j’ai compris à fond cette parole du Christ : “Allez dans tout le monde et prêchez l’Evangile à chaque créature” (Mc 16, 15). Ce sont là les paroles les plus belles et les plus précieuses sorties des lèvres de Jésus ! C’est pourquoi je ne me lasse pas de travailler pour donner aux pauvres de nombreux et de saints prêtres missionnaires, de nombreux et saints missionnaires. Alors, notre évangélisation, réalisée à ces trois niveaux, doit avoir les caractères d’une évangélisation humble, silencieuse et, nécessairement, marquée par la Croix. Sans l’humilité nous nous annonçons nousmêmes, même si nous faisons des catéchèses bien préparées, des homélies riches de citations de la Bible et des Pères de l’Eglise ou si nous faisons des raisonnements théologiques raffinés. S’il n’y a pas l’humilité qui nous rend perméables à sa Parole, ce que nous transmettrons ce sera nous-mêmes, c’est-à-dire une humanité limitée et caduque qui, par elle-même a le pouvoir de satisfaire pour un moment, du point de vue intellectuel et sentimental, mais pas de sauver. Ainsi, sans l’humilité, nous trahissons l’Eglise, les pauvres et nous-mêmes. D’une manière particulière dans le quatrième Chant du Serviteur de Dieu (Is 52, 13 – 53, 12), où sont prophétisés l’humilité et le silence par lesquels il réalise sa mission rédemptrice en s’offrant en holocauste comme un doux agneau, nous apprenons que notre façon de réaliser la mission de service doit consister en une évangélisation humble et silencieuse. De la même manière que le Christ, le Serviteur du Seigneur annoncé par la prophétie, et qui a accompli sa mission en s’offrant à Dieu le Père pour son Epouse, l’Eglise, nous aussi nous devons être avant tout des Serviteurs de Dieu et des Serviteurs de l’Eglise, pour accomplir fidèlement notre mission comme serviteurs des plus pauvres. Nous savons que Dieu a fait et fait encore ses meilleures œuvres dans le silence : la création du monde, l’Incarnation de son Fils dans le sein d’une femme ; ainsi, le cheminement silencieux, humble et respectueux qu’Il accomplit dans le cœur de tout homme lors du processus de conversion - même si souvent, à l’extérieur il prend le caractère d’un cri imprévu - est en réalité l’ultime chapitre d’un travail “silencieux” et “séducteur”progressivement et patiemment accompli par le Seigneur. Nous devons donc évangéliser avec humilité, en silence et avec la Croix : dans la chambre de chaque membre de l’Opus Christi il y a une croix, qui a pour but de lui rappeler qu’on ne peut évangéliser sans se sacrifier, et qu’il n’y a pas d’autre chemin en dehors de celui tracé par le Christ. Vouloir être missionnaire sans affronter des sacrifices n’est qu’illusion. Les MSPTM, s’ils veulent apporter l’ Evangile à ceux qui sont le plus loin et s’ils veulent être fidèles à leur charisme, doivent aimer en vérité la vie missionnaire avec tous les sacrifices qu’elle comporte. Demandons à Sainte Marie, Mère des Pauvres et Reine de l’Evangélisation qu’elle nous apprenne à être d’authentiques porteurs du Christ, capables de l’apporter au pprochain, par le témoignage d’une vie de simplicité et de recueillement selon l’esprit de l’ Imitation du Christ, notre règle de vie, et dévoués à l’Eglise en un don sans conditions, pour appartenir aux pauvres, et envoyés aux pauvres pour les évangéliser et les servir. Réflexion Biblique « Ne l’en empêchez pas ! » P. Sébastien Dumont, msp (belge) Cher lecteur, Après avoir institué et envoyé les Douze (Mc 3, 13-19 et 6, 7-13), Jésus donna à ce groupe des premiers missionnaires quelques instructions (Mc 9, 35-50 et 10, 32-45). Dans cellesci, Jésus met l’accent sur l’attitude de service. Continuons à apprendre de ce premier enseignement… ECOUTE : « Jean lui dit : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser des démons en ton nom, quelqu’un qui ne nous suit pas, et nous voulions l’empêcher, parce qu’il ne nous suivait pas. » Mais Jésus dit : « Ne l’en empêchez pas, car il n’est personne qui puisse faire un miracle en invoquant mon nom et sitôt après mal parler de moi. Qui n’est pas contre nous est pour nous. Quiconque vous donnera à boire un verre d’eau pour ce motif que vous êtes au Christ, en vérité, je vous le dis, il ne perdra pas sa récompense. » »(Mc 9, 38-41). MÉDITE : Jean, avec son frère Jacques, était appelé « fils du tonnerre » ! (Mc 3, 17) Une fois, il avait voulu faire descendre le feu du ciel pour consumer un village de samaritains, qui n’avait pas voulu accueillir Jésus, et à cette occasion, Jésus l’avait réprimandé (Lc 9, 52-56). Quel caractère ! Que se passait-il ? « Un homme expulsait des démons au nom de Jésus. » Cet homme, pour pouvoir réaliser cet authentique miracle, devait avoir la foi en le nom puissant de Jésus. Saint Pierre, après avoir guéri un boiteux, explique ainsi le miracle : « Par la foi en son nom, à cet homme que vous voyez et connaissez, ce nom même a rendu la force, et c’est la foi en lui qui, devant vous tous, l’a rétabli en pleine santé. » (Ac 3, 16). Le nom de Jésus réalisait donc des merveilles… Sans tomber dans le relativisme ou la confusion (en pensant que toute doctrine ou mode de vie a la même valeur…), n’étouffons pas quelque chose que Jésus a commencé à construire, et qui doit amener nos frères au salut. Encourageons ceux qui croient en Jésus à continuer à croire en Lui, et peu à peu, avec charité, amenons-les à approfondir la vérité. Ne pas empêcher, mais plutôt corriger, perfectionner, compléter ce qui est déjà initié… C’est ce que Jésus attend du missionnaire. Par la voie de l’amour, jamais de la violence, nous cheminerons vers la Vérité. Une goutte de miel attire plus de mouches qu’un litre de vinaigre… C’est réellement cela « servir » l’œuvre de Dieu, ne pas l’empêcher, regarder tous les hommes comme Lui les regarde, sans nous enfermer dans notre groupe. « Beaucoup de biens peuvent exister en dehors des limites visibles de l’Église catholique… tout ceci provient du Christ et conduit à Lui… » (Décret sur l’œcuménisme, 3, du Concile Vatican II). Soyons attentifs à découvrir cette œuvre du Christ, pour la chérir correctement. Ainsi, se sentant respectés, nos frères chrétiens chemineront avec plus de joie vers la perfection, arrivant un jour, si Dieu le veut, à profiter de tous les moyens de salut existant dans l’Eglise catholique. Quel était le problème alors ? Cet homme « ne les suivait pas »… il n’avait pas cette communion pleine, effective et affective, avec le groupe des Douze. Malheureusement, nous savons, et cela nous attriste, que tous ceux qui croient en Jésus ne sont pas en pleine communion avec l’Eglise catholique, tous n’acceptent pas l’enseignement des apôtres. Pourtant, ceci ne nous autorise pas à les empêcher de réaliser de grandes choses avec Jésus. La réaction de Jésus doit nous interpeller nous aussi : « Ne l’en empêchez pas ». Dans l’histoire de l’Eglise, « il est hélas arrivé – et il arrive encore – que des frères n’acceptent pas leurs différences, et finissent par se faire la guerre » disait le Pape François lors de sa visite au temple vaudois de Turin ce jeudi 22 juin (l’église vaudoise fait aujourd’hui partie de l’église protestante). Le Pape nous y invitait à « regarder avant tout la grandeur de notre foi commune et de notre vie dans le Christ et dans l’Esprit Saint, et seulement après, les divergences qui subsistent encore ». Jésus n’est pas venu pour condamner le monde, mais pour le sauver (Jn3, 17), et il ne veut pas « éteindre la mèche fumante » (Mt 12, 20). Pour cela, même si beaucoup ne sont pas encore en pleine communion avec l’Eglise, fondée sur les apôtres, ne les condamnons pas, ne leur fermons pas la porte… A ce sujet, l’histoire d’Apollos est édifiante : celui-ci avait été instruit de la Voie du Seigneur, et, dans la ferveur de son âme, il prêchait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu’il connaissait seulement le baptême de Jean (sa formation était incomplète)… Priscille et Aquila, qui l’avaient entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la Voie (Ac 18, 25-26). Ne déprécions pas non plus, mais au contraire chérissons, tout petit acte de charité posé avec foi. Qu’il paraisse aussi insignifiant que « donner un verre d’eau », c’est un chemin de salut, c’est accueillir le disciple pour qu’entre le Maître (Mc 9, 37), c’est ouvrir une porte pour que Jésus entre. PRIE : Fais de nous, Seigneur, des bâtisseurs d’unité et de paix dans ton Eglise. VIS : Je chérirai tout le bien que Jésus fait, et prierai pour l’unité des croyants. Ton frère missionnaire. 2 Réflexion Patristique Les femmes au service de l’Evangile (II) P. Walter Corsini, msp (italien) Chers amis, Laudetur Jesus Christus ! Avec cet article nous continuons et concluons une rapide réflexion sur les figures féminines des temps où l’Eglise faisait ses premiers pas. En plus de ce que nous avons dit dans l’article précédent,il y a pourtant quelques observations qu’il ne faut pas négliger de faire. Par exemple, il faut tenir compte de ce fait que Saint Paul adresse aussi à une femme nommée “Apphia” la courte Lettre à Philémon (cf. Phm. v. 2). Quelques traductions latines et syriaques du texte grec ajoutent au nom “Apphia” la qualification se “soror carissima” (sœur bien-aimée) ; il convient aussi de noter que dans la communauté de Colosses elle devait avoir un rôle important ; en tous cas c’est la seule femme que Saint Paul nomme parmi les destinataires d’une de ses lettres. En d’autres passages, l’Apôtre fait allusion à une certaine Phébée, diakonôn dans l’Eglise de Cenchrées, petite localité portuaire située à l’est de Corinthe (cf. Rm 16, 1-2). Même si,à cette époque, ce titre n’avait pas encore la valeur ministérielle spécifique de caractère hiérarchique, qu’il a pris par la suite, mais plutôt une valeur fonctionnelle (puisque, par exemple, dans beaucoup de baptêmes on faisait une onction ou immersion totale du corps, dans le cas de baptêmes de femmes il fallait donc, évidemment, que ce fussent des femmes, dites “diaconesses”, qui accomplissent cette tâche particulière), cela démontre que “Phébée” avait réellement une charge de responsabilité au service de cette communauté chrétienne. Dans le contexte de cette épître, l’Apôtre, avec grande délicatesse, rappelle les autres nome de femmes : par exemple Marie, puis Tryphène, Tryphose, Persis, “ma chère”, et Julie (Rm 16, 6, 12a, 12b, 15), soulignant ainsi leur authentique engagement au service de l’Eglise. Dans l’Eglise de Philippes se distinguaient des femmes : Evodie et Syntychè Ph 4, 2) ; le rappel que Saint Paul leur adresse d’être d’accord dans le Seigneur laisse comprendre que ces deux femmes avaient une fonction importante au sein de cette communauté. En résumé on peut dire que l’histoire du christianisme aurait été très différente si elle n’avait pu compter sur la contribution généreuse de plusieurs femmes. En donnant un coup d’œil sur les premiers siècles de l’Eglise, pensons au nombre de femmes converties au christianisme, donc appartenant évidemment à un milieu familial païen et qui, avec nombre de difficultés et jusqu’au prix de leur vie, ont été le canal d’évangélisation de toutes leurs familles. Pensons aussi à toutes ces femmes martyres qui, pendant les premiers siècles de l’Eglise, ont versé leur sang comme prix de leur foi. Quelques unes d’entre elles ont été de tels exemples dans l’histoire de l’Eglise primitive que leurs noms ont été introduits dans la première prière eucharistique du Missel : le Canon Romain : Félicité et Perpétue, Agathe et Lucie, Agnès, Cécile, Anastasie. Je suis persuadé que nombreux sont ceux qui penseront immédiatement que cela n’a été seulement que le fruit de la piété populaire qui désire avoir des figures exemplaires ; mais, par contre, pour qui est au courant, même si ce n’est que de façon très réduite, du peu d’estime dont jouissait en général la femme dans ces siècles-là, celui-là peut tout de suite apprécier le fait que cette “promotion” d’être rappelées par leurs noms au cours du Canon de la Messe, ne peut avoir pour fondement qu’une solide certitude de leur témoignage d’une foi poussée jusqu’au martyre. Quelques autres exemples suffisent pour confirmer cela : personne ne doute de l’importance de la figure de Saint Augustin sur le plan théologique mais pourtant lui-même n’a pas hésité à remercier sa mère, Sainte Monique, pour son rôle d’intercession et de modèle de disciple. Nous ne devons jamais oublier que Saint Augustin lui-même affirme que le philosophe véritable est celui qui a su se laisser toucher par le mystère de la Sagesse, en la goûtant en son propre cœur et son propre esprit, et il réserve à sa mère, Sainte Monique, le titre de “philosophe” par excellence. Il y a même quelques “patrologiens” ou, pour mieux dire “patrologiennes”, qui ont proposé de créer une section de l’étude de la Patristique pour les figures féminines, ce qui supposerait de réserver un chapitre particulier destiné à les étudier et que l’on nommerait “Matristique” ou “Matrologie”. Pour cette raison, comme l’a écrit Saint Jean-Paul II dans la Lettre apostolique Mulieris dignitatem : “L’Eglise, donc, rend grâces pour toutes les femmes et pour chacune d’entre elles (…) L’Eglise rend grâces pour toutes les manifestations du “génie” féminin apparues dans le cours de l’histoire, parmi tous les peuples et toutes les Nations : elle rend grâces pour tous les charismes que l’Esprit Saint accorde aux femmes dans l’histoire du Peuple de Dieu, pour toutes les victoires qu’elle doit à leur foi, à leur espérance et à leur charité : elle rend grâces pour tous les fruits de sainteté féminine” (n. 31). Nous aussi, nous nous unissons à ce jugement, en remerciant le Seigneur qui conduit son Eglise de génération en génération, en se servant sans faire de distinctions, d’hommes et de femmes qui savent faire fructifier leur foi et leur baptême pour le bien de tout le Corps ecclésial, pour la plus grande gloire de Dieu. Réflexion Ecclésiologique L’Eglise, sacrement universel de salut (IV) P. Giuseppe Cardamone, msp (italien) « Unis à Dieu, nous devenons instruments de Son amour miséricordieux, le seul qui soit capable de sauver. » Ainsi avons-nous conclu l’article précédent. Nous voulons maintenant approfondir la manière par laquelle se réalise cette union à Dieu qui nous rend, en analogie avec Notre Seigneur Jésus-Christ et avec son Eglise, instruments universels de salut. “Chrétiens”, qui vient du mot “Christoi” qui, en grec, signifie “oints”, “consacrés”. L’union du chrétien au Christ est par conséquent un don, mais en même temps un devoir: elle est un don sous forme de semence, appelée à se renforcer, à croître, à s’étendre. Elle est non seulement un don qui nous configure au Christ mais qui exige aussi de nous une réponse consciente, une adhésion constante au projet de Dieu. Nous avons déjà vu comment cette union avec Dieu le Père dans le Christ est réalisée par l’Esprit Saint par le moyen des sacrements. Nous nous référons surtout à ceux qui impriment un caractère. Dans le langage courant, “caractère” indique simplement un aspect de la personnalité d’un individu, sa prédisposition psychique et ses manières typiques de réagir et de se comporter. Mais dans l’Antiquité, le mot latin “character” désignait la marque de propriété imprimée de manière indélébile, sur un objet ou un animal ou même encore sur une personne réduite en esclavage. Saint Paul nomme “caractère” l’onction de l’Esprit Saint: “Et celui qui nous affermit avec vous dans le Christ et qui nous a donné l’onction, c’est Dieu, Lui qui nous a aussi marqués de son sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit” (2 Co 1, 21-22). Ceci veut dire qu’en vertu du Baptême, de la Confirmation et de l’Ordre, sacrements qui impriment un caractère, l’Esprit Saint nous consacre avec une marque indélébile qui nous configure comme propriété de Dieu. Comment peut-on vivre constamment unis à Dieu ? La réponse nous vient de l’Ecriture Sainte : “Le juste vivra par la foi” (Ga 3, 11). La foi est la racine de la vie surnaturelle: elle suscite l’espérance et soutient la charité. C’est pour cela que dans l’Evangile, le Seigneur proclame : “L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en Celui qu’Il a envoyé” (Jn 6, 29). Le contenu de la foi qui nous unit à Dieu est de croire en la puissance de Son Amour. Croire veut dire participer au mode de connaître du Fils de Dieu et, par conséquent, dans un certain sens, acquérir une mentalité divine, qui nous permet de voir le monde du point de vue de Dieu. La foi est donc mémoire vivante de l’amour de Dieu pour nous: une mémoire qui doit être continuellement actualisée et assimilée comme critère d’un agir chrétien (cf. Ga 5, 6 qui parle de la foi opérant par la charité). L’onction de l’Esprit Saint que nous recevons dans le caractère sacramentel est l’image du Christ qui est reproduite de nouveau dans nos cœurs après qu’elle ait été déformée par le péché originel. C’est un don permanent en vertu duquel nous portons en nous l’image du Fils de Dieu et avec Lui sommes configurés comme un “alter Christus”. L’onction de l’Esprit que nous recevons comme caractère sacramentel n’est pas quelque chose de statique, c’est plutôt quelque chose de dynamique: elle est appel à croître vers une ressemblance toujours plus grande avec le Fils de Dieu. La présence de l’Esprit Saint dans nos cœurs se manifeste par l’infusion des vertus théologales de foi, d’espérance et de charité et de Ses sept dons, comme une semence appelée à s’étendre et à spiritualiser entièrement la personne, en la rendant docile à Son action. De là dérive la grandeur du Baptême qui nous rend réellement enfants de Dieu dans le Christ par le don de l’Esprit Saint, qui nous restitue l’image, les pensées et les sentiments du Fils. C’est pour cela qu’en vertu du Baptême, chacun de nous représente le Christ, en ce sens fort qu’il Le rend présent dans le monde. C’est pour cette raison que nous portons Son nom même, celui de Unis à Dieu dans le Christ, nous devenons un prolongement de son humanité et nous sommes rendus capables d’agir audelà de notre humanité, parce que c’est l’Esprit Saint qui agit en nous et par nous. En ce sens l’épisode rapporté par l’Evangile est significatif, même s’il est à première vue grinçant pour nos oreilles : “Apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il y trouverait quelque fruit, mais s’en étant approché, il ne trouva rien que des feuilles: car ce n’était pas la saison des figues. S’adressant au figuier, il lui dit : ‘Que jamais plus personne ne mange de tes fruits !’ Et ses disciples l’entendirent (…) Repassant au matin, ils virent le figuier desséché jusqu’à la racine. Et Pierre, se ressouvenant, dit à Jésus : ‘Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit est desséché’. En réponse Jésus lui dit : ‘Ayez foi en Dieu. En vérité je vous le dis, si quelqu’un dit à cette montagne : ‘Soulève-toi et jette-toi dans la mer !’ et s’il n’hésite pas dans son cœur, mais croit que ce qu’il dit arrivera, cela lui sera accordé. C’est pourquoi je vous le dis: tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez déjà reçu et cela vous sera accordé’. (Mc 11, 13-14, 20-24). Le Seigneur veut nous faire comprendre qu’il nous demande des fruits qui vont au-delà des seules possibilités humaines, et qu’il peut nous les demander car c’est Lui qui œuvre par nous: il demande de nous les fruits de la foi. Réflexion Morale La prolifération du péché P. Augustin Delouvroy, msp (belge) Introduction: En péchant nous renonçons à la liberté pour en arriver à un véritable état d’esclavage et de liberté seulement apparente. (cf Jn 8, 34) Et le péché c’est comme une petite fissure dans une digue : si nous ne réparons pas rapidement cette fissure, elle s’élargira toujours davantage jusqu’à permettre à l’eau de passer de façon incontrôlable. 1º La répétition des péchés engendre le vice. Chaque péché approfondit la blessure qui s’est créée en nous par le péché originel. “Il en résulte des inclinations perverses qui obscurcissent la conscience et corrompent l’appréciation concrète du bien et du mal.” (CEC 1865) C’est ce que nous indiquons avec le mot “vice”. En péchant c’est avant tout Dieu que nous offensons, Lui qui est le fondement même de la vie humaine et de l’âme. De cette façon nous entravons ou nous nous privons de la vie de la grâce et les forces de notre âme s’affaiblissent et se désordonnent. Tout cela crée un entraînement et une facilité pour le péché étant donné que nous avons offusqué volontairement la lumière de notre conscience à plusieurs reprises. Si le vice comporte une certaine facilité pour le péché c’est parce que il empêche l’homme de mettre les passions à son service et que celui-ci en devient esclave. “Ainsi le péché tend-il à se reproduire et à se renforcer.” (CEC 1865) La chose la plus dangereuse dans tout cela c’est le désordre que le péché cause dans la volonté en l’induisant à l’orgueil et l’amour désordonné de soi-même. C’est de la que proviennent tous les désordres. Et la différence entre le vice et le simple péché nous la trouvons dans le fait qu’il ne s’agit plus seulement d’un acte contre la loi mais d’une inclination habituelle contre la loi de Dieu. 2º Les vices nous rendent plus vulnérables à l’action du démon pour qui chaque péché est une victoire en faveur de son dessin de perdition. En fin de compte notre lutte contre le péché est dirigée contre lui (Cf. Eph 6, 12). Il est le tentateur par excellence qui ne désire rien d’autre que de nous inciter au péché (1P 5, 8). Le démon tente avec astuce et en se déguisant (2 Cor 11, 14), en choisissant les points faibles de chacun. Ensuite, lorsqu’il a atteint son objectif, il ligote spirituellement l’homme pour qu’il ne puisse plus se relever. 3º Tous les péchés ont également une répercussion sociale : “En vertu d’une solidarité humaine aussi mystérieuse et imperceptible que réelle et concrète, le péché de chacun se répercute d’une certaine manière sur les autres.” (RP 16) Nous pouvons donc souffrir les conséquences du péché des autres et en même temps encourager le péché chez les autres avec les nôtres. À un tel point que les péchés peuvent engendrer des structures de péché : des lois, tendances, systèmes, “des situations sociales et des institutions contraires à la Bonté divine” (CEC 1869). Elles sont le fruit, l’accumulation et la concentration de nombreux péchés personnels, elles induisent de nombreuses personnes à pécher personnellement à leur tour et elles donnent l’impression de créer, dans les personnes et les institutions, des obstacles difficilement surmontables. “Ainsi le péché rend les hommes complices les uns des autres, fait régner entre eux la concupiscence, la violence et l’injustice.” (CEC 1869) 4º Malgré toutes les apparences le péché finit toujours par engendrer la frustration car il n’existe que lorsque l’homme met tout son cœur dans un bien fini qui ne peut pas le satisfaire. Après le plaisir le péché laisse le vide dans l’âme et il incite à commettre de nouveaux péchés pour combler ce vide. Et comme l’homme se lasse des biens finis, le péché pousse à rechercher des biens finis toujours plus nombreux et plus grands. En l’absence de la conversion du cœur à Dieu, le péché nous fait rentrer dans un cercle vicieux croissant : le péché véniel dispose au péché mortel et le péché mortel engendre une dépendance toujours plus grande du péché. 5º La grâce de Dieu est absolument nécessaire pour être libérés du péché mortel. Celui qui se sépare volontairement de Dieu avec ses actes ne peut pas retourner à Lui sans son aide. C’est comme quand quelqu’un se lance volontairement dans un puit profond ; il ne pourra pas en sortir tout seul, même s’il le voulait. 6º La miséricorde de Dieu est infinie. Jusqu’au dernier instant de notre vie sur terre nous avons la possibilité réelle d’être libérés de nos péchés et nos vices. C’est là un signe manifeste de la grandeur et le pouvoir de la miséricorde divine. Il n’empêche que nous ne devons pas en abuser ni remettre la conversion à demain : “C’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut” (2 Cor 6, 2). Ne confondons pas la miséricorde avec la prétention contemporaine d’ôter toute gravité au péché, de faire du péché un besoin voire une expérience intéressante et constructive. Au moins nous péchons au mieux c’est! Nous donnerons plus de gloire à Dieu, nous obtiendrons plus de mérites, nous grandirons davantage en tant que personnes avec l’aide de Dieu et nous ferons plus de bien aux autres. Au plus nous retardons notre conversion, au plus elle sera ardue car le pouvoir du péché sur nous sera plus grand. Réflexion Spirituelle Suivre et imiter le Christ (III) “L’agir suit l’être” P. José Carlos Eugénio, msp (portuguais) Comme nous l’avons vu dans notre précédent article, la conversion est le moment de notre vie où nous approprions de manière active le don de la foi reçu gratuitement lors de notre baptême. Tout ce que nous y avons reçu en puissance se développe normalement avec le temps par le moyen de la collaboration constante entre grâce divine et liberté humaine. Toutefois ce n’est seulement que par notre conversion personnelle que nous donnons notre adhésion constante au Christ, notre réponse active à son appel à le suivre et à l’imiter. La conversion est donc le fruit de notre rencontre avec le Christ. A partir de ce moment naissent entre le Christ et nous des relations de foi et d’amour qui se développent par cette marche à la suite du Christ et par notre imitation. Marcher à sa suite sert à exprimer une relation personnelle entre le Christ et son disciple, décrit la caractéristique essentielle du chrétien et souligne l’aspect actif et dynamique de la foi (cf. Jc 2, 14). Elle est l’attitude honnête de l’homme en face de l’appel de Jésus, parce que le vrai disciple est celui qui a écouté la voix du Maître et s’est décidé à le suivre : “Mes brebis écoutent ma voix, (…)elles me suivent” (Jn 10, 27). Puisqu’il en est ainsi, aller à la suite mais sans les œuvres et de façon “extatique” est chose contradictoire parce que celui qui marche à la suite de quelqu’un doit se mouvoir pour ne pas le perdre de vue, doit marcher dans ses pas et maintenir son regard fixé sur lui et, dans notre cas, il s’agit de Jésus(cf. He 12, 2). Suivre n’est pas arriver à destination et s’y installer commodément, mais c’est plutôt une marche constante, fidèle, et sans chercher de raccourcis, en regardant toujours où le Christ met son pied et placer le nôtre dans ses traces. Cela signifie que Jésus, réalité nécessairement dynamique et active, obéit à cette même règle spirituelle que nombre de saints ont appliqué avec bonheur à leur vie : “In via Dei, non progredi regredi est” : sur le chemin de Dieu, ne pas avancer c’est reculer. Pour cette raison les différentes étapes que nous avons jusqu’ici exposées (appel, réponse, rencontre, conversion, suivre et imiter) forment un itinéraire spirituel qui dure toute la vie. En outre, étant, dans sa totalité un authentique chemin accompli par amour et dans l’Amour, il faut parcourir toutes ces étapes, qui ne sont rien d’autre que croître et demeurer continuellement dans cet amour, parce que c’est seulement par la persévérance que nous sauverons nos âmes (cf. Lc 21, 19). Malgré cela il faut souligner que suivre et imiter le Christ, plutôt que d’être une série d’attitudes et de comportements à assumer ou d’actions à accomplir, signifie en premier lieu avoir un être nouveau qui, à son tour, rend possible une manière nouvelle de vivre et d’exister, une communion de vie et de pensée avec le Christ Ressuscité. L’imitation du Christ n’est possible seulement que parce que le Christ est vivant : “la mort n’a plus de pouvoir sur Lui” (Rm 6, 9), mais, et surtout, parce qu’Il vit dans la personne en état de grâce : “Nous ne sommes pas devenus seulement chrétiens, mais le Christ lui-même (…) Nous avons été faits Christ !” (S. Augustin, Traités sur l’Evangile selon Saint Jean, 21, 8). Donc cette nouveauté ontologique de la personne devenue donne origine au devoir ou engagement moral, et non l’inverse : “actio sequitur esse”, “l’agir suit l’être, est selon la nature de l’être”, comme l’enseigne Saint Thomas d’Aquin. Agissons donc comme Christ puisque, avant tout, nous sommes Christ. Nos œuvres, quand elles sont en harmonie avec ce que nous sommes, manifestent la vérité de ce que nous sommes, elles sont une véritable épiphanie du Christ. En d’autres termes la personne du Christ se manifeste à travers notre agir. Maintenant nous pouvons mieux comprendre l’importance, dans l’évangélisation du témoin ou du bon exemple : “verba movent, exempla trahunt”: les paroles donnent mouvement, les exemples entraînent. Ainsi, à la différence de toute autre manière d’être disciple, suivre et imiter le Christ sont une réalité qui exprime une relation vivante de communion totale entre le Christ et celui qui le suit et l’imite. Il s’agit d’une suite et d’une imitation “éminentes”, non pas simplement suivre et imiter moralement un grand personnage car le Christ n’est pas seulement un personnage historique du passé, mais il est aussi un personnage vivant et présent à tous les temps après sa résurrection. Les mystères de sa vie sont actuels; nos relations avec Lui sont contemporaines, de notre temps. Par conséquent, suivre et imiter le Christ n’est pas simplement copier ou reproduire matériellement ce qu’Il a fait, mais c’est s’unir toujours plus profondément à Lui dans sa vie divine, en assimilant ses pensées et ses sentiments, jusqu’à les exprimer et les rendre concrets dans toutes les circonstances où il nous arrive de nous trouver. En somme, suivre et imiter le Christ sont le parcours de l’assimilation progressive de ses sentiments et de sa manière de penser, d’aimer et d’agir (cf. Ph 2, 5): en un mot : la totalité de sa personne. Qu’aurait fait Jésus ? Comment se comporterait-il à ma place ? Que me conseillerait-il ? Qu’est-ce que le Christ veut de moi, ici et en ce moment ? Telles sont les questions que se pose un chrétien qui désire suivre et imiter le Christ. Mais, comment trouver la réponse à ces questions ? C’est ce que nous verrons dans notre prochain article. Réflexion sur la Vocation Les oblats (VI) P. Álvaro Gómez, msp (espagnol) Or c’était nos souffrances qu’il supportait et nos douleurs dont il était accablé. Et nous autres, nous l’estimions châtié, frappé par Dieu et humilié. Il a été transpercé à cause de nos péchés, écrasé à cause de nos crimes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui et c’est grâce à ses plaies que nous sommes guéris (Is 53, 4-5). Notre nom d’institution (“Serviteurs”) n’est pas quelque chose qui nous a été donnée sans avoir un motif précis, mais pour être un signe de tout un programme de vie, un point de référence essentiel, base de notre Charisme et de notre spiritualité : Jésus Christ, le Serviteur de Yahvé, prophétisé par Isaïe dans les quatre Chants du Serviteur : Is 42, 1-9, 14 ; 49, 1-6 ; 50, 4-9 ; mais particulièrement dans le quatrième : 52, 13 – 53, 12 qui se rapporte plus directement à sa Passion et auquel se rattachent les deux versets qui servent d’introduction au présent article. Certains, en faisant allusion à cette attitude du Christ, parlent du “substitut divin”, de la “souffrance vicaire” de la Croix. Le mot “vicaire” signifie “à la place d’un autre”, “suppléant”, “substitut”. Ceci veut dire que Jésus, le Fils de Dieu, le Juste, sans tache ni péché, est monté sur la croix à notre place, pour tous les injustes et tous les pécheurs, c’est-à-dire pour vous et pour moi. Ce Mystère du Christ tend à se prolonger et à se reproduire continuellement dans l’Eglise, en ses membres, le Corps mystique du Christ. Si déjà par soi, comme nous l’avons dit dans de précédents articles, cela nous coûte de “digérer” la Croix dans notre propre vie - pour cette raison nous avons cherché à donner quelques indications théoriques et pratiques touchant ce sujet - encore plus nous coûte, en général la souffrance des innocents. L’expérience familière me montre comment des amis, des familiers, des bienfaiteurs ou de simples connaissances ou de “curieux” qui nous visitent à Cuzco, restent comme “paralysés” quand ils arrivent dans les salles des enfants malades de notre Maison-Foyer “Sainte Thérèse”. Et l’on comprend que cet étrange effet de choc est produit par une espèce de sentiment d’impuissance qui paralyse notre esprit, notre raison, car bien des fois il n’y a pas de commentaire exprimé qui accompagne cette prise de contact : pourquoi eux, qui n’ont aucune faute ? (Et c’est de là que je sais que bon nombre tirent une rapide leçon magistrale pour leur vie à eux : “Et moi, de quoi je me plains ?”) Je crois que cette réaction que tous éprouvent dérive du fait que lorsque nous arrive une souffrance, nous avons encore l’habitude de réagir en pensant : “Qu’ai-je fait pour mériter cela ?”. Comme si la souffrance était une espèce de malédiction ou de châtiment vengeur de la part de Dieu, alors qu’en réalité c’est plutôt le contraire ! “La souffrance est un lien d’amour avec Jésus”, disait Mère Teresa de Calcutta. Ainsi, que ce soit pour aider nos Sœurs MSPTM et le personnel dans l’assistance donnée à ces petits, dans la conscience continuelle de Qui est Celui qu’elles assistent réellement en eux, ou que ce soit pour chercher à offrir une “clé d’interprétation” à ceux qui nous visitent, nous avons placé bien en vue dans ces salles les mots suivants : “Deus Jesus Patiens”: Jésus Dieu Souffrant. Cette souffrance des innocents est-elle chose inutile? Je sais que non. Autrement nous affirmerions, ne fût-ce qu’indirectement et de façon inconsciente, que furent choses inutiles que la Passion et la Mort de Jésus, lui, l’Innocent parmi tous les innocents. Je suis persuadé que, même dans l’apparente inutilité de leur souffrance, multipliée par leur condition d’êtres innocents, ce sont eux qui nous soutiennent, et je le dis en me plaçant non seulement au niveau des MSPTM mais de toute l’Eglise. Le Pape Benoît XVI, dans son encyclique Spe Salvi , au n. 15, a repris quelques paroles du Pseudo-Rufin (Sententiæ 3, 118 ; CCL 6/2, 215) que l’on peut appliquer à notre sujet : “Le monde humain vit grâce à un petit nombre de personnes ; mais si elles n’étaient pas là, le monde périrait…”. “L’Eglise, elle aussi, a besoin d’être sauvée par quelques uns qui souffrent, par quelques uns qui portent en eux la Passion du Christ”, disait Saint Paul VI au cours de l’homélie dans le Rite Pénitentiel du Mercredi des Cendres, le 11 février 1970. + Et Saint Jean-Paul II a encore insisté dans le même sens : “Ceux qui participent aux souffrances du Christ conservent dans leurs propres souffrances une très spéciale parcelle du trésor infini de la rédemption du monde et peuvent partager ce trésor avec les autres (…). L’Eglise sent le besoin de recourir à la valeur des souffrances pour le salut du monde” (Lettre apostolique Salvifici doloris, n. 27). Et en une autre occasion : “C’est la souffrance qui est ce qui détruit et consume le mal avec le feu de l’amour” (Mémoire et identité) Pardonnez-moi la passion pour les citations, mais je crois que nous devons profiter de l’expérience de ceux qui nous ont précédés. Je termine en citant une grande sainte : “La souffrance est une grâce. Par la souffrance l’âme se rend semblable au Sauveur; l’amour se cristallise dans la souffrance. Plus grande est la souffrance, plus l’amour devient pur” (Sainte Faustine Kowalska, Journal). Après tout ce que nous venons de dire, tant nos Oblats (en particulier) que tous les baptisés (en général), tous nous avons une grande leçon à apprendre chaque jour et qu’a donnée le Pape François: rendre grâces à Dieu quand il nous trouve dignes de participer à la Croix du Christ au lieu de rendre un culte à la “Déesse Lamentations”. Opus Christi Salvatoris Mundi Missionnaires Serviteurs des Pauvres du Tiers-Monde Différentes réalités missionnaires (prêtres et frères consacrés, sœurs consacrées, familles missionnaires, prêtres et frères consacrés à la prière et la contemplation, sociétaires, oblats et groupes d’appui) qui partagent le même charisme et qui ont leur origine dans un même fondateur. Missionnaires Serviteurs des Pauvres du Tiers-Monde BELGIQUE: Aisbl M.S.P.T.M. Mouvement Serviteurs des Pauvres du Tiers-Monde BP 28 - Post Brugge Markt B – 8000 Brugge E-mail : [email protected] Web: www.msptm.com BNP Paribas Fortis Banque (Bruxelles) IBAN: BE81 2100 2469 3424 BIC: GEBABEBB PÉROU: Misioneros Siervos de los Pobres del Tercer Mundo P.O.Box 907 Cusco (Pérou) Tel: 0051 (084) 984 – 032491 0051 (084) 956 – 949389 E-mail : [email protected] Web: www.msptm.com Opus Christi Salvatoris Mundi Il est composé des membres du Mouvement des Missionnaires Serviteurs des Pauvres du Tiers-Monde qui sont appelés à suivre un chemin de consécration plus profonde avec les caractéristiques de la vie communautaire et la profession des conseils évangéliques selon leur propre condition. Nous aspirons à être reconnus canoniquement comme deux instituts religieux : un institut masculin composé de prêtres et de frères, et un institut féminin composé de sœurs. Groupes d’appui du Mouvement ger le charisme des Missionnaires Serviteurs des Pauvres du Tiers-Monde. Ils se réunissent version. Les membres de ces groupes sont considérés comme des « Sociétaires ». Oblats Malades ou prisonniers qui offrent leurs souffrances en faveur des pauvres du Tiers-Monde et tous ceux qui vivent le charisme des Missionnaires Serviteurs des Pauvres du Tiers-Monde. Collaborateurs Tout homme de bonne volonté qui souhaite aimer les pauvres d’un amour toujours plus vrai. Cette revue et toutes nos publications sont totalement gratuites et toujours à votre disposition. Cela se doit à la générosité d’un bienfaiteur qui souhaite collaborer à l’extension de notre charisme et à la venue du Royaume de Dieu. N’hésitez en aucun cas à nous demander des divulguer le charisme des Missionnaires Serviteurs des Pauvres du Tiers-Monde. Avec approbation ecclésiastique. Imprimatur du Vicaire Général de l’Archidiocèse de Cuzco.