SELARL Fleurquin-Bouilloux-Albouy-Bosc-Bringer BP 108 12001 RODEZ CEDEX
Le diagnostic
L'histoire clinique
Elles est comme toujours, la base de l’enquête diagnostique. L’ovomucoïde est très histamino-libératrice, il peut donc exister des fausses AA
lors de la consommation d’œuf. L’enquête catégorielle alimentaire, couplée aux explorations complémentaires, permettent de différencier
l’allergie à l’œuf de poule d’une fausse AA.
Les tests cutanés (prick tests)
Ils sont pratiqués avec les extraits commerciaux d’œuf entier, de blanc d’œuf ou de jaune d’œuf. Ces extraits ont une bonne valeur prédictive.
Ils peuvent aussi être effectués à travers une goutte de blanc d’œuf et une goutte de jaune d’œuf.
Recherche des IgE spécifiques : f1 (blanc d’œuf), f75 (jaune d’œuf), f245 (œuf entier), f232 (ovalbumine), f233 (ovomucoïde), f8
(lysozyme)
D’après Sampson, des IgE spécifiques f1 dosées avec la technique CAP System supérieures à 6 kUA/l ont une valeur prédicitve positive de
95% et des IgE inférieures à 0,6 kUA/l ont une valeur prédicitve négative de 90%. Les résultats de la recherche des IgE spécifiques des
protéines de l’œuf permet de mieux adapter le régime d’éviction.
Lors du suivi d’un patient présentant une allergie à l’œuf de poule prouvée, le test de provocation par voie orale n’a pas besoin d’être répété si
les IgE spécifiques restent supérieures à 6 kUA/l, l’allergie à l’œuf persiste très probablement.
Rappel : le test de dépistage FX5 (ou trophatop 1) de la société PHARMACIA est un test de dépistage permettant de mettre en évidence une
sensibilisation à 6 allergènes majeurs rencontrés dans les AA notamment chez le jeune enfant : f1 (blanc d’œuf), f2 (lait de vache), f3 (morue),
f4 (blé), f13 (arachide), f14 (soja). Il s’agit d’un test très utile en première intention.
Test de provocation labial et par voie orale (TPO)
Le test de provocation labial se pratique suivant la technique habituelle en utilisant le blanc d’œuf cru ou le mélange blanc et jaune d’œuf battu.
Le test de provocation orale se pratique en utilisant de la poudre d’œuf deshydratée ou l’œuf entier battu et cru.
Les allergies croisées
Il existe des réactions croisées entre les protéines du blanc et du jaune d’œuf, mais aussi entre les œufs de poule et les œufs de dinde, canard
et oie.
L’existence d’allergènes communs aux livétines et aux extraits de plumes et de déjections d’oiseaux (perruches, tourterelles, canaris…) explique
la possibilité d’allergie alimentaire à l’œuf apparaissant secondairement chez des patients présentant une sensibilisation respiratoire aux
antigènes aviaires (syndrome œuf-oiseau). Ces allergènes communs expliquent aussi certainement les cas d’allergie croisée entre l’œuf de
poule et la viande de poulet. Et ne vous demandez pas qui de l’œuf ou de la poule vous a provoqué le premier.
Aussi, la tenue d’oiseau en cage est déconseillée dans les classes. Car, après quelques semaines (ou mois) de contact avec des oiseaux, le
sujet (et notamment l’enfant) peut développer une allergie alimentaire à l’œuf de poule se traduisant par un syndrome oral, une urticaire ou
encore un asthme.
Le traitement
ÉVICTION
Le degré d’éviction est fonction de l’âge de l’enfant et de la dose déclenchante des manifestations.
Chez un nourrisson, il faut toujours effectuer une exclusion rigoureuse et complète. Il semblerait qu’une exclusion complète faciliterait la
disparition de l’AA.
Chez l’enfant, le degré d’éviction est fonction de la dose déclenchante et des symptômes présentés :
-Si la dose déclenchante est faible et/ou les manifestations sévères, l’exclusion est rigoureuse en fournissant et commentant les
conseils aux allergiques à l’œuf donnés à la fin de cette lettre.
-Si la dose déclenchante est élevée et/ou les manifestations modérées, le degré d’éviction est à discuter au cas par cas. Par exemple,
certains patients vont tolérér les œufs « cuits » contenus dans les pâtes, les biscuits ou certaines patisseries, mais doivent pratiquer
une exclusion rigoureuse des œufs « crus » (œuf coque, poché, dur, omelette, au plat…)
La prévention primaire de l’allergie comporte un retard de l’introduction de l’œuf après l’âge de 21 mois.
REINTRODUCTION
Des réintroductions peuvent être tentées souvent après 4 ans mais de façon prudente et selon les signes cliniques, éventuellement débuter en
milieu hospitalier sous couvert d’un dégranulant oral (cromoglycate sodique) pour diminuer l’hyperperméabilité intestinale.
Elle peut être étendue sur plusieurs semaines en commençant par de petites doses et en débutant par le jaune puis le blanc.
Comme pour toutes les allergies alimentaires, sa persistance ou son existence dans les antécédents, favorisent la survenue d’autres
manifestations à caractère atopique, avec le plus souvent développement d’une allergie aux pneumallergènes.
PREVENTION
Comme toutes les AA, comme la présence d’eczéma atopique, la mise en évidence d’une allergie à l’œuf est un témoin du terrain allergique et
impose de vérifier, dans le temps, que n’apparaissent pas une sensibilisation aux pneumallergènes.