« De la farce picaresque au délire onirique on navigue entre l'expressionnisme d'un Murnau et la rage dévastatrice du
Kubrick d' « Orange Mécanique », avec passage obligé chez Tennessee Williams pour faire côtoyer désastre et
fantaisie. L'esprit de troupe qui lie les comédiens aujourd'hui tous bien aguerris garantit à ce spectacle un rythme, une
énergie, une couleur dont Molière s'accommode fort bien. »
La Dépêche du Midi/ Yves Marc/ Mars 2006.
« Didier Carette n'avait jamais autant lâché les brides de sa mise en scène depuis son installation au Sorano. Le texte
s'y prête à merveille certes. Avec Marie-Christine Colomb, il en rajoute encore, s'engouffrant dans la moindre brèche
pour s'approprier l'œuvre de Molière et lui infliger un lifting radical. Les clins d’œil cinématographiques se bousculent au
portillon, et c'est pur bonheur que de jouer à les dénicher : un décor, des costumes et maquillages à la Tim Burton, une
"turquerie" aussi fellinienne que lynchienne, etc. Mais c'est d'abord et surtout du pur Carette ! »
Intramuros/ Jérôme Gac/ Mars 2006
Groupe Ex-abrupto : Interpréter un univers
Une méthode à double sens dont le corps et le rêve sont les maîtres d'œuvre
Dès sa création, le groupe Ex-abrupto a choisi de travailler à partir d'œuvres littéraires à forte identité, croisant les
cultures et les langages. Le spectateur devient partenaire d'un monde polyphonique, empreint de réalisme magique, où
la curiosité et l'imaginaire largement sollicités ouvrent la porte à une écoute généreuse et active.
Adapter l'œuvre : dans quelle langue ?
Forger du théâtre dans la matière littéraire, repasser par l'archaïsme du conteur, du dialogue premier. Et ce avec une
langue foisonnante, baroque, au lyrisme parfois acide, dont l'objectif est de rendre la polyphonie d'une œuvre, de ne
pas en trahir les contradictions, les mélanges de rythmes et de genres, mais au contraire de les révéler comme facteurs
identitaires de l'humain.
Alors dépasser la langue pour aller au langage, faire sensoriel, matière à jouer, extraire l'agir. Rendre scénique.
Faire vivre l'œuvre, l'incarner, questionner ?
Exploiter toutes les cartes du vivant qui montre et agit face au vivant qui regarde et réagit, condenser dans le temps
réduit du théâtre toutes les facettes d'un propos.
Pour cela, faire appel au corps, à tous les sens...
Envisager dès lors un débat sensitif ?
Avoir conscience qu'il y a une place pour la perplexité, le mécontentement, le désaccord. Poser des questions, y compris
sur les questions.
Nous avons choisi de laisser libre la multiplicité de réponses, en espérant rencontrer autant d'interprétations que de
spectateurs.
Un nouveau temps, un nouvel espace : le théâtre
Notre univers est celui de la pluralité des émotions, des interventions soudaines du merveilleux, de la rémanence
d'interrogations depuis les mythes fondateurs.
Nous organisons un voyage entre le présent, l'aujourd'hui de la représentation, des comédiens, du public, d'une société
et la mémoire rappelée de textes antérieurs, de créatures éthérées, d'époques soi-disant révolues.
Nous nous livrons à l'espace des fantômes, ce "théâtre" où vie et mort n'ont plus de caractéristiques cartésiennes et
peuvent se rencontrer.
Nous invitons à regarder par cette ouverture à quoi ressemblerait une créature issue d'une telle conjonction...
Didier Carette, parcours théâtral
Metteur en scène, auteur, adaptateur et comédien, Didier Carette débute au théâtre au début des années 70. Les
rencontres avec Jean Bousquet, Maurice Sarrazin et Armand Gatti scellent sa passion du théâtre. II travaille avec Jean Rosner
de 1986 à 1994 puis assume la codirection du Théâtre du Pavé avec Paul Berger de 1994 à 1997.
Indépendamment des interprétations régulières de grands classiques de la littérature et de son travail de metteur en
scène, il lance alors les bistrots littéraires. Au-delà du caractère convivial et festif que revêtent ces soirées, la volonté de Didier
Carette est avant tout de faire découvrir des mondes, des univers d'auteurs différents, tout en fidélisant un public autour de
ses propres créations. II reprend, avec bonheur, le travail entamé au Pavé, lieu qu'il occupera à partir de 1997 avec le Groupe
Ex-abrupto, véritable troupe, fondé la même année.
Après des mises en scène remarquées telles que
Le Maître et Marguerite, Les Possédés, Karamazov, Le Cas Woyzeck,
L'Illusion
au TNT
, ou Le Satyricon
au Théâtre Garonne - repris durant un mois au Théâtre de la Tempête à Paris en avril-mai
2004 - Didier Carette est nommé directeur du Théâtre Daniel Sorano en septembre 2003.
La saison 2003-2004 s'ouvre avec la création de
Peer Gynt
d'Henrik Ibsen.
La Reine Margot
inaugure la saison 2004-2005,
suivie de la création de
L'Enfant d'éléphant
-
Homme pour Homme
de Brecht en mars 2005.