3 LES INSTITUTIONS FINANCIERES ET LEUR ROLE Caractériser

3 LES INSTITUTIONS FINANCIERES ET LEUR ROLE
Caractériser et analyser le rôle des institutions financières dans le financement de
l’économie
Mettre en évidence les relations de complémentarité et d’interdépendance qui
existent entre les institutions financières et le marché financier dans le financement
de l’économie et de la croissance
L’intermédiation financière consiste, pour les institutions financières, à faciliter
la confrontation, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, de l’offre et de la demande
de capitaux pour les agents qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas passer par
les marchés financiers. Les institutions financières regroupent les banques, les
sociétés financières, les sociétés de crédit-bail et institutions financières
spécialisées telles que les OPCVM (organismes de placements collectifs en
valeurs mobilières) et les FCP (fonds communs de placement) mais aussi, la
Caisse des dépôts et consignations. La Caisse des dépôts et consignations
(CDC), parfois simplement appelée Caisse des dépôts, est une institution financière
publique sous le contrôle direct du Parlement qui exerce des activités d'intérêt
général pour le compte de l'État et des collectivités territoriales (gestion des fonds
d'épargne (Livret A, LDD, etc.), financement du logement social par l'intermédiaire de
ces fonds, accompagnement des universités dans leurs projets et le financement de
leur autonomie, financement des TPE (microcrédit), et financement du
développement durable, articles L. 518-2 et suivants du code monétaire et financier
mais elle a aussi des activités concurrentielles.
I- INTERMEDIATION FINANCIERE ET SPECIFICITE DE L’ACTIVITE BANCAIRE
A-. LES RAISONS ET AVANTAGES DE L’INTERMEDIATION FINANCIERE
Les raisons sont :
Les agents à capacité de financement ont une connaissance limitée des agents
à qui ils vont pouvoir prêter leurs capitaux. Ils ne disposent pas de ces compétences
leur permettant d’apprécier les différentes modalités de prêt, leur montant, leur
durée, le taux d’intérêt et les risques associés aux prêts.
De leur côté, les agents à besoin de financement disposant de peu
d’informations sur les prêteurs éventuels vont devoir entreprendre des recherches
qui vont générer des coûts d’accès à l’information ou de coûts de transaction par
exemple.
La rencontre entre offreurs et demandeurs pose le problème de la
compatibilité des offres et des demandes notamment sur le terme (cf. ch. précédent)
mais aussi sur le montant.
Les avantages sont :
La diminution des risques parce que l’intermédiaire financier ayant de
multiples clients limite les risques d’insolvabilité des prêteurs suite à la défaillance
d’un emprunteur. En principe, l’épargnant transfère le risque lié au financement sur
l’intermédiaire financier.
L’institution financière, forte d’un son savoir-faire, notamment en matière de
production d’informations va lectionner les emprunteurs en fonction de la qualité
du sérieux de leurs projets d’investissement et de leur solvabilité. L’institution
financière va limiter les coûts de transaction pour ses clients et leur faire réaliser
des économies d’échelle.
L’institution financière « transforme » de l’épargne c'est-à-dire permet le
financement d’emplois (les prêts à long terme) à partir de ressources collectées à
court terme.
B. LE FINANCEMENT NON MONETAIRE ET MONETAIRE
1. Les risques du financement non monétaire par transformation de l’épargne
- Le risque d’illiquidité c'est-à-dire la difficulté à transformer un actif (titres,
créances) en monnaie. C’est le cas lorsque l’institution financière doit se procurer
des ressources rapidement pour faire face à ses besoins immédiats d’encaisses
(monnaie). Mais, la BCE intervient comme prêteur en dernier ressort (refinancement
voire recapitalisation des banques en cas d’actifs toxiques) et diminue ce risque est
très faible. Un des rôles d’une Banque centrale étant de veiller à ce que les banques
disposent de suffisamment de liquidités pour faire face aux demandes de retrait
d’argent liquide.
- Le risque d’inversion des taux c'est-à-dire le risque que les taux à court terme qui
rémunèrent l’épargne (argent prêté à la banque) deviennent plus élevés que les taux
à long terme (taux des prêts accordés aux clients). Mais cette situation est
exceptionnelle et passagère annonçant une récession.
2. Le financement monétaire par la création motaire
La spécificité des banques réside dans le fait qu’elles accordent des prêts par
création monétaire (et pas seulement par transformation financière de l’épargne
collectée) (cf. ci-avant).Précisément, une banque crédite le compte de l’emprunteur
du montant de la somme demandée c'est-à-dire qu’elle met à sa disposition de la
monnaie scripturale. On dit que « ce sont les crédits qui font les dépôts et non
l’inverse ». La banque prêteuse va réclamer de la monnaie fiduciaire auprès de la
Banque centrale chez laquelle elle dispose d’un compte courant pour simplifier.
Si on généralise au niveau macroéconomique, la masse monétaire (quantité de
monnaie en circulation) s’accroît lorsque les crédits distribués aux agents
économiques non financiers sont supérieurs à leurs remboursements (qui
correspondent à des destructions monétaires).
La création monétaire par les banques est régulée par l’action des autorités
monétaires et notamment par la BCE sur le marché interbancaire par l’action sur les
taux d’intérêt directeurs afin d’assurer la stabilité monétaire (ni surchauffe voire
inflation) et d’orienter l’activité économique.1
II. LES RELATIONS DE COMPLEMENTARITE AVEC LE MARCHE FINANCIER
A. REDUCTION DES IMPERFECTIONS DU MARCHE FINANCIER
- réduisent des coûts de transaction qui sont liés au temps passé et aux capitaux
dépensés pour réaliser les transactions financières (les frais de recherche de
l’information et de la prospection, coûts de négociation des conditions financières,
etc. Or, un agent de petite dimension économique qui souhaiterait intervenir
sur le marché financier va se heurter à 2 difficultés :
réaliser directement des achats et des ventes d’actions et d’obligations sur le
marché boursier pour lesquels le montant minimum des transactions est relativement
élevé.
se constituer un portefeuille de titres diversifié qui nécessite aussi une mise à
disposition de capitaux minimale mais relativement élevée
1 Concrètement, Le marché interbancaire est un marché les professionnels du secteur bancaire (ex: banques)
échangent entre elles des actifs financiers (empruntent ou prêtent) à court terme, et où la banque centrale
intervient également pour apporter ou reprendre des liquidités. C'est donc aussi le marché permettant à la Banque
centrale (la BCE pour l'Eurozone) d'équilibrer le bilan des banques commerciales en cas de crise de liquidités.
Les interventions de la Banque centrale se font lors des opérations de refinancement des banques par le jeu des
taux d’intérêt directeurs.
Justement, le volume de production réalisé par les institutions financières permet à
ces dernières de réaliser des économies d’échelle et d’abaisser le coût unitaire
des services financiers. Egalement, les institutions financières permettent de
réaliser la transformation juridico-financière des capitaux collectés en prêts, à
la différence des marchés financiers qui ne parviennent pas toujours à
concilier les offres et les demandes de capitaux sur le plan quantitatif ou sur le
taux d’intérêt.
- sont source de réduction des risques :
En effet, ces dernières sont mieux à même d’assumer le risque lié aux
opérations de prêt du fait d’un meilleur savoir-faire dans le domaine financier.
De plus, la diversification de leurs opérations de prêts et d’emprunts
limite les risques.
Enfin, elles sont mieux à même à solutionner les problèmes d’illiquidité des
emprunteurs.
- gèrent l’asymétrie d’information
Il existe une asymétrie d’information lorsque l’un des participants à l’échange
connaît une information que l’autre ne maîtrise pas. Ainsi, les agents à capacité
ou excédent de financement sont réticents à prêter leur épargne ce qui peut
constituer un dysfonctionnement du marché financier puisque ce dernier ne remplira
plus son rôle économique de financement de la croissance. C’est pourquoi, les
institutions financières, dans ces conditions d’asymétrie de l’information, suppléent
le marché financier, grâce à leur connaissance des agents à besoin de financement
qu’elles mettent en relation avec les prêteurs.
B. INTERVENTIONS DES INSTITUTIONS FINANCIERES
- L'intermédiation peut être passive en ce sens que l'intermédiaire financier se limite
à aider les agents à besoin de financement à trouver les agents à capacité de
financement pour écouler les titres que les premiers désirent offrir à long ou
court terme aux seconds : C'est l'intermédiation de marché.
- En plus de cette fonction traditionnelle de courtage, l'intermédiation de marché
remplit aussi aujourd'hui la fonction de contrepartie : Fondamentalement, l’activité
des sociétés d’assurance et des fonds de pension porte sur la mutualisation de
risques et les engagements de ces organismes sont constitués pour l’essentiel de
provisions techniques d’assurance qui représentent la contrepartie des fonds
collectés et investis par les sociétés d’assurance et les fonds de pension qui agissent
donc en qualité d’intermédiaires financiers.
- L'intermédiation est active lorsqu'elle comporte une fonction de transformation de
titres, opération financière qui affecte nécessairement le bilan de l'intermédiaire
financier d'où l'expression d'intermédiation de bilan ou l'intermédiation de titres
au travers des OPCVM.
- Le taux d’intermédiation au sens strict mesure la part des crédits octroyés par
les institutions financières dans le total des financements des agents non
financiers.
- L’intermédiation de bilan (ou intermédiation au sens strict) concerne le
financement indirect de l’économie par les banques. Parallèlement, le
financement direct correspond à une émission de titres sur le marché financier. Cela
signifie que les banques sont, depuis quelques années, fortement concurrencées par
le marché financier. Le taux d’intermédiation au sens strict a fortement diminué et a
perdu environ 30% en trente ans (70 % en 1978 contre 42,8 % en 2008). Face à
cette concurrence, les banques ont réagi, du fait d’une baisse de leurs activités
traditionnelles (collecte de dépôts et octroi de crédits), en créant des activités
nouvelles. Les institutions financières ont donc compensé une partie de la baisse de
leurs activités traditionnelles par une intervention plus importante sur les marchés de
capitaux. Marché financier et institutions financières coexistent et se complètent. Les
systèmes financiers sont mixtes car le développement des marchés est indissociable
de l’intermédiation financière.
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