
Le virus de lhépatite B est connu pour donner des cancers du
foie, mais on noublie trop souvent que ce virus ne fait pas bon
ménage avec un autre cancer. Il y a au monde au moins 350 à 360
millions de porteurs chroniques de lhépatite B et, en France ils
seraient 280 000 porteurs. Mais que se passe-t-il en cas de décou-
verte de cancer ? Les patients atteints de cancer doivent parfois
se faire opérer, être hospitalisés et parfois avoir des soins par des
chimiothérapies. Deux problèmes peuvent alors survenir.
Premièrement, le virus de lhépatite B risque de générer de nou-
velles contaminations car cest un virus très transmissible. Cest
pour cela que tous les professionnels de santé doivent être vaccinés
et protégés.
Deuxièmement, il faut comprendre quen cas dinfection chro-
nique par le virus de lhépatite B, il existe un équilibre entre la
multiplication du virus et nos propres défenses immunitaires car
chaque jour nous détruisons des millions de virus. Mais certaines
chimiothérapies amènent une baisse des défenses immunitaires et
laissent donc le champ libre au virus qui peut alors endommager
gravement le foie et “réveiller” une hépatite B qui était jusqualors
parfois endormie. Ces réactivations sont parfois dramatiques et
peuvent être fatales au patient qui lutte contre son cancer. Cela
L’hépatite B
N’oublions pas l’hépatite B !
est spécique à lhépatite B et ne sobserve pas pour le virus de
lhépatite C. Voila encore une bonne raison dêtre vacciné contre
lhépatite B.
Allons plus loin
Les sociétés savantes en hépatologie préconisent dans les pays
développés que toute personne connue pour être porteuse du
virus de lhépatite B soit mise sous traitement oral (analogue
contre le VHB) et ce durant le temps de la chimiothérapie et ce
particulièrement si cette chimiothérapie est agressive et risque
de faire chuter les défenses immunitaires. Ces recommandations
bien que pertinentes doivent nous amener à nous souvenir quen
France seul un malade sur deux a été dépisté !
Alors ne faudrait il pas rendre conseiller fortement la réalisation
du dépistage de bon nombre de patients cancéreux avant leur
accès à la chimiothérapie, pour éviter toute complication ?
Voila encore une action à venir pour tous les membres actifs de
Sos hépatites •
Ce titre résume à lui seul le problème. Dans la majorité des cas, les
enfants adoptés dans les pays développés sont originaires de zones
où lhépatite B est un éau endémique touchant plus de 10 % de
la population (Asie du sud-est et Afrique subsaharienne). De plus,
les enfants en situation dêtre adoptés sont dans des conditions
socio-économiques et sanitaires très précaires, et bien sûr ils ne
bénécient pas des programmes de vaccination contre lhépatite
B. De plus, ils sont regroupés le plus souvent dans des orphelinats
où les conditions de promiscuités et dhygiène permettent à lépi-
démie de continuer sa dissémination. Malheureusement, plus un
enfant a séjourné longtemps dans un orphelinat, plus il a de ris-
ques davoir contracté le virus de lhépatite B.
Ces conditions font de lhépatite B une maladie liée à ladoption.
De plus en plus souvent, lenfant adoptable devient léquivalent
dune marchandise et, à ce titre, on lui fait réaliser des bilans séro-
Lors de laccouchement, si le bébé se contamine en naissant dune mère porteuse du
virus, le risque de passage à la chronicité est de 90 %, alors quen cas de contamination à
lâge adulte, il est de moins de 10 % (si vous nêtes pas vacciné). Mais la question que lon
nous pose régulièrement est : mais que se passe-t-il entre les deux ? Pour répondre à cette
question, il faut reprendre des travaux publiés en 1993 où une équipe du Dr Shapiro a
repris tous les cas dhépatite B aiguë pédiatrique pris en charge et a suivi les enfants en
fonction de lâge au moment de leur contamination. Vous noterez au passage que de tels
travaux ne seraient plus éthiques aujourdhui car on ne peut imaginer suivre des enfants
nés de mères atteintes dhépatite B sans les vacciner.
Les résultats conrment alors que le taux de passage à la chronicité à la naissance est bien
de 90 % puis de 80 % à 6 mois pour atteindre les 50 % avant lâge de 1 an. Passés les 5
ans, les résultats sont identiques aux chires retrouvés chez les adultes avec 5 % à 10 %
de passage à la chronicité. On peut retenir plusieurs leçons dune telle étude : première-
ment, à la naissance, le système immunitaire nest pas opérationnel pour lutter contre une
hépatite B et celui-ci mettra plusieurs années à devenir mature, il est donc préférable de
vacciner les nourrissons et c’est sans doute la deuxième leçon à retenir •
L’hépatite B
La maladie de l’adoption
Le paradoxe de l’hépatite B
logiques hépatites B et C et VIH en guise de garantie de qualité
comme dautres marchandises que nous achetons. Même si cela
est compréhensible, il nen est pas moins inacceptable ! Il existe
de faux certicats et la séronégativité ne peut pas devenir un label
de sécurité ou de qualité. La sourance humaine et ladoption
doivent prendre un autre sens. On rêve même que des malades
hépatants puissent adoptés des enfants spéciquement infectés
pour pouvoir leur permettre daccéder à une vie avec des soins. Au
CHU de Dijon, le Dr Jean-Vital de Monléon a ouvert une consul-
tation pédiatrique spécique de suivi de ladoption et sur son
blog, il dénonce que lhépatite B est bien la maladie de ladoption.
Un blog à visiter (leblogdeladoption.blogspot.fr) et qui doit nous
amener à nous battre pour rendre la vaccination contre lhépatite
B universelle, et de ne plus avoir ce lien avec ladoption, la vie
ore déjà susamment de sourance alors protégeons nous tous
contre l’hépatite B •