livres livres Livres ‘ La medecine des preuves : histoire et anthropologie des essais cliniques 1900-1990 Harry Marks Paris : Les empêcheurs de penser en rond, 1999. Le livre de Harry Marks (historien de la médecine à l’université J. Hopkins, à Baltimore) s’attache à l’évaluation des pratiques d’expérimentation thérapeutique depuis le début du siècle. Cette histoire, strictement américaine, n’est donc pas tout à fait transposable en France mais a cependant le mérite de soulever quelques questions dont certaines, en un siècle, n’ont pas encore trouvé de réponses. L’histoire débute en 1906, lorsque l’Association Médicale Américaine met sur pied une institution destinée à examiner les demandes d’agrément des nouveaux médicaments à l’instigation des laboratoires pharmaceutiques. Les discussions de cette assemblée de pharmacologues et de cliniciens sont alors publiées dans le JAMA. Les résultats obenus par des chercheurs, d’abord isolés puis progressivement regroupés, pour conduire des évaluations standardisées sur de grandes séries de patients afin de mieux définir la maladie, sont alors transmis aux praticiens de terrain afin de les guider dans leur pratique clinique. Parallèlement est mis en place un enseignement de la thérapeutique dans les universités. Puis, en 1938, à la suite d’un empoisonnement collectif dû à un médicament non testé, la Food and Drug Administration (FDA) est officiellement chargée de donner un avis quant à l’innocuité des nouveaux médicaments avant leur mise sur le marché. Dès 1940, la FDA s’entoure des compétences de consultants universitaires. Puis elle devient progressivement, dans les années 1970, incontournable pour évaluer non seulement l’innocuité des nouveaux médicaments mais aussi leur efficacité avant leur commercialisation. Act. Méd. Int. - Psychiatrie (18) n° 3, mars 2001 utilisent de façon optimale les meilleures thérapies disponibles, but qui, jusqu’alors, a été poursuivi par la profession médicale et considéré comme nécessitant les compétences d’experts cliniciens et statisticiens. Cependant, certaines questions demeurent posées. Suffit-il de fournir aux médecins une connaissance scientifiquement fondée de l’usage et des effets des médicaments pour améliorer leur pratique thérapeutique et s’assurer que celle-ci sera gouvernée par des principes scientifiques et non par la loi du marché ou les caprices de l’opinion publique ? En effet, actuellement, les prescriptions réalisées en dehors des indications thérapeutiques reconnues sont souvent considérées comme secondaires à l’ignorance ou à la cupidité. Or, une analyse sociologique de l’origine de ces comportements “déviants” mériterait d’être menée afin de mieux comprendre les motivations de ces médecins. Le climat de suspicion qui entoure les expérimentateurs quant aux résultats d’essais thérapeutiques financés par le privé demeure pratiquement intact depuis le début du siècle, alors que, parallèlement, le problème de l’obtention des crédits nécessaires aux programmes de recherche reste toujours d’actualité. Malgré tous ces efforts pour faire passer le message des traitements scientifiquement testés en hôpital universitaire jusqu’au cabinet du médecin de campagne, l’action se révèle peu efficace. En outre, les chercheurs qui participent aux études ont des difficultés à suivre avec précision les protocoles. C’est alors, à l’instar des méthodes en usage dans le domaine agroalimentaire, que les statisticiens vont occuper une place de choix, dès les années 1950, au conseil d’abord, puis à la direction des essais cliniques. Ces essais deviendront randomisés à partir de l’étude sur l’efficacité de la streptomycine dans la tuberculose. Une formation en statistiques est alors mise en place dans les universités. L’essai clinique randomisé deviendra un critère de preuve irréfutable pour évaluer les nouvelles thérapies. Des institutions chargées de veiller au caractère éthique de la recherche médicale ont également été créées dès la fin des années 1960. Enfin, l’auteur discute, non sans pertinence mais avec trop de partialité, des imbrications entre science et politique, insistant sur le F. Thibaut (Rouen) rôle de plus en plus actif, depuis Tomber en amour les années 1980, des consommaDidier Laru (sous la direction de) teurs activistes Ramonville Saint-Agne : Érès, 2001. soucieux d’interveLes transformations modernes des rapports sociaux (modinir davantage dans fication du rapport entre les sexes, maîtrise du biologique, la planification et reconnaissance de l’homosexualité, etc.) changent-elles la la conduite de la façon dont les adolescents et les adultes “tombent en amour” ? recherche cliCet ouvrage rend compte du séminaire que D. Laru a organisé sur ce thème nique. On perd avec des psychanalystes qui, à partir de leur pratique, explorent les modes alors un peu de contemporains du “tomber en amour”. La rencontre amoureuse y est abordée d’un point de vue psychanalytique qui intègre les nouvelles orgavue l’objectif ininisations sociales des rapports entre les sexes. De ce fait, le livre intéresse tial des essais clinon seulement les cliniciens, mais aussi tous ceux qui s’occupent des nouniques qui demeuvelles formes de conjugalité et de sexualité. re celui d’assurer que les médecins 100