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DOCUMENT 3
L’économie collaborative séduit les groupes industriels
08 septembre 2014
Blablacar, Airbnb, KissKissBankBank, Uber ces jeunes pousses du numérique, basées sur un
modèle collaboratif, réinventent la notion de service entre particuliers et surfent sur de nouveaux modes de
consommation. Les grands groupes traditionnels s'y intéressent de plus en plus, au point d'investir ou de
créer leur propre activité en mode collaboratif. Un phénomène mondial !
Les Français conquis par l'économie du partage
Pratiquer le covoiturage, louer son appartement, son véhicule, voire sa perceuse entre particuliers : en quelques
années, l’économie collaborative est devenue incontournable. Selon un sondage réalisé par la Sofres en novembre
2013, 80 % des Français pratiquent désormais ou comptent pratiquer la consommation collaborative. «La France est
le premier pays d’échange de maisons et Leboncoin.fr est le deuxième site le plus consulté par les Français derrière
Facebook» affirme Antonin Léonard, co-fondateur de Ouishare, un think tank dédié à ce nouveau modèle de création
de valeur.
Les entreprises traditionnelles s'y mettent aussi
Les entreprises traditionnelles n'ont pas été longues à s'intéresser à ces nouveaux modes de consommation qui
impactent de plus en plus, désormais, leurs marchés. Lors de la « Ouishare Fest » qui a réuni en mai 2014 les
principaux acteurs de l'économie collaborative, on notait le soutien d’Orange, de Castorama et de la Poste.
Castorama y annonçait par exemple la mise en place d'un écosystème où les clients, les employés, les artisans, les
partenaires peuvent partager et trouver les réponses à toutes leurs questions sur un wiki du bricolage : un site web où
les pages sont enrichies par les contributions des visiteurs.
La Poste, pour sa part, a mis en place le service IDN (IDentité Numérique) permettant aux internautes d’afficher une
identité vérifiée physiquement par La Poste. L’entreprise se positionne ainsi comme garant de la confiance entre les
individus, indispensable à l’économie du partage. De quoi valoriser, du même coup, son immense réseau de
distribution de colis auprès des internautes !
D'autres groupes misent sur l'image citoyenne du secteur, tel Total qui a signé un partenariat avec Blablacar, le leader
français du covoiturage : le groupe pétrolier offre 20 euros aux conducteurs pour leur premier trajet en covoiturage.
Ou La Poste qui est partenaire, via la Banque Postale, de KissKissBankBank, une plateforme de financement entre
particuliers.
Entrée des grands groupes sur les marchés collaboratifs
Plus significatif encore : de nombreux groupes de l'économie traditionnelle réalisent des investissements stratégiques
dans leur propre activité. L'idée est de se positionner sur ce nouveau marché créé par l'économie collaborative. Ikea a
ainsi lancé en 2010 en Suède un site dédié aux meubles Ikea deuxième main. Objectif ? Toucher une nouvelle
clientèle et améliorer son image de marque en contrôlant la deuxième vie de ses produits. De son côté, Avis a
déboursé autour de 500 millions de dollars pour mettre la main sur Zipcar, une start-up de location de véhicules entre
particuliers.
Les constructeurs automobiles ne sont pas en reste : plusieurs ont créé des plates-formes de partage de véhicules,
tels Ford, mais aussi Toyota, Volkswagen, Daimler ou BMW. Une façon de renforcer leur relation avec leurs clients,
mais aussi d'en conquérir de nouveaux. De nombreux urbains ne sont pas forcément intéressés par l'achat direct d'un
véhicule !
Les grands groupes de l'économie traditionnelle passent ainsi le cap de l’économie collaborative, génératrice d’une
nouvelle rentabilité et d’une image de marque renforcée.