Puissances mondiales touchéesou stratégie ciblée?
«Une attaque terroriste coûte plus de 0,5% de croissance à un pays» ,titre Guillaume Errard , journaliste-économiste, sur le site Web du
Figaro en octobre 2015. Il souligne qu’il s’agit de l'une des conclusions principales d'une étude de l'agence de notation financière américaine
Moody's. Il y énumère les statistiques suivantes: entre 2011 et 2013, le nombre d'attaques terroristes a plus que doublé, passant de 5 000 à 11
823, selon une étude par l'agence de notation financière américaine Moody's . Soit 2,4 attaques pour un million de personnes en 2013 contre
0,7, en 2011. En moyenne, l'impact immédiat d'une attaque terroriste sur la croissance d'un pays est compris entre 0,5% et 0,8%, selon
Moody's. Pour obtenir cette estimation, l'agence de notation s'est appuyée sur une base de données (Global Terrorism Database) de 156 pays
couvrant la période 1994-2013 et tenue par l'Université du Maryland (nord-est des États-Unis). « Les répercussions économiques peuvent
s'étendre sur cinq années avant de s'atténuer », expliquent les auteurs de l'étude.
Il précise que cette fourchette est toutefois à relativiser. Plus de 60% des attaques sont concentrées autour de quatre pays : l'Irak (24% des
attaques), le Pakistan (19%), l'Afghanistan (12%) et l'Inde (5,8%). En l'absence de ces attaques, le PIB de l'Irak aurait ainsi été 8,2%
supérieur à celui que l'État a enregistré en 2013 et celui du Pakistan, 5,1% plus élevé. L'impact est encore plus conséquent en matière
d'investissement puisque les manques à gagner atteignent 9,3% pour le Pakistan et 15,1% pour l'Irak. Pour la seule année 2013, le PIB des
dix pays les plus touchés par les attaques terroristes aurait été supérieur d'au minimum 1,1% et d'au maximum 1,7%».
« Les répercussions sur la croissance sont quasi-nulles pour l'Allemagne, négligeables pour la France et les États-Unis et estimées à 0,3%
pour le Royaume-Uni », selon Merxe Tudela Carreres, analyste chez Moody's.
Extrait de l’article
…«Il faut avoir en tête par ailleurs que ce sont des estimations, précise au Figaro Merxe Tudela Carreres, l'un des auteurs de l'étude.
Chaque acte terroriste, de par ses spécificités (le lieu, le jour, le type d'attaque etc.) aura certainement un impact différent de celui moyen
(-8,2% pour l'Irak, -5,1% pour le Pakistan, ndlr). Notre but n'était pas d'obtenir des estimations précises des impacts de quelques actes
terroristes mais plutôt des répercussions moyennes au terrorisme.
Prenons l'exemple de l'attentat de Londres en 2005. Le manque à gagner économique pourrait être estimé à 0,5% du PIB britannique. Mais
ce chiffre est basé uniquement sur l'impact moyen sur le PIB d'un acte terroriste semblable à l'attentat de Londres. Cela ne peut pas être
considéré comme l'estimation précise d'un événement donné».
Quant aux principales puissances économiques mondiales, l'impact est beaucoup moins important du fait que ces pays subissent chaque
année bien moins d'attaques terroristes que l'Irak ou le Pakistan. « Les répercussions sur la croissance sont quasi-nulles pour l'Allemagne,
négligeables pour la France et les États-Unis - et ce malgré l'attentat de Boston (en 2013, ndlr) car il n'a pas causé tant de dommages que
cela en matière d'infrastructures - et sont estimées à 0,3% pour le Royaume-Uni», explique, Merxe Tudela Carreres, l'un des auteurs de
l'étude». Fin de l’extrait.