2015 2016
FIN.
C’est la dernière fois
que j’écris l’édito de saison.
Ainsi je l’ai voulu.
Ainsi on me l’a permis.
FIN.
Le mot est petit, trois lettres à peine.
Il va pourtant dans tous les sens.
Il dit le point nal que l’auteur
fébrile
met au dernier mot de la commande
qu’il s’est passé à lui-même.
Le mot est vaste soulagement,
respiration,
longue et profonde,
soupir de bien-être.
Il dit le spectateur qui entre en rêverie,
active ou passive,
quand le rideau tombe,
quand la lumière se rallume,
juste un peu cruelle.
Il dit le plaisir de l’élève
qui échappe à la question
quand la cloche sonne la n de la classe.
Il dit la vie et la mort.
La vie qui grandit en étapes,
en secousses inévitables
et celle qui s’éteint.
Il dit tous les extrêmes,
tous les passages qui ouvrent sur l’inconnu,
l’inquiétant.
Passages de la garderie à l’école,
de l’école à la grande école,
de la grande école au travail,
du travail à la retraite,
de la retraite à la FIN dernière.
Le mot est partout dans nos vies,
nos conversations de salon,
nos angoisses sourdes et secrètes,
notre besoin de liberté,
nos cauchemars,
nos désirs.
Pourtant, nous redoutons la n,
les ns,
toutes les ns,
même quand tous les pores de la peau
la désirent,
la réclament.
C’est viscéral, instinctif, humain somme toute.
Nous assistons impuissants et ambigus
à la n de l’innocence présumée
dans le passage de l’enfance à l’adolescence.
Nous nourrissons l’illusion de l’immortalité
comme ultime dé.
L’illusion de la croissance innie
pour faire taire le vertige d’une possible perte.
Nous redoutons la n des grands récits,
écrit Pourveur,
cette n qui nous renvoie à nous-mêmes.
Nous nous débrouillons mal
avec la n de l’autorité
qui nous laisse sans repères temporels,
intergénérationnels,
sans le sentiment rassurant
d’appartenir à une société
qui a un passé,
un sens,
un avenir devant elle.
J’écris enn et je pense avoir cerné le mot,
lui avoir donné sa juste place de passage.
Passage d’hier à aujourd’hui,
d’aujourd’hui à demain.
Pause
qui permet le nouveau soufe.
Détente de tout le corps
pour mieux sauter…
Je reste confortablement dans l’euphémisme.
Le mot FIN est beaucoup plus chargé.
Je le sais.
Je le sens.
Il dit beaucoup plus qu’un passage.
Il raconte
entre les lignes,
entre les points et les innocentes virgules,
40 ans de victoires, de succès, d’échecs
de combats quotidiens,
de recherches passionnées,
de complicités patiemment construites,
renouvelées,
retrouvées,
de rencontres passionnantes,
de débats sans n,
de questions sans réponses,
de pays visités, adorés, détestés,
de cultures impressionnantes
qui nourrissent
aussi sûrement que le pain chaud,
d’enthousiasmes délirants…
En lettres majuscules
Le mot FIN…
Pourrait vouloir dire un apaisement
de ces élans de vie.
Un essoufement
de ces mouvements de l’âme.
Pourtant…
Pourtant…
J’ai beau gratter sous chaque lettre…
Je ne sens que le soufe puissant de la liberté.
Le temps de mettre de l’ordre dans ces valises
que les ans ont remplies.
Le temps du partage buissonnier.
Des conclusions provisoires,
de la réexion solitaire,
de l’écriture libre,
de celle qui revient sur ses pas…
et de toutes les autres que la vie fait surgir.
Passage?
Oui, il y a passage dans ce mot FIN,
tel que nous le vivons au Carrousel
dans ce tournant des 40 ans.
Un passage et beaucoup plus qu’un passage.
Un début.
Un formidable sursaut de l’histoire,
une incroyable appropriation de l’éthique,
des valeurs, du passé,
de celle qui donne
le pouvoir de tous les commencements,
dirait Revault d’Allonnes,
et l’audace de tous les dés.
Cette n d’un temps,
que Gervais tempère
de sa présence infaillible,
de sa créativité sans heurt,
toujours en mouvement,
que Marie-Eve assume
avec cette énergie inépuisable de la jeunesse,
aspire à la lumière,
à la vie,
au grand jour.
J’écris le mot FIN
et je ne vois que l’avenir qui s’ouvre.
L’écriture libre qui écrit pour les mots, les idées,
le sens sans échéance, sans échéanciers.
La promesse qui s’agite sous mes doigts,
me remplit le regard d’un formidable horizon
le cœur, d’une immense poussée d’espoir.
Cette n
nous porte en avant,
respire la vie et ses changements.
Aujourd’hui est une promesse.
Suzanne Lebeau
2015
Cadena de montaje
« [...] il y a peut-être des crimes qu’il ne faut
pas oublier, des victimes dont la souffrance
crie moins vengeance que récit. Seule la
volonté de ne pas oublier peut faire que ces
crimes ne reviennent plus jamais. »
Paul Ricœur, Temps et récit, tome III, 1985
ARGENTINE
Dans le cadre des Festivals Internationaux de
Théâtre de : Rosario, Centro de Expresiones
Contemporáneas 19-20 septembre | Santa Fé,
Centro Cultural Provincial 23 septembre | Paraná,
La Vieja Usina 27 septembre | Mendoza, Teatro
Imperial 30 septembre | San Juan, Teatro Sarmiento
2 octobre | Cordoba, Festival Internacional de
Teatro Mercosur 6-7 octobre
Texte
Suzanne Lebeau
Traduction
Cecilia Iris Fasola
Mise en scène
Gervais Gaudreault
Assistance à la mise en scène
Marie-Eve Huot
Interprétation et voix hors champ
Marcela Pizarro Minella
Concepteurs
Dominique Gagnon
Diane Labrosse
Sarah Lachance
Pierre Lafontaine
Laurent Lamarche
Stéphane Longpré
Nancy Tobin
Direction de production
Dominique Gagnon
Régisseurs
Nicolas Fortin
Alexandre Brunet
Une création du Carrousel, compagnie de théâtre
et du Théâtre de Quat’Sous
Adultes et grands adolescents
Gretel et Hansel
QUÉBEC
Gatineau, Salle Jean-Despréz 1 au 4 novembre |
Mont-Laurier, L’Espace Théâtre 16-17 novembre
| Alma, Salle Michel-Côté 9 mars | Trois-Rivières,
Salle Anaïs-Allard-Rousseau 20-21 mars |
Shawinigan, Salle Philippe-Filion 23 mars | Théâtre
du Vieux-Terrebonne 30-31 mars | Jonquière, La
Rubrique, Salle Pierrette-Gaudreault 7 au 9 avril |
Saint-Jean-sur-Richelieu, Théâtre des Deux Rives
13 avril
Montréal (dans le cadre du Conseil des arts de
Montréal en tournée), Maison de la culture Ahunstic-
Cartierville 7 novembre | Maison culturelle et
communautaire de Montréal-Nord 10-11 novembre
| Maison de la culture Frontenac 12 mars |
L’Entrepôt 13 mars | Théâtre Mirella et Lino Saputo
15 au 17 mars | Salle Jean-Eudes 18 mars | Tâtre
Outremont 3-4 avril
BELGIQUE
Namur - Festival Turbulences, Grande salle du
Théâtre de Namur 27-28 novembre
FRANCE
La Rochelle, La Coursive Scène nationale, Tâtre
Verdière 2 au 4 décembre | Mayenne, Le Kiosque
Salle Polyvalente 7-8 décembre | Carcassonne,
ATP de l’Aude – Théâtre Jean-Alary 10-11 janvier
| Fos-sur-Mer, Scènes et Cinés Ouest Provence
15-16 janvier | Albi, L’Athanor Scène nationale,
Salle Haute 19 au 21 janvier | Béziers, Théâtre
Municipal 26 janvier
« […] cette histoire semble indiquer qu’on ne naît pas frères, mais qu’on le
devient, qu’il existe quelque chose comme un « devenir-frères » qui, pour
se réaliser, nécessite du temps, des épreuves, des aventures positives et
négatives. Le « devenir-frère » paraît donc reposer sur la volonté patiente
d’enlacer deux lignes de vie qui, tout en demeurant qualitativement diffé-
rentes, n’en deviennent pas moins à la longue une seule et même réalité, un
même nom. »
Pierre Péju, L’archipel des contes, 1989
Texte
Suzanne Lebeau
Mise en scène
Gervais Gaudreault
Assistance à la mise en scène
Milena Buziak
Distribution
Catherine Dajczman ou Émilie Lévesque
Jean-Philip Debien
Concepteurs
Linda Brunelle
Dominique Gagnon
Diane Labrosse
Pierre Lafontaine
Stéphane Longpré
Direction de production
Dominique Gagnon
Régisseurs
Dominique Gagnon ou Maryline Gagnon
David Perreault Ninacs
En résidence au Théâtre de la Ville (Longueuil) et à la Maison
Théâtre (Montréal), en coproduction avec le Théâtre du Vieux-
Terrebonne, Muni-Spec Mont-Laurier et le Théâtre, Scène nationale
de Narbonne. Le texte a reçu l’Aide à la création du Centre
national du Théâtre (France)
Jeunes de 6 à 10 ans et adultes
Petit Pierre
« Tout être humain produit de la mémoire.
Car tout être humain voit, entend, touche et ressent.
Et engrange.
[…]
Là est la culture.
Il n’y a pas de culture sans mémoire.
Ni de mémoire sans culture. »
Philippe Martone, L’âme de l’A, 2001
Texte
Suzanne Lebeau
Mise en scène
Gervais Gaudreault
Assistance à la mise en scène
Marie-Eve Huot
Distribution
Ludger Côté
Maude Desrosiers
Emilie Dionne
Concepteurs
Marie-Pierre Fleury
Dominique Gagnon
Pierre Lafontaine
Francine Martin
Nicolas Rollin
Direction de production
Dominique Gagnon
Régisseurs
Emmanuel Cognée
Nicolas Fortin
Dominique Gagnon
En coproduction avec l’Espace Malraux / Scène nationale de Chambéry
et de la Savoie, le Centre culturel de Villefranche-sur-Saône, l’Yonne en
scène (France) et le Théâtre du Vieux-Terrebonne (Québec)
Jeunes de 9 à 12 ans et adultes
ONTARIO / QUÉBEC
Ottawa, Studio du Centre national des Arts
4 au 8 novembre | Longueuil, Théâtre de la Ville
11 au 13 janvier
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