Texte et illustrations Michèle Lemieux Adaptation et mise en scène

Texte et illustrations Michèle Lemieux
Adaptation et mise en scène Gervais Gaudreault
Le Carrousel est membre du Conseil québécois du théâtre, de la Maison Théâtre et de Théâtres Unis Enfance
Jeunesse.
Le Carrousel tient à souligner l’apport financier d’Alogient à son rayonnement.
Nous tenons à remercier les Services culturels de la Délégation générale du Québec et le Service des arts de
la scène du Centre culturel canadien à Paris pour leur soutien.
Conception graphique Manon André
Photos François-Xavier Gaudreault, Wolfgang Noethlichs, Mathieu Rivard, Jean-Christophe Verbert
Revendiquant la nécessité d’une véritable rencontre artistique, le Carrousel met
au cœur de sa démarche de création la question du « Quoi dire aux enfants? » et
poursuit une profonde réflexion sur l’autocensure de l’artiste face au jeune public.
Soutenus par un travail de recherche qui repousse les limites et les frontières, les
directeurs artistiques Suzanne Lebeau et Gervais Gaudreault déploient leur passion
à la mise en place d’un répertoire d’œuvres originales, considérées, au Québec et à
l’étranger, comme des repères majeurs dans l’histoire du théâtre jeune public.
Cette vision singulière de l’enfance et de l’art, portée par la charge émotive et l’acuité
des textes de Suzanne Lebeau et par la sensibilité des mises en scène inventives de
Gervais Gaudreault, fait la renommée de la compagnie sur les scènes nationales
et internationales. Depuis plus de 35 ans, le Carrousel cherche à décloisonner les
publics et les pratiques, avec la conviction qu’un théâtre qui s’adresse aux enfants
se doit d’interpeller et d’ébranler aussi les adultes.
Illustrations/Droit d’auteur Michèle Lemieux
Source Bibliothèque et Archives Canada/Fonds Michèle Lemieux (R13135)
Une petite fille et son Une petite fille et son
chien, par une nuit chien, par une nuit
d’orage. Mille questions d’orage. Mille questions
surgissent dans sa tête. surgissent dans sa tête.
La réflexion s’élance, La réflexion s’élance,
s’envole, revient en s’envole, revient en
piqué, rebondit sur les piqué, rebondit sur les
parois invisibles de la parois invisibles de la
conscience. Au cœur de conscience. Au cœur de
la nuit, l’enfant interroge la nuit, l’enfant interroge
le sens de la vie, soulève le sens de la vie, soulève
de troublantes questions, de troublantes questions,
observe l’intime aussi observe l’intime aussi
bien que l’universel. Le bien que l’universel. Le
vent souffle de plus en vent souffle de plus en
plus fort, et puis l’orage plus fort, et puis l’orage
éclate : toutes les peurs éclate : toutes les peurs
sont permises. Et si...? sont permises. Et si...?
Avec humour, justesse et Avec humour, justesse et
subtilité, subtilité, Nuit d’orageNuit d’orage
explore la pensée à coup explore la pensée à coup
d’incertitudes, à l’âge où d’incertitudes, à l’âge où
la conscience s’immisce la conscience s’immisce
dans notre insouciance dans notre insouciance
pour ne plus nous lâcher. pour ne plus nous lâcher.
Mot de lauteure
Au départ, il y a eu des centaines de dessins, réalisés très intuitivement et dans un court laps
de temps dans mes carnets de croquis. Ils me démontraient que la vie m’inspirait davantage de
questions que de certitudes. Un livre est né de ces croquis, Nuit d’orage, puis un film d’animation,
réalisé à l’ONF.
Je n’avais rien voulu corriger des maladresses propres aux dessins esquissés au fil de la pensée.
Je voulais qu’ils conservent leur caractère d’immédiateté, davantage évocateurs que beaux, qu’ils
conduisent l’imagination, plutôt que de capter le regard. Au gré des pages qu’on feuillette à son ryth-
me, ils échappaient presque au temps, ils pouvaient nous emporter très loin, en dehors du livre.
Et voici que ce que j’ai dessiné très spontanément existe vraiment, dans l’espace et dans le temps.
Certains personnages qui ne mesuraient que quelques centimètres se dressent maintenant comme
des géants, je peux caresser le chien, ma petite fille respire, et les fruits de son imagination se
déploient en trois dimensions sous nos yeux. Tout cela en noir et blanc, avec la même sobriété, le
même pouvoir d’évocation que j’avais souhaité pour mon livre. Ici aussi l’esprit peut s’échapper :
il y a de la magie dans le théâtre.
Les œuvres qu’on crée vivent ensuite leur propre vie, sans nous. Elles se font des amis, et quand
Gervais Gaudreault m’a demandé s’ils pouvaient emmener ma petite fille de Nuit d’orage au théâtre,
j’ai tout de suite senti qu’il n’y avait pas de meilleures mains à qui la confier. Michèle LemieuxMichèle Lemieux
Michèle LemieuxMichèle Lemieux
Michèle Lemieux entre dans le monde de l’illustration à la fin
des années 70. Pendant cinq ans, elle travaille en Allemagne, où
elle publie ses premiers titres, puis elle rentre à Montréal, où elle
est, depuis 1988, professeure à l’École de design de l’UQÀM. Ses
livres illustrés, traduits dans une vingtaine de langues, ont reçu
de nombreux prix internationaux, notamment le Grand prix de
la Foire du livre de Bologne en 1997, la plus haute récompense
internationale en littérature jeunesse.
Plusieurs de ses œuvres ont été portées à l’écran ou mises en scène
au théâtre. De 2000 à 2002, elle s’est consacrée à la réalisation
d’un film d’animation basé sur son livre Nuit d’orage, à l’Office
national du film du Canada. Ce film a remporté une douzaine de
prix internationaux dont l’Ours de cristal au Festival international
du film de Berlin, le prix spécial du jury au Festival international
d’animation d’Hiroshima, et le grand prix du Kinder Film Fest de
Tokyo. Elle a participé à de nombreuses expositions, en Europe,
en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et au Japon. Elle
travaille actuellement à un second film d’animation à l’ONF,
réalisé sur l’écran d’épingles Alexeïeff-Parker.
Fondateur et directeur artistique du Carrousel avec
Suzanne Lebeau, Gervais Gaudreault joue dans les toutes
premières créations de la compagnie. Mais il aura bientôt la
piqûre pour la mise en scène. Dans les années 80, il dirige
Une lune entre deux maisons, premier spectacle du Car-
rousel à connaître un rayonnement international. Depuis,
il signe la majorité des créations de la compagnie, dont
L’Ogrelet, Petit Pierre (prix du Mérite technique remis par
l’Institut canadien des technologies scénographiques)
et Le bruit des os qui craquent (prix de la critique,
catégorie jeune public, remis par l’Association québécoise
des critiques de théâtre). Il est ainsi devenu le principal
artisan de cette signature artistique si particulière qui fait la
renommée du Carrousel.
Gervais Gaudreault enseigne les techniques vocales à
l’Option-Théâtre du Collège Lionel-Groulx de 1992
à 2001 et, de 1998 à 2003, il dirige des exercices publics
à l’École nationale de théâtre du Canada. Son expertise lui
vaut de fréquentes invitations en France, en Argentine et
au Mexique. Il est également convié à mettre en scène des
spectacles produits par d’autres compagnies : il crée Le Cid
de Corneille au Théâtre du Trident, Je suis d’un would be
pays de François Godin au Théâtre d’Aujourd’hui ainsi que
Dissident, il va sans dire de Michel Vinaver pour les
Tréteaux de Haute-Alsace de Mulhouse.
Gervais GaudreaultGervais Gaudreault
Texte et illustrationsTexte et illustrations Michèle Lemieux
Adaptation et mise en scèneAdaptation et mise en scène Gervais Gaudreault
Assistance à la mise en scèneAssistance à la mise en scène Milena Buziak
DistributionDistribution Ludger Côté, Émilie Lévesque
Décor, projections et accessoiresDécor, projections et accessoires Stéphane Longpré
Costumes et accessoiresCostumes et accessoires Linda Brunelle
LumièreLumière Dominique Gagnon
Musique et environnement sonoreMusique et environnement sonore Diane Labrosse
MaquillageMaquillage François Cyr
CoiffureCoiffure Géraldine Courchesne
Collaboration spéciale,Collaboration spéciale,
son et projectionsson et projections Éric Gendron
Direction de productionDirection de production Dominique Gagnon
Régie générale, son et projectionsRégie générale, son et projections Éric Gendron
Régie des éclairagesRégie des éclairages Richard Desrosiers
Réalisation du décor,Réalisation du décor,
des costumes et des accessoires des costumes et des accessoires Ateliers Yves Nicol, Chantal Bachand, Lyne Beaulieu, Couper-Croiser,
Décors 3D, François Gosselin, JD international, Annie Lalande,
Jean-Philippe Morin, Kolora Textile, Michel Proulx, Sylvain Racine,
Anne Rémillard, Alexi Rioux, Élisabeth Savard, Jean Savoie, Michael
Slack, Julie Vallée Léger (chargée de projet)
En coproduction avec Muni Spec Mont-Laurier et le Théâtre du Vieux-TerrebonneEn coproduction avec Muni Spec Mont-Laurier et le Théâtre du Vieux-Terrebonne
en résidence au Théâtre de la Ville de Longueuilen résidence au Théâtre de la Ville de Longueuil
Ludger CôLudger Cô
Émilie LévesqueÉmilie Lévesque
Ludger Côté découvre le théâtre Ludger Côté découvre le théâtre
avec la Troupe des Treize avec la Troupe des Treize
de l’Université Laval, qu’il de l’Université Laval, qu’il
fréquente de 1993 à 1997. Après fréquente de 1993 à 1997. Après
avoir complété une maîtrise en avoir complété une maîtrise en
microbiologie, il entre àmicrobiologie, il entre à
l’Option-Théâtre du Collège l’Option-Théâtre du Collège
Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse
où il est choisi pour jouer des où il est choisi pour jouer des
premiers rôles. Parallèlement à premiers rôles. Parallèlement à
ses études, il collabore avec le ses études, il collabore avec le
Théâtre des Fonds de Tiroirs Théâtre des Fonds de Tiroirs
de Québec, jouant dans quatre de Québec, jouant dans quatre
spectacles de cette compagnie spectacles de cette compagnie
dirigée par Frédéric Dubois. dirigée par Frédéric Dubois.
Fidèle collaborateur du Carrousel Fidèle collaborateur du Carrousel
depuis 2001, l’acteur a défendu le depuis 2001, l’acteur a défendu le
rôle-titre du spectacle rôle-titre du spectacle Petit PierrePetit Pierre
près de 200 fois en Espagne, en près de 200 fois en Espagne, en
France, au Mexique, au Québec, France, au Mexique, au Québec,
en Suisse et à Taïwan. Depuis en Suisse et à Taïwan. Depuis
quelques années, Ludger Côté se quelques années, Ludger Côté se
concentre sur le jeu physique et concentre sur le jeu physique et
la marionnette; autant le jeu, la la marionnette; autant le jeu, la
recherche que sa fabrication.recherche que sa fabrication.
Formée en ballet classique et Formée en ballet classique et
diplômée en interprétation diplômée en interprétation
théâtrale du Cégep dethéâtrale du Cégep de
Saint-Hyacinthe en 2008, Émilie Saint-Hyacinthe en 2008, Émilie
Lévesque s’intéresse rapidement Lévesque s’intéresse rapidement
au théâtre jeune public à sa au théâtre jeune public à sa
sortie de l’école. Elle effectue un sortie de l’école. Elle effectue un
stage de l’acteur physique chez stage de l’acteur physique chez
Dynamo Théâtre en 2008 et se Dynamo Théâtre en 2008 et se
joint à la production de joint à la production de L’ombre L’ombre
de l’Escargotde l’Escargot des Nuages en des Nuages en
pantalon, un spectacle qu’elle pantalon, un spectacle qu’elle
a joué en tournée en France et a joué en tournée en France et
au Québec en 2010. C’est avec au Québec en 2010. C’est avec
une courte mais impressionnante une courte mais impressionnante
expérience professionnelle expérience professionnelle
que la jeune actrice se joint à que la jeune actrice se joint à
l’équipe de création de Gervais l’équipe de création de Gervais
Gaudreault, après avoir travaillé Gaudreault, après avoir travaillé
avec les metteurs en scène Jean-avec les metteurs en scène Jean-
Philippe Joubert, Luce Pelletier Philippe Joubert, Luce Pelletier
et Jean-Marc Larrue. Touche-à-et Jean-Marc Larrue. Touche-à-
tout curieuse et allumée, Emilie tout curieuse et allumée, Emilie
Lévesque se passionne également Lévesque se passionne également
pour l’enseignement de la danse pour l’enseignement de la danse
et du théâtre.et du théâtre.
Depuis plus de dix ans, cet album fait partie ma vie. Le prendre, l’ouvrir, le feuilleter, le regarder, le lire, le dévo-
rer, le relire, être happé par le questionnement de cette petite fille...
Il y a une indéniable parenté d’esprit entre l’artiste Michèle Lemieux et le parcours du Carrousel, tant sur le plan
de la relation à l’enfance que sur le plan esthétique. La parole est ouverte, le questionnement existentiel ne prend
pas de chemins de traverse : « Qui suis-je, d’où je viens, je vais », nous nous sommes tous un jour ou l’autre
posé ces questions, parfois dès la tendre enfance. Même parenté d’esprit avec la psychologue et philosophe amé-
ricaine Alison Gopnik qui, dans son livre Le bébé philosophe, met en lumière le regard que les enfants portent
sur le monde : « La conscience d’un enfant ressemble plus à une lanterne qu’à un projecteur. Si le projecteur peut
éclairer un vaste espace, la lanterne éclaire le monde par petites touches, comme dans une aventure se déroulant
dans le noir. »
Mot du metteur en scène
Un album tout en noir... et blanc, pour un spectacle tout en noir... et blanc. Depuis le spectacle Salvador, je
travaillais la dynamique scénographique avec le blanc, en passant par L’Ogrelet j’expérimentais le noir, ma
démarche s’articule à partir de ces deux composantes… mes deux dernières créations, Souliers de sable et Le
bruit des os qui craquent, n’y faisant pas exception. Ce n’est donc pas un hasard si j’ai pu me projeter spontané-
ment dans l’univers de Michèle Lemieux. Mon envie de faire dialoguer le noir et le blanc trouvant un écho dans
l’envie de faire passer cet univers de la planche à dessin aux planches du théâtre.
Avec sensibilité, partir du dessin, le décomposer pour le recomposer au moyen de projections, d’om-
bres et d’objets qui font éclater l’espace scénographique. Comme toujours, la lumière fait corps
avec la mise en scène tandis que l’univers sonore démultiplie le texte en le recomposant de manière
insolite, se faisant l’écho de ses questionnements. Gervais GaudreaultGervais Gaudreault
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