Société Botanique
du Vaucluse
Bulletin de liaison de la Société Botanique du Vaucluse - n°17 - mai 2007
B.P. 1227 - Site Agroparc - 84911 AVIGNON CEDEX 9
Deux plantes rares du Vaucluse
Inula bifrons (L.)
Vue dans une friche de Mazan (Vaucluse)
Plante protégée nationale Bassia laniflora (S.G. Gmel.) A. J. Scott.
( = Kochia arenaria )
Station de Mormoiron (Vaucluse)
Plante protégée en région PACA
Bulletin de la SBV - 2 - n°17 - mai 2007
Société Botanique
du Vaucluse
Siège Social
Lycée Agricole
François PETRARQUE
Cantarel - route de Marseille
Adresse postale
BP 1227
Site Agroparc
84911 AVIGNON cedex 9
Adresse Internet
Site SBV
http://www.sbvaucluse.org
Courriel
Réunion mensuelle
Tous les deuxièmes mardis du mois,
au Lycée François PETRARQUE
Cotisation annuelle
18 euros membres adhérents
9 euros membres associés
9 euros étudiants
demandeurs d’emploi
Droit d’entrée
7 euros nouvel adhérent
Bulletin de la SBV
Distribution
Le bulletin de la SBV est distribué gratuite-
ment aux adhérents. Les non adhérents peu-
vent se le procurer en adressant leur demande
à l’association.
Directrice de Publication
La Présidente : Huguette ANDRE
Redaction
Les membres du bureau de l’association
Maquette: Denis Coquidé
Impression: Espace Dupont - 84130 Le Pontet
Sommaire
-Editorial p. 3
-Ont participé à ce numéro
-Botanique vauclusienne p. 4
-Nouveautés 2006 pour la flore vauclusienne- B. Girerd.- JP Roux.
-Quelques recherches à faire en 2007, parmi d’autres !- B.Girerd.
-Bassia laniflora…- JP Roux et R.Guizard.
-Les Orchidées recensées- Un site dédiée.-Information.
-Inula bifrons.. à Mazan et ..ailleurs dans le Vaucluse- JP Roux
et R. Guizard.
-Le Safran… de l’or végétal !!- Crocus sativus L.- R. Guizard.
-Séjour botanique de la SBV dans le Gard et l’Hérault p. 11
(3-4 et 5 juin 2006)
J.C. Bouzat.
-La SBV en Velay et Gévaudan (30 juin et 1-2 juillet 2006) P. 16
– J.C. Bouzat.
-Botanique générale : P. 21
-Essai de structuration du contenu disciplinaire de la botanique
R.Delpech.
-Au sujet des tourbières- J.C. Bouzat.
-Plantes à odeurs- J.M. Pascal.
-Une plante du désert pour remplacer les puits de pétrole…!
-Chroniques : P. 28
-Plantes rares et jardin naturel-Sérignan-2006.
-Mazan 2006-Exposition.
-Géraniums des villes et des champs -.Lyon 2006.
-Wollemia nobilis- Lyon 2006.
-Notes de lecture : p 30
-Alphonse Karr… »Voyage autour de mon jardin » par J.M. Pascal.
-La plaine de L’Abbaye- Villeneuve les Avignon… par M.Graille.
-Bibliographie p. 31
-La ronde des éléments - Odette Mandron. P. 32
-Encart couleur au centre du bulletin pages I à VIII
Bureau 2007 – Elections du 14 mars 2006- 12 membres.
( sans changement )
Huguette André Présidente
Roselyne Guizard Vice-Présidente
Mireille Tronc Vice-Présidente
Claire Ventrillard Trésorière
Nicole Chiron Trésorière – adjointe
Michel Graille Secrétaire
Flavien Fériolo Bibliothécaire
Jean-Claude Bouzat Coordonnateur des relevés botaniques
Marie-Jeanne Pascal Communication et relations avec la presse
Autres membres : Alain Chanu, Janine Vizier, Marie-Thérèse Ziano
Conseillers scientifiques :
Bernard Girerd - Jean-Pierre Roux.
Commission de vérification des comptes :
Jean-Marie Bernard-Henri Courtois- Robert Fournier.
Les photographies (noir /blanc et couleur) sont de :
Huguette André, Jean-Claude Bouzat, Mathieu Chambouleyron, Michel Graille, Rose-
lyne Guizard, Marie-Thérèse Ziano . Internet a été sollicité pour 2 documents.
Les dessins botaniques sont extraits de :
Flore de COSTE, Flore des champs cultivés de Philippe JAUZEIN et Grande flore
illustrée des Pyrénées de Marcel SAULE.
Bulletin de la SBV - 3 - n°17 - mai 2007
Editorial
Huguette André, présidente.
Ont participé à ce numéro
Huguette André
30250-Junas
Jean-Claude Bouzat
26110-Condorcet
Mathieu Chambouleyron
13104- Mas Thibert
René Delpech
84290-Sainte Cécile les Vignes
Bernard Girerd
84250-Le Thor
Michel Graille
84310-Morières les Avignon
Roselyne Guizard
84380-Mazan
Odette Mandron
38700- La Tonche
Jeanne-Marie Pascal
84210-Venasque
Jean-Pierre Roux
84200 Carpentras
Marie-Thérèse Ziano
84490-St. Saturnin d’Apt
Historique et actualité
C’est au cours de l’année 1980 qu’un groupe de personnes autour de Maurice Heullant
(artisan menuisier) a désiré créer une section de botanique .Nous étions tous des adhérents
de la Société Mycologique. Nous faisions des sorties au printemps et en automne- période
propice au développement des champignons - et nous participions à l’exposition mycologi-
que de l’association vauclusienne. Durant plusieurs années consécutives la poussée autom-
nale des champignons a été peu productive et nos sorties se transformaient en herborisa-
tions, nous entraînant directement vers la botanique. Les objectifs étant différents, il n’était
pas possible de constituer une section au sein de la Société Mycologique. Aussi, après plu-
sieurs concertations, nous avons décidé de créer une association (loi de 1901) - Société
Botanique du Vaucluse- dont les statuts ont été déposés en avril 1980. Ils stipulaient :
« Société ayant pour but de promouvoir et encourager l’étude, la connaissance et la
sauvegarde des végétaux, tant sur le point de vue scientifique qu’utilitaire ,cela par les
moyens de sorties et excursions dans la nature, visites de parcs et musées, causeries,
conférences, projections et expositions ».Six personnes en ont constitué le premier bu-
reau : Mmes. Nicole Chiron, Laurence Peduzzi, Huguette André et Mrs. Maurice Heullant
- Président-, Fernand Perrin, André Laurencich. Le semestre qui a suivi a été consacré aux
sorties sur divers milieux -garrigue, montagne .etc .
En 1981 réalisation d’une première exposition de plantes fraiches dans une salle de la
Chambre de Commerce située rue de la République à Avignon. Elle a attiré beaucoup de
visiteurs et beaucoup d’adhérents (40) qui sont encore, pour la plupart, présents! La SBV
démarrait bien ! Elle avait en plus la chance de disposer d’un Inventaire floristique du
département (Première parution en 1978) et surtout du soutien de son auteur, Bernard
Girerd. Les conditions étaient réunies pour explorer le Vaucluse en toute saison. En moins
de 10 ans une centaine d’espèces supplémentaires sont retrouvées ou découvertes. Bernard
Girerd complète son inventaire et en 1990 une nouvelle version paraît- éditée en liaison
avec la SBV -qui s’est engagée à publier chaque année les nouveautés s’il y a lieu .Une
série de mises à jour ont suivi, de 1991 à 1999, d’abord sous forme de petits livrets et
actuellement intégrées dans le bulletin de liaison .Tout ces résultats ont été obtenus par des
recherches sur le terrain et avec les outils de détermination traditionnels- loupes et flo-
res .Actuellement nous participons à l’élaboration d’un 3ième inventaire en testant les clés
de détermination de quelques genres vauclusiens proposées par Bernard Girerd et
Jean-Pierre Roux .
L’étude botanique ne se limite pas au seul département du Vaucluse ; elle s’effectue égale-
ment dans d’autres régions de France afin d’apprécier les autres milieux et aussi d’échan-
ger nos expériences avec des associations similaires .La conception des activités annuelles
proposées par Maurice Heullant a porté ses fruits ; j’ai dans ses grandes lignes gardé la
même structure des programmes, qui s’avère, d’après les résultats de l’enquête proposée
dernièrement, convenir aux adhérents.
Deux activités supplémentaires ont vu le jour avec le début de mes fonctions :
La création d’un bulletin de liaison- projet entériné au dernier conseil d’administra-
tion que présidait Maurice (je n’y étais d’ailleurs pas favorable). Ce bulletin répon-
dait à la demande des sociétaires éloignés. Sachant que Daniel Mathieu maîtrisait
l’outil informatique et qu’il se chargeait de la maintenance, l’objectif de départ avait
été fixé à 2 bulletins par an. Ce fut ensuite péniblement un seul !-la création est faci-
le, assurer la pérennité est plus difficile ; il faut temps et technicité dans la durée.
Michel Graille s’est à la suite investi et collecte vos textes et photographies….
De même pour le site internet crée par Daniel, recrée à nouveau, mais il ne nous
donne pas entière satisfaction. Il est donc nécessaire de réfléchir sur son maintien,
de le dynamiser afin qu’il devienne un outil d’information et d’échanges, reflet de
l’activité de notre Société. En fin de séance de la dernière assemblée générale, j’ai
proposé, suite à une réunion de bureau, de constituer une commission chargée d’éta-
blir des objectifs précis liés à notre département, pour pouvoir modifier et moderni-
ser notre site.
La commission, formée de membres du bureau et de deux volontaires présents à l’assem-
blée générale, se réunira au LEGTA fin avril 2007.
L’informatique un outil fantastique auquel la SBV ne peut se soustraire. Les paysages évo-
luent, les botanistes aussi …nous ne sommes plus au temps de Linné!
Cette rétrospective m’a permis de faire un constat : la création de la SBV et son maintien
ont reposé sur le dynamisme et la disponibilité .A cela il faut ajouter la passion et l’amitié.
Bulletin de la SBV - 4 - n°17 - mai 2007
Botanique Vauclusienne
Alchemilla colorata Buser - Dans les Alchemilla, genre connu
pour sa complexité, cette espèce appartient à la section des Pu-
bescentes Fröhner correspondant à Alchemilla hybrida L. de
P.Fournier et caractérisée par des feuilles peu profondément
divisées, velues grisâtres et non soyeuses argentées comme les
plantes de la section Alpinae E.G. Camus.
Dans le mont Ventoux, on connaissait seulement, pour re-
présenter la section Pubescentes, Alchemilla flabellata Buser,
plante relativement fréquente dans toutes les parties élevées,
notamment sur le versant nord (Mont Serein et Contrat). Des
récoltes effectuées (herbier B.G.) sur les crêtes supérieures pro-
ches et à l’ouest du sommet (près du vieux pluviomètre) nous
ont permis de détecter un taxon différent correspondant bien
aux critères de A. colorata (sous-espèce de A. hybrida chez
P.Fournier). La détermination a été effectuée par J.-M. Tison
que nous remercions vivement.
C’est une plante plus petite (moins de 10 cm, sans doute à
cause du milieu) à feuilles dont les lobes sont nettement arron-
dis et les pédicelles floraux (non les pédoncules ni les tiges !)
glabres ou presque, alors que chez A. flabellata, les lobes foliai-
res sont tronqués et les pédicelles très velus.
Il s’agit d’un taxon morphologiquement très proche d’A.
flabellata mais plus montagnard, passé inaperçu jusqu’à mainte-
nant. Il conviendrait donc de multiplier les observations pour
mieux localiser les 2 espèces.
Allium ursinum L. - « L’ail des ours » est remarquable par ses
feuilles larges de 4 à 5 cm, lancéolées et pétiolées et par ses
fleurs d’un blanc pur étalées en étoile et réunies en ombelles
terminales assez lâches. Il recherche les sous-bois humides où il
peut pousser en grandes masses, et quoique très fréquent dans
une grande partie de la France, il est réputé rare dans le Midi, et
de fait, il semble à peu près absent au sud du Vercors.
En ce qui concerne le Vaucluse, il a été cité jadis à Lagarde
-d’Apt (Colignon E., 1864) et à ce titre, il figurait dans l’inven-
taire de 1978. N’ayant apparemment jamais été revue depuis
plus de 100 ans, cette plante a été radiée de l’inventaire de 1990
et seulement citée à titre historique.
Or, en juin 2006, nous avons eu la chance d’en retrouver une
assez belle population dans les bois situés au nord et presque au
sommet du Saint-Pierre à Lagarde-d’Apt. Il s’agit donc bien
d’une retrouvaille spectaculaire et on peut penser que cette po-
pulation a toujours existé mais qu’elle a simplement échappé
aux observateurs finalement peu nombreux.
Bibliographie :
COLIGNON E., 1864 - Flore d’Apt. Tableau synonymi-
que de quelques plantes qui croissent aux environs de cette vil-
le. Ann. Soc. Litt. Apt 2 : 86-160.
Bromus lanceolatus Roth (= B. macrostachys Desf.) - Ce bro-
me se différencie de tous les autres par ses épillets de grande
taille (3 cm de long et plus), à arêtes fortement divergentes et
torsadées, courtement pédicellés et réunis en inflorescences
compactes. Par ces caractères, il ne peut donc pas se confondre
avec Bromus squarrosus L. qui lui ressemble un peu.
Une population a été observée (J.-P.R. et M. Barcelli) sur les
graviers de la Durance à Lauris (l’Amérique). Cette plante avait
été signalée très anciennement à Avignon (Loiseleur-
Deslongchamps J.L.A., 1810) et jamais revue depuis.
C’est une espèce méditerranéenne, connue dans les Bouches-du
-Rhône et dans le Gard, mais très exceptionnelle plus au nord.
Bibliographie :
LOISELEUR-DESLONGCHAMPS J.L.A., 1810 - Notice sur
les plantes à ajouter à la Flore de France (Flora gallica) : [i-ii],
1-172, pl. i-vi. Icones…21 tab. Paris.
Flore de Coste - Tome III
Nouveautés 2006 pour la flore vauclusienne
Nous présentons cette année une liste de 9 espèces à ajouter à l’inventaire de la flore du Vaucluse (dont une,
Potentilla collina Wibel dans les Alpes-de-Haute-Provence, mais très près du Vaucluse). Trifolium nigrescens
Viv., espèce assez fréquente dans toute la région méditerranéenne avait jusqu’alors échappé à la sagacité des
botanistes vauclusiens ! Une autre, Carex lepidocarpa Tausch, appartient au groupe très mal connu Carex fla-
va s.l. Deux d’entre elles sont des plantes citées autrefois dans le département mais dont on avait perdu la tra-
ce depuis 200 ans pour Bromus lanceolatus Roth et 150 ans pour Allium ursinum L. ; cela permet de rappeler
une nouvelle fois combien il faut être prudent avant de déclarer des espèces « disparues ». Le cas de Potentilla
pedata Willd. est intéressant car il fait surgir une espèce nouvelle à la suite d’une révision d’un groupe com-
plexe. Il en est un peu de même avec Alchemilla colorata Buser qui a toujours été confondue par manque
d’observations attentives. Enfin, l’apparition de deux espèces naturalisées (Euphorbia davidii Subils et Seta-
ria parviflora (Poiret) Kerguélen) rend compte d’un mouvement migratoire toujours d’actualité et qui risque
de s’amplifier dans les années à venir.
( Bromus lanceolatus )
Bulletin de la SBV - 5 - n°17 - mai 2007
Carex lepidocarpa Tausch. - Des plantes observées à Rasteau,
à la Font de Taon, près de la maison de garde (J.-P.R.) peuvent
être rapportées à ce taxon, du moins d’après les données un peu
anciennes. Elles sont nettement différentes des populations jus-
qu’à maintenant observées sur les graviers de la Durance.
Il s’agit d’un groupe très complexe globalement nomCarex
flava s.l. et diversement subdivisé par les flores successives,
sans qu’aucun traitement définitif ne s’impose. Les plantes vau-
clusiennes n’appartiennent certainement pas à Carex flava L.
(s.s.), et provisoirement il semble possible de les rapporter à
Carex viridula Michaux, les populations de la Durance appar-
tiendraient à la sous-espèce viridula et les sujets de Rasteau à la
sous-espèce brachyrrhyncha (Čelak) B. Schmid (= C. lepido-
carpa).D’autres auteurs préconisent d’inféoder ces 2 sous-
espèces non pas à C. viridula mais directement à C. flava. En
attendant des progrès dans ces recherches, il est vivement re-
commandé de collecter des échantillons pour affiner les études
comparatives.
Euphorbia davidii Subils - Cette euphorbe, d’abord considérée
comme une variété d’Euphorbia dentata Michx. (E. dentata
Michx. var. lancifolia Farwell in Robert L. Dressler, 1961), a
été assez récemment mise en évidence et décrite dans une revue
publiée en Argentine (Kurtziana 17 : 125- (128), 1984).
Elle se caractérise surtout par une involucre à une seule glande
(c’est la seule de toutes les euphorbes françaises actuellement
connues) et appartient au sous-genre Poinsettia. C’est une plan-
te de 10 à 40 cm de hauteur, poilue sur la partie supérieure de la
tige et la face inférieure des feuilles qui sont généralement lan-
céolées et dentées, souvent maculées de pourpre près de la ner-
vation médiane. Les poils longs sont rigides et retrorses alors
qu’ils sont très fins chez E. dentata. L’inflorescence très
condensée se présente en un corymbe terminal. Les graines sont
ovoïdes anguleuses et ornées de rides peu marquées (graines
ovoïdes et sans rainures chez E. dentata). E. davidii est tétra-
ploïde alors qu’E. dentata est diploïde.
Originaire de l’Amérique du Nord, elle a été observée par N.
Chanu à Avignon à la zone industrielle de Courtine, sur le bal-
last d’une voie ferrée, au niveau de l’hypermarché Carrefour.
Découverte en France par J. Maillet dans les années 2000 à Ro-
dilhan (Gard) dans une vigne dans laquelle elle est devenue
envahissante, elle a d’abord été rapportée à E. dentata. C’est
C.Girod qui, par la suite, l’a identifiée comme étant E. davidii à
la faveur de ses contacts avec le spécialiste américain de ce
groupe (M. Mayfield qui prépare une thèse sur le sous-genre
Poinsettia). Elle existe également dans trois stations du Sud-
Ouest et de la Bourgogne.
Bibliographie :
ROBERT L. DRESSLER, 1961 - A Synopsis of Poinsettia
(Euphorbiaceae). Annals of the Missouri Botanical Garden 48
(4) : 329-341.
Potentilla collina Wibel - C’est à Simiane-la-Rotonde (Alpes-
de-Haute-Provence, mais à moins de 100 m de la limite du Vau-
cluse) que G. Guende a découvert une population de cette espè-
ce. Les plantes sont assez basses (15 cm environ) avec un port
un peu comparable à celui de P. neumaniana Reich.(ex P. verna
auct., non L. !) mais avec des feuilles nettement grisâtres en
dessous et se rapprochant de celles de P. argentea L.. Ces critè-
res intermédiaires indiquent qu’on est sans doute en présence
d’une espèce hybridogène fixée, mais avec des variations mor-
phologiques allant tantôt vers l’un, tantôt vers l’autre des pa-
rents présumés.
C’est peut-être un taxon méconnu qui mérite de nouvelles re-
cherches et particulièrement dans les contrées vauclusiennes
voisines.
Potentilla pedata Willd. - Il ne s’agit pas d’une espèce nouvelle
pour le Vaucluse, mais d’une plante abondante et méconnue
pour ne pas dire ignorée et mal nommée. En effet, nous connais-
sons depuis longtemps Potentilla hirta L. et Potentilla recta L.,
taxons traités en espèces ou en sous-espèces suivant les flores,
justement parce que leur différenciation est parfois problémati-
que. La raison de ces hésitations réside dans le fait que certaines
populations présentent des critères intermédiaires et donc diffi-
cilement classables.
Cette situation n’a pas échappé à J.-M. Tison qui, dans le cadre
de la rédaction de la « Flore de la France méditerranéenne » et
au vu des plantes vauclusiennes que nous lui avons transmises
est arrivé à la conclusion que nous n’avons pas 2 espèces, mais
trois. Entre P. hirta typique et P. recta également typique, on
peut observer une plante qui figurait déjà dans les flores ancien-
nes sous le nom de Potentilla pedata Willd., inféodée à P. hirta
chez P.Fournier et à P. recta chez H.Coste, ce qui prouve bien
la position incertaine de cette plante.
En général, elle ressemble assez à P. hirta par sa forte villosité,
mais elle est plus robuste et surtout les plus grandes folioles
sont généralement bordées de 7 à 15 dents, soit 3 à 7 de chaque
côté, alors que chez P. hirta il n’y en a que 3 à 7 (1 à 3 de cha-
que côté) et que chez P. recta, on en observe jusqu’à 30. Une
mise au point générale est prévue par un article dans un pro-
chain Monde des plantes.
A la suite de cette réhabilitation (on peut d’ailleurs s’étonner
qu’elle n’ait pas eu lieu plus tôt) et après examen de nombreu-
ses récoltes vauclusiennes, on constate que, de tout ce groupe,
c’est P. pedata qui est la plus fréquente. Elle existe un peu par-
tout dans le département, alors que, pour le moment, nous ne
connaissons que deux ou trois stations de P. hirta (Malaucène
par exemple) et une seule pour P. recta (Gignac). Il faudra ce-
pendant faire de nouvelles observations, maintenant que nous
disposons de ces nouveaux éléments.
Pour conclure, on doit constater que chez les potentilles, on est
très souvent en présence d’espèces intermédiaires à morpholo-
gie variable. C’est donc le cas des deux espèces citées ici (P.
collina et P. pedata) auxquelles on peut ajouter Potentilla pusil-
la Host (peut-être maintenant appelée P. filiformis ?) intermé-
diaire entre P. neumanniana Reichenb. et P. acaulis L. (ex. P.
cinerea Chaix ex Vill.) et Potentilla inclinata Vill. intermédiai-
re entre P. argentea L. et P. recta L.
Setaria parviflora (Poir.) Kerg.(= S. geniculata (Lam.) Beauv.,
S. gracilis H.B.K. ) - Contrairement aux autres sétaires de notre
région, cette espèce est vivace, ce qui la distingue déjà formelle-
ment. Elle ressemble à S. pumila (Poir.) R. et S., mais ses inflo-
rescences sont plus étroites et ses épillets moins longs, quoique
les différences soient faibles ; par contre les feuilles de S. parvi-
flora ont moins de 5 mm de large, alors que celles de S. pumila
dépassent nettement 5 mm.
Une population de cette espèce jusqu’alors inconnue dans le
Vaucluse a été détectée à Mérindol, sur les graviers de la Du-
rance (près de la Barthelasse), par G. Guende. C’est une plante
originaire d’Amérique tropicale et subtropicale (Mexique ?) et
qui a été introduite dans de nombreux pays chauds sous des
formes variables. Elle est actuellement naturalisée dans la partie
occidentale de l’Europe (Belgique, Espagne, France, Italie et
probablement ailleurs). En France, elle a été observée dès la fin
du XIX ème siècle et le début du XX ème comme adventice
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