Des tisanes répulsives pour éloigner les «parasites - Bio

Les pucerons, chenilles, acariens et
autres ne deviennent des parasites
que lorsqu'ils apparaissent en masse.
La cause de leur prolifération est souvent
une erreur de culture, comme par exemple
une rotation des cultures trop rapprochée
(retour de plantes de la même famille à
intervalle trop rapproché), la monoculture
d'une espèce ou variété végétale ou un
manque de vitalité dû à un manque ou un
excès d'éléments fertilisants. Les "para-
sites" indiquent seulement que quelque
chose n'est pas en ordre dans le jardin.
C'est la raison pour laquelle, au lieu de
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ART DU JARDIN
Des tisanes répulsives pour
éloigner les «parasites»
La prolifération d’un parasite est un indicateur : il faut tenter de
comprendre ce que cette présence veut dire. Mais dans l’immédiat, il
faut trouver des moyens pour limiter les dégâts que peuvent occa-
sionner ces hôtes indésirables, c’est l’objet de cet article…
Des purins et des tisanes de plantes mélangés constituent des répul-
sifs efficaces contre ces invasions.
La menthe est un excellent répulsif par son odeur puissante
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penser à lutter tout de suite, il faut d'abord
chercher la cause profonde. Un manque
d'éléments nutritifs peut par exemple être
prévenu par un apport régulier de purins
fortifiants. Et lorsqu'on ne trouve pas
directement la cause de l'apparition des
parasites, on peut commencer par utiliser
des purins et tisanes répulsives. Les
plantes suivantes ont une puissante action
répulsive : absinthe, tanaisie, feuilles de
rhubarbe, de chêne, de marronnier d'Inde
et de noyer, plantes aromatiques comme
le thym, la sauge, la lavande, la sarriette,
l'hysope, le romarin, la mélisse, la menthe,
le persil et le fenouil. Elles éloignent les
parasites potentiels par leurs huiles essen-
tielles, leurs saponines, leurs composés
amers et tanins. Elles ne peuvent exercer
une action répulsive globale que si on les
emploie en mélange.
Recette de base d'un purin répulsif
Mettre à fermenter 1 kg de plante verte
ou 200 g de plante sèche dans 10 l d'eau.
Lorsque les feuilles sont décomposées,
on peut filtrer le purin dans un autre réci-
pient puis le laisser maturer. Ensuite,
selon l'importance de l'attaque, on pulvé-
rise ce purin dilué jusqu'à 1/10 (1 part de
purin, 10 parts d'eau) sur les plantes. Si
l'on a besoin d'agir en urgence, on peut
aussi faire une tisane de ces plantes.
Recette de base d'une tisane répulsive
Couvrir 1 kg de plante verte ou 200 g de
plantes sèches d'eau bouillante et laisser
infuser 2 à 6 heures. Employer comme le
purin.
Pour les cas particuliers, on peut utili-
ser ces autres procédés :
- l'ortie n’est à utiliser ni sous forme de
tisane, ni de purin mais en tant qu'extrait
froid de 12 h. C'est la meilleure manière
d'obtenir un effet répulsif contre les puce-
rons.
- pour la piéride du chou, on peut
employer un purin de feuilles ou de gour-
mands de tomates ; l'odeur de tomate
recouvre l'odeur du chou et les papillons
ne retrouvent plus les choux.
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Un orvet, prédateurs des limaces, des pucerons et autres parasites
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Soutenir au lieu de tuer
Dans le jardin amateur, il ne faudrait pas
employer de produits plus nocifs que ces
répulsifs. Le plus respectueux de la nature
et de la faune est de renforcer systémati-
quement les plantes cultivées par un sol
sain et une amélioration du milieu pour
accueillir les auxiliaires. C'est la raison
pour laquelle il vaut la peine d'aménager
une partie du jardin en jardin naturel. Ci-
dessous, nous donnons quelques-unes des
mesures les plus importantes pour un jar-
dinage naturel :
- laisser pousser les plantes "inutiles" car
elles favorisent la formation de myco-
rhizes dans le sol et nourrissent les auxi-
liaires.
- les syrphes et autres auxiliaires peuvent
être favorisés par la culture d'ombelli-
fères fournissant beaucoup de pollen
comme l'aneth, le cumin ou d'autres
plantes comme l'achillée millefeuille, le
millepertuis, etc. Les animaux adultes ont
besoin de pollen comme nourriture. Une
riche offre alimentaire permet aux auxi-
liaires d'avoir une descendance nom-
breuse.
- coccinelles, forficules (perce-oreille) et
chrysopes se multiplieront en plus grand
nombre au printemps si les pucerons
noirs du sureau dans la haie leur servent
de première nourriture. Il faut donc lais-
ser ou planter du sureau.
- les crapauds, lézards et orvets mangent
les limaces et leurs œufs, les pucerons
des racines et de nombreux autres para-
sites. Ils peuvent être favorisés par des
tas de pierres ou de branches qui leur per-
mettent de rester dans le jardin.
- les scarabées, araignées et autres se sen-
tent à l'aise dans les plate-bandes avec
des fleurs vivaces ou sur les talus sau-
vages. Lors de leurs chasses, ils capturent
de nombreux insectes.
- Les passereaux ont besoin de lieux de
nidification dans les haies et éventuelle-
ment de nichoirs s'il manque de trous
dans les vieux arbres. Les moineaux ne
sont guère appréciés car ils piquent les
salades mais ce sont de fantastiques chas-
seurs d'insectes. Un filet à légumes posé
sur les jeunes salades peut les détourner
vers d'autres plantes. Ces oiseaux si cou-
rants jadis ont diminué d'environ 50 %
depuis une cinquantaine d'années (chiffres
de Grande-Bretagne).
REINHOLD SCHNEIDER
(horticulteur Demeter à Creglingen en
Allemagne)
(extrait de Lebendige Erde3/2010 traduit par
J.-M. Florin)
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Un hôtel à insectes
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