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AVANT-PROPOS
Ancien élève du Conservatoire Régional de Musique Traditionnelle de PLŒMEUR1
(56) puis de l’ENM de LORIENT et du Conservatoire de RENNES, j’ai appris la harpe
celtique suivant des méthodes que la plupart des musiciens qualifient de « classiques » bien
que principalement tournées vers le répertoire traditionnel de Bretagne et des pays celtiques
insulaires. Le travail sur partition constituait la base essentielle de cet apprentissage. En
dehors des institutions, dans les stages auxquels je participais régulièrement, divers
professeurs appliquaient, au contraire, une pédagogie principalement basée sur le travail de
reproduction par oreille. C’est ainsi que les deux méthodes ont contribué à ma formation, bien
que la « classique » ait été, de loin, la plus poussée.
Ce n’est pas tant de l’opposition « écrit » / « oral » – reflétant les positions des
musiciens « classiques » ou « traditionnels » – ni principalement de technique, que des
moyens mis en œuvre pour enseigner la harpe celtique aujourd’hui, dont il sera question ici.
La réflexion portera sur l’adaptation d’une pédagogie pour l’instrument en lien avec le
contexte musical moderne.
Ce mémoire est une réflexion menée après plus de vingt ans de pratique instrumentale,
dix ans d’enseignement et trois années passées à confronter des méthodes pédagogiques
pendant la formation au CEFEDEM (cours de pédagogie, stages de tutorat, discussions avec
les autres étudiants). C’est donc, en quelque sorte, un état des lieux de la pédagogie de
l’instrument telle que je la ressens aujourd’hui à travers ma pratique personnelle, à la fois de
musicien et d’enseignant ; pratique qui ne cesse de s’enrichir de la concertation et des
échanges avec d’autres professeurs.
1 Ouvert en 1981, suite aux accords passés entre l’Etat et la région Bretagne, cet établissement a fermé en 1985
après l’intégration de la musique traditionnelle dans les Ecoles et Conservatoires de Musique.