Aujourd'hui
Cancérologie des
VADS :
le couple
radiologue -
médecin nucléaire
10h30 - Salle 242
Aujourd'hui
Radiologie
interventionnelle et
radioprotection :
connaître et gérer
le risque
10h30 - Salle 351
Le Quotidien des JFR • Lundi 24 octobre 2011
5
F Bidault •
Service de Radiodiagnostic, Institut Gustave-Roussy, Villejuif
Cancérologie des VADS :
le couple radiologue - médecin nucléaire
Pour en savoir +
sur le même thème
La séance thématique « Cancérologie des
VADS : le couple radiologue - médecin
nucléaire. Nouveautés et quotidien » est modérée
par Frédérique Dubrulle et Guy Moulin. Les
premiers orateurs Philippe Halimi, Arthur
Varoquaux, François Bidault, Gérald Bonardel et
leurs collègues mettent l’accent sur l’état d’esprit
de la prise en charge des cancers ORL, la réali-
sation pratique des examens, l’interprétation
des images pièges et l’ouverture vers la méde-
cine nucléaire. Ils couvrent la prise en charge du
bilan initial à la surveillance post-thérapeutique
et indiquent l’intérêt des examens de radiologie et
de médecine nucléaire. Une telle séance permet de
faire partager la culture d’une réunion de concer-
tation multidisciplinaire de cancérologie et de voir
ou revoir les finesses d’interprétation de l’ima-
gerie radiologique ORL. L’exposé conjoint avec
les techniques de médecine nucléaire répond à
trois états de fait. Le premier est que le radiologue
est bien souvent l’interlocuteur en imagerie de ses
collègues chirurgiens et oncologues, il est force
de proposition et interrogé sur la pertinence des
examens de médecine nucléaire. Le second est que
la TEP-FDG a été évaluée et est l’objet de recom-
mandations (principalement pour le bilan initial
ganglionnaire et métastatique, la recherche de
primitif, l’évaluation thérapeutique, la recherche
de récidive) ; que ces recommandations sont à
commenter en fonction de la localisation et de
l’importance de la maladie initiale et qu’elles ne
sont pas retranscrites de façon universelle dans les
référentiels de prise en charge des cancers ORL.
Le troisième état de fait est que les examens de
médecine nucléaire et leur utilisation évoluent.
Comme la radiologie diagnostique, la radio-
thérapie peut faire appel aux informations de la
TEP-FDG. De nouveaux traceurs ont l’AMM
ou sont en cours de validation. La TEP actuelle
est bien sûr une imagerie hybride TEP et scanner
mais elle se fait également TEP-IRM, justifiant
pleinement les discussions de compétences d’in-
terprétation, de maquettes des DES et de partage
interdisciplinaire. La discussion générale de fin
de séance est facilitée par la réalisation préalable
d’une synthèse des interventions. ■
Fig. 1 - Illustration de la bonne valeur prédictive négative
de reliquat tumoral de l’examen TEP-FDG. Patiente de 60
ans traitée par radio-chimiothérapie pour un carcinome
épidermoïde T2N3M0 de la margelle laryngée antérieure
(épiglo e sus hyoïdienne). Scanner initial (a) : tumeur
( èche) et adénopathie (*). Scanner de référence post-thé-
rapeutique (b) : masse ganglionnaire résiduelle (*). Est-ce
un reliquat tumoral ?
Fig. 2 - TEP-FDG réalisée le lendemain du scanner de réfé-
rence post-thérapeutique : image de fusion TEP-TDM (a),
image TEP seule (b). Fixation à la périphérie de la masse
interprétée comme très faible (SUV max = 3). Conclusion
de l’examen : masse déclarée non signi cativement xante,
absence de site tumoral métaboliquement détectable. Un
curage ganglionnaire emportant la masse est réalisé. Anato-
mopathologie : métastase ganglionnaire totalement nécro-
sée, témoignant d’une réponse complète au traitement par
radio-chimiothérapie.
Radiologie interventionnelle et radioprotection :
connaître et gérer le risque
V Vidal •
Hôpital de la Timone, Marseille.
Les doses délivrées en radiologie interven-
tionnelle au cours de procédures longues et
techniquement difficiles sont justifiées compte tenu
du bénéfice thérapeutique attendu. Cependant, ces
doses cumulées ou non sont potentiellement géné-
ratrices de risques qui doivent être bien connus du
médecin opérateur comme du patient. Il faut donc
informer, prévenir, surveiller et gérer le risque.
Pour l’opérateur : Les bonnes pratiques impliquent
que des protocoles soient établis pour les procé-
dures de radiologie interventionnelle et cela doit
également concerner l’optimisation des doses déli-
vrées. La plupart des établissements ont entrepris
pour leur parc de machines des manœuvres d’opti-
misation. Il s’agit, en collaboration avec les agents
d’application, de régler systématiquement et
automatiquement les salles de radiologie interven-
tionnelle en basse dose. La dégradation de l’image
qui s’ensuit n’altère pas en général l’image infor-
mative et permet des réductions de doses délivrées
supérieures à 50 %. Ces démarches d’optimisation
sont donc extrêmement efficaces pour prévenir le
risque et elles s’intègrent très bien dans le cadre
des évaluations des pratiques professionnelles.
Elles sont par ailleurs l’occasion de renforcer la
collaboration avec les radiophysiciens (PSRPM)
de l’établissement.
Les opérateurs ont également l’habitude d’uti-
liser les équipements de protection individuelle
courants (tablier et cache-thyroïde) qui sont très
efficaces. En revanche, les lunettes et les suspen-
sions plafonnières sont parfois sous-utilisées.
Des études de poste démontrent que l’utilisa-
tion de la suspension plafonnière réduit de plus
de 70 % le rayonnement diffusé à l’opérateur.
Enfin, la dosimétrie opérationnelle est également
un outil extrêmement efficace car elle renseigne
le personnel en temps réel et marque les esprits
notamment quand le dosimètre « sonne » pendant
une procédure. Le risque « impalpable » devient
concret.
Pour le patient : Avant la procédure, au cours de
la consultation, le risque doit être mentionné au
patient, bien que l’évaluation de la dose qui sera
délivrée soit difficile car elle dépendra essentiel-
lement de la durée de cette procédure et donc de
sa complexité. L’opérateur vérifiera également les
antécédents du patient à la recherche d’expositions
répétées qui pourraient modifier éventuellement
les incidences de l’intervention. Au cours de la
procédure, l’ensemble des démarches d’optimisa-
tion classiques devront être mises en œuvre. Après
la procédure, la dosimétrie doit être inscrite dans
le compte-rendu médical. Si cette manœuvre est
en général bien réalisée, elle n’entraîne en revanche
pas toujours une surveillance adaptée. En effet, des
seuils d’alerte doivent être mis en place, afin qu’un
patient ayant reçu une dose limite ou élevée (supé-
rieure à 3 Gy) puisse être revu systématiquement
en consultation à deux semaines pour identi-
fier notamment les effets cutanés. Le système de
transfert automatique des doses par le RIS sur
les comptes-rendus est donc un progrès mais il
doit être associé avec un système automatisé de
surveillance et de prise de rendez-vous en cas de
dose anormale. Par ailleurs, quand les doses limites
sont atteintes ou dépassées, l’exigence minimale
veut que l’opérateur renseigne un schéma du corps
avec les doses estimées en signalant le point d’en-
trée du faisceau à chaque étape de l’intervention.
Connaître le risque et le prendre en compte sans
le sous-estimer ni le surestimer est indispensable
pour tout radiologue interventionnel. Aujourd’hui,
la négligence de ce risque est considérée comme
une faute médicale. L’information, la prévention
et la surveillance sont les garants d’une maîtrise
rationnelle d’un risque qui apparaît parfois pour
certains « irrationnel ». ■
entre les discours des différents médecins ou, plus
simplement, utilisent ces mots pour exprimer leur
souffrance. S’ils sentent que le médecin est dispo-
nible et à l’écoute, ils profitent de cette occasion
pour parler, poser des questions qu’ils n’ont jamais
posées, parfois s’épancher. C’est souvent à ce
moment là qu’ils évoquent le traumatisme qu’ils
ont pu subir à cause d’une remise d’information
trop brutale lors d’un examen précédent.
Le versant juridique de l’annonce d’un diagnostic
est capital. C’est sur ce point essentiel qu’insistent
les nombreux articles de notre confrère Leonard
Berlin, étayés par des enquêtes menées auprès des
patients dont il est frappant de constater la parti-
cipation et le besoin qu’ils ont de s’exprimer et de
répondre aux questionnaires qui les concernent.
Le problème de l’annonce se pose de façon
encore plus aiguë dans le cadre de l’urgence, avec
parfois des questions posées de façon angoissée
et abrupte par les patients ou la famille. Dans un
temps limité nous devons résoudre le problème
diagnostique, conserver le souci et la volonté de
bien faire, informer rapidement et de la façon la
moins traumatisante possible et communiquer
avec les médecins responsables. La tâche n’est pas
facile et le risque d’erreurs ou de mots mal compris
très important.
Nous devons nous interroger sur les problèmes
spécifiques, juridiques entre autres, que posent
la télé-radiologie et la télé-expertise par rapport
à l’annonce des résultats et la remise des
comptes-rendus.
Tous ces sujets seront abordés et commentés dans
notre session intitulée « Le patient au centre de
l’imagerie ». Il s’agit de la place du sujet-patient,
celui auquel nous devons des comptes, avant le
médecin prescripteur, comme le dit L. Berlin :
« Twelve to 15 years ago, the radiologist’s responsi-
bility in terms of communication ended when the
dictation was done, but now, radiologists have just
as much responsibility for patient outcomes as
referring physicians do ». Ou encore: « it is the
patient to whom radiologists owe a duty to serve »
(1). Et pour bien faire et abonder nos « bonnes
pratiques », nous terminerons par la présentation
d’une charte écrite aussi importante, à nos yeux,
que celle du patient hospitalisé : la charte du
patient en imagerie médicale. ■
Références
Berlin L. Communicating results of all outpatient radiologic
examinations directly to patients: the time has come. AJR 2009
Mar; 192(3):571-3.
Fig. 1
Fig. 2