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Paris, le 4 septembre 2013
Communiqué de presse
Recommandations pour le troisième Plan Cancer,
les radiologues partagés entre vigilance, inquiétude et reconnaissance
La Société Française de Radiologie salue la compréhension des enjeux liés à l’imagerie et la
qualité des réflexions relevées dans le rapport du Pr Jean-Paul Vernant remis le 30 août aux
Ministres de la Santé et de la Recherche en préparation du troisième Plan Cancer. Elle émet
cependant des réserves et alerte une nouvelle fois les pouvoirs publics sur une situation qui
continue de se dégrader en termes d’égalité d’accès à l’innovation et aux meilleurs soins, sur
tout le territoire.
La SFR partage le constat du Pr Vernant sur la sous-estimation des besoins en imagerie
médicale au cours des dernières années, en particulier dans le Plan Cancer II qui s’achève. La
situation de l’imagerie en coupes dans notre pays (scanner, IRM) en est la triste illustration : si
l’on considère l’imagerie par résonnance magnétique, elle est devenue, comme le souligne le
rapport qui s’appuie sur le Guide du Bon Usage des Examens d’Imagerie, une modalité
essentielle dans la prise en charge des cancers, aussi bien lors du diagnostic initial puis du bilan
d’extension que du suivi thérapeutique des patients.
Pourtant, la France accuse un retard que le Plan Cancer II est loin d’avoir comblé malgré les
objectifs du rapport Grünfeld :
délais d’attente inacceptables et inégalités régionales ;
moyenne nationale d’IRM par million d’habitants parmi les plus faibles d’Europe (10,1
IRM/million d’habitants en France contre 20 en moyenne européenne et jusqu’à
presque 30 en Allemagne et au Danemark).
À cet égard, les préconisations du rapport remis par le Pr Vernant réclament des délais
acceptables de 14 jours en moyenne, soit 2 fois moins qu’aujourd’hui et avancent un objectif
de 20 machines par million d’habitants à l’horizon 2018. Si cet objectif est atteint, ce sera la
plus grande avancée des 10 dernières années, même si les professionnels de santé s’inquiètent
de ces prévisions toujours insuffisantes pour se rapprocher des bonnes pratiques et s’aligner
sur les standards européens. Ce taux de 20 machines/million d’habitants est déjà celui de 2012
observé en Europe. Comment peut-on imaginer que les patients de notre pays devraient
attendre encore 6 ans de plus ?
Autre sujet important traité dans le rapport, la radiologie interventionnelle qui est en pleine
expansion. Or, laccès restreint à l’IRM et au scanner, les 2 modalités qui permettent un
guidage par l’image très précis, empêche son plein développement. Le rapport cite pourtant
une étude prospective d’Unicancer (juin 2013) qui, prévoyant l’augmentation des actes de
radiologie interventionnelle, entre 2012 et 2020, évalue à 16 % le temps de scanner
supplémentaire dévolu à la radiologie interventionnelle et à 36 % le temps additionnel d’IRM
réservé à ces techniques interventionnelles.
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Comment, dès lors, assurer aux patients le bénéfice de ces progrès diagnostiques et
thérapeutiques - souhait clairement exprimé dans le rapport - avec un parc de machines
chroniquement insuffisant ? Ces approches innovantes, comme le préconise l’auteur du
rapport nécessitent des machines dédiées ; sont-elles incluses dans les objectifs généraux
d’équipement pour 2018 ?
Dans ce cas, le développement de la radiologie interventionnelle qui permet des procédures
souvent moins invasives que la chirurgie et offre des perspectives d’économie en diminuant les
durées de séjour, serait fortement compromis contrairement aux souhaits de revalorisation
exprimés.
Enfin, parmi les autres difficultés évoquées, la démographie et la répartition des radiologues
dans les territoires et les établissements. Le rapport souligne son inadaptation, avec 40 % des
postes vacants dans les hôpitaux et des décisions récentes dénoncées par la SFR et toutes les
composantes de l’imagerie (G4), s’insurgeant contre la baisse du nombre d’internes admis à
s’engager dans la filière radiologique. Comment faire face dans ces conditions aux indications
de l’imagerie diagnostique et thérapeutique qui vont croissant et à la pyramide des âges de la
spécialité (38 % des radiologues ont plus de 55 ans) ?
Comme le souligne le Pr Jean-Pierre Pruvo, Secrétaire Général de la Société Française de
Radiologie, « Si nous avons le sentiment en lisant ce rapport que l’importance croissante de
l’imagerie et son rôle essentiel dans la lutte contre le cancer ont enfin été traités et compris,
nous avons aussi la conviction que seules des mesures d’ampleur, notamment un plan
d’urgence pour l’imagerie en coupes, permettront d’atteindre les objectifs exprimés par le
Pr Vernant ».
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