Note d’intentions
Yvon Tranchant m’ayant amicalement invité à lui proposer un spectacle dont j’assumerai l’écriture et la
mise en scène, nous nous sommes très vite mis d’accord sur le projet Michel-Ange.
Si ce n’est pas la première fois que j’écris un texte original pour le théâtre, c’est la première fois que je
mettrai en scène l’un de mes textes et surtout la première fois que je mettrai en scène.
Je me suis entouré pour ce faire d’une équipe professionnelle que je connais bien.
Avec Chantal de la Coste qui assumera la scénographie et les costumes, nous nous sommes mis
d’accord pour qu’il n’y ait en scène qu’un bloc de marbre de quatre mètres de longueur sur deux de
hauteur dans lequel sera insérée la sculpture inachevée. Ce bloc sera muni d’une ouverture invisible du
public qui permettra à l’acteur de disparaître à l’intérieur du marbre.
Avec l’éclairagiste, Marie Nicolas, nous avons trouvé que hors l’éclairage pertinent pour faire vivre ce
bloc de marbre et les différentes parties de la narration, il sera nécessaire de donner une forme de vie
à l’espace vide qui entoure ce bloc. Comme une petite planète dans le cosmos.
Avec Jean-Philippe François, créateur son, il a été décidé, vu qu’il n’y a jamais de vrai silence dans les
salles de musées, même la nuit, de jouer avec un fond plus ou moins perceptible de bruits. La création
musicale pure reste encore à déterminer. Fin Renaissance ou Rock ou les deux.
Enfin l’acteur, Luc-Antoine Diquéro, seul en scène aura tout le loisir de suivre sa fantaisie puisqu’il joue
une chose qui n’existe pas, une statue qui parle.
Cette qualité de non-humain mais qui connaît l’humanité et en est un pur produit l’amènera à sauter
d’un personnage à l’autre, sans effort, donc sans trop forcer le trait, et avec humour et tendresse car
qu’est-ce que peux amener cette forme d’éternité que possède cette œuvre qui parle, si ce n’est de la
distance et de la compassion pour l’étroitesse de la vie des hommes.
Il faudra bien que l’acteur suive le fil directeur du texte. Car si on découvre de manière amusée qui était
Michel-Ange, l’essentiel reste que ce morceau de pierre parle d’un temps révolu depuis des siècles
mais qu’il a vu, et vécu donc, qu’il va révéler l’existence de personnalités, d’hommes qui ont existé sur
cette terre et qui ont soit totalement disparu, soit se sont transformés en mythes mais dont les voix,
les caractères, les préférences culinaires ou sexuelles, tout ce qui constituait leur vie, sont totalement
tombés dans l’oubli.
Ne reste que les œuvres des hommes et ce qu’on en fait.
Hervé Briaux