Newsletter n°2 Octobre 2014 Votre Équipe Ressource Régionale en Soins Palliatifs Pédiatriques d’Île-de-Fance Édito Alors la rentrée ? C’est la rentrée des classes. Quel moment chargé d’émotions, d’angoisse, d’enthousiasme et de questions pour l’enfant qui grandit, intègre la société ! L’école, cet espace commun, « ordinaire » est un des rares lieux où la « normalité » semble possible pour l’enfant concerné par une maladie chronique, sévère ou sans traitement curatif. Certes, la mobilisation forte des associations et la loi du 11 février 2005 ont considérablement augmenté le taux de scolarisation des enfants atteints de maladie grave. Cependant, cette scolarisation reste régulièrement soumise à nombre d’aléas : aménagements et auxiliaire de vie scolaire non disponibles reportent la rentrée tant attendue ; les difficultés organisationnelles et administratives ne permettent qu’une scolarisation de quelques heures hebdomadaires. À l’école, les enfants et les parents s’affrontent alors à un « déficit éducatif » et ces situations génèrent une forme de surhandicap. Dossier : Liens entre équipes Sommaire • Résultats d’enquête ONPEDIF • Dossier Liens entre équipes : - Services hospitaliers de pédiatrie spécialisée - Services de pédiatrie générale - HAD - Équipes mobiles Soins Palliatifs - Réseaux de Soins Palliatifs • Ressources www.paliped.fr et actualités La première motivation de l’école est celle de l’intégration par la socialisation, le détachement d’avec le groupe familial. Jusqu’ici protégé par le domicile ou l’hôpital, l’enfant gravement malade affronte pour la première fois la réalité extérieure. Il se sent seul, en décalage, questionné, moqué. À côté du handicap connu, évident, presque accepté parce qu’anticipé par les adultes, se trouve la différence discrète, presque invisible. « Tu es moche », moquerie la plus souvent rapportée par les enfants, souligne l’image perçue par le groupe et renvoie à cette incurable solitude. La discrimination précoce est dévastatrice pour l’estime de soi. Bien sûr l’accompagnement est indispensable. Peut-être est-il possible de réfléchir pour prévenir, préparer l’enfant et son entourage face à ces difficultés... La seconde motivation, celle de l’instruction pour l’acquisition de compétences, pour la possible insertion professionnelle concerne davantage les enfants qui « grandissent ». Comment une scolarisation si chaotique, si dépendante des logiques institutionnelles, peut-elle conduire à l’intégration professionnelle ? Une réalité ou une utopie ? Hélène Dufresne, chef de projet socio-éducatif, Hôpital Necker Enfants-Malades PALIPED enquête Paroles de soignants et de parents d’enfants atteints de cancer, en soins palliatifs, résidant en Île-de-France et décédés en 2010 : l’étude ONPEDIF A fin de mieux cerner les actions de formation et d’accompagnement à mettre en place pour de meilleurs soins palliatifs pédiatriques, le réseau d’Île-de-France d’Hématologie et d’Oncologie Pédiatrique (RIFHOP) et l’Équipe Ressource de Soins Palliatifs Pédiatriques d’Îlede-France (PALIPED) ont entrepris en 2011, une étude en deux phases. La première partie s’est intéressée au parcours de soins des enfants atteints de cancer, résidant et traités en Île-de-France, dans l’un des 4 services de référence en oncologie pédiatrique, et décédés en 2010. Les dossiers médicaux et infirmiers de 51 patients ont pu être étudiés de façon rétrospective : modalités de prise en charge, de décision de passage en soins palliatifs, parcours de soins des trois derniers mois de vie, description de la prise en charge thérapeutique et psychologique pendant la dernière semaine, évaluation de l’implication du médecin traitant. La seconde partie, dont il est question ici, cherche à évaluer le vécu des familles et du personnel soignant de ces mêmes enfants pendant cette période de prise en charge palliative. C ette deuxième phase comporte un volet centré sur les parents endeuillés, et un volet centré sur les soignants. Les parents susceptibles de participer à l’étude devaient être contactés par une lettre du médecin référent du centre concerné pour présenter les objectifs de l’étude et son déroulement. Le courrier précisait qu’ils seraient contactés par téléphone par un psychologue-chercheur, en l’absence de refus exprimé de leur part. Le psychologue proposait alors aux parents de répondre, lors d’un entretien semi-dirigé ou d’un questionnaire écrit, à des questions portant sur la décision de passage en soins palliatifs, la transmission de l’information, les soins et traitements reçus durant la dernière semaine de vie et l’après-décès. Lorsque les parents acceptaient l’entretien, les soignants du ou des services concernés (hôpital de référence, hôpital de proximité et HAD) et tous ceux qui s’étaient occupés de l’enfant (quelque soit leur secteur d’activité) étaient conviés à un Focus-Group (Le Focus Group est un outil de recherche sociologique constitué d’un groupe de personnes et animé par un professionnel). Si le questionnaire était choisi par les parents, & 2 l’équipe du service de référence devait à son tour remplir un questionnaire. L es 51 enfants concernés par l’étude ont été suivis dans les 4 services spécialisés par 24 médecins référents. Il a été demandé à chacun d’entre eux d’envoyer une lettre aux parents et, après parfois plusieurs mois de réflexion, 19 médecins ont accepté le principe d’adresser ce courrier aux parents de 37 enfants. 4 courriers n’ont pas pu être envoyés ou sont revenus faute d’adresse. Les médecins de 4 enfants ont souhaité ne pas envoyer de courrier pour des situations qu’ils jugeaient trop « violentes », « conflictuelles » ou « compliquées » et 10 courriers n’ont pas été envoyés sans que les 6 médecins référents ne motivent leurs refus. Sur les 33 familles ayant reçu le courrier, 4 ont refusé de participer lors de l’appel du psychologue (« c’est trop dur »), 6 n’avaient plus le même numéro, et 4 ne se sont pas manifestées malgré les messages vocaux laissés. 19 entretiens ont pu être réalisés concernant 18 familles (les deux parents séparément pour un enfant) et 2 familles ont choisi le questionnaire mais une seule l’a renvoyé, soit 20 participants. À ce jour 15 Focus-Groups ont pu être réalisés avec les soignants. Les problèmes rencontrés dans l’envoi des courriers, puis l’organisation des Focus-Groups, au-delà d’un manque de temps manifeste des soignants, lève le voile sur la difficulté de ce travail de mémoire : volonté de protection des parents endeuillés, crainte de ne pas se souvenir 3 ans après ou limite protectrice du soignant … beaucoup de choses ont pu être échangées lors de ces rencontres appréciées des participants. M algré ces difficultés, les renseignements obtenus sont d’une très grande richesse et permettront, nous l’espérons, de mieux comprendre les attentes des parents, d’enrichir la connaissance des soignants et de mieux anticiper les difficultés de chacun. Que tous ceux, parents comme soignants, qui vont nourrir notre réflexion par des témoignages si forts, soient grandement remerciés. Dr P.Boutard, consultant & Analyse Des professionnels d’hémato- « On a voulu se consacrer à mille pour cent à notre enfant, et pas à nous » (un père) S uite à la première partie de l’étude portant uniquement sur les dossiers et qui ne permettait pas de répondre à certains aspects, il nous a été confié le soin de rencontrer les parents, après qu’un courrier leur ait été envoyé par le médecin référent de leur enfant les informant du déroulé de cette étude. Seuls quelques points peuvent être rapidement évoqués dans le cadre de cet article. Ils seront plus longuement développés dans une communication orale au 6ème Congrès international de soins palliatifs pédiatriques les 2-3 octobre 2014 Saint-Malo, puis dans des publications à venir. 19 entretiens, d’une durée moyenne de 75 minutes, on été menés, concernant 18 enfants (2 parents d’un même enfant ont témoigné séparément). Il s’agissait de 7 mères, 3 pères et 9 couples. Dix de ces entretiens ont eu lieu au domicile et 9 dans un autre lieu (siège de PALIPED, café …). I nformer leur enfant de la gravité de sa maladie et/ ou de sa fin de vie prochaine semble difficile, sinon impossible pour la majorité des parents. C’est, pour beaucoup, indicible quand l’enfant est jeune. Cependant ils acceptent volontiers que le médecin référent réponde aux questions de leur adolescent si la relation est de bonne qualité. Néanmoins, dans certains services, des progrès quant à l’empathie et au tact dans les annonces est, selon eux, encore à faire. Ce que les parents redoutent le plus c’est que leur enfant souffre. La prise en charge de la douleur est une de leur première demande. Ils se disent, en majorité sur ce point, satisfaits. Même si certaines souffrances sont encore évitables. C e qui ressort fortement de cette étude c’est que tout au long de la maladie de l’enfant, les parents s’oublient en tant que personnes. Ils sont peu attentifs à leurs propres besoins (sommeil, nourriture, etc.) pour se consacrer entièrement à ceux de l’enfant. C’est un temps traversé par la peur, la tristesse et la colère. Un de leurs souhaits, dont ils disent là aussi qu’il est en partie satisfait, est de mieux participer aux décisions de traitement et de limitation et/ou arrêt de traitement de leur enfant. Des compromis liés aux conditions du mourir ont été acceptés par les parents (sédations en phase terminale, lieu du décès, etc). A près le décès : une lettre de condoléance personnalisée est bienvenue, la présence des soignants aux obsèques et toutes les manifestations d’émotion de la part des équipes sont grandement appréciées. Enfin, il semble se dégager le désir que soit privilégié une écoute ouverte du parent endeuillé en évitant l’écueil d’une pathologisation excessive. Le deuil n’est pas une maladie, comme l’ont rappelé certains. Ce que les parents attendent des médecins et soignants, c’est à la fois une grande expertise et de réelles qualités humaines, ce dont ils attestent bien souvent dans leurs témoignages. Gérard Sébille, psychologue clinicien, chercheur & oncologie pédiatrique acceptent d’évoquer leurs souvenirs de situations de fins de vie D ans le cadre de cette étude Paliped-Rifhop une quarantaine de professionnels a participé à des rencontres animées par une socio-anthropologue, enseignant-chercheur en médecine. Une quinzaine de Focus-Groups ont ainsi été organisés dans 4 centres de référence et un hôpital périphérique, d’une durée de 70 minutes en moyenne. Tous les échanges ont été enregistrés, retranscrits intégralement et anonymisés. A été privilégiée une analyse thématique des données. De ces rencontres difficiles à mettre en place - il y a eu un long travail de persuasion et de recrutement des médecins et paramédicaux - se dégage une grande richesse de contenus, dont on peut extraire ces quelques points: À la différence des parents, les professionnels considèrent tous que le délai de 3 ans depuis le décès du patient est trop long. Ils ont souvent oublié les situations non conflictuelles ou celles qui n’étaient pas marquées par une affinité forte avec l’enfant ou ses parents. Le souci de la douleur est présent dans tous les échanges, et semble avoir généré une mobilisation effective des professionnels. La dégradation du corps, la mutilation, la transformation du visage par les traitements ont été plus malaisément évoquées. Les trajectoires thérapeutiques paraissent jalonnées d’une variété d’émotions et de valeurs, et des éléments culturels et sociaux ont apparemment généré un décalage entre soignants et familles. Les soignants ont pu dire leurs difficultés à admettre l’altérité sociale, culturelle, religieuse, psychique. Le « temps d’après » le décès avec différentes questions autour des condoléances, des obsèques, des parents qui reviennent ou pas... montre une grande diversité des manières de faire. Il conviendra de rapprocher ensuite ces conduites de ce qu’en disent les parents, pour comprendre et développer celles qui sont aidantes. L ’objectif initial qui visait à repérer les difficultés ressenties par le personnel soignant est atteint. Il a été apprécié de pouvoir repenser à ces situations à distance. Les participants se sont confiés en reconnaissant tirer bénéfice de ce temps d’exception. Ils ont réfléchi notamment aux mécanismes de la mémoire (collective et individuelle) et se sont étonnés des souvenirs qui surgissent en entendant leurs collègues parler de l’enfant et de ses proches. Apparaissent des tensions et des inquiétudes dans ce travail d’accompagnement mais aussi les modes de solidarité qui s’y déploient. À distance, les relations avec les familles semblent plutôt apaisées. Catherine Le Grand-Sébille, Socio-anthropologue, enseignant-chercheur 3 & Liens entre équipes Coordonner des compétences complémentaires Service de Pédiatrie spécialisée & HAD de néphrologie pour poser leurs questions concerRetour à la maison d’un nouveau-né service nant le projet de vie, les soins de confort pour Louis, la en insuffisance rénale terminale prise en charge des symptômes de fin de vie et l’accompagnement de la famille. Les parents ont souhaité que Louis décède à la maison entouré de sa famille. Louis a pu rentrer. Il avait une alimentation maternelle à la demande, recevait du paracétamol ainsi que des doses infimes de morphine toutes les douze heures débutée en raison d’un inconfort. Des prescriptions anticipées d’Hypnovel® intra rectal en cas de convulsions ou de symptômes réfractaires ont été faites. Le SAMU a été prévenu sur le projet palliatif de cet enfant (projet de soins raisonnables, pas de réanimation en cas de détresse vitale, ni de geste invasif). Histoire de Louis L ors de la 3ème grossesse d’un couple jeune en bonne santé, le diagnostic de valves de l’urètre postérieur avec complications sur les voies urinaires a été posé lors de l’échographie du 2ème trimestre. Plusieurs réunions multidisciplinaires ont eu lieu en anténatal avec les obstétriciens et les néphrologues. Les parents n’ont pas souhaité interrompre la grossesse et plusieurs interventions chirurgicales ont été tentées (intervention par voie cystoscopique avec pose d’un drain, drain vésico amniotique, amnio-infusions…) pour préserver la fonction rénale. Louis est né eutrophe à terme et a été transféré en réanimation suite à une détresse respiratoire aiguë (intubé, ventilé) et une insuffisance rénale. Il est resté 3 semaines en réanimation. Malgré l’autonomie respiratoire acquise, l’évolution a été défavorable sur le plan métabolique avec majoration de l’insuffisance rénale néonatale. La déci- I nitialement, la puéricultrice de l’HAD venait au domicile une fois par jour pour l’évaluation clinique et l’adaptation des traitements en lien étroit avec le pédiatre de l’HAD. Ce rythme a été adapté à deux fois par jour, les visites étaient conjointes avec le pédiatre de l’HAD. Le médecin de l’équipe mobile de soins palliatifs était en lien quotidiennement avec les parents et l’équipe HAD. L’enfant s’épuisait et tétait de moins en moins. En accord avec les parents, il a été décidé de ne pas débuter d’assistance nutritionnelle ni d’hydratation intraveineuse, mais de respecter ses besoins d’hydratation des muqueuses avec des soins de bouche. L’ensemble des traitements était donné soit per os, soit en intra rectal. Louis réagissait aux paroles réconfortantes de ses parents, de son frère et sa soeur. Le traitement a été réajusté avec une augmentation progressive des doses et de la fréquence de la morphine, et l’introduction de Laroxyl® devant des geignements et une augmentation du score d’EDIN. Dans un second temps, de petites doses d’Hypnovel® à visée anxiolytique ont été débutées en intra rectal. Ainsi, Louis a pu être paisible, serein et confortable. Il est décédé 48 heures après l’ajustement du traitement, la nuit dans son sommeil, entouré de ses parents qui dormaient à ses côtés. Pendant ces 8 jours au domicile, le cadre de vie habituel a été préservé pour le frère et la soeur, les parents ont préparé l’après (choix des habits, cercueil et préparation de la cérémonie), les grands-parents étaient très présents. La famille était soutenue par son entourage proche, dont la communauté de leur paroisse. Les rites religieux ont pu être débutés au domicile en présence de la fratrie. sion de ne pas entreprendre de mesures invasives, dont la dialyse, a été prise avec l’équipe de la réanimation, les néphrologues, l’équipe mobile de soins palliatifs, la psychologue en accord avec les parents. Louis a été transféré dans le service de néphrologie dans une chambre mèreenfant personnalisée par les parents (photos, cadeaux, …). Après concertation avec les équipes et la famille, la surveillance biologique et les prises de constantes ont été arrêtées. Louis était somnolent, eupnéique, cachectique, hypotonique mais réactif. Le traitement symptomatique a été ajusté selon les signes cliniques observés. Les parents ont souhaité ardemment rentrer chez eux avec Louis pour la fin de vie mais étaient inquiets sur la faisabilité de ce retour, en particulier le père, soucieux de protéger les autres enfants. Au cours des différents entretiens, les parents ont cheminé et se sont appropriés le projet de retour à domicile avec l’HAD (hospitalisation à domicile). L C e retour à la maison a été préparé lors d’une rencontre préalable entre l’équipe HAD (puéricultrice et pédiatre), le service de néphrologie (médecins et équipe soignante, assistance sociale et pédopsychiatre) et l’équipe mobile de soins palliatifs pédiatriques. Les parents ont rencontré la puéricultrice et le pédiatre de l’HAD dans le & 4 ’HAD a pu accompagner les parents dès le début de la prise en charge, jusqu’au décès de leur bébé puis lors des démarches administratives. L’histoire de Louis met l’accent sur l’importance de la construction d’un projet coordonné, commun et anticipé par les différentes équipes, à la fois à l’hôpital et au domicile, le respect du choix des parents centré sur le bien être et le confort de leur enfant tout en respectant leur rythme et leurs émotions. Dr Édith Gatbois, HAD AP HP et Dr Aude Le Divenah, EMSPP Necker Enfants malades & Service de Pédiatrie générale & Réseau ...et Réseau de Soins Palliatifs le Pallium Centre Hospitalier de Versailles... I l est toujours difficile - quelque soit le lieu de soin d’accompagner un enfant au décès. Dans un service de pédiatrie générale, le plus souvent tourné vers la guérison et vers la vie, la mort d’un enfant peut être vécue par l’équipe comme un échec. Même si ces situations se présentent rarement dans notre service, le vécu est toujours très douloureux et violent, autant pour les médecins que pour les paramédicaux. Ces dernières années notre service a été sollicité de manière de plus en plus régulière pour des prises en charge palliatives. Ces expériences, à chaque fois singulières, nous ont amenés à penser différemment la prise en charge globale de ces enfants. Ainsi nous avons pu identifier un certain nombre de pré requis pour que l’accompagnement se fasse de la manière la plus harmonieuse possible pour l’enfant, sa famille et l’équipe. L éo, âgé de 5 ans, a été adressé au Réseau par l’hôpital de proximité. L’enfant est atteint d’une tumeur cérébrale et les traitements curatifs ont été suspendus. Le médecin et deux infirmières du Réseau se rendent au domicile de l’enfant, après avoir reçu les comptes-rendus médicaux. Les parents ontété informés de la fin de vie de leur enfant et cherchent à satisfaire ses moindres désirs. Le Réseau met à leur disposition sa permanence téléphonique et propose des visites et appels réguliers. La psychologue du Réseau contacte la psychologue de l’hôpital pour lui faire un retour de la visite au domicile. Les parents sont centrés sur leur enfant et ne s’investissent plus à l’extérieur. Le père a cessé son activité professionnelle. L’équipe hospitalière s’inquiète de la capacité des parents à faire face à la perte de leur enfant. Pour optimiser le suivi, la famille est vue en consultation chaque semaine. A u cours des jours suivant la visite, Léo va moins bien : maux de tête, vomissements, mauvaises nuits. Le surlendemain le papa appelle le Réseau, Léo n’est pas bien, il a du mal à le réveiller. Le médecin généraliste est absent, alors le Réseau cherche et trouve un remplaçant pour aller voir Léo sur place. 48 heures plus tard, la mère informe le Réseau qu’il y a eu une aggravation, le SAMU a été appelé la nuit pour un problème respiratoire. La mère se met à pleurer en expliquant que son mari est sorti faire les démarches pour les obsèques de leur enfant. Les propositions de visites sont refusées, ils préfèrent rester seuls tous les trois. Le Réseau fait le point avec le service de soins à domicile et le service de pédiatrie de l’hôpital. Une réunion pluridisciplinaire est organisée pour permettre aux équipes de se rencontrer et d’échanger autour de la situation de l’enfant. Le médecin généraliste informe le Réseau que Léo est dans le coma avec des pauses respiratoires, mais serein. Les parents semblent plus apaisés mais trouvent que « c’est long ». C’est le généraliste qui annoncera le décès de Léo à l’équipe du Pallium. E n amont, un lien solide avec les services de référence est indispensable pour pouvoir disposer de données médicales les plus complètes et récentes possibles. De même, l’évaluation psychologique et sociale de l’enfant et de sa famille se fait le plus souvent en complémentarité entre le centre de référence et le centre de proximité. Nous avons constaté combien il était précieux d’avoir des interlocuteurs privilégiés et bien identifiés dans ces situations. Cette étroite collaboration va permettre une relation de confiance « triangulaire » indispensable entre le centre de référence, le centre de proximité et la famille. En aval, nous travaillons activement au développement de la collaboration avec différents réseaux et équipes en interne (équipe mobile de soins palliatifs) et en externe (par exemple dans les Yvelines : HAD Santé Service, Réseau Pallium, médecin traitant, …). Les réseaux externes et le médecin traitant ayant pour mission de se déplacer au domicile du patient, représentent pour nous les garants de la continuité et de la cohérence de la prise en charge de l’enfant et de sa famille dans son environnement habituel. L E nfin, la proximité du domicile nous confère un rôle d’intermédiaire entre le centre de référence et le patient. Les parents trouvent dans le centre de proximité un lieu plus facilement accessible dans cette période si sensible. Si, pour la famille et l’enfant, cette proximité géographique apparaît souvent bénéfique, elle peut être, paradoxalement pour nos équipes, source de fragilité. Dans ce contexte, les actions du RIFHOP et de PALIPED constituent une grande aide ; nous permettant d’assurer notre rôle d’accompagnement auprès de l’enfant et de son entourage. Dr Véronique Hentgen, pédiatre, Virginie Pirou, psychologue, Sadia Berard, cadre de santé & 5 ’équipe mobile du Pallium apporte son expertise de terrain puisqu’elle se rend au domicile des patients afin d’évaluer les besoins et faire des propositions qui sont retranscrites aux hospitaliers. Tout ajustement de traitement est fait en concertation avec le médecin hospitalier référent. Le Réseau établi également un lien avec les soignants du domicile auxquels il apporte son soutien. Les visites à domicile, les échanges téléphoniques, et les soutiens psychologiques sont suivis de concertation avec les soignants référents de l’hôpital. Lorsque l’aggravation de l’état des enfants ne leur permet plus de faire des allers et retours à l’hôpital, les liens entre leurs soignants référents et l’équipe mobile du domicile sont particulièrement importants pour poursuivre au mieux l’accompagnement des jeunes malades et de leurs familles. Sylvie Ruffin, psychologue & Équipe Mobile Douleur et Soins palliatifs (EMDSP) & Service de pédiatrie générale : Centre Hospitalier de Poissy, regards croisés Point de vue du pédiatre A la suite de cette première prise en charge, l’EMDSP a été sollicitée également pour apporter une aide directe à l’enfant et aux parents, en les rencontrant s’ils le souhaitaient, pour élargir, là aussi, les personnes « ressources » nécessaires à chacun. L’intervention de l’EMDSP dans le service a grandement contribué à l’amélioration de la prise en charge des patients et des familles confrontés aux soins palliatifs. Elle a permis aux équipes d’acquérir plus de confiance, d’être mieux préparées, donc de répondre de façon adaptée à la situation. D ans le service de pédiatrie nous prenons en charge des enfants en soins palliatifs depuis au moins aussi longtemps que l’EMDSP existe sur notre hôpital. Pourtant, jamais nous n’avions fait appel à elle avant cette situation de 2009, où la prise en charge d’un adolescent nous a posé plusieurs problèmes. L’équilibration du traitement antalgique d’abord pour nous médecins ; puis le questionnement de l’équipe paramédicale sur leurs pratiques : « Fait-on bien ? Comment faire mieux ? ». Depuis 2006 nous avions constitué un groupe de travail sur les soins palliatifs avec les soignants du service pour réfléchir et organiser ces prises en charge. Mais cette situation concernant un adolescent se rapprochait plus d’une prise en charge « adulte ». Nous étions également sans doute prêts à « partager » nos pratiques avec l’EMDSP, parce que nous pouvions déjà faire valoir un travail important sur le sujet, et que nous avions ciblé notre demande et nos attentes de cet échange avec l’EMDSP. Nous n’avons jamais souhaité être relayés complètement, ni craints d’être dépossédés de cette situation clinique. Nous avons simplement voulu utiliser des compétences que nous n’avions pas, et enrichir la réflexion en équipe dont la pluridisciplinarité s’est vue renforcée. Depuis 2009, nous faisons systématiquement intervenir l’EMDSP dans le service lorsqu’un enfant y est pris en charge en fin de vie. Notre demande est variable selon les situations (intervention auprès des soignants, de l’enfant, de la famille), mais jamais nous n’avons regretté d’avoir fait appel à elle … une belle réussite ! Sylvie Combettes, Cadre de santé du service de pédiatrie Point de vue de l’EMDSP L a demande d’intervention de l’EMDSP est rare en pédiatrie. Initialement, l’objectif de notre intervention n’était pas clairement établi : accompagnement de l’équipe ? des parents ? conseils sur les soins de confort ? intervention de la psychologue ?...L’accueil de l’équipe de pédiatrie a favorisé une réelle collaboration. Il nous est apparu que beaucoup de choses avaient déjà été travaillées en équipe. L’EMDSP a, dans un premier temps, ré-assuré l’équipe pédiatrique sur les actions déjà mises en place. Puis elle a pris part aux réunions pluridisciplinaires, dans un rôle de « tiers extérieur », pour écouter d’abord, puis échanger sur les prises en charges à partir des propositions de l’équipe de pédiatrie. Ce travail a permis à l’EMDSP de faire connaître ses missions et la richesse de sa pluridisciplinarité. Néanmoins, si la répétion de ces collaborations en pédiatrie traduit probablement la satisfaction des équipes, nous n’avons jamais eu l’occasion de faire un bilan de nos interventions, pour adapter au mieux nos actions et envisager d’intervenir plus précocement que lors de la fin de vie de l’enfant. Dr Béatrice Pellegrino Point de vue de l’équipe soignante Même si quelques enfants en fin de vie sont pris en charge chaque année dans le service, la plupart des soignants n’ont que peu d’expérience en soins palliatifs. Plus encore dans cette période difficile pour l’enfant et sa famille, la volonté de toute l’équipe est de réaliser des soins de qualité, de ne pas faire d’erreur ou « d’impair », source de souffrances supplémentaires. L a première intervention de l’EMDSP dans le service était clairement destinée à l’équipe, pour mettre le personnel en lien avec des personnes « ressources », spécialisées en soins palliatifs. Les objectifs étaient d’être rassurés dans la validité des pratiques déjà en cours, d’améliorer les soins, notamment dans le domaine du positionnement (techniques, matériel), de partager des « petits trucs » (soins de bouches, glaçons aromatisés …). Au fur et à mesure des visites de l’EMDSP, l’équipe a pu aborder également les questions plus difficiles de « l’après » (toilette mortuaire, temps dans le service, chambre mortuaire). Les échanges ont toujours été très constructifs. & Stéphanie Praet, Faisant fonction Cadre de santé EMDSP jusqu’en 2012 Conclusion On voit dans ces regards croisés sur la collaboration entre équipe pédiatrique et EMDSP, combien il est important de définir l’attente et la place de chacun dans une prise en charge conjointe. 6 & Réseau & EMDSP & Service de pédiatrie générale : Réseau Opéra & Centre Hospitalier de Meaux, une question de confiance L ’intervention des équipes de soins palliatifs dans la prise en charge de Yann a été initiée par l’intermédiaire du RIFHOP (Réseau Île-de-France d’Hémato-Oncologie Pédiatrique). C’est ce réseau qui a mis en lien le réseau Opéra (réseau de soins palliatifs à domicile) et les services de pédiatrie de l’hôpital de Meaux. En effet, à ce moment là, les professionnels intervenant auprès de l’enfant et de sa famille s’interrogeaient sur les conditions de la prise en soins de Yann et de son maintien à domicile. Les difficultés concernaient notamment les prises de sang difficilement supportées par l’enfant, la gestion de sa douleur et la venue régulière de l’enfant et de sa mère aux urgences pédiatriques. Le réseau Opéra a rencontré le patient et ses parents par l’intermédiaire du service d’Hospitalisation de jour en pédiatrie. Une complémentarité de travail s’est mise en place dans la collaboration, les échanges autour des pratiques et des fonctionnements de chacun, la concertation autour des soins. Au fil du temps, le réseau a introduit l’équipe mobile de soins palliatifs en HDJ et en service d’hospitalisation de pédiatrie. L’intervention de l’équipe mobile hospitalière a probablement été favorisée par le fait que deux personnes faisaient partie à la fois du réseau et de l’équipe mobile (médecin et psychologue). des deux médecins était complémentaire, chacun à sa place et dans son rôle. C A N ous pensons que le lien de confiance qui s’est tissé au domicile a facilité la continuité de la prise en charge de Yann et de sa famille. Le temps et la collaboration ont également permis aux équipes de pédiatrie et de soins palliatifs de construire également ensemble un lien de confiance. Ce lien a permis de nombreuses concertations tant sur le plan médical, paramédical, que psychologique, éthique… Nous estimons que ce lien a pu être de nature à sécuriser et optimiser la prise en soins de Yann, et ainsi aider à supporter la difficulté qu’est la mort d’un enfant. vec le recul, nous accordons une valeur certaine à ce lien et à cette complémentarité de travail. Notre place n’était pas assurée en pédiatrie. L’intervention des équipes de soins palliatifs auprès d’enfants est difficile à vivre pour ce qu’elles représentent. Pour autant, cette situation illustre clairement que les équipes de soins palliatifs ont leur place en pédiatrie. e que nous retenons de ce suivi et de cette collaboration, est que le caractère transversal du réseau et de l’équipe mobile implique un rôle de médiation. Nous l’avons tenu à la fois entre l’enfant et chacun de ses parents, entre l’enfant et les membres des équipes de pédiatrie, et au sein même des équipes de pédiatrie. Nous tenons à citer la situation suivante à titre d’illustration : le pédiatre qui suivait Yann a invité le médecin de soins palliatifs à un entretien avec les parents de Yann. L’enfant était alors en fin de vie. L’entretien s’est révélé important car il y était question d’annoncer aux parents la dégradation de l’état de Yann. Il s’agissait de leur parler de manière accessible, soutenante et simple. La présence Dr Elisabeth Hardy, réseau Opéra et EMASP de Meaux Véronique Pétremann, IDE, EMASP de Meaux, Lucie Mimoun, psychologue, EMASP de Meaux Synthèse P eu fréquentes dans la plupart des services de pédiatrie, les prises en charge d’un enfant en soins palliatifs font l’objet, de la part des soignants, d’un investissement et d’une disponibilité tout à fait remarquables, alors même qu’elles décalent ces équipes de leurs pratiques habituelles. Ces prises en charge s’inscrivent en effet dans une temporalité complexe, alternant ou juxtaposant urgence et durée, et elles sollicitent lourdement les équipes, tant sur le plan organisationnel (articulation des soins entre de nombreux acteurs et lieux), qu’en termes de complexité médicale et de charge émotionnelle. Dans ce contexte, faire appel à une équipe de soins palliatifs extérieure au service, dont la pratique est plus souvent adulte que pédiatrique, et dont le côtoiement n’est pas quotidien, peut paraître rajouter de la complexité et être coûteux, tant en termes de temps que de risque de déstabilisation. & L es exemples relatés ci-dessus témoignent de ces possibles rencontres entre équipes de pédiatrie et équipes de soins palliatifs, de la façon dont se sont progressivement tissés leurs liens, des différents contours que leurs collaborations ont pris au fil du temps – on aurait pu en évoquer d’autres encore. Ils soulignent - et c’est l’essentiel - les bénéfices qui en découlent pour la prise en charge de l’enfant et de ses proches, ainsi que pour les équipes. C ette newsletter invite à créer des collaborations nouvelles et à recourir à l’ensemble des ressources de soins palliatifs, comme à un étayage permettant de rompre l’isolement pour répondre aux incertitudes de ces prises en charge palliatives. C’est toute la mission des membres de l’équipe Paliped. 7 Dr Martine Gabolde, Paliped & Ressources Livre 21 Retenez dès maintenant les dates suivantes 21 ème congrès national de la ème congrès national de la Les Comités Accompagner l'enfant hospitalisé , handicapé, gravement malade ou en fin de vie Muriel Derome, Hélène Romano, De Boeck Supérieur, 2014 21 ème congrès national de la Comité d’organisation Actualités • Guide Virginie Aubron, Myriam Auger, Anne Bahuaud, Jacques Chrétien, Gabrielle Daucé, Nathalie Denis-Delpierre, Marie-Thérèse Fribault, Loïc Gautier, Florence Joanis, Nelly Lauquet, Bénédicte Leclerc, Véronique Miniac, Françoise Potain, Micheline Serra Date d’envoi des projets de communication 25 octobre 2014 Date d’ouverture du site d’inscription 2 février 2015 Date limite des inscriptions à tarif préférentiel 30 avril 2015 Ouverture du congrès 25 juin 2015 Comité scientifique Présidentes : Dr Nathalie DENIS-DELPIERRE Dr Anne RENAULT Véronique Barbarot, Sandrine Behaghel, Marie-Noëlle Belloir, Angélique Bonnaud, Devi Cournilloux, Nathalie Denis, Caroline Gallé-Gaudin, Godefroy Hirsch, Christine Le Bris, Gwenola Le Go, Benoît Maillard, Patrick Maigret, Bernadette Merckx, Isabelle de Mézerac, Nathalie Michenot, Jean-Christophe Mino, Stéphane Moreau, Eugénie Poret, Anne Richard, Claire Rouzo-Terreaux, Christianne Roy, Françoise Thibous, Coraline Vigneras, Agata Zielinski sur le processus décisionnel relatif aux traitements médicaux dans les situations de fin de vie. Le Conseil de l’Europe questionne les • Place de la Sorbonne du 06 au 12 octobre : « Acteurs de soins palliatifs et médias : comment mieux informer ? » Dans le cadre de la Journée mondiale des soins palliatifs, l’association “Les p’tites lumières”, le Fonds pour les soins palliatifs et la Fédération RESPALIF, forts du succès des 3 éditions précédentes, reconduisent Les Rendez-vous de la place de la Sorbonne. Journées de formation Paliped • Journée Territoriale Polyhandicap 03 février 2015, Espace Scipion Paris 75005 • Journée Régionale 17 mars 2015, Espace Reuilly, Paris 75012 Congrès et formations • 15ème Journée Nationale d’Actualités médicales en Soins Palliatifs organisée par le collège des médecins de la SFAP vendredi 3 octobre 2014 au FIAP - Espace Jean Monnet - rue cabanis 75014 Paris/ www.sfap.org • 1ère rencontre francophone sur le répit 3-4 novembre à Lyon. / www.rencontres-repit.fr/ • Formation Soins Palliatifs en périnatalité organisée par la Fondation Oeuvre de la Croix SaintSimon. 2 sessions : - 20, 21 octobre et 18 novembre - 17, 18 mars et 19 mai 93100 Montreuil / www.soin-palliatif.org & 25 - 27 Juin 2015 Cité des congrès de Nantes Bonus « Les Doudous » 28 - 30 juin 2012 Palais des Congrès de Strasbourg Les réalisateurs du DVD : « Est-ce que les Doudous 18 vont au ciel ? », élaborent actuellement quatre nouveaux chapitres concernant : - la fratrie Au delà des frontières - le soutien aux parents - la loi Léonetti - les réseaux Ces bonus (1 heure environ au total) sont disponibles sur demande à Paliped. ème congrès de la Agence CQFD contours de la culture palliative dans un guide sur le processus décisionnel relatif aux traitements médicaux dans les situations de fin de vie paru le 5 mai 2014. A consulter sur le site de la SFAP : http:// www.sfap.org/content/actus www.cqfd-creation-graphique.com Partant de son expérience psychothérapeutique auprès d'enfants polyhandicapés, victimes d'accidents, en fin de vie, l'auteur propose des repères pratiques pour accompagner l'enfant, sa famille et l'équipe soignante. + Guide 64 p. sur le deuil Présidentes : Dr Véronique BARBAROT Dr Coraline VIGNERAS INSCRIPTION INFORMATION www. sfap.org ou SFAP 2012 c/o Colloquium 12 rue de la Croix Faubin - 75011 PARIS Tel : +33 (0)1 44 64 15 15 [email protected] www.sfap.org Séjours familiaux de répit Les deux prochains séjours pour les enfants suivis en onco-hématologie se dérouleront en Normandie : - du 29 octobre au 02 novembre - et du 12 au 16 novembre Ils sont organisés par Paliped et l’Association Les P’tits Cracks dans un gîte équestre à La Pommeraye (14). Comité de rédaction - Isabelle Fontaine, médecin du handicap, Draveil - Martine Gabolde, pédiatre, Paliped - Edith Gatbois, pédiatre, HAD APHP - Nelly Martin, association Apprivoiser l’Absence - Guénola Vialle, chargée de mission à Paliped - Sabrina Lohézic, infirmière coordinatrice à Paliped - Lucie Méar, chargée de communication à Paliped Palipep est financé par l’Agence Régionale de Santé d’Île -de -France Mentions légales PALIPED, association loi 1901. Siège : 3-5 rue de Metz, 75010 Paris Représentant légal et directeur de publication : Béatrice Pellegrino Conception et mise en page : Lucie Méar Dépôt légal : 10 /03 / 2014 - Date de parution : 23 / 09/ 2014 ISNN : 2272-9275 GRATUIT &