L Travailler ensemble

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Soins palliatifs
Travailler ensemble
Dans un contexte de soins continus, les soins palliatifs
demandent une approche particulière qui requiert
écoute, communication, disponibilité et compétence.
C’est dans ce cadre que la pluridisciplinarité peut
affirmer tout son sens.
L
a définition la plus courante
des soins palliatifs est donnée par la SFAP (Société française
d’accompagnement et de soins
palliatifs) : “Les soins palliatifs
sont des soins actifs dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou terminale. Leur objectif
est de soulager les douleurs physiques ainsi que les autres symptômes, et de prendre en compte
la souffrance psychologique, sociale et spirituelle”.
Cette définition amène deux
réflexions. Tout d’abord, et à
l’évidence, les soins palliatifs et
l’accompagnement. Ils s’adressent
au malade en tant que personne,
à sa famille et à ses proches, à domicile ou en institution. Ensuite,
la nécessaire pluridisciplinarité de
l’équipe qui doit travailler autour
d’un projet commun centré sur le
patient, chacun de ses membres
détenant une compétence professionnelle dont le patient a besoin. La synergie de ces multiples
compétences est d’ailleurs l’occasion de discussions, de recherches pour le mieux-être du
patient. De la confrontation des
différents points de vue des professionnels, la compétence de
chacun s’enrichit progressivement. Une condition essentielle
au bon fonctionnement de
l’équipe passe par la clarification
des rôles et des règles à respecter
par le groupe, aussi bien en matière d’organisation que de comportement. Les unités, les équipes
mobiles, les soins palliatifs à domicile ou intégrés dans le service
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d’hospitalisation sont des structures où les partenaires de soins
essaient de vivre l’interdisciplinarité pour un projet de soins partagé avec le patient et sa famille,
mais aussi avec l’équipe.
La seconde réflexion qu’engendre
la définition de la SFAP porte sur
les diverses stratégies thérapeutiques de prise en charge de la
douleur et des autres symptômes,
partie intégrante des soins palliatifs. Ces traitements doivent être
adaptés et personnalisés en fonction de l’état de santé et des besoins du patient. On rappellera
que l’OMS a défini trois paliers
correspondant à trois niveaux
d’intensité douloureuse (palier 1
pour la douleur légère, palier 2
pour la douleur légère à modérée, palier 3 pour la douleur modérée à sévère), et l’utilisation
d’antalgiques est hiérarchisée
selon ces paliers. Pour ajuster
au plus près la thérapeutique, il
est essentiel de partir de la démarche d’évaluation (auto-évaluation et hétéro-évaluation) dès
le début de la prise en charge thérapeutique, toutes les 24 heures
jusqu’à l’obtention du meilleur
soulagement possible et après
chaque changement de traitement. Cette évaluation va permettre d’anticiper, de mesurer, de
contrôler aussi bien la douleur
que les autres symptômes, très
pénibles à vivre pour le patient.
La famille,
soutien primordial
Le rôle infirmier est essentiel
dans l’aide qu’il peut apporter au
Professions Santé Infirmier Infirmière - No 26 - mai 2001
niveau de l’accompagnement
des familles, à savoir les aider
à exprimer leur vécu, à comprendre les réactions de la personne malade, à respecter ses
souhaits, et à être un soutien pour
elle. Ce rôle infirmier se situe
donc à plusieurs niveaux : l’observation et l’écoute, l’information et le renseignement, l’aide et
l’encouragement.
L’accompagnement
des soignants
Le vécu des soignants peut se
révéler lourd s’il n’est pas partagé
et si la parole n’a pas d’espace
pour s’exprimer. Pouvoir partager ses interrogations, ses difficultés, son ressenti, ses peurs,
ainsi que le sens des décisions
permettra à chacun de dire ses
émotions. Créer un espace de parole enrichit la qualité de la relation entre les soignants, les patients en fin de vie et leur
entourage.
Le retour à domicile d’une personne en fin de vie nécessite
un travail d’équipe et une bonne
coordination entre les professionnels libéraux et l’hôpital. Car,
hors de l’hôpital, la famille risque
de se sentir délaissée, isolée, sentiments renforcés par l’abandon
des traitements curatifs. D’autant
que l’entourage doit adapter son
organisation au chevet d’une personne qui présente des symptômes pour lesquels il est impuissant. Sans oublier les autres
contingences matérielles. Là aussi,
l’infirmière peut rassurer, apprendre les gestes de confort et de
soins et expliquer les diverses
étapes d’une fin de vie.
Stéphane Henri
D’après les propos
tenus lors de la conférence RSTI 2000
organisée en collaboration
avec l’Institut Upsa de la douleur.
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