vérité. Le réalisme donc, au nom du positivisme et du scientisme, cherche, vers 1850, à
analyser des faits matériels, et à étudier l’homme concret dans son milieu véritable avec
tous ses comportements. Voilà les préoccupations principales des écrivains réalistes qui
sont surtout des romanciers comme Gustave Flaubert, le chef, avec Madame Bovary
(1857), Stendhal avec Le Rouge et le Noir (1830) et Balzac avec Le Père Goriot (1834).
Les tendances réalistes existaient dès 1830 mais l’école réaliste proprement dite date de
1850, date à laquelle Champfleury amorcé la théorie réaliste. Comme chez les
parnassiens, le style des écrivains réalistes est impersonnel ou objectif. Il décrit la réalité
telle qu’elle est. L’école réaliste triomphe entre 1850 et 1870.
5. Le Naturalisme
A partir de 1870, Emile Zola, qui faisait partie de l’école réaliste, va plus loin en
créant l’école naturaliste dont il sera le chef. Le naturalisme est un réalisme avancé. Aux
principes réalistes vont s’ajouter des visées scientifiques. Le naturalisme est donc une
doctrine littéraire ou artistique qui cherche à introduire dans l’art la méthode des sciences
expérimentales appliquée à la biologie par Claude Bernard (Introduction à la médecine
expérimentale (1855)). Le naturaliste se propose donc d’imiter fidèlement la nature sous
tous ses traits sans des considérations morales ou esthétiques. Les œuvres de Zola, surtout
L’Assommoir (1877), Nana (1880), Germinal (1855) illustrent bien la théorie de l’école
naturaliste.
Dans la Préface de l’Assommoir (1877), roman qui dépeint les ravages de
l’alcoolisme dans les milieux ouvriers, Zola nous révèle ses intentions naturalistes:
J’ai voulu peindre la déchéance fatale d’une famille
ouvrière, dans le milieu empesté de nos
faubourgs… C’est une œuvre de vérité, le premier
roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait
l’odeur du peuple. Et il ne faut point conclure que le
peuple tout entier est mauvais, car mes personnages
ne sont pas mauvais, ils ne sont qu’ignorants et
gâtés par le milieu de rude besogne et de misère où
ils vivent.
6. Le Symbolisme
Nous arrivons maintenant à la dernière étape de notre survol des mouvements
littéraires français. C’est le symbolisme dont le maître est Stéphane Mallarmé avec son
œuvre L’Après-Midi d’un Faune (1876).
Les principaux représentants de l’école symboliste sont, en plus du chef, Jean
Moréas et Gobineau qui se réclament de Baudelaire, de Rimbaud et de Verlaine comme
précurseurs. Créé aux environs de 1855, ce mouvement littéraire et artistique qui est une
réaction poétique contre l’école réaliste, contre l’art pour l’art parnassien et contre les
survivances du romanisme, cherche à exprimer par la valeur musicale et symbolique des
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