Léonce et Léna De Georges Büchner Spectacle de marionnettes chinoises Compagnie Le Pilier des Anges Théâtre du Chemin Creux Adaptation et mise en scène Grégoire Callies Avec Grégoire Callies et Marie Vitez Scénographie Jean-Baptiste Manessier Contact Emmanuelle Dandrel Chargée de diffusion 06 62 16 9827 // [email protected] www.lepilierdesanges.com Léonce et Léna Un spectacle de Grégoire Callies Jeu Grégoire Callies et Jeanne Vitez Scénographie Jean-Baptiste Manessier Musique Jacques Stibler Création 1992– Reprise 2015 Production : Cie Le Pilier des Anges-Théâtre du Chemin Creux Co-production : Centre Culturel d’Athis Mons ; La Halle RoublotCie Jean-Pierre Lescot Avec l’Aide du Théâtre de la Commune Pandora et du Théâtre des arts de Cergy Pontoise La Cie du Pilier des Anges est subventionnée par le Ministère de la Culture Dates de représentations en 2015-2016 Théâtre de l’Atalante à Paris (75) : Du 28 septembre au 10 octobre 2015 Théâtre de la Halle Roublot à Fontenay-sous-Bois (94) : Du 13 au 15 octobre 2015 www.lepilierdesanges.com La genèse de Léonce et Léna «Dépassant de loin une époque dont la plus grande hardiesse consistait à nier la réalité et à exalter le rêve, démasquant le tragique par l’humour et l’humour par le tragique, se sentant infiniment responsable et infiniment faible, Büchner, nous rejoint directement par-delà une littérature qui d’abord a supprimé la réalité en la niant et qui ensuite l’a supprimé en la copiant. A égale distance du romantisme et du naturalisme, il a donné corps à cette union indissoluble du monde visible et de l’invisible, qui est à l’origine du théâtre et reste sa seule raison d’exister. » A. Adamov Léonce et Léna de Georges Büchner est une comédie surréaliste avant l’heure, influencée par le Théâtre italien du 17ème siècle, par Shakespeare, par Musset et bien d’autres, qui n’est pas considérée comme s’adressant aux petits enfants. Pourtant il m’est arrivé, ces dernières années, de la raconter au moment du coucher, comme un conte philosophique - selon la volonté de son auteur - avec un roi loufoque digne de Prévert et Grimault, un vagabond philosophe, un prince et une princesse que l’on doit marier, une fuite pour échapper au destin que les autres vous font, le hasard d’une rencontre en Italie et une fin heureuse. C’est la raison de faire entendre cette histoire et ce n’est pas un pari audacieux que de penser que les morales de cette fable seront comprises par les enfants de huit ans et même les plus petits. La pièce parle du temps et de l’incommunicabilité et aurait pu être une dissertation morose sur le non sens de la vie et l’absurdité du monde. Büchner a l’idée d’un théâtre qui incarne physiquement ces thèmes. Il imagine l’espace volontairement artificiel d’une petite principauté, d’un langage mimique et rythmé, la reproduction machinale de gestes et d’attitudes, le recours aux masques quand le jeune prince revient avec sa fiancée et se présente déguisé en automate devant son père. Le théâtre de Büchner renonce à toute finalité morale. C’est ce qui ma plait. Il pose les questions qui le préoccupent, des questions que l’on se pose dès l’adolescence et qui reviennent régulièrement hanter ou simplement faire déraper les certitudes, les vérités. La réalité extérieure est mystérieuse, la nature humaine l’est aussi, tellement mystérieuses qu’elles privent l’action de tout son sens si on y regarde de plus près ou de trop loin et pourtant quand le moment l’impose, on agit. « Sans doute, mais pour passer le temps, comme on joue aux échecs ». Mais pourquoi rendre grave ? Parce que cela est impossible de rire aujourd’hui qu’il n’y a vraiment rien de drôle, « les beaux habits teints de votre sueur, les élégants rubans découpés dans la peau de vos ampoules, les maison des maîtres construits avec les os du peuple. » Toutes les époques ont eu tendance à faire sombrer dans l’hypocondrie ceux qui observent le monde, mais Büchner conjure le rire, la réflexion et le militantisme. Chacun d’entre nous voit le monde à son image, la valeur de ce monde détermine notre motivation. Chacun d’entre nous connaît autant qu’il veut, voit autant qu’il vit, comprend autant qu’il peut en prendre. Que pourrions-nous faire? Savant, héros, génie, membre utile de la communauté humaine, aller au diable, se demande Léonce. Agir, être roi, c’est faire UN avec l’espace qu’on occupe, c’est faire coïncider la parole et l’action, ne plus appeler maman au secours, c’est être sans nostalgie. Grégoire Callies L’histoire Comédie du dramaturge allemand Georges Büchner (1813-1837), que le jeune et génial auteur écrivit en 1836 pour participer à un concours ouvert par l’éditeur Cotta, mais le manuscrit reçu après les délais fixés fut refusé et la pièce demeure inédite jusqu’à la mort du poète. En pleine crise d’adolescence, le jeune prince du royaume de Popo, Léonce, apprend qu’il doit épouser une jeune princesse et que le jour des noces, son père lui confiera le gouvernement. Dans le royaume de Pipi, Lena apprend qu’elle doit épouser un prince qu’elle ne connaît pas et elle se désespère. Chacun de leur coté, ils vont fuir, lui avec un vagabond, Valério, et elle avec sa gouvernante. Ils se rencontreront dans une auberge et tomberont amoureux. Contre la promesse de devenir premier ministre, Valério s’engage à convaincre le roi Pierre de marier Léonce à cette inconnue. Extraits Lui Bonjour, je voulais, vous dire un mot avant de commencer. Le spectacle que l’on va vous présenter est une adaptation d’une pièce qui s’appelle « Léonce et Léna » et qui a été écrite par Georg Büchner, un météore du Théâtre Allemand du 19ème siècle. Elle (en coulisse) C’est quoi un météore? Lui Un météore, c’est un objet ou un personnage qui brille d’un éclat vif et passager. En un mot, c’est l’histoire de Léonce, prince du Royaume de Popo. Ce prince s’ennuie; il ne sait pas quoi faire de vie et il passe souvent sa mauvaise humeur sur son entourage. Elle Ce n’est pas vraiment de la mauvaise humeur, c’est plus profond que cela! Lui Oui, enfin, c’est du vague à l’âme, du spleen, la nausée… Léonce rencontre un vagabond qui s’appelle Valério et qui lui plaît bien parce qu’il se dit très doué pour la paresse. Et puis un jour, son père, le roi, lui annonce qu’il va épouser une jeune princesse et que le jour des noces, il lui confiera le gouvernement. Pendant le même temps, dans un autre petit royaume, le Royaume de Pipi, Léna apprend qu’elle va épouser un jeune prince qu’elle ne connaît pas et chacun de leur côté, le pince du Royaume de Popo et la princesse du Royaume de Pipi font une fugue. Elle Je n’ai jamais été d’accord avec cette traduction. En français, on ne dit pas popo, mais caca. Lui Dans mon enfance, on disait pipi et popo et on se prenait deux baffes si on disait caca, je ne dois pas être une exception. Le traducteur a mis pipi et popo et cela me semble bien. Est-ce que je peux continuer? Elle Puisque tu le prends sur ce ton, continue… Lui Donc, ils partent et ils marchent, le jour, la nuit, le jour, la nuit, le jour, ils marchent… Elle Mais tu ne vas pas leur raconter toute l’histoire! Lui Mais on m’a dit: cette histoire est une pièce difficile et tu devrais… Elle Ce ne sont pas des idiots, ce sont des enfants! Lui Est-ce que je peux continuer Léna? Elle Ah! Non, je ne fais pas Léna aujourd’hui! Lui Si tu fais Léna, c’est mieux quand tu fais Léna. Elle Il n’en est pas question! Lui Tu fais Léna. On reparlera après...Je peux continuer? Elle Comme tu voudras... A propos du spectacle Nous utilisons des marionnettes chinoises pour leur capacité à répondre à la moindre sollicitation de la main du manipulateur et pour la subtilité des intentions qu’elles peuvent transmettre. En contrepoint, nous utilisons des automates pour les personnages de la cour et les petits décors. La puissance du relief et la force de la vie d’un spectacle de marionnettes dépendent de la personnalité, de la maitrise, du style, de la chaleur de la manipulation et de l’interprétation, d’où la nécessité d’avoir des acteurs pour servir la marionnette. Pour un théâtre de marionnettes « Elle n’a de vie et de mouvement que ceux qu’elle tire de l’action. Elle s’anime sous le récit, c’est comme une ombre qu’on ressuscite en lui racontant tout ce qu’elle a fait et qui peu à peu, de souvenir devient présence. Ce n’est pas un acteur qui parle, c’est une parole qui agit. » Paul Claudel Le théâtre allemand de cette époque, Kleist et Grabbe, en particulier, s’est penché avec attention et fascination sur la marionnette. Büchner n’a pas écrit sur le sujet, pour la marionnette, pourtant nous sommes convaincus que c’est une formidable pièce pour cet art. Léonce et Léna ou comment les affaires d’état d’un royaume de fantaisie deviennent le songe d’une nuit d’été de marionnettes humaines. « Les vrais gestes n’ont pas poussé sur ce corps de tissu et de bois. La parole, elle, glisse sur des bouches définitivement closes. Guérir, ici, comme souvent ailleurs, consisterait et consiste à renforcer la parole, à ouvrir les bouches, à rendre bavarde cette muette et ce faisant, à parler plus pour combler le silence. » Une adaptation pour marionnettes doit faire subir à une pièce le même sort qu’un livret d’opéra; il serait inutile de garder le « tout », il faut en extraire ce qui reste en mémoire, l’essentiel, une trame brute. D’où peut-on faire sortir ce royaume imaginaire? D’un espace théâtral classique avec ses fondations, ses cintres, ses coulisses d’où surgiraient décors, personnages et images? Le théâtre dans le théâtre, sa place dans les grandes machineries du théâtre classique. Imaginons une scénographie verticale : dans les fondations œuvreraient d’obscurs soutiers mécanisés, automatisés, entretenant le feu, l’eau et l’air, et les faisant monter à la surface, ou quelques oisifs raffinés et experts dans l’art de maintenir les soutiers à leur place et rêvant - parce qu’ils en ont le temps - d’atteindre le ciel, s’entretiendraient du sexe des anges. Faire surgir Léonce d’une valise, d’un écrin, d’une boîte où l’on range des choses un peu inutiles mais dont on ne serait se séparer. Le manipulateur de ces marionnettes doit-il être vu? Narrateur qui a prétendu « gagner sa vie à la sueur de son front » et qui se retrouve condamné à raconter éternellement cette histoire exemplaire et qui prie tous les soirs : « Seigneur, brise le sceptre des conducteurs et que ton règne vienne, ton règne de justice. Amen. » Le narrateur doit-il être l’ombre mobile qui accompagne chacun et qui atteste de son existence ? Nous avons imaginé un sablier géant dans lequel un personnage prendrait sa respiration, subirait la descente du sable et synchroniserait indéfiniment sa respiration sur ce mouvement perpétuel, symbole du temps et des horloges que vont détruire Léone et Léna à la fin de l’histoire. Extraits de presse « Cette belle méditation sur la nécessité et la contingence, l’amour et le pouvoir, la vie, l’amour, la mort, l’ennui, joyeuse et désespérée, poétique en diable, est admirablement servie par un décor d’une extrême sophistication, dû, comme les marionnettes, à Jean-Baptiste Manessier. On fait un véritable voyage. » Le Dauphiné « C’est toute la magie du théâtre qui nous est offerte : emboîtement des décors, éclairages, trucages, marionnettes chatoyantes et raffinées, tout concourt à l’enchantement du regard. » Radio France Vaucluse « Le conte a été mis en scène avec une telle ingéniosité que l’on peut ne s’intéresser qu’à l’action. Une réussite exceptionnelle. » Télérama « Léonce et Léna vaut pour son alliage d’habilité et de simplicité » Libération « Un conte faussement enfantin mais vraiment philosophique. Lumineux » L’Est Républicain « Grégoire Callies et Jeanne Vitez n’ont pas voulu réduire Büchner au romantisme. Et c’est là l’un des intérêts du spectacle : montrer la facette politique de Büchner - qui apparait nettement dans La mort de Danton, et sa facette naturaliste - qui se révélera dans Woyzeck. Jouant donc sur plusieurs niveaux, le spectacle prend ainsi toute son authenticité. L’illusion féérique et comique n’occulte pas pour autant les petits, les obscurs, ceux qui sont en bas et actionnent les rouages d’une machinerie qui rappellent les Temps modernes de Chaplin. Ainsi conçu, sans concession du merveilleux, ce spectacle est un ravissement. Adultes ou enfants, chacun lui trouve un intérêt. » La Marseillaise Actualité de la compagnie Le Pilier des Anges est venu réanimer le Théâtre du chemin Creux qui après quinze années de sommeil a repris la route. La compagnie s'est donné pour objectif un fructueux et résistant mélange des cultures. Après une création bilingue avec le TJP de Strasbourg et le Théâtre de Karlsruhe, Fragen fragen : La vache et le commissaire en 2012, spectacle qui analysait notre condition d'européen, Play Bach en 2013, variation sur la vie de Johann Sebastian Bach et interrogation sur le parcours de cet artisan/artiste, la compagnie développe un travail à cheval sur les frontières. Avec Jules Verne et le Griot et Ca va! , elle a repris le dialogue avec Kinshasa commencé en 1988 au Théâtre national de Chaillot avec Paroles en Voyage et qui ne s'est jamais interrompu depuis. Qu'est-ce que l'Afrique peut nous apprendre sur nous même, comment nous faire l'écho de ses combats et faire retentir son rire jusque dans nos quartiers ? Depuis deux ans la compagnie est associée au Théâtre de l'Atalante et développe une relation privilégiée avec la communauté africaine du 18ème arrondissement de Paris. La compagnie participe au développement d'un axe marionnette auquel Alain Barsacq, directeur du Théâtre de l'Atalante est particulièrement sensible. Un festival de marionnettes, le Pyka Puppet estival, y sera organisé en juin 2015 et accueillera des spectacles de compagnies franciliennes et internationales (Grande Bretagne, Slovaquie et Palestine.) et organisera un master-class avec Stephen Mottram. Depuis Janvier 2015, la Compagnie est en résidence Salle Roublot à Fontenay-sous-Bois à l'invitation de Jean Pierre Lescot. Dans le cadre de « Voyage en Marionnettes du Val de Marne », la compagnie réalisera un stage de formation à la marionnette à gaine chinoise pour les professionnels et fera la création de Teahouse, spectacle de Yeung Faï qui se jouera au festival Passages de Metz, puis au festival de Charleville-Mézières, à Neuchâtel, Thonon, Paris, Brest... La Compagnie militant pour le partage de son outil de travail, de ses compétences, de son administration, hébergera en son sein la création de Pauline Ribat, Depuis l'aube... en 2016, à côté de la création de Grégoire Callies, Catherine de Heilbronn de Heinrich Von Kleist. Dans une envie de transmettre, la Compagnie prend sous son aile la création de Une nuit...Pierre et le Loup de Dorine Cochenet et Alix Mercier, ainsi que l'accompagnement de la compagnie Des elles au bout des doigts de Claire Chevalier. Un projet avec Taïwan en 2017 devrait clore cette première convention de la compagnie en DRAC Île-de-France, ainsi que la reprise à Fontenay de Modeste Proposition. Contact production Le pilier des anges - Théâtre du Chemin Creux Maëva Tribouillard - Chargée de production 06 17 48 53 25 // [email protected] Emmanuelle Dandrel - Chargée de diffusion 06 62 16 9827 // [email protected] www.lepilierdesanges.com