L`histoire de France, tout simplement

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XIXe siècle : fantaisies
exclusivement féminines
La mode au fil des siècles
Jusqu’à la Révolution française, les hommes des classes aisées portaient
des vêtements dont la fantaisie rivalisait avec ceux des femmes. Mais l’âge
industriel change tout. Les hommes des classes aisées s’engagent dans
l’industrie ou la politique. Désormais au travail, ils ont besoin de vêtements fonctionnels : redingote et port systématique du pantalon,
l’ensemble de couleur sombre.
L’allure générale s’uniformise et évolue peu durant le siècle ; elle est assez
proche du costume de notre époque, avec pour seule originalité le chapeau
haut-de-forme. Les femmes, au contraire, adoptent entre 1814 et 1914 des
modes très différentes, évoluant en trois grandes étapes.
Les boucs et les barbes reviennent
Quelques romantiques portent des cheveux mi-longs,
mais tous sont quasiment sans barbe ni moustache
jusqu’au milieu du siècle. Sous Napoléon III, ces
attributs reviennent en force avec le port du
« bouc », mais les moustaches sont fines, parfois
relevées. La barbe sera à nouveau à la mode entre la
IIIe République et la Première Guerre mondiale.
Venu d’Angleterre, le chapeau melon fait son apparition au début du XXe siècle jusqu’à la fin de la
première guerre mondiale.
Le canotier, en paille, est le chapeau d’été, immortalisé par le tableau « Déjeuner des canotiers » de Pierre
Auguste Renoir.
Dans les milieux populaires, les hommes portent
quant à eux la casquette.
Après un début de siècle en robes droites à manches ballons, les femmes
changent d’allure pendant la Restauration, influencées par le mouvement
romantique. Les robes reprennent de l’ampleur. Les émigrées ont ramené
de leur exil anglais une mode de boucles cascadant de part et d’autre du
visage : les anglaises. Les cheveux sont parfois portés en torsades sur le
haut des tempes : ce sont les macarons. Les manches ballons ont évolué
en manche dites « gigots », très larges des épaules aux coudes, puis très
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© Groupe Eyrolles
Macarons, gigots et dentelle
étroites jusqu’aux poignets. Une caractéristique notable est l’apparition
des tissus à carreaux provenant d’Angleterre. La robe se raccourcit légèrement à la cheville pour laisser apparaître des pantalons de dentelle, peu
pratiques dans les embarras boueux de Paris !
L’influence
espagnole de
l’impératrice
Eugénie
La mode au fil des siècles
Sous
le
Second
Empire, l’impératrice
Eugénie introduit la
mode espagnole : les
cheveux sont lissés
en bandeaux, retenus
par un volumineux
chignon bas enserré
dans une résille.
L’événement
vestimentaire est alors la vaste et large robe à « panier », au volume jamais
atteint auparavant, peu pratique, mais qui accentue la finesse de la taille.
© Groupe Eyrolles
Tournures, corsets et tailles fines
La période de la IIIe République est
marquée par des femmes à la taille de plus
en plus fine : leurs corsets lacés sont si
serrés que la moindre émotion leur est
fatale : il faut les dégrafer pour leur
permettre de retrouver leurs esprits ! La
tournure ou « faux cul » constitue un
embarras supplémentaire : cette armature
attachée à la taille sur le jupon a pour fonction d’accentuer le volume des fesses, alors
que le ventre est désormais plat après la
disparition du panier. Les caricaturistes s’en
donnent à cœur joie et comparent les
femmes à des volatiles ! La mode des robes
longues perdure jusqu’à la fin de la guerre
de 14-18. Une rupture très nette se manifeste alors dans le costume féminin d’après
guerre.
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XXe siècle : la mode se démocratise
et s’uniformise
La mode au fil des siècles
Les vêtements du début du XXe siècle étaient encore très proches de ceux
du XIXe siècle, mais la Grande Guerre constitue une rupture décisive dans
l’histoire du vêtement féminin : la vie professionnelle va avoir des répercussions considérables sur l’évolution du costume féminin. Les femmes
portent désormais des vêtements plus fonctionnels qui ne contraignent
plus le corps. Ceux-ci se raccourcissent progressivement, de la cheville au
haut des cuisses. Le statut social n’est plus aussi apparent qu’autrefois. Le
blue-jeans en est l’exemple, porté dans la seconde moitié du siècle par
toutes les couches de la société, hommes et femmes confondus. Ceux-ci,
différenciés pendant des siècles, portent désormais les mêmes vêtements
fonctionnels.
Les années « folles » ou la germination de la
mode du XXe siècle
© Groupe Eyrolles
Choix pratique, les femmes d’après-guerre, pour la
première fois de leur histoire, portent des cheveux courts
et un chapeau cloche sur les yeux, influencées au départ
par le roman La Garçonne de Victor Margueritte (1925).
Pour répondre à ces nouvelles attentes, le soutien-gorge
rompt avec plusieurs siècles de corset. Les vêtements
sont coupés très droits, faits pour le mouvement (sport,
danse, travail), traduisant les évolutions sociales en
cours. À la même époque, une étape est encore franchie :
la mode découvre le genou, du jamais vu ! Révolution
supplémentaire, les femmes portent des pantalons (au
XIXe siècle, seule George Sand avait osé en porter).
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