CNRS THEMA, journal en ligne du CNRS, Département de l’Information Scientifique et
Technique, dont le siège social est établi 3, rue Michel-Ange 75794 Paris cedex 16, souhaite
permettre aux médias de se constituer des dossiers de fond, en montrant la réflexion du
CNRS sur des choix de société et son engagement dans les débats de son époque.
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ISSN 1773-0554
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ThemaRédactrice en chef : Marie Pinhas-Diena • Rédactrice en chef adjointe : Mireille
Vuillaume • Rédacteurs : Delphine Kaczmarek, Daniel Le Méhauté • Collaboration avec la
rédaction : Julie Coquart, William Garnier, Camille Maignien, Gaëlle Multier, Guillaume Serina,
Nelly Schumacher, Philippe Testard-Vaillant, Émilie Tran Phong • Bureau de presse (+33 (0)1 44
96 51 51) : Martine Hasler (responsable), Marie-Noëlle Abat, Muriel Ilous, Claire Le
Poulennec, Gaëlle MultierSecrétariat : Samira Techer • Webmaster : Daniel Le Méhauté •
Conception graphique et réalisation de la Une : Bruno Roulet, service de l'imprimé de la
délégation Paris Michel-Ange (avec l'aimable autorisation de l'IPGP pour l'image de l'enregistrement
sismique par GEOSCOPE du séisme de Sumatra du 26/12/2004) • Remerciements à Patrick Hesters
(France 3) et à Christine Girard (sagascience)
Contacts presse pour ce numéro :
Bureau de presse du CNRS - Muriel Ilous : +33 (0)1 44 96 43 09
Sciences de l'homme et de la société (SHS) - Laëtitia Louis : +33 (0)1 44 96 43 10
Sciences de l'Univers (SDU) - Christiane Grappin : +33 (0)1 44 96 43 36
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Avant-propos
Les bleus de la Terre
Frisson, tremblement, tsunami
Le Déluge, les Dix plaies d'Égypte, les destructions de Jéricho, Sodome et Gomorrhe, l'éruption du Vésuve sur le
village de Pompéi… les récits de grandes catastrophes naturelles se font depuis la nuit des temps. Au-delà du
mythe présent dans presque toutes les cultures, les colères de la Terre ont toujours jalonné l'histoire de
l'humanité.
Novembre 1755 : le capitaine d'un navire britannique mouillant au large de la Barbade note dans son journal de
bord le déferlement d'une vague de plus de trois mètres de haut sur les plages de l'île. À des milliers de
kilomètres de là, un séisme d'une rare violence provoque un tsunami qui ravage la ville de Lisbonne et coûte la
vie à plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Décembre 2003 : tremblement de terre dans les environs de la citadelle historique de la ville de Bam (Iran).
20 000 victimes.
Décembre 2004 : tsunami dans l'océan Indien. Plus de 270 000 morts ou portés disparus…
Octobre 2005 : tremblement de terre au Pakistan. 50 000 victimes (chiffre encore provisoire).
À chaque fois, la nature semble se venger de la domination de l'homme et ce, de façon tristement spectaculaire.
Près de 75 % de la population mondiale vit dans des zones à risque (plaines inondables, berges de rivières,
polders, proximité d'un volcan) et s'expose à la menace d'une catastrophe naturelle.
Carte mondiale interactive des zones de subduction.
© CNRS-Sagascience-GéoManips.
Si la science peut le plus souvent fournir une explication rationnelle et de plus en plus pointue à ces événements
extrêmes en analysant leurs causes physiques, environnementales, géopolitiques, humaines, peut-elle aussi
aider la planète à se protéger des catastrophes naturelles, en particulier des tremblements de terre, des
conséquences du mouvement des plaques lithosphériques et des tsunamis ? Peut-elle lui permettre de les
anticiper, de les éviter ou d'y faire face et d'en atténuer les effets ?
Au chevet de la planète Terre, les scientifiques de toutes disciplines confondues tirent les leçons des
catastrophes d'aujourd'hui pour faire face aux menaces de demain. Et mettent en œuvre des stratégies de
prévention et d'information. De l'observation à la gestion du risque, notre planète est sous haute surveillance.
Avec toutefois une certitude pour le commun des mortels : la nature reprend souvent le dessus…
La rédaction de CNRS Thema (novembre 2005).
CNRS > Presse > Thema >
Une leçon humaine et scientifique
La tragédie de décembre 2004 dans l'océan Indien est venue rappeler que la Terre est vivante. La cicatrice
n'est toujours pas refermée mais les scientifiques sont au travail. Pour comprendre et progresser.
Un an après, les répercussions humaines, environnementales et économiques du séisme qui a secoué l'Asie du
Sud et du Sud-Est ne sont pas encore toutes mesurées. D'un point de vue scientifique, le travail se poursuit avec
précision et rigueur. Car le séisme, suivi du tsunami destructeur, a été une première dans l'histoire, dans une
zone non préparée à un tel événement. John Ludden, directeur scientifique adjoint de la Division « Sciences de la
Terre » du Département des sciences de l'Univers du CNRS et chercheur à l'Institut de physique du globe de
Paris, évoque les contours de l'action scientifique menée depuis la tragédie.
Première leçon, l'ampleur du séisme. « Il s'agit d'un événement plus grand que prévu, affirme-t-il. On savait qu'il
y
aurait un événement d'une grande ampleur, autour de 8,5 sur l'échelle de Richter. Mais on ne pensait pas qu'i
l
atteindrait entre 9 et 9,3. D'ailleurs, les scientifiques sont toujours en train d'essayer de calibrer précisément ». Le
tremblement de terre suivi du raz-de-marée a eu lieu dans une partie du monde presque « inconnue » pour la
majorité des spécialistes : « Nous n'avons pas d'élément de comparaison pour cet événement dans cette zone »,
explique John Ludden. Les experts travaillent donc presque « à vue ».
Écouter la terre
Évaluer les dégâts reste un travail prioritaire, même un an après. « Nous ne disposions d'aucun enregistrement
antérieur, rappelle le géologue. Par conséquent, nous avons envoyé sur
p
lace une mission de l'INSU, de l'IPG de
Paris et de l'Ifremer qui était en cours en mer non loin de là ». Objectif : écouter la Terre au plus profond et tenter
de comprendre. « Nous avons largué dans l'océan une série de sismomètres. Actuellement encore, il y a des
'aftershocks' tous les jours d'une magnitude de 7 environ ». Selon John Ludden, aucune carte topographique de
la faille n'existait. Combler cette lacune est donc une urgence. « Nous avons dans la région une série de capteurs
GPS installés par Christophe Vigny dans le cadre d'un projet européen, et qui nous permet de voir le mouvement
des plaques et de mesurer la vitesse de ces mouvements ».
Le CNRS est présent dans de nombreuses missions dans l'océan Indien depuis le mois de décembre 2004.
Associé à des agences françaises et internationales, les actions sont multiples. « Un appel d'offre de l'Agence
nationale pour la recherche (ANR) sur les catastrophes telluriques a été lancé, précise John Ludden. On peu
t
essayer de mesurer les tremblements de terre précurseurs, quand la faille commence à bouger : mesurer les
mouvements, les échappements de gaz radon (qui vient des profondeurs de la croûte terrestre), les champ
s
magnétiques. Le CNES a d'ailleurs lancé un satellite appelé Demeter. Sa mission est de mesurer les champs
électromagnétiques dans les plus grandes failles ».
La Californie, le Japon et les Antilles en danger
Outre l'océan Indien, les actions se multiplient sur tous les théâtres de la planète sensibles sismiquement. « Tous
les laboratoires des sciences de la Terre du CNRS sont mobilisés. L'INSU a un rôle de coordination nationale et
européenne des grands projets ». Les Antilles françaises sont la zone d'activité particulièrement surveillée, car la
situation est presque comparable à celle de Sumatra, avec un mouvement de 4 cm par an. « La plaque
Atlantique-Ouest s'enfonce sous la plaque Caraïbe de 2 cm par an. Mais un tremblement de terre de la même
violence qu'à Sumatra demeure improbable. Nous savons qu'en 1883, il y a eu un tremblement de magnitude 8,3
au large de la Guadeloupe. Aujourd'hui, l'activité sismique dans cette zone se situe plutôt autour d'une magnitude
5 ou 6 mais il faut rester vigilant ».
Ailleurs dans le monde, de nombreuses actions scientifiques sont en cours. John Ludden explique qu'« en
Californie, forte zone sismique, les Américains essayent de mesurer les mouvements dans la faille de Parkville. I
l
s'agit de l'endroit du monde où le réseau de GPS est le plus dense. On essaye donc de 'prédire'. À cet endroit de
la Californie, sur les cent cinquante années d'histoire répertoriées, ça bouge tous les vingt ans ». Au large du
Japon, il existe un projet de forage de 5 à 6 km de profondeur. L'idée est de placer des capteurs dans le
décollement même des plaques. « Y a-t-il des changements de température ? Quels types de fluides
s'échappent ? », s'interroge John Ludden. Si le séisme et le tsunami de l'an dernier ont apporté quelques vérités
scientifiques, ils ont surtout soulevé de nouvelles questions. Le défi des « docteurs de notre planète », préveni
r
plutôt qu'avoir à guérir, s'avère une tâche immense.
John Ludden
INSU-Département sciences de l'Univers du CNRS
Institut physique du globe de Paris (IPGP)
Tél. : +33 (0)1 44 27 51 93 ou +33 (0)1 44 96 43 83
Consulter les sites web : IPGP et INSU
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Sommaire
Avant-propos
Les bleus de la Terre. Frisson, tremblement, tsunami
Une leçon humaine et scientifique
Phénomènes et stigmates
Déformation lithosphérique et phénomène de subduction
* Sur l'échelle de...
Inquiétude chez les géophysiciens
Du béton armé pour la défensive
Urbanisme et risque sismique : comment réduire la vulnérabilité
Risque sismique dans la Baie des anges
La Terre en observation
Séismes : à la recherche de signaux d'alerte
La prédiction, une science à trois temps
Vol au-dessus d'un séisme
La Terre, une planète turbulente auscultée par GEOSCOPE
Une mesure pour les mouvements du sol : le réseau accélérométrique permanent
Séismes en France : une surveillance en temps réel
Sismomètres voyageurs
Le GPS : pour ne pas mesurer à côté de la plaque… tectonique
En Équateur ou en mer Ligure, les OBS veillent…
Atlas des risques sismiques
Le BCSF surveille les séismes de France
Les Antilles au cœur d'un vaste chantier géologique
Pyrénées : zone sous surveillance
* Le Plan de prévention des risques sismiques pour la ville de Lourdes
La Côte d'Azur, une terre de contrastes
* Instabilités gravitaires terrestres et sous-marines
* Une prise de conscience politique
L'Europe sismique et ses grandes failles
Lisbonne, 1755
* Le tremblement de terre de Lisbonne
Le Golfe de Corinthe, laboratoire naturel de sismologie
* Un nœud dans le forage
15 000 ans de séismes
* Voyage au centre de la terre
Bam 2003 : un tremblement de terre dévastateur
Le chasse-neige indien
Le Chili : une forte activité sismique
* Chili : une coopération internationale
L'Indonésie, un an après...
Une frontière de plaques complexe
Frontière à haut risque
Le séisme de Sumatra : un nouvel éclairage de la Terre
Sumatra ou le défi lancé aux scientifiques
SAGER, voyage vers l'épicentre du séisme
Le séisme de décembre 2004 passé au crible grâce au GPS
Détection des tsunamis : une course contre la montre
Les blessures de la grande bleue en 3D
2,5 à 5 km3 d'eau par kilomètre de plage !
* Jusqu'à 110 mètres d'altitude
* Des bouleversements écologiques hors normes
« TSUNARISQUE » : de la prévention avant toute chose
* Priorité à Cilacap, principal port menacé
* Expert ès-« coulées de débris »
Animaux et tsunamis : l'échappée belle
Aceh ou la colère de Dieu ?
Le tsunami : un tournant dans la vie des Sri-Lankais
Reconstruire Vellaveediya
La question de l'eau au Sri Lanka
L'eau source de mort
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