alsace contre le cancer - Banque de données en santé publique

Ce document constitue un dossier technique décrivant les actions destinées à être mis en oeuvre
dans les cinq ans qui viennent.
En tant que tel, il doit être considéré comme un dossier évolutif destiné à être complété,
modifié, adapté en tant que besoin.
Projet Régional de Santé
ALSACE CONTRE LE CANCER
UN PROGRAMME GLOBAL DE LUTTE
CONTRE LE CANCER
Années 1995-2000
Centrés sur l’amélioration de la santé de la population, les projets régionaux de
santé favorisent la mobilisation, la concertation et la coordination des pouvoirs
publics, des institutions et des associations.
Ils impliquent, dans la recherche et la mise en œuvre des solutions, les personnes,
leurs familles, leurs milieux de vie et les professionnels avec lesquels ils sont en
relation.
Ils structurent, dans une approche globale, les activités de promotion de la santé,
d’éducation, de prévention, de soins, de réhabilitation et de réinsertion.
Juin 1995

1
SOMMAIRE
Pages
Justificatif du programme 2
Les objectifs globaux 4
Les objectifs spécifiques 5
Objectif pédagogique : un programme de formation 30
Suivi et Evaluation du programme 33
Annexe : Actions ayant débutées en 1995 37
Actions projetées en 1996 et 1997 38

2
JUSTIFICATIF D'UN PROGRAMME DANS LA REGION
Un problème majeur…
Le nombre de personnes atteintes de cancer, en Alsace, les décès attribuables à cette
maladie sous ses différentes formes et l'importance des moyens consacrés aux divers aspects de la
prise en charge de cette affection amène à considérer la lutte contre le cancer comme un objectif
prioritaire de santé publique.
En effet, environ 6 000 nouveaux cas de cancer apparaissent chaque année en Alsace, ce
qui correspond à un taux brut d'incidence dans le sexe masculin de 460/100 000 par an et de
340/100 000 par an dans le sexe féminin. Les localisations les plus fréquentes et les proportions
qu'elles représentent dans l'ensemble des cancers sont, chez l'homme, le cancer des bronches et du
poumon (17 %), le cancer du côlon et du rectum (13 %), les cancers des voies aéro-digestives
supérieures (VADS) (12 %), le cancer de la prostate (10 %) ; chez la femme, le cancer du sein
(30 %), le cancer du côlon et du rectum (15 %), les cancers de l'utérus et de l'ovaire (15 %). Une
partie importante des cancers, en particulier ceux survenant dans le sexe masculin, peut être
attribuée directement à la consommation de tabac et d'alcool (80 % pour les cancers du poumon
et des VADS), c'est-à-dire à des facteurs liés aux comportements et aux habitudes de vie. Le
nombre de nouveaux cas n'est pas figé et l'augmentation que l'on constate pour les cancers du
poumon dans le sexe féminin s'explique par l'augmentation régulière de la consommation de
tabac par les femmes. De façon globale, si la situation actuelle se maintient, un homme sur 3 et
une femme sur 4 seront atteints d'un cancer au cours de leur vie.
Comparée à d'autres régions disposant également de registres de cancers, l'Alsace se situe
parmi les régions ayant les taux d'incidence standardisés les plus élevés au niveau mondial pour le
sexe masculin et occupe une position intermédiaire pour le sexe féminin. Dans les deux cas,
l'Alsace occupe le premier rang des régions françaises. Elle se distingue particulièrement pour les
cancers de la bouche et du pharynx, du larynx et de l'œsophage.
La proportion de malades en vie 5 ans après le diagnostic (corrigée pour les autres causes
de décès) est de 30 % dans le sexe masculin et de 40 % dans le sexe féminin, toutes localisations
confondues.
En termes de mortalité, les cancers représentent dans notre région la première cause de
décès dans le sexe masculin (31 % des décès), avant les maladies cardio-vasculaires (29 %). Dans
le sexe féminin, ils représentent 21 % des décès et se situent au deuxième rang, après les maladies
cardio-vasculaires (38 %). Entre 35 et 64 ans, les cancers sont de loin la cause de décès la plus
importante puisqu'ils sont responsables de 42 % des décès.

3
Ces chiffres montrent toute l'importance de cette pathologie et attirent l'attention sur le
nombre important de cancers évitables par une diminution de la consommation d'alcool et de
tabac.
Les atouts de la région…
• Des campagnes pilotes de dépistage et des outils performants d'évaluation :
A l'heure actuelle se déroulent des campagnes organisées de dépistage des cancers du sein
et du col de l'utérus dans le département du Bas-Rhin. La présence du registre des cancers et les
dispositions prises dans l'organisation des campagnes permettent d'évaluer à différents niveaux les
résultats de ces campagnes. L’objectif est de vérifier l'efficacité des campagnes sur le terrain,
compte tenu des structures impliquées et des particularités du système de soins français, les
études randomisées étrangères ayant démontré l'efficacité dans un cadre standardisé très différent.
Il sera également important de connaître le coût des procédures de dépistage ainsi définies. Le
recul manque encore pour tirer les conclusions définitives des expériences en cours qui méritent
d'être poursuivies.
• Une bonne infrastructure sanitaire :
Cependant la prise en charge des malades atteints de cancer représente une charge
importante en termes de personnels, de structures hospitalières et extra-hospitalières, et de coûts
des traitements. Il est donc nécessaire d'optimiser les différentes étapes allant du diagnostic à la
réinsertion en passant par les protocoles de soins et l'abord multidisciplinaire. En particulier,
l'offre de soins et l'itinéraire des patients ne sont pas homogènes et des améliorations sont
probablement possibles à ce niveau. Il y aurait lieu de mieux connaître l'avis et les souhaits des
usagers qui sont confrontés à cette pathologie quant à leurs préférences pour leur prise en
charge. Actuellement ce point ne semble pas avoir fait l'objet d'études.
• Une opinion publique sensibilisée
Le cancer représente un sujet de préoccupation dans l'opinion et il faut en tenir compte.
La prévention primaire paraît assurée de façon très dispersée entre les multiples intervenants et
son efficacité ne semble pas avoir été évaluée à long terme sur le terrain. Les connaissances des
sujets paraissent pouvoir être améliorées, notamment dans le domaine des facteurs de risque
majeurs déjà cités et pour les signes qui doivent attirer l'attention afin de réduire les délais de
consultation, mais la façon optimale de procéder reste à déterminer.
Il paraît donc essentiel d'intégrer les différentes étapes de la lutte contre le cancer
dans un cadre cohérent permettant d'optimiser l'action des différents intervenants en
Alsace.

4
1) OBJECTIFS GLOBAUX
ÜÜ D'ici l'an 2000, diminuer de 50 % l'incidence du cancer du col.
En effet l'Alsace détient le record national de surmortalité par cancer de l'utérus (col et
corps). Pour 100 décès par cancer de l'utérus en France, on en compte 132 en Alsace. En ce qui
concerne le cancer du col, l'incidence reste élevée (12 pour 100 000 femmes) bien qu'ait été
observée une diminution de l'ordre de 10 % dans les dix dernières années.
ÜÜ D'ici l'an 2005, stabiliser la mortalité par cancer du poumon et des VADS dans les deux
sexes.
Chez l'homme en effet, ces localisations cancéreuses ont augmenté de près de 30 % dans les
10 dernières années. Chez la femme, le nombre de cancers du poumon a fait un bond de + 62 %
pendant la même période.
ÜÜ Améliorer la qualité de vie et l'insertion sociale des personnes vivant avec un cancer.
Evaluation :Projections d'incidence et de mortalité à partir de différentes hypothèses de
consommation du Tabac/Alcool :
Budget : Dépenses 1995 75.000 F. Laboratoire d'épidémiologie
Registres
Recettes 75.000 F. Europe contre le cancer.