etude d`impact de la qualite intra

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ETUDE D’IMPACT DE LA QUALITE INTRA-SEDIMENTAIRE EN VUE
DE LA PROTECTION DES NAÏADES SUR LES RIVIERES DE LA
CURE ET DU COUSIN
Action E3-2013-1-1
©Prié Vincent
©Masson Rémy
Sarah Fouillé ‐ Master 2 Ecologie‐Environnement Spécialité : Gestion des Habitats et des Bassins Versants Université de Rennes 1 ‐ Maître de stage : Nicolas Galmiche Coordinateur LIFE + « Continuité écologique » au Parc naturel régional du Morvan ‐ Tuteur de stage : David Renaud Enseignant chercheur à l’Université de Rennes 1 ‐ Responsable de formation : Gabrielle Thiébaut Enseignant chercheur à l’Université de Rennes 1
REMERCIEMENTS
Que de personnes rencontrées pendant ce stage et que de personnes à remercier…
Pour commencer, je souhaite tout d’abord remercier mon maître de stage Nicolas Galmiche,
coordinateur du programme LIFE + « Continuité écologique » et sa collègue Myrtille Biarne
Chargée de mission administrative et financière, pour m’avoir permis d’effectuer ce stage au sein
de leur équipe. Merci à vous pour votre accueil et vos conseils et votre bonne humeur.
Je remercie également Monsieur Jean- Philippe Caumont, Directeur du Parc naturel régional du
Morvan et Monsieur Laurent Paris, Responsable du pôle environnement de m’avoir accueillie au
sein de cette structure.
Un grand merci, également à toute l’équipe du Parc pour leur gentillesse et plus particulièrement
au pôle environnement pour leur soutien et leurs conseils lors de la phase terminale de rédaction
du rapport. Un grand merci à Christine Dodelin, Chargée de mission Natura 2000, pour son aide
en statistiques.
Je remercie également mes colocataires, Fanny Rambo, stagiaire au PNR du Morvan, Aurélien
Moureau, stagiaire à la Société d’Histoire Naturelle d’Autun et Pascal Auber, conseiller infoénergie au PNR du Morvan pour les bons moments que nous avons passés ensemble.
Une pensée pour Damien Lerat de la Société d’Histoire Naturelle d’Autun, merci de m’avoir initiée
au logiciel Mark.
Je souhaite également remercier la Délégation interrégionale Bourgogne/Franche-Comté de
l’ONEMA, pour le prêt du conductimètre hydraulique et la Direction Départementale des
Territoires de l’Yonne pour le prêt du courantomètre.
Une grand merci également à mes amis, Sébastien Le Ny pour m’avoir fournie des chutes de câbles
électriques nécessaires à la confection des sticks hypoxies ; Yves le Goff pour ses talents de soudeur
et Sébastien Le Gourrierec pour son aide lors de la fabrication des pièges à sédiments.
Enfin, merci à tous les gens que j’ai pu rencontrer lors de ce stage et qui d’une manière ou d’une
autre m’ont permis d’en apprendre plus sur ce métier et sur ces deux espèces de naïades.
PRESENTATION DU PARC NATUREL REGIONAL DU MORVAN
Créés en 1967 à l’initiative
de la DATAR (Délégation à
l’Aménagement du Territoire
à l’Action Régionale), les
Parcs
naturels
(Pnr)
se
régionaux
veulent
moins
contraignants que les Parcs
naturels nationaux. Ils sont
implantés sur des territoires
habités,
pourvus
d’une
identité forte, d’une richesse
patrimoniale,
naturelle
et
culturelle importante, mais
dont l’équilibre est fragile.
Un Parc est régit par une
charte renouvelable, établie
pour 12 ans.
Figure 1 : Parcs naturels régionaux français
Les principales missions d’un Pnr sont de :

Préserver et valoriser le patrimoine naturel et culturel,

Favoriser le développement économique et la qualité du cadre de vie,

Aménager le territoire,

Informer et sensibiliser les habitants et les visiteurs,

Conduire des actions expérimentales ou innovantes.
Aujourd’hui, 48 Pnr sont recensés sur le territoire français, (Figure 1) dont celui du Morvan.
Le Parc naturel régional du Morvan (PNRM) a été créé en 1970, il fait donc partie des plus anciens
PNR de France. Il est situé en plein cœur de la région Bourgogne, à l’interface des quatre
départements de la Côte-d’Or, de la Nièvre, de la Saône et Loire et de l’Yonne.
Ce parc regroupe depuis 2008,
117 communes adhérentes ainsi
que 5 villes partenaires (Figure
2). Ce territoire s’étend sur une
superficie d’environ 2900 Km²,
pour une population de plus de
71 000 habitants.
Depuis sa création, le Parc
contribue
au
développement
économique, social, culturel de
la
région
ainsi
qu’à
l’aménagement du territoire. Il
constitue également un haut lieu
de
protection
des
milieux
naturels et des espèces associées
comme le révèlent la présence
de 12 sites Natura 2000 et
d’autres zones de protection
Figure 2 : Territoire du Pnr du Morvan
comme les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF).
La maison du PNR du Morvan est basée au niveau de la commune de Saint-Brisson dans la Nièvre.
Ce syndicat mixte emploie une cinquantaine d’employés qui sont répartis, outre les services
généraux, en quatre pôles :

un pôle environnement,

un pôle culture,

un pôle économie durable,

un pôle éducation.
SOMMAIRE
I. INTRODUCTION ......................................................................................................................... 1 II. PRESENTATION DE DEUX ESPECES CIBLES DU PROGRAMME : LA MOULE
PERLIERE (MARGARITIFERA MARGARITIFERA) ET DE LA MULETTE EPAISSE (UNIO
CRASSUS) ............................................................................................................................................ 3 A. Systématique ............................................................................................................................. 3 B. Généralités ................................................................................................................................ 3 C. Cycle de vie et de reproduction des naïades ............................................................................. 4 D. Mode de nutrition et de respiration ........................................................................................... 5 E. Habitats ..................................................................................................................................... 5 F. Exigences écologiques .............................................................................................................. 5 G. Les menaces .............................................................................................................................. 7 H. Statuts de protection .................................................................................................................. 7 III. MATERIELS ET METHODES................................................................................................ 8 A. Présentation du site d’étude ...................................................................................................... 8 1. Le bassin versant de la Cure .................................................................................................. 8 2. Présentation des 3 sites d’études ......................................................................................... 11 3. Localisation des stations d’études ....................................................................................... 11 B. Analyse et synthèse de l’état des sous bassins versants de la Cure et du Cousin. .................. 15 1. Analyse diachronique de l’Occupation du sol ..................................................................... 15 2. Evaluation de l’aléa d’érosion du bassin versant de la Cure et du Cousin .......................... 15 3. Synthèse de l’évolution de la qualité de l’eau sur le bassin versant de la Cure et du Cousin
15 4. Synthese des diagnostiques piscicoles de 2012................................................................... 16 C. Delimitation des stations d’etudes .......................................................................................... 16 D. Analyses des populations de naïades ...................................................................................... 17 1. Localisation des naïades sur les stations ............................................................................. 17 2. Protocole Capture-Marquage-Recapture ............................................................................. 17 E. Analyse du compartiment intra-sédimentaire ......................................................................... 19 1. La qualité physique des cours d’eau : Indice d’Attractivité Morphodynamique (IAM) ..... 19 2. Mesure potentiel d’oxydoréduction, de température et de pH ............................................ 20 La Conductivité hydraulique ....................................................................................................... 21 3. Sticks hypoxies et profondeur d’oxygénation du sédiment................................................. 21 4. Pièges à sédiments ............................................................................................................... 22 5. Analyses statistiques des résultats ....................................................................................... 22 IV. RESULTATS .......................................................................................................................... 23 A. Analyse des sous bassins versants .......................................................................................... 23 1. Comparaison diachronique de l’occupation des sol des sous bassins versants ................... 23 1. Evaluation de l’aléa d’érosion des sous bassins versants de la Cure et du Cousin ............. 23 1. Synthèse de la qualité de l’eau ............................................................................................ 24 2. Synthèses des données piscicoles ........................................................................................ 26 3. Récapitulatif de l’etat des sous bassins versants ................................................................. 27 B. Etat des effectifs de naïades sur les stations d’étude .............................................................. 27 C. Comparaison de l’habitat physique des stations d’etudes....................................................... 29 A. Influence de l’habitat sur la repartition des naïades ................................................................ 31 B. Analyse de la qualité du compartiment intra-sédimentaire .................................................... 32 1. Qualité de l’eau interstitielle ............................................................................................... 32 2. Estimation du colmatage des sédiments .............................................................................. 33 C. Variables environnementales determinantes dans la diminution des paramètres liés au
colmatage ........................................................................................................................................ 37 1. Corrélation entre conductivité hydraulique et potentiel redox ............................................ 37 2. Variables influençant la conductivité hydraulique .............................................................. 37 3. Variables influençant le potentiel redox .............................................................................. 38 V. DISCUSSION ......................................................................................................................... 40 A. Effectifs et repartition des populations observees................................................................... 40 B. Qualité physique des habitats.................................................................................................. 41 C. Qualité du compartiment intra-sédimentaire........................................................................... 41 D. Impact du colmatage sur les sédiment .................................................................................... 42 VI. CONCLUSION ....................................................................................................................... 44 Glossaire............................................................................................................................................. 45 VII. Bibliographie........................................................................................................................... 46 ............................................................................................................................................................ 51 ANNEXES........................................................................................................................................... 51 Annexe 1 : Arborescence à suivre pour le calcul de l’aléa d’érosion hydrique ................................ 52 Annexe 2 : Grille d’évaluation de la qualité de l’eau du Seq-Eau ..................................................... 53 Annexe 3 Description du calcul de l’indice de Schnabel ajusté par Chapman(1952) ...................... 54 Annexes 4 : Classes de vitesses de hauteurs et types de substrat utilisés pour l’IAM ....................... 55 Annexe 5 : Note d’attractivité du substrat ......................................................................................... 56 Annexe 6 : Calculs des différents indices du protocole IAM ............................................................ 57 Annexe 7 : Description du calcul de la conductivité hydraulique ..................................................... 58 Annexe 8 Cartes d’érodibilité et de battance des sous bassins versants de la Cure et du Cousin .... 59 Annexe 9 : Evolution de la qualité physico-chimique et biologique des bassins versant de la Cure et
du Cousin selon la grille d’interprétation du SEQ-Eau et de l’IBGN pour les années1993 à 2012. 60 Annexe 10 : Cartes de localisation des naïades sur les stations Cam-1 et Cam-3 ............................ 61 Annexe 11 : Cartes de localisation des naïades sur les dtation Cav-1 et Cav-2 ............................... 62 Annexe 12 : Cartes de localisation des naïades sur les station Cav-3 et Cuav-1.............................. 63 Annexe 13 : Cartographie de l’IAM : Station Cam-1(Cousin amont) ............................................... 64 Annexe 14 : Cartographie de l’IAM : Station Cam-2 (Cousin amont) .............................................. 65 Annexe 15 : Cartographie de l’IAM : Station Cam-3 (Couin amont) ............................................... 66 Annexe 16 : Cartographie de l’IAM : Station Cam-4 (Cousin amont) .............................................. 67 Annexe 17 : Cartographie de l’IAM : Station Cav-1 (Cousin aval) .................................................. 68 Annexe 18 : Cartographie de l’IAM : Station Cav-2 (Cousin aval) .................................................. 69 Annexe 19 : Cartographie de l’IAM : Station Cav-3 (Cousin aval) .................................................. 70 Annexe 20 : Cartographie de l’IAM : Station Cuav-1 (‘Cure aval) .................................................. 71 Annexe 21 : Résultats des p-values pour les tests de comparaison deux à deux pour les stations en
fonction des valeurs de potentiel redox et de conductivité hydraulique ............................................ 72 Annexe 22 : Evolution du pH avec la profondeur.............................................................................. 73 Annexe 23 : Evolution du potentiel redox avec la profondeur .......................................................... 74 Annexe 24 : Tableau de correspondance conductivité hydraulique-degré de colmatage des
sédiments ............................................................................................................................................ 75 Résumé ............................................................................................................................................... 76 Abstract .............................................................................................................................................. 76 LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Parcs naturels régionaux français ........................................................................................ 2 Figure 2 : Territoire du Pnr du Morvan................................................................................................ 3 Figure 3 : Moule perlière - © Masson R. ............................................................................................. 3 Figure 4 : Mulette épaisse - © Prié V. ................................................................................................. 3 Figure 5 : Cycle de vie des naïades ...................................................................................................... 4 Figure 6 : Localisation des bassins versants de la Cure et du Cousin .................................................. 8 Figure 7 : Carte géologique simplifié du bassin versant de la Cure et du Cousin ............................... 9 Figure 8 : Carte pédologique simplifiée du basin versant de la Cure et du Cousin ........................... 10 Figure 9 : Localisation des stations d’étude du Cousin amont .......................................................... 12 Figure 10 : Localisation des statons d'études du Cousin aval ............................................................ 13 Figure 11 : Localisation de la station d'études de la Cure aval .......................................................... 14 Figure 12 : Localisation des transect et des points de mesures au niveau des stations ...................... 16 Figure 13 : Déplacement des naïades dans le substrat ....................................................................... 17 Figure 14 : Déplacement des naïades dans le substrat ....................................................................... 17 Figure 15 : courantomètre flo-mate 2000 .......................................................................................... 19 Figure 16 : Ph mètre IQ150 ............................................................................................................... 20 Figure 17 : Stick hypoxie ................................................................................................................... 21 Figure 18: positionnement des sticks hypoxies ................................................................................. 21 Figure 19 : Positionnement des pièges dans le substrat ..................................................................... 22 Figure 20 : Evolution de l'occupation du sol et représentation de l’aléa d'érosion hydrique sur les
sous bassins versants de la Cure et du Cousin ................................................................................... 25 Figure 21 : Nombre de phases de prospection nécessaire pour la capture de tous les individus ....... 27 Figure 22 : Pourcentage de réparation des substrats sur les stations d'étude ..................................... 30 Figure 23 : Répartition des naïades sur en fonction des pôles d'attractivité sur les 3 secteurs d'étude
............................................................................................................................................................ 31 Figure 24 : Coloration d'un stick hypoxie .......................................................................................... 34 Figure 25 : Evolution de la profondeur d'oxygénation moyenne sur les 8 stations d'étude ............... 34 Figure 26 : Comparaison de la conductivité hydraulique sur les stations d'étude ............................. 34 Figure 27 : Masse de matière sèche récoltée dans les pièges à sédiments sur l'ensemble des sites
d'études. .............................................................................................................................................. 35 Figure 28 : Part de matière organique présente dans la matière sèche. ............................................. 37 Figure 29 : Paramètre explicatifs des fluctuations de la conductivité hydraulique ........................... 38 Figure 30 : Paramètre explicatifs des fluctuations du potentiel d'oxydoréduction ............................ 39 LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Classification de la Moule perlière et de la Mulette épaisse ............................................. 3 Tableau 2 : Exigences écologiques en termes de qualité d’eau de la Moule perlière et de la Mulette
épaisse .................................................................................................................................................. 7 Tableau 3 : Statuts de protection de la Moule perlière et de la Mulette épaisse .................................. 7 Tableau 4 : Descriptif des rivières de la Cure et du Cousin............................................................... 11 Tableau 5 : Description des stations d'étude du Cousin amont .......................................................... 12 Tableau 6 : Description des stations d'étude du Cousin aval ............................................................. 13 Tableau 7 : Description de la station d'étude de la Cure .................................................................... 14 Tableau 8 : Description des surfaces de prospections pour le recensement des naïades ................... 17 Tableau 9 : Récapitulatif de l'état des sous bassins versants de la Cure et du Cousin ....................... 27 Tableau 10 : Effectifs de Naïades par station d'étude (Protocole CMR) ........................................... 28 Tableau 11 : Récapitulatif des valeurs mesurées pour l'IAM ............................................................ 29 Tableau 12 : Diminution moyenne des gradients de ph mesuré entre 0 et 15 cm de profondeurs sur
les stations d’étude ............................................................................................................................. 32 Tableau 13 : Diminution moyenne des gradients de potentiel redox mesurés entre 0 et 15 cm de
profondeurs ........................................................................................................................................ 32 I.
INTRODUCTION
Depuis plusieurs décennies, la destruction des habitats naturels ainsi que la perte de biodiversité qui
lui est associée, constituent deux des menaces majeures en termes de fonctionnement et de stabilité
des écosystèmes (Cardinale, et al. 2012). Le développement des activités humaines a largement
modifié les paysages et les éléments qui le constituent. Pour les cours d’eau, les activités
anthropiques ont des répercutions aussi bien sur la qualité chimique (rejets d’eaux usées, lessivage
des pesticides, …) que sur la qualité physique du milieu. En effet, ils ont subit d’importantes
modifications : rectification du lit mineur, curage, mauvaise gestion des berges, création d’obstacle
à l’écoulement (seuils de moulin, barrages, etc.), création d’étangs, etc. Ces différentes actions ont
des impacts importants en termes de fonctionnalité des écosystèmes, pouvant conduire à une
homogénéisation des habitats (Graf 2006), à la modification des flux sédimentaire (Kondolf 1997),
à la fragmentation de la continuité écologique et à des phénomènes de colmatage des sédiments
(DREAL Centre 2013).
Le colmatage de sédiment se définit comme le dépôt et l’infiltration de sédiments fins sur et dans le
lit des cours d’eau, provoquant le remplissage des interstices du substrat et conduisant ainsi à une
altération de ses fonctions (Gayraud, Hérouin et Philippe 2002). En effet, la zone hyporhéique ou
couche de fond du lit du cours est définie comme un écotone entre l’eau de surface et l’eau
interstitielle. Cette zone est le siège d’importants processus écologiques (Boulton, et al. 1998) et
constitue un habitat permanent pour les organismes interstitiels (Gibert, et al. s.d.). Le colmatage
peut donc avoir des effets néfastes sur le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Il est
d’ailleurs considéré aujourd’hui comme un problème environnemental majeur à travers le monde
(Darty et Descloux 2010).
La Moule perlière (Margaritifera margaritifera) et la Mulette épaisse (Unio crassus) sont deux
espèces de bivalve qui peuplent ce milieu. Elles passent la majeure partie de leur cycle de vie
enfouies dans le sédiment et sont donc dépendantes de sa qualité (Neves, et al. 1997). La
dégradation physique du lit des cours d’eau impacte donc directement ces deux espèces (Cosgrove
et Hastie 2000). Ces deux espèces sont des mollusques filtreurs qui participent à l’épuration du
milieu (Tachet 2010). Leur disparition pourrait donc largement influencer le bon fonctionnement de
l’écosystème aquatique (Geist et Auerswald 2007). La particularité de ces espèces réside dans leur
cycle de vie, dépendant de poissons hôtes au moment de leur stade larvaire. Elles peuvent donc être
affectées indirectement par les menaces pesant sur ces populations. En raison de leurs exigences
écologiques très strictes, elles font de très bons indicateurs en termes de qualité de l’eau, mais elles
les rendent également sensibles à toutes modifications physiques ou chimiques de leur milieu de
vie.
1
Le programme LIFE + Nature « Continuité écologique, gestion de bassin-versant et faune
patrimoniale associée » lancé en 2011, a pour objectif de restaurer la fonctionnalité et la
connectivité des cours d’eau afin de permettre la libre circulation des espèces aquatiques et des
sédiments. Un des axes de ce programme ambitionne d’améliorer les conditions de vie et de
reproduction d’espèces d’intérêt communautaire, comme la Moule perlière et la Mulette épaisse.
Ainsi au niveau du PNR du Morvan, trois secteurs sont concernés. Il s’agit des sites du Cousin
amont, du Cousin aval et de la Cure aval. Sur ces trois sous bassins versant, les impacts sur la
qualité de l’habitat physique des naïades ont des origines diverses. Ils sont liés aux phénomènes de
rectification du lit mineur du cours d’eau, aux piétinements bovins, à la mauvaise gestion des étangs
et à toute une batterie d’ouvrages transversaux comme les seuils de moulins.
Le but de cette étude est d’approfondir les connaissances sur les problématiques de colmatage des
sédiments, en lien avec la qualité de l’habitat physique du cours d’eau, en mesurant l’impact de la
qualité intra-sédimentaire sur ces deux espèces de naïades. En raison des travaux de restauration et
de réhabilitation mis en place dans le cadre de ce programme, cette étude servira également d’état
initial pour mesurer la pertinence des travaux réalisés en termes de fonctionnalité des écosystèmes.
Afin de répondre à cette problématique, une analyse des sous bassins versants a été réalisée dans le
but de mettre en évidence les facteurs potentiellement limitant pour la survie des espèces cibles,
autre que la qualité physique de l’habitat. Elle comprend une analyse diachronique de l’occupation
du sol et de la sensibilité à l’érosion des sous bassins versants, des synthèses de la qualité de l’eau et
des effectifs de poissons hôtes présents sur les sites d’études. Ensuite, afin de caractériser le milieu
et de mieux comprendre la répartition des naïades sur les stations, un protocole de CaptureMarquage–Recapture a été réalisé. Il permet de dénombrer et de localiser précisément le nombre
d’individus présents sur les stations. Une cartographie de l’habitat physique du cours d’eau à
l’échelle de la station a également été réalisée. Des analyses de physico-chimiques (pH, Eh) ont été
effectuées à différentes profondeurs, au sein du sédiment. Une estimation du colmatage des
sédiments de mesures de conductivité hydraulique. Le couplage de ces différents paramètres avec la
localisation des naïades permettra de caractériser les facteurs qui influencent le plus la répartition et
la survie des naïades et ainsi de mesurer l’impact de la qualité du sédiment sur ces deux espèces.
2
II.
PRESENTATION DE DEUX ESPECES CIBLES DU PROGRAMME : LA MOULE
PERLIERE (MARGARITIFERA MARGARITIFERA) ET DE LA MULETTE EPAISSE
(UNIO CRASSUS)
A.
SYSTEMATIQUE
Tableau 1 : Classification de la Moule perlière et de la Mulette épaisse
Moule perlière
Embranchement
Classe
Ordre
Super famille
Famille
Genre
Espèce
B.
Mulette épaisse
Mollusca (Cuvier 1795)
Bivalvia (Linnaeus 1758)
Unionoida (Stoliczka 1870)
Unionoidea (Rafinesque, 1820)
Margaritiferidae (Henderson 1929)
Unioninae (Rafinesque, 1820)
Margaritifera (Schumacher 1816)
Unio (Philipsson, 1788)
margaritifera (Linné, 1758)
crassus (Philipsson, 1788)
GENERALITES
LA MOULE PERLIERE
La Moule perlière est un mollusque lamellibranche d’eau douce. Elle
possède une coquille carbonatée dont le périostracum est de couleur noire
chez l’adulte et brune chez le juvénile (Bensenttiti et Gaudillat 2004). La
taille moyenne d’une coquille adulte varie entre 11 et 15 cm de long, pour
une largeur de 4 à 5 cm. La coquille est souvent réniforme, fragile et
Figure 3 : Moule perlière - © Masson R.
allongée, (Biotope 2011). La Moule perlière possède deux dents cardinales sur la valve gauche et
une sur la valve droite. Le caractère permettant de déterminer assurément cette espèce est l’absence
de dents latérale (Cochet 2004).
La Moule perlière a une durée de vie d’environ 100 ans en France, mais l’âge maximum observé
chez cette espèce est de 217 ans en Suède (Schone, et al. 2004). La maturité sexuelle est atteinte
vers l’âge de 15 à 20 ans (Young et Williams 1984). Chez cette espèce, la plupart du temps les deux
sexes sont différenciés et aucun dimorphisme sexuel n'est observé. Pourtant, dans certains cas
d'isolement prononcé, quelques individus pourraient devenir hermaphrodites (Bauer 1987). Cette
stratégie adaptative permettrait d’accroître les chances de reproduction et donc de favoriser le
renouvellement des populations.
LA MULETTE EPAISSE
La Mulette épaisse est également un mollusque bivalve d’eau douce. Elle
possède une coquille de forme ovoïde, relativement courte et renflée. Le
périostracum est de couleur brun foncé à brun clair. Elle peut également
Figure 4 : Mulette épaisse - © Prié V.
3
exprimer des plages de coloration vert-bouteille (Motte 2004). La longueur moyenne de la coquille
est comprise entre 5 et 7 cm, pour une largeur de l’ordre de 3.5 cm (Adam 1960) La Mulette épaisse
possède une dent cardinale sur la valve droite avec une crête irrégulièrement dentelée. A contrario
de la Moule perlière, elle possède deux dents latérales. En France, la Mulette épaisse a une durée de
vie moyenne de l’ordre de 20 à 30 ans (Paris & Cochet in Blard, 2007). L’âge maximum observé
chez cette espèce est de 90 ans en Europe du Nord (Cochet, Even, et al. 2002). Aucun dimorphisme
sexuel n’est observé chez cette espèce (Bensenttiti et Gaudillat 2004) même si les sexes sont
séparés.
La Mulette épaisse est une espèce mal connue. Peu d’auteurs s’y sont intéressés et les informations
publiées sont parfois contradictoires surtout en ce qui concerne ses exigences écologiques.
C.
CYCLE DE VIE ET DE REPRODUCTION DES NAÏADES
Ces deux espèces présentent un cycle de vie particulier et
complexe (Figure 5). Le mâle relargue directement les
gamètes dans le cours d’eau. Grâce à un phénomène de
filtration, la femelle va les capter. Une fois fécondée, elle
incubera les glochidies au niveau de son marsupium
pendant une phase de 4 à 6 semaines (Bauer 1998)
(Adam 1960). Ces glochidies une fois libérées dans la
masse d’eau, vont aller s’enkyster sur les branchies de
poissons hôtes pour continuer leur cycle de croissance.
Les poissons hôtes diffèrent selon les différentes espèces
Figure 5 : Cycle de vie des naïades
de
naïades.
Pour
la
Moule
perlière, les poissons hôtes sont exclusivement le Saumon
atlantique (Salmo salar) et la Truite fario (Salmo trutta). Au niveau du massif du Morvan, c’est la
truite qui est privilégiée (Cochet et Paris 2004). Pour la Mulette épaisse les poissons hôtes sont
nombreux, environ 12 espèces. Les hôtes préférentiels sont l’épinoche (Gasterosteus aculeatus),
l’épinochette (Pungitus pungitus), la vandoise (Leucicus leucicus) (Engel et Wächtler 1989), le
chevesne (Leucicus cephalus), le rotengle (Scardinius erythrophtalmus), le chabot (Cottus gobio) et
le vairon (Phoxinus phoximus) (Hochwald, 1988). Au terme de cette phase, les glochidies vont se
décoller pour rejoindre le sédiment. Elles resteront enfouies jusqu’à un âge déterminé en fonction
de l‘espèce (5 à 10 ans pour la Moule perlière et 3 à 4 ans pour la Mulette épaisse) avant de
remonter à la surface du sédiment.
4
D.
MODE DE NUTRITION ET DE RESPIRATION
Les naïades vivent la première partie de leur vie totalement enfouies dans le sédiment. Lors de la
phase adulte, elles remontent à la surface. Ce sont des mollusques filtreurs qui se nourrissent de
phytoplanctons, mais aussi de bactéries et de fins débits organiques de l’ordre de 2.5 à 8 µm (Tachet
2010). Elles participent donc à l’épuration de l’eau. Une Moule perlière peut filtrer jusqu’à environ
50L d’eau par jour (Bensenttiti et Gaudillat 2004). Une Mulette épaisse filtre quant à elle environ 3
à 4L d’eau par heure (Kryger et Risgard 1988).
E.
HABITATS
LA MOULE PERLIERE
LA MULETTE EPAISSE
Les Moules perlières sont retrouvées au
Les Mulettes épaisses sont retrouvées aussi
niveau des rivières de types oligotrophes
bien dans les petits cours d’eau que dans les
s'écoulant sur des socles siliceux (Cochet
grands fleuves (Hochwald 2001) ainsi que
2004).
dans les zones transitoires, en rhithron et
Elles
comportant
affectionnent
des
zones
les
rivières,
sableuses
ou
potamon
(Virgnaud
2009).
Elles
sont
gravillonneuses stabilisées entre des blocs de
localisées au niveau des fonds sableux à
pierres (Hastie et al., 2000), permettant ainsi
graveleux (Engel et Wächtler 1989) ou
une bonne oxygénation de l’eau interstitielle.
sableux stables. La profondeur d’eau où sont
Les vitesses moyennes des rivières où sont
retrouvées les Mulettes épaisses varient de 20
retrouvées les Moules perlières sont de l’ordre
à 40 cm (Vincentini 2005) à 30 à 80 cm
20 à 40 cm/s (Moog et al. 1998) pour une
(Engel et Wächtler 1989). La vitesse du
hauteur d’eau optimum de 30 à 40 cm (Hastie
courant est modérée. Elle varie de 10 à 12
et al., 2000). La Moule perlière est très
cm/s (Engel et Wächtler 1989) à 0 à 45 cm/s
sensible à tout type de colmatage, dû soit à
(Biodiversita 2004) selon les auteurs. Tout
une augmentation de la charge en matières
comme Margaritifera margaritifera, Unio
fines, soit à une diminution du courant
crassus est très sensible au colmatage du
(Bensenttiti et Gaudillat 2004).
sédiment.
F.
EXIGENCES ECOLOGIQUES
La qualité physique des cours d’eau (stabilité du sédiment, granulométrie, absence de colmatage,
etc.) et la qualité chimique de l’eau (courante et interstitielle) est primordiale afin d’assurer la survie
des naïades. Leur exigence écologique (Tableau 2), leur cycle de vie complexe et leur importante
longévité en font d’excellentes indicatrices de la qualité des cours d’eau
5
Tableau 2 : Exigences écologiques en termes de qualité d’eau de la Moule perlière et de la Mulette épaisse
Ph
Conductivité (µs/cm)
Température (°C)
Concentration en O2 (mg/L)
Concentration en NO3(mg/L)
Concentration en NH4+
(mg/L)
Concentration en PO43Concentration Ca2+ (mg/L)
DBO (mg/L O2)
G.
Moule perlière
Valeur de
Conditions
tolérance
optimales
6.3 – 8.6
6.5 – 8
<150
90 – 100
0 – 28
>9
0 – 23
<13
<6.6
<0.13
< 0.13
<0.1
<10
<3
< 0.06
<10
<3
Mulette épaisse
Valeurs de
Condition
tolérance
optimales
<2
LES MENACES
Aujourd’hui une diminution d’au moins 50 % en 10 ans des effectifs de Moules perlières est notée
par l’UICN. En Europe centrale, on estime que 90 % des effectifs ont disparu au cours du XXème
siècle (Moog, et al.1998). Gilbert Cochet affirme qu’elles auraient disparu de plus de 60 % des
cours d’eau français dans lesquels elles étaient présentes au début du XXe siècle. Par endroits, elles
auraient diminué de plus de 90 %. (Cochet 2004). Les principales menaces qui pèsent sur ces
espèces sont par ordre de priorité, l’altération de la qualité physico-chimique de l’eau et de celle des
habitats. La présence d’obstacles qui fragmentent les cours d’eau, la prédation par les ragondins.
H.
STATUTS DE PROTECTION
Tableau 3 : Statuts de protection de la Moule perlière et de la Mulette épaisse
Moule perlière
Mondial
Européen
Français
Mulette épaisse
Cotation UICN :
Espèce menacée d’extinction (monde),
Espèce en danger critique d’extinction (Europe)
Espèce vulnérable (France)
Directive Habitat Faune Flore : Annexes II et V
Convention de Berne : Annexe III, relative à la
conservation de la vie sauvage et du milieu
nature
Cotation UICN : Espèce quasiment menacée
Directive Habitat Faune Flore : Annexes II et V
Arrêté interministériel du 16/04/04 modifiant
l’arrêté du 07/10/92)
Arrêté du 23 avril
7
III.
MATERIELS ET METHODES
A.
PRESENTATION DU SITE D’ETUDE
1.
LE BASSIN VERSANT DE LA CURE
Le bassin versant de la Cure est situé dans la région Bourgogne, au niveau des départements de la
Nièvre (58) et de la Côte-d’Or (21) (Figure 6). Il comprend deux sites Natura 2000 où se déroule le
programme LIFE + « Continuité écologique » en Bourgogne :
 FR2600983 « Vallée de la Cure et du Cousin dans le Nord Morvan » (PnrM, DoCob - Site n°28
- Vallées de la Cure et du Cousin dans le Nord Marvan 2013)
 FR2600992 « Ruisseaux patrimoniaux et milieux tourbeux et paratourbeux de la haute vallée du
Cousin » (PnrM, DoCob - site n°37 - Ruisseax patrimoniaux et milieux tourbeux et paratourbeux
da la vallée du Cousin 2007)
Figure 6 : Localisation des bassins versants de la Cure et du Cousin
8
A.
GEOLOGIE
Ce territoire est composé de reliefs peu élevés, aux formes arrondies séparées par des vallées parfois
encaissées. Le socle géologique du bassin versant de la Cure peut être divisé en deux catégories.
La première, plus au Nord est dominée par des roches de types sédimentaires : calcaires, marnes et
argiles datant de l’ère secondaire et localisé au niveau des zones de plateaux
La deuxième partie sud du territoire, est composée de deux types deux roches datant de l’ère
primaire et caractéristiques des socles anciens du massif du Morvan. Il s’agit des roches cristallines
et métamorphiques acides, tels que les granites ou le gneiss et des roches siliceuses qui
correspondent, à la silicification des niveaux les plus inférieurs du Lias, mais aussi des formations
détritiques et d’anciennes arènes granitiques. (Pnr du Morvan 2009) La présence de ce socle
granitique explique la relative acidité des eaux superficielles.
Figure 7 : Carte géologique simplifié du bassin versant de la Cure et du Cousin
9
B.
PEDOLOGIE
Le bassin versant de la Cure se caractérise par une importante diversité de sols. Cette dernière est
essentiellement dû aux facteurs stationnels tels que la nature de la roche mère, le relief, l’altitude,
l’exposition, les microclimats, le type de couverture végétale ou le mode d‘agriculture, plus qu’aux
conditions pédoclimatiques elles mêmes. (Chrétien 1996).
En se basant sur lé référentiels pédologique Français, on trouve 12 types de sols différents. Cette
pluralité de sols peut se classer dans 4 catégories selon le référentiel de la Commission de Pédologie
et de Cartographie des sols de 1967. On y retrouve les sols peu évoluées, les sols calcimagnésiques,
les sols brunifiés et les sols podzolisés.
Les sols peu évolués ou fluviosols sont représentatifs des fonds de vallées et recouverts par des
alluvions. Les sols calcimagnésiques et les brunisols sont constitués de sol de type mull qui
reposent sur un socle carbonaté pour les premiers et sur un socle de type granite ou grès pour les
sols brunifiés. Les sols podzoliques sont déterminés par la présence de roches cristallines ou
quartzeuses dans des secteurs victimes de fortes précipitations (1000 ou 1500 mm/an) et présents à
une altitude dépassant en général au moins 500 m, jusqu'à 900 m dans les montagnes du Morvan.
(Chrétien 1996).
Figure 8 : Carte pédologique simplifiée du basin versant de la Cure et du Cousin
10
C.
HYDROLOGIE
Le bassin versant de la Cure comprend 4 rivières principales : la Cure, le Cousin, le Chalaux et la
Romanée. Les caractéristiques hydrologiques des deux rivières concernées par le programme sont
décrites dans le tableau 4, ci-dessous.
Tableau 4 : Descriptif des rivières de la Cure et du Cousin
Altitude
Lieu
Altitude
Exutoire
Lieu
Longueur
Pente moyenne
Surface bassin versant
Confluence
Source
2.
Cure
700 m
Anost en Saône et Loire
110 m
Cranvant en Côte d’or
112 km
1,15%
54 621 ha
Yonne
Cousin
615 m
Champeau-en-Morvan en Côte d’or
130 m
Givry dans l'Yonne
67 km
1,40%
35 710 ha
Cure
PRESENTATION DES 3 SITES D’ETUDES
Le programme LIFE + « Continuité écologique » au niveau du PNR du Morvan concerne 3 secteurs
géographiques répartis sur deux sites Natura 2000 et font l’objet d’une thématique particulière.
Le Cousin amont est caractérisé par la présence de trois étangs à l’amont du site. Sur sa partie
médiane, au niveau des zones agricoles, le cours d’eau a été fortement impacté par les activités
humaines. Des zones de rectifications, de curage et de piétinements sont présentes. Les travaux de
restauration et de réhabilitation qui vont être effectués concernent la pose de moines hydrauliques
au niveau des exutoires des 3 étangs. Sur les zones agricoles, des travaux de diversification de lits
mineurs, de pose de clôtures et d’aménagement d’abreuvoirs pour le bétail vont être également
réalisés. Le Cousin aval est caractérisé par la présence de 24 seuils de moulins sur un linéaire de
12.4 kms. Mi 2015, la grande majorité d’entre eux auront fait l’objet de travaux de restauration et de
réhabilitation afin d’améliorer la continuité écologique. Des problèmes d’assainissement au niveau
de la ville d’Avallon sont également recensés. Au niveau du site d’étude, en octobre de cette année,
le seuil du petit moulin Cadoux sera complètement dérasé. La Cure aval est impactée par la
présence de 3 barrages hydroélectriques ainsi que par l’utilisation récréative du cours d’eau (kayak).
Au niveau de ce secteur, la présence de vastes cultures et de zones de piétinements bovins est à
noter. Des problèmes d’assainissement sont également présents.
3.
LOCALISATION DES STATIONS D’ETUDES
Pour répondre aux objectifs de l’étude, 8 stations d’une longueur de 50 mètres ont été retenues.
Elles sont réparties sur les trois sites Bourguignons du programme LIFE+. Leur description et leur
localisation sont présentées ci-dessous.
11
A.
COUSIN AMONT
A l’amont du site, les Moules perlières sont impactées par la présence des étangs (Figure 7). Tout
d’abord, ils vont participer au réchauffement de l’eau du Cousin. De plus, lors de leur vidange, des
départs de boues importants vont venir augmenter le colmatage des cours d’eau. Au niveau de la
partie agricole, la population de moules est scindée en deux par une zone fortement rectifiée et
piétinée. Le descriptif de chaque station est présenté sur le tableau 5 ci-contre.
Figure 9 : Localisation des stations d’étude du Cousin amont
Tableau 5 : Description des stations d'étude du Cousin amont
Stations
Cam-1
Cam-2
Cam-3
Cam-4
Contexte
Forestier
Agricole
Forestier
Agricole
Moules perlières
Oui
Non
Oui
Oui en 1998
12
Localisation
Zone supposée non impactée
Zone rectifiée et piétinée
Zone supposée non impactée
Zone rectifiée et piétinée
B.
COUSIN AVAL
Pour le Cousin aval, la présence de Moules perlière est recensée au niveau des 3 stations d’étude,
dans des densités vraisemblablement différentes. Au niveau de ce secteur, ce sont les deux seuils du
moulin Cadoux et de petit Cadoux qui influent sur la qualité de l’habitat et sur la présence des
moules de par la présence de leurs zones de remous (Figure 8). La description des stations et
présentée tableau6
Tableau 6 : Description des stations d'étude du Cousin aval
Stations
Contexte
Moules perlières
Localisation
Cav-1
Forestier
Amont du seuil du moulin Cadoux
Cav-2
Forestier et Prairial
Oui (+++)
Oui
(+)
Cav-3
Forestier
Zone de remous du petit moulin Cadoux
Oui (+++)
Aval du seuil du petit moulin Cadoux
Figure 10 : Localisation des statons d'études du Cousin aval
13
C.
CURE AVAL
Une seule station d’étude est présente sur la Cure (Figure 9). Elle se situe au niveau du lieu dit « la
Roche percée ». Ce site est situé à l’aval du barrage hydroélectrique de Malassis. De plus, cette
station est localisée au niveau d’un parcours de kayak et beaucoup d’entre eux y accostent pour
profiter du point de vue. Cette station est également située juste à l’aval du ruisseau de Bazoche qui
est caractérisé par une eau de mauvaise qualité. La description de la station est présentée dans le
tableau 7
Tableau 7 : Description de la station d'étude de la Cure
Station
Cuav-1
Contexte
prairial
Unio
Localisation
Oui
Abreuvoirs en rive gauche
Débarquement de kayak rive droite
Figure 11 : Localisation de la station d'études de la Cure aval
14
B.
ANALYSE ET SYNTHESE DE L’ETAT DES SOUS BASSINS VERSANTS
DE LA CURE ET DU COUSIN.
1.
ANALYSE DIACHRONIQUE DE L’OCCUPATION DU SOL
Afin de comprendre l’évolution de l’occupation du sol au niveau des trois sites d’étude, une analyse
diachronique a été réalisée. Les photographies aériennes de 1948 ont été téléchargées sur le site
Géoportail, puis géoréférencées avant d’être numérisées grâce au logiciel QGis 1.8. Les cartes de
1948 sont ensuite comparées à celles de l’occupation de sols Corine Land Cover de 2006, selon 6
grandes catégories : Cultures, Prairies, Boisements, Etangs et Lacs, Zones urbanisées, et Carrières.
Nb : La différentiation entre les forêts de résineux et celles de feuillus n’a pas pu être réalisée sur
les photographies aériennes de 1948.
2.
EVALUATION DE L’ALEA D’EROSION DU BASSIN VERSANT DE
LA CURE ET DU COUSIN
L’érosion des sols se met en place lorsque les eaux de pluie, ne pouvant plus s’infiltrer, ruissellent
en surface, en emportant des particules de terre. Ce phénomène débute par une dégradation
structurale des horizons de surface et par le lessivage des particules fines qui vont venir se déposer
au niveau des cours d’eau, augmentant ainsi le degré de colmatage du lit. La cartographie de cet
aléa d’érosion a été réalisée selon la méthodologie établie par Le Brissonnais et al. en 2002, dans
son étude sur l’érosion hydrique des sols en France.
L’aléa d’érosion est déterminé à partir du couplage de 3 types de carte :

Carte de l’occupation des sols simplifiée, Corine Land Cover de 2006.

Carte de la pédologie et les textures de sol qui servira à mesurer les indices de battance et
d’érodibilité du sol.

Carte des pentes est réalisée par extrapolation des données BD-alti de l’IGN.
La superposition de ces 3 cartes permet de classer les différents ensembles en fonction de leur
potentialité à l’érosion hydrique sur une maille de 100 m x100 m selon une arborescence bien
définie (Annexe1).
3.
SYNTHESE DE L’EVOLUTION DE LA QUALITE DE L’EAU SUR LE
BASSIN VERSANT DE LA CURE ET DU COUSIN
Dans le but d’obtenir des informations quant à l’évolution de la qualité de l’eau des sous bassins
versants, une synthèse bibliographique a été réalisée. Ces données sont extraites de rapports
d’études réalisés depuis les années 1993 à nos jours, soit une 20aine d’années. Cette synthèse se base
essentiellement sur les données recueillies au niveau de l’Observatoire de la Qualité des eaux en
Morvan (OQEM) et sont fonction de la grille d’évaluation du SEQ-Eau (Annexe 2)
15
4.
SYNTHESE DES DIAGNOSTIQUES PISCICOLES DE 2012.
En 2012, des études piscicoles ont été conduites par la Délégation interrégionale de l’ONEMA
Bourgogne/Franche-Comté afin de caractériser l’état piscicole initial de la Cure et du Cousin. Une
synthèse a été réalisée à partir des données obtenues. Cette dernière ne s’intéresse qu’aux espèces
de poissons hôtes de la Moule perlière et de la Mulette épaisse.
C.
DELIMITATION DES STATIONS D’ETUDES
Des stations de 50 mètres de long ont été positionnées préférentiellement au niveau de zones
d’alternances de faciès de type : radiers-plats-mouilles. Cette longueur a été choisie afin de
standardiser les résultats obtenus et de permettre la réalisation d’une analyse fine des différentes
variables mesurées. Dix transects perpendiculaires au lit du cours d’eau et distants de 5 m ont été
positionnés le long de la station. Sur chacun de ces transects, 3 points de mesures sont positionnés
(Figure 10) :

1 à la distance1/9ème de la largeur du lit mouillé de la rive droite

1 à la moitié de la largeur du lit mouillé de la rive droite

1 à la distance 8/9ème de la largeur du lit mouillé de la rive droite
Ces transects serviront de base pour la réalisation des différents protocoles décrits ci-après.
Les mesures de physico-chimie et de conductivité hydraulique sont réalisées jusqu’à la profondeur
de 15 cm. Cette profondeur est considérée comme la plus importante biologiquement parlant En
effet, la couche supérieure du sédiment abrite la richesse spécifique et l’abondance faunistique la
plus importante (Palmer et Covich 1997). Cette profondeur de mesure est également la plus
pertinente pour l’étude des Moules perlières (Grost, Hubert et Wesh 1991).
Point de mesure
Transect
Figure 12 : Localisation des transect et des points de mesures au niveau des stations
16
D.
ANALYSES DES POPULATIONS DE NAÏADES
1.
LOCALISATION DES NAÏADES SUR LES STATIONS
La localisation précise des naïades sur la station a 3 objectifs. Tout d’abord, elle permet d’identifier
les paramètres influençant sur la localisation des naïades grâce au couplage avec les différentes
données physico-chimiques et hydromorphologiques mesurées. Elle servira également de carte de
repère pour éviter le piétinement des individus pendant les phases de travaux de restauration. Enfin,
elle servira de carte d’état initial pour les suivis après travaux.
Le design expérimental n’est pas le même pour tous les sites d’étude. Il varie en fonction de la
largeur du lit mouillé de la station (tableau 8). Les surfaces prospectées ont donc dû être adaptées
afin de permettre un temps de prospection et de marquage inférieur à 3 heures.
Tableau 8 : Description des surfaces de prospections pour le recensement des naïades
Largeur moyenne du lit mouillé
Cousin amont
5m
Surface de prospection
Toute la station
Surface prospectée par rapport à
la surface totale de la station
100%
Cousin aval
Cure aval
15
25
10 tronçons de 2 de large espacés de 3
mètres
40%
40%
PROTOCOLE
 Les prospections se font de l’aval vers l’amont.
 Le cours d’eau est quadrillé de long en large à l’aide d’un aquascope.
 A chaque moule repérée, son positionnement précis est inscrit sur une carte de la station.
NB : Ce repérage des moules sur la station, se réalise en même temps que le protocole de CaptureMarquage-recapture, décrit ci-dessous.
2.
PROTOCOLE CAPTURE-MARQUAGE-RECAPTURE
Le protocole de Capture-Marquage-Recapture très utilisé en écologie des populations. Il permet
grâce à des séries de captures et de marquages des individus, d’estimer la taille d’une population.
CRITERE DE FAISABILITE DU PROTOCOLE :



Population « mobile ». Leurs mouvements verticaux au sein du
substrat rendent ce protocole applicable (Figure 11).
Population « fermée ». Il ne doit donc y avoir ni renouvellement
(naissance, immigration) ni perte d’individus (morts naturelles ou
Figure 13 : Déplacement
par prédations, émigrations volontaires ou accidentelles) pendant naïades dans le substrat
toute la durée du protocole
Equiprobabilité de capture pour tous les individus de la population étudiée.
17
des

Equiprobabilité de capture pour chaque phase de capture. Même si aucune étude ne
traite de cette problématique, il semblerait que les seul effets pouvant être observés sont de
légers déplacements (sur quelques centimètres) des individus.
CRITERES A RESPECTER POUR TOUTES LES PHASES DE PROSPECTIONS :



Mêmes conditions de luminosité, de météorologie, de turbidité et de hauteur d’eau.
Temps de prospection identique pour toutes les phases de capture.
Phases de capture espacées d’au moins 1 semaine.
PROTOCOLE




Le cours d’eau ou les tronçons sont quadrillés à l’aide d’un aquascope.
A chaque localisation d’une nouvelle naïade, le chronomètre est stoppé, la moule marquée
au ¾ de la valve gauche afin de limiter le frottage par les sédiments. Elle est ensuite mesurée
à l’aide d’un pied à coulisse avant d’être repositionnée à l’endroit exact où elle a été
prélevée.
Une fois la moule marquée, le chronomètre est réenclenché et la prospection recommence.
Le nombre de naïades par stations est ensuite évalué à l’aide de deux méthodes. Il s’agit de
l’indice de Schnabel ajusté par Chapman(1952) qui permet de calculer les effectifs d’une
population pour plus de deux séries de capture (KREBS 1989) et de l’utilisation du logiciel
MARK. Les formules utilisées pour le calcul de l’indice de Schnabel et les critères utilisés
pour le logiciel MARK sont présentés Annexe 2.
NB : Les marqueurs utilisés sont des étiquettes de couleur, numérotées de 1 à 99 utilisées pour le
marquage des abeilles. Elles sont collées sur les bivalves directement sous l’eau grâce à une colle
de marque ocra qui a la propriété de coller sous l’eau et qui ne contient pas de substances toxiques
pour les organismes aquatiques.
18
E.
ANALYSE DU COMPARTIMENT INTRA-SEDIMENTAIRE
1.
LA
QUALITE
PHYSIQUE
DES
COURS
D’EAU :
D’ATTRACTIVITE MORPHODYNAMIQUE (IAM)
INDICE
Ce protocole permet l’analyse cartographique de la qualité physique de l’habitat aquatique à
l’échelle de la station. Son principe repose sur le couplage de 3 cartes : celle des hauteurs d’eau,
celle de la vitesse du courant et celle des types de sédiments. (Degiorgi, Morillas et Grandmottet
2002). Il permet de mettre en évidence des pôles d’attractivités vis-à-vis de l’ichtyofaune. Dans
cette étude, ce protocole permettra également d’identifier les .types de milieux favorables au
développement et à la survie des deux espèces de naïades.
PROTOCOLE :




Cartographie des vitesses (mesurées à 0.6 x la hauteur d’eau) et des
hauteurs d’eau sont réalisées sur des transects dont le nombre peut
varier selon l’hétérogénéité du milieu. Ces transects doivent
Figure 15 : courantomètre
encadrer les ruptures de pentes et les variations de profondeurs. La
mate 2000
distance inter-point est donc variable. Elle doit permettre de tracer par
interpolation des lignes bathymétriques ou d’isovitesses équidistantes de 5cm,
respectivement de 5 cm/s. Les mesures de bathymétrie et de vitesses sont ensuite ordonnées
en 5 classes (Annexe 4). Ces deux mesures ont été réalisées à l’aide d’un courantomètre de
type flo-mate 2000 vissé sur une pige graduée (Figure 13)
Cartographie des sédiments réalisée sur des quadrats de 0.1 x la largeur du lit mouillé ou de
1m² selon la largeur de ce dernier. La détermination du type de sédiment se fait à l’aide d’un
hydroscope et d’une fiche d’identification au niveau de chaque quadrat. Ces placettes
doivent être le plus homogène possible en fonction des substrats (granulométrie) et des
supports (végétation, cache, …) qui la composent. En cas de configuration hétérogène de la
placette, c'est le support (ou le substrat) le plus attractif vis-à-vis de l'ichtyofaune qui est pris
en compte. La classification des substrats et des supports ainsi que leur attractivité est
présentée en annexe 5.
Numérisation des cartes (vitesse, profondeur et substrats) réalisée à l’aide d’un logiciel de
QGis 1.8. La superposition de ces 3 cartes permet la création de celle des pôles
d’attractivité. Chaque pôle est définit par le nom du substrat, la classe de vitesse et la classe
de hauteur d’eau, qui la compose.
Calcul des différents indices (Annexe 2), permettant de caractériser l’hétérogénéité et
l’attractivité des habitats retrouvés à l’échelle de la station, selon la formule suivante :
(Avec : v : vitesses ; he : hauteurs d’eau ; subs : substrats/supports)
19
flo-
2.
MESURE POTENTIEL D’OXYDOREDUCTION, DE TEMPERATURE
ET DE PH
Ces mesures se basent sur le protocole de Geist and Auerswald : « Physicochemical stream bed
characteristics and recruitment of the freshwater pearl mussel publié en 2007. Le but de cette
méthode est de caractériser la qualité chimique du milieu hyporhéique du cours d’eau en fonction
des exigences écologique des naïades. Les gradients de variation des mesures avec la profondeur
seront également observés. En effet, ils ne doivent pas diminuer de plus de 20%, pour permettre la
survie des naïades et plus particulièrement celle des juvéniles. (Geist et Auerswald 2007).
PROTOCOLES
Toutes les mesures sont réalisées à l’aide d’un boitier pH-mètre de
modèle IQ150. Ces dernières sont réalisées à différentes profondeurs de
mesures : 0, 5, 10 et 15 cm selon le schéma le design expérimental
présenté précédemment.
Figure 16 : Ph mètre IQ150
Mesure pH et Température
Mesure du potentiel redox




0 cm : mesure directe dans l‘eau libre
5, 10 et 15 cm : prélèvement de l’eau
interstitielle à l’aide d’un un tube de
métal percé à son extrémité et
rattaché à un flexible en plastique de
1 m de long, connecté à une seringue
de 50 ml permettant l’extraction de
l’eau contenue dans le sédiment
Transfert de l’eau de la seringue dans
un bécher et mesures des 2 valeurs
Insertion de l’électrode de mesure en
platine directement dans le sédiment
aux différentes profondeurs
 Positionnement de l’électrode de
référence de type Ag/AgCl2 dans
l’eau libre.
 Correction du potentiel redox mesuré
selon la formule :
Eh = Eh mesuré + Eh (Avec Eh réf = 207)
20
LA CONDUCTIVITE HYDRAULIQUE
La conductivité hydraulique ou vitesse de circulation de l’eau dans les sédiments permet
d’appréhender le colmatage du lit des cours d’eau de manière simple et rapide (Darty et Descloux
2010).
PROTOCOLE :






Enfoncement du conductimètre (tube en métal percé à son extrémité) à 15 cm de profondeur
Mesure de la profondeur d’air (h) dans le tube : insertion d’une tige en métal, préalablement
enduite de craie dans le conductimètre, puis mesure de la craie restante sur la tige à l’aide
d’un mètre-ruban.
Positionnement de l’entonnoir bouché, rempli d’un litre d’eau en haut du conductimètre
Retrait du bouchon et déclenchement du chronomètre.
Arrêt du chronomètre une fois l’entonnoir vide.
Noter le temps t1 et refaire la mesure pour t2 et t3 au même point
NB : Si la profondeur d’eau est trop importante (> 80 cm), se déplacer le long du transect et noter
précisément la distance à la berge de ce nouveau point. De plus, si aucune infiltration n’est
observée après 2 minutes. Inscrire sur la fiche terrain : « pas d’infiltration » et arrêter la
manipulation.
NB bis : Les calculs des différentes variables de la conductivité hydraulique sont présentés en
annexes.
3.
STICKS HYPOXIES
SEDIMENT
ET
PROFONDEUR
D’OXYGENATION
DU
Ce protocole se base sur un travail réalisé par Marronnier et al. en 2004. Il s’agit d’une
technique simple qui permet de détecter le degré de colmatage interstitiel (Marmonier, et al.,
2004). Un stick hypoxie ou substrat artificiel, est un bâtonnet de pin de dimension 0.8 X 0.8
x 20 cm orné d’un fil de fer coloré qui permet sa localisation lors de la phase de relève.
L’introduction de ce type d’élément dans le substrat permet de mesurer la profondeur
d’oxygénation du sédiment. Il permet également d’estimer de manière qualitative le
Figure 17 : Stick hypoxie
taux de colmatage du fond du lit du cours d’eau.
LOCALISATION DE STICKS SUR LA STATION :

8 sticks par station : 2 x 4 sticks introduits à l’amont et à
l’aval de la station au niveau de zones d’habitats potentiel
pour les naïades

2 phases de pose : 1 en juin et 1 en juillet
Figure 18: positionnement des sticks hypoxies
21
PROTOCOLE

Insertion des sticks en ligne, perpendiculairement au cours d’eau à l’aide d’une barre à mine
et d’une massette dans le sédiment

Récolte des sticks 1 mois plus tard

Mesure de la hauteur de coloration du stick à l’aide d’un mètre-ruban
4.
PIEGES A SEDIMENTS
Les pièges à sédiments permettent d’évaluer la
quantité
de
sédiments
fins
responsable
du
colmatage au niveau de la couche de surface (0 à
15 cm de profondeur) et au niveau de l’eau libre.
Ces pièges à sédiments ont été inspirés sur le
modèle de ceux élaborés par Parkinson et al. en
2001. Ils sont fabriqués à l’aide de 2 tubes en PVC
Figure 19 : Positionnement des pièges dans le substrat
de diamètre intérieur 10 cm pour une hauteur de 14.5 cm superposées l’un sur l’autre. Ces deux
tube sont percés de part et d’autre sur une surface de 55cm² et recouvert par un treillis métallique de
maille carrées 0.6 cm. Un deuxième tube en PVC de diamètre 12 mm recouvert d’un treillis
métallique de 1.2 cm vient protéger le premier.
PROTOCOLE

Recherche au niveau de le station d’une zone d’habitat potentiel à moules d’eau douce et
représentative de la station

Remplissage des piège avec du gravier autochtone de diamètre supérieur à 1.2 cm

Insertion des pièges dans le sédiment à l’aide d’une barre à mine, à 15 cm de profondeur

Récolte de pièges 1 mois plus tard

Estimation de la perte de matière organique de l’échantillon par calcination à 500°C
5.
ANALYSES STATISTIQUES DES RESULTATS
Les analyses statistiques présentées dans cette études ont été réalisées à l’aide des logiciel Xlstat et
R. Différentes analyses ont été réalisées. Premièrement, les stations ont été comparées deux à deux
grâce à des tests univariés de type test de Student et Mann et Whitney. Un test de corrélation de
Pearson a ensuite été réalisé pour vérifier l’absence de corrélation entre la conductivité hydraulique
et le potentiel d’oxydo-réduction. Enfin, deux ANOVA ont été réalisées pour mettre en évidence les
variables qualitatives responsables des fluctuations de la conductivité hydraulique et du potentiel
redox.
22
IV.
RESULTATS
A.
ANALYSE DES SOUS BASSINS VERSANTS
1.
COMPARAISON DIACHRONIQUE DE L’OCCUPATION DES SOL
DES SOUS BASSINS VERSANTS
Les sous bassins versants des trois secteurs d’études sont des territoires ruraux. En effet, sur chacun
d’entre eux, la part de zones urbanisées n’occupe environ qu’1% de la superficie totale (Figure 18,
p18). Le reste du territoire est occupé essentiellement par des prairies (en moyenne 43% de la
surface), de vastes forêts (en moyenne 40% du territoire) et des zones de cultures (en moyenne 16%
du territoire). En 58 ans, l’occupation du sol des différents sous bassins versant n’a quasiment pas
évoluée. Le sous bassin versant de la Cure aval a perdu 2% de zones de cultures au profit des
prairies et des boisements. Celui du Cousin aval a gagné 2% de zones urbanisées au détriment des
zones prairiales. Enfin le secteur du Cousin amont est celui qui enregistre les plus grandes
modifications de son territoire. Ainsi, 9 % des prairies ont disparues au profit des cultures et des
boisements. Même si en apparence, l’occupation du sol n’a que peu évoluée, il ne faut pas oublier
que la différenciation entre les forêts de feuillus et de résineux n’a pas pu être réalisée. Or, depuis le
début du XXème siècle, une phase d’enrésinement dominée par l’implantation du douglas se met en
place. Aujourd’hui, la part de résineux représente environ 50% des boisements morvandiaux (ONF
2005). Le problème majeur de cet enrésinement est son impact sur l’environnement et sur la qualité
de l’eau. En effet, la présence de résineux provoque une acidification de l’eau et une diminution de
la stabilité des berges. Un des impacts sous-jacent est le passage d’engins de foresterie au niveau du
lit des cours d’eau qui vont déstructurer les berges et augmenter la mise en mouvement de matières
fines dans la rivière.
1.
EVALUATION DE L’ALEA D’EROSION
VERSANTS DE LA CURE ET DU COUSIN
DES
SOUS
BASSINS
Au niveau des zones d’études, cet aléa a été caractérisé afin d’identifier les zones potentiellement
touchées par ce phénomène de lessivage d’éléments fins sur les secteurs d’études, seule la partie à
l’amont du site Natura 2000 et le site en lui-même sont décrits.
Sur le Cousin amont, la présence de 4 étangs à l’aval du site illustre le fort degré de potentialité à
l’érosion du secteur (Figure 18, p-18). Sur le reste du site Nature 2000, des sols de types alocrisols à
alocrisols humifères sont présents. Ces sols présentent une texture sablo-argileuse, un indice de
battance de 2 pour un indice d’érodibilité de 4. Par ailleurs, les pentes rencontrées sur ce secteur
sont toutes comprises entre 5 et 10%. Le seul critère augmentant l’aléa d’érosion hydrique est donc
l’occupation des sols avec la présence de cultures.
23
Sur le cousin aval, à l’aval du site Natura 2000, l’indice d’aléa est faible variant de 0 à 1. Au niveau
de cette zone, les classes de pentes (>5%°) et le type de sol (alocrisols et brunisols) sont constants.
L’aléa d’érosion hydrique de 1 est donc caractéristique des zones de cultures. Sur le site Natura
2000, la ville d’Avallon constitue le point noir vis-à-vis de l’érosion avec un indice de 10. A
l’amont de la ville, la présence de forte pentes (>8%) et de zones de culture augmentent les risques
d’érosion des sols. Le reste du site n’est que peu soumis à l’aléa d’érosion. En effet, la présence des
vastes prairies et forêts, couplées aux faibles valeurs de pentes (<5%) permettent de maintenir une
bonne stabilité des premiers horizons du sol. La partie amont du sous bassin versant de la Cure est
dominée par la présence de sol de type alocrisols et alocrisols humifères (indices de battance et
d’érodibilité respectivement égaux à 2 et 4). Ce territoire est dominé par de vastes prairies et
boisements. Cependant, la présence de zones de culture couplées aux fortes pentes (>10%) a pour
effet d‘augmenter le risque d’érosion de cette zone. La partie aval du site Natura 2000 est
caractérisée par de forts indices d’aléa à l’érosion (3 à 10). La zone urbanisée exprime le plus fort
aléa d’érosion hydrique. Par ailleurs, les indices de 3 et 4 sont dus au type de sol : rendosols et
calcisols à textures argileuse. La pédologie, couplée aux systèmes culturaux présents et aux fortes
pentes augmente donc fortement la potentialité à l’érosion du secteur.
NB : les cartes de l’indice de battance et de l’indice d’érodibilité des sous bassin versants sont
présentées annexe 8.
1.
SYNTHESE DE LA QUALITE DE L’EAU
Au cours des 20 années de suivi, la dégradation de la qualité de l’eau à l’aval du bassin, au profit
des ruisseaux à l’amont est à noter. Au regard des résultats obtenues par l’OQEM, l’eau au niveau
des deux sous bassin semble de bonne qualité. (Annexe 9).
Pour le Cousin la qualité de l’eau est globalement bonne. Deux points noirs sont cependant
identifiés. Le premier se situe à l’amont de la confluence entre le ruisseau de la Romanée et celui du
Cousin sur sa partie amont. Pour ce secteur, tous les paramètres hormis l’IBGN expriment une
qualité d’eau de mauvaise à médiocre. Le deuxième point noir est situé au niveau de la Ville
d’Avallon. Au niveau de ce secteur, ce sont les rejets de station d’épuration qui sont en cause. Ils
participent en effet à l’eutrophisation du milieu. Concernant la Cure, au niveau du site Natura 2000,
aux abords de Vézelay, un enrichissement en matière organique et azoté ainsi qu’en phosphore.
Cette pollution est essentiellement due aux apports de fertilisants d’origine agricole et aux rejets
directs d’eaux usées apportées essentiellement par le ruisseau de Bazoche et du Soeuvre qui sont
deux petits affluents de la Cure. La qualité de l’eau est qualifiée de bonne sur le reste du bassin
versant. Sauf exceptions, la qualité de l’eau au niveau de ces deux bassins versants est en accord
avec les exigences écologique des naïades.
24
a)
b)
Figure 20 : Evolution de l'occupation du sol et représentation de l’aléa d'érosion hydrique sur les sous bassins versants de la Cure et du Cousin
25
2.
SYNTHESES DES DONNEES PISCICOLES
La présence et l’abondance de poissons hôtes constitue un élément important pour la survie des
moules d’eau douces. Les résultats présentés ci-dessous illustrent l’état des populations de poissons
hôtes au niveau des 3 secteurs d’étude.
Au niveau du Cousin amont, la présence de truite est fortement impactée par la présence de l’étang
de Champeau-en -Morvan. En effet, aucun individu n’est retrouvé à l’aval direct de l’étang. Au
niveau des stations d’études, on trouve des désistés déficitaires, de l’ordre de 284 individus/ha
(ONEMA 2012), par rapport aux densités conformes théoriques de l’ordre de 2500 individus /ha
(CSP-DR5 1995). L’étang de Champeau-en-Morvan traduit donc des conditions d’accueil
défavorables pour les truites. Concernant les classes d’âges, bien que des tacons 0+, hôtes
préférentiels des moules perlières aient été retrouvés, la structure des classes d’âge reste
déséquilibrée sur l’ensemble des stations testées. Concernant le Cousin aval, sur l’ensemble du
cours principal les densités observées sont faibles, de l’ordre de 200 et 250 individus/ha (ONEMA
2012). L’organisation des classes d’âge, au sein des populations apparait une fois de plus
déséquilibrée, avec une prédominance pour les tacons 0+. Sur le Cousin, la situation des
populations de truites est préoccupante et de par sa faible densité, et ne semble pas à ce jour en
mesure de pouvoir assurer la pérennité de la Moule perlière.
Au niveau de la Cure, les 4 hôtes des Mulettes épaisses retrouvées sont le Chabot, la Vandoise, la
Vairon et la Truite. Ces quatre espèces ne sont pas réparties de la même façon sur les différentes
stations, leur répartition dépend ainsi du niveau typologique et des conditions d’habitats (ONEMA
2012). Cependant aux endroits où elles sont majoritairement présentes, ces espèces présentent des
populations relativement équilibrées avec notamment des signes de recrutement en juvéniles.
26
3.
RECAPITULATIF DE L’ETAT DES SOUS BASSINS VERSANTS
Le tableau ci-dessous rappelle les différents facteurs pouvant influencer sur la qualité des sous
bassin versants et potentiellement sur la qualité du milieu de vie des moules d’eau douces.
Tableau 9 : Récapitulatif de l'état des sous bassins versants de la Cure et du Cousin
Cousin amont
Evolution
occupation du
sol
Aléas à
l’érosion
hydrique
Augmentation des cultures et
des boisements de résineux au
détriment des prairies
Important
 Impact des étangs sur la
partie amont du site
 Présence de cultures le
long du linéaire du Cousin
Cousin aval
Cure aval
Enrésinement des forêts
Enrésinement des forêts
Faible
 Impact de la ville
d’Avallon et de ses
cultures limitrophes
Bonne qualité générale
Qualité de l’eau
Densité
piscicole des
poissons hôtes
B.
Bonne qualité


Faible densité de truites
Population déstructurées

Point noir : ville Avallon
avec rejets de stations
d’épuration


Faible densité de truites
Population déstructurées
Modéré
Indices forts à l’amont du
site Natura 2000 : zone
urbanisée + cultures avec
fortes pentes
Bonne qualité générale
 Point noir : Ruisseau de
Bazoches : rejets d’eaux
usées + apports de
fertilisants
 Répartition inégales des
espèces sur les sites
 Population équilibrées

ETAT DES EFFECTIFS DE NAÏADES SUR LES STATIONS D’ETUDE
Le protocole CMR a permis le dénombrement et la
localisation (Annexes 10 à 12) des individus présents sur
les différentes stations. Le calcul des effectifs théoriques
d’individus permet d’estimer, grâce à une régression
polynomiale, le nombre de phases de capture nécessaires
au marquage de toutes les naïades. Ici, ce nombre varie
entre 3 et 4 (Figure 17). Une quatrième étape aurait donc
pu être envisagée afin de localiser tous les individus.
Figure 21 : Nombre de phases de prospection nécessaire
pour la capture de tous les individus
Au niveau du Cousin amont, la station Cam-1 obtient la densité la plus forte avec une valeur de
0.135 individus/m² pour Cam-1. Cam-3 obtient quant à elle une densité d’individus de 0.085
(Tableau 10). Sur le Cousin aval, les densités observées sur les sites supposés non impactés sont de
l’ordre de 0.077 en moyenne. Sur le site impacté par la zone de remous du petit moulin Cadoux,
cette densité y est 2.5 fois moins importante (0.028 individus /m²). La présence du remous semble
donc avoir un impact néfaste sur la survie des naïades.
27
Tableau 10 : Effectifs de Naïades par station d'étude (Protocole CMR)
Station
Effectifs totaux
Nombre de juvéniles
Calcul des
Indice de Schnabel
effectifs
Logiciel MARK
théoriques
Surface
prospectée sur
la station
Densités :
naïades/m²
Cousin amont
Cam-1
Cam-3
42
38
0
0
44
Cav-1
15
0
Cousin aval
Cav-2
7
0
Cav-3
17
0
Cure aval
Cuav-1
18
1
15
8
17
19
38
46
39
16
7
18
20
% de surface prospectée
100%
100%
40%
40%
40%
40%
Surface prospectée
342 m²
457 m²
509 m²
633 m²
594 m²
1102 m²
Sur la surface prospectée
Extrapolées à l’ensemble de
la station
Densités anciennes observée
sur les stations
0,135
0,085
0,031
0,011
0,03
0,018
0,135
0,085
0.079
0.028
0.076
0.046
0.005
0.008
0.002
0.001
0.002
0.008
En comparant ces résultats avec ceux de prospections réalisées précédemment, des différences de
densité sont mises en évidence. En effet, celles mesurées lors de cette étude sont largement
supérieures à celle de 1999 réalisées sur le Cousin (Paris 1999) et celles de 2010 réalisées sur la
Cure (Brick-Aïda 2010). Par ailleurs, au niveau de la station Cam-4, en 1999, une densité des
0.007 individus/m² avait été recensée. Cette année, aucun individu n’a pu être localisé. Les Moules
perlières ont donc vraisemblablement disparues de ce secteur.
Pour la Cure, une densité de 0.046 individus/m² a été calculée. La Cure ne présentant qu’une seule
station d’étude. Ces données ne peuvent donc pas être comparées. Cependant, en observant les
résultats des prospections de 2010, au niveau de ce secteur, les densités obtenues étaient de 0.008
naïades/m², soit quasiment six fois inférieures aux données actuelles.
Les différences de densité au niveau des données anciennes et des données actuelles sont plus dues
aux différences de prospection (CMR contre prospection en 1 passage sur de plus vastes linaires)
qu’à de réelles différences en termes de densité. En effet, au niveau de l’ensemble des stations
d’étude, seulement un seul juvénile a été retrouvé sur la Cure. Le renouvellement des populations
ne semble donc pas fonctionnel et une hausse aussi importante des effectifs ne semble
malheureusement pas pertinente.
28
C.
COMPARAISON DE L’HABITAT PHYSIQUE DES STATIONS D’ETUDES
L’IAM permet de caractériser la qualité et la diversité des habitats aquatiques. Sur l’ensemble des
sites d’étude, les notes obtenues sont toutes supérieures à la moyenne et varient de 11.68 à 18.89
(Tableau 11). Elles sont donc caractéristiques d’habitats de bonne, à très bonne qualité vis-à-vis de
l’ichtyofaune. En ce qui concerne la régularité, les valeurs spécifient également une diversité
importante des habitats (de 0.59 à 0.75). Les cartes des substrats, vitesses et hauteurs d’eau sont
présentées de l’annexe 13 à 20.
Tableau 11 : Récapitulatif des valeurs mesurées pour l'IAM
Nombre de substrats
Cam-1
9
Cam-2
10
Cam-3
12
Cam-4
10
Cousin
aval
Cav-1
13
Nombre de classes de hauteurs d'eau
3
3
3
3
3
4
3
3
Nombre de classes de vitesses
Nombre de pôles d'attractivité
4
58
3
32
3
57
2
41
4
46
2
43
4
70
4
43
Largeur moyenne du cours d'eau (m)
3,6
3,1
4,6
3,8
14
16,2
14,7
25,7
IAM de référence
IAM calculé
Note IAM sur 20
Indice de diversité
Diversité maximale
Régularité
6090
5638
18,52
1,29
1,76
0,73
5613
4799
17,1
1,02
1,51
0,68
6873
6523
18,98
1,19
1,76
0,68
6263
3707
11,84
1,21
1,61
0,75
10427
8316
15,95
1,13
1,66
0,68
10893
6363
11,68
0,97
1,63
0,59
10583
6810
12,87
1,17
1,85
0,63
12367
7884
12,75
1,05
1,63
0,64
Cousin amont
Cure
Cav-2
12
Cav-3
9
Cuav-1
10
Au niveau du secteur du Cousin amont, les stations Cam-3 et Cam-1 obtiennent des notes d’IAM et
de régularités élevées. Ces deux sites correspondent aux stations où sont présentes les Moules
perlières et sont caractérisés par une bonne qualité des habitats. La station Cam-4 obtient la note la
plus basse vis-à-vis de l’IAM mais la note la plus élevée en d’équirépartibilité des substrats (0.73).
Ce phénomène est dû à la proportion importante de substrat de type graviers (32%) et sables (18%)
(Figure 18) qui ont un faible degré d’attractivité, respectivement 20 et 30 comparativement aux
autres stations où la majorité du substrat est dominé par des galets et des galets et graviers
mélangés, à indices d’attractivité plus élevés. Par ailleurs, les classes de substrats sont réparties plus
égalitairement au sein de cette station. La station Cam-2 exprime quant à elle une très bonne qualité
d’habitat (IAM de 17.1/20 et régularité de 0.68), malgré l’impact du piétinement et de la
rectification du cours d’eau présent sur cette zone. Cependant, même si la qualité physique de
l’habitat est bon, d’autres facteurs empêchent l’implantation de moules d’eau douces sur ce secteur.
29
Station Cam‐1
1%
1%
19%
1%
Station Cam‐2
8%
2%
6%
23%
8%
4%
3%
17
%
16
%
38
%
9%
1%
1%
1%
2%
7%
1%
%
32
%
Station Cuav‐1
4% 1%
7%
19
%
52
%
1%
2%
13
%10
3%
10
%
29
%
9%
15
%
1%
Station Cav‐3
2%
18
%
8%
9%
45%
Station Cav‐2
42
%
15
%
13
%
10
1%
%
5% 5% 3%
1%
5%
Station Cav‐1
Station Cam‐4
2%
6%
8%
3%
13%
22%
36%
1% 2%
Station Cam‐3
10%
1%
38%
51
%
2%
40%
4%
1%
Figure 22 : Pourcentage de réparation des substrats sur les stations d'étude
Sur le Cousin aval, les classes de substrats retrouvées au niveau de ses stations sont largement
dominées par la présence de blocs et de galets au niveau du lit du Cousin (Figure 18). La station
Cav-1 située à l’amont du remous du Moulin Cadoux comptabilise les meilleurs indices en termes
de diversité et de qualité de ses habitats (respectivement 0.68 et 15.95). La station Cav-3 obtient des
notes moyennes (12.87 pour l’IAM et 0.63 pour la régularité). La qualité physique de l’habitat est
donc plus dégradée sur cette station par rapport à la station précédente. La station Cav-2, située au
niveau du remous du petit moulin Cadoux obtient les notes les plus médiocres. Pour cette station, le
facteur discriminant est la faible diversité des vitesses retrouvée sur la station. En effet, seulement 2
classes de vitesses sont présentes contre 4 pour les deux autres. Le seuil du moulin impacte donc la
qualité de l’habitat et par conséquent la survie des naïades.
Sur la Cure, les notes de l’IAM et de la régularité sont moyennes, respectivement de 12.75 et 0.64.
Les classes de vitesses sont bien représentées (4 classes sur 5). Le substrat est largement dominé par
les hydrophytes (38%) et le mélange de galets et de graviers (40%) qui expriment des degrés
d’attractivité élevés à moyens (respectivement de 80 et 25). Cependant, mêmes si trois classes de
hauteurs sont retrouvées, 95% des hauteurs d’eau mesurées sont comprises entre 21 et 70 cm. Sur
cette station, c’est donc la très faible variété des classes de vitesses qui est discriminante.
Sur l’ensemble des stations d’étude, la bonne qualité des habitats physique a été démontrée.
30
A.
INFLUENCE DE L’HABITAT SUR LA REPARTITION DES NAÏADES
Afin de comprendre la répartition des naïades à l’échelle de la station, une analyse de leur
répartition en fonction des pôles d’attractivité a été réalisée.
Pour les Moules perlières, les habitats préférentiels se situent au niveau de zones où le substrat est
de types blocs, galets et mélange de galets et graviers (Figure 19). Les vitesses y sont moyennes, de
l’ordre de 10 à 80 cm/s et les hauteurs d’eau comprisent entre 20 à 70 cm.
Pour les Mulettes épaisses, sont des zones protégées par des blocs avec des hauteurs d’eau
comprises entre 21 et 70 cm et des gammes de vitesses larges (0 à 80 cm/s) qui semblent être les
plus attractives. Quand la vitesses diminue et passe la barre des 40 cm/s, les Mulettes sont
également retrouvées sur des substrat à granulométre moins importante : zones de galets ou de sable
stabilisées. Ces résultats sont donc conformes aux habitats décrits dans la bibliographie (Cf § IE).
20
15
10
5
20
15
10
BER23
BLO13
BLO22
BLO23
BLO33
BLS23
BRA12
BRA13
BRA23
GAL13
GAL22
GAL23
GAL33
GGR13
GGR23
GGR33
GRA23
GRA32
HYI23
SAB13
SAB23
Cure aval
20
15
10
5
5
0
0
BLO12
BLO13
BLO23
DAL23
GAL13
GAL23
GGR13
GGR23
GGR33
HYI33
0
25
Cousin aval
BLO13
BLO23
BLO33
DAL12
GAL23
GGR23
SAB12
SAB13
25
Nombre d'Unio sp.
Cousin amont
Nombre de naïades
Nombre de Moules perlières
25
Codes pôles d’attractivité : SUBSTRAT-VITESSE-HAUTEUR D’EAU
Substrats : BER : Abris de sous-berges ; BLO, Blocs ; BLS : Blocs sans anfractuosité ; BRA : Branchages, DAL : Dalles
rocheuse ; GAL : Galets ; GGR : Galets & graviers ; GRA : Graviers ; HYI : Hydrophyes ; SAB : Sables
Classes de vitesses : 1 : 0 à 10cm/s, 2 : 11 à 40cm/s, 3 : 41 à 80 cm/s,
Classes de hauteurs : 1 :0 à 5 cm, 2 ; 6 à 20cm, 3 : 21 à 70cm
Figure 23 : Répartition des naïades sur en fonction des pôles d'attractivité sur les 3 secteurs d'étude
31
B.
ANALYSE
SEDIMENTAIRE
DE
LA
QUALITE
DU
COMPARTIMENT
INTRA-
Afin de mesurer l’impact de la qualité intra-sédimentaire sur la répartition des naïades, le sédiment
a été étudié de deux façons différentes. Premièrement, du point de vue de la qualité physicochimique de l’eau interstitielle et deuxièmement, d’un point de vue plus hydromorphologique avec
des mesures de conductivité hydraulique et de profondeurs d’oxygénation.
1.
QUALITE DE L’EAU INTERSTITIELLE
A.
EVOLUTION DU PH
Les valeurs de pH mesurées diminuent significativement avec l’augmentation de la profondeur (pvalue = 0.0001) Les valeurs mesurées sur l’ensemble des stations sont comprises entre 7 et 6.5 en
moyenne (Annexe 21). Concernant les gradients de diminution de pH avec la profondeur, bien
qu’il soit plus élevé au niveau des sites impactés, aucun d’entre eux ne dépasse le seuil des 20%
(Tableau 13). Le pH ne semble donc pas être un facteur limitant la présence de naïades sur
l’ensemble des sites d’étude.
Tableau 12 : Diminution moyenne des gradients de ph mesuré entre 0 et 15 cm de profondeurs sur les stations d’étude
Cam-1
0,60
Gradient de ph en %
B.
Cam-2
5,94
Cam-3
2,03
Cam-4
10,00
Cav-1
2,78
Cav-2
11,06
Cav-3
5,74
Cuav-1
-2,45
POTENTIEL REDOX
Les valeurs de Eh mesurées diminuent significativement avec l’augmentation de la profondeur (pvalue = 0.0001). Sur l’ensemble des stations d’étude le potentiel redox est supérieur à 300 mV
(Annexes 21 et 22). Le sédiment est donc suffisamment oxygéné pour permettre la survie des
naïades.
Tableau 13 : Diminution moyenne des gradients de potentiel redox mesurés entre 0 et 15 cm de profondeurs
Gradient de Eh en %
Cam-1
15,8
Cam-2
32,4
Cam-3
12,7
Cam-4
21,0
Cav-1
12,2
Cav-2
22,7
Cav-3
14,0
Cuav-1
0,7
Sur le Cousin amont, des différences significatives entre les valeurs mesurées sur l’ensemble des
stations sont mises en évidence. Concernant les gradients de potentiels redox, sur les stations Cam-1
et Cam-3, ce gradient est inférieur au seuil de 20 % (Tableau 13). Les deux autres stations
supposées impactées par les activités anthropiques ont quant à elle des gradients supérieurs à ce
seuil (de 32.4 à 21%).
Sur le Cousin aval, des différences significatives sont repérées entre la station Cav-2 et les deux
autres stations supposées non impactées. En s’intéressant au gradient de potentiel redox, ici encore,
32
la diminution est supérieure au seuil de 20% pour le site impacté par la zone de remous et inférieur
à ce seuil pour les stations Cav-1 et Cav-2.
Au niveau de la Cure, aucune mesure n’a pu être réalisée à 15 cm de profondeur en raison du la
dureté du substrat. Cependant, les valeurs mesurées sont caractéristiques d’un milieu bien oxygéné.
De plus, elles restent stables avec l‘évolution de la profondeur puisque le gradient diminue de
seulement 0.7%.
Les valeurs de potentiel redox sont donc en accord avec les exigences écologiques des naïades
(>300 mv). Cependant, pour l’ensemble des stations supposées impactées, la diminution des valeurs
dépassent les 20%. Au niveau de la station Cav-2 impactée par le seuil du moulin et pour la station
Cav-4 où la présence de Moules perlières avait été recensée en 1999, cette diminution avoisine les
21 à 22%, ce qui explique la présence ancienne ou limitée de moules sur ce secteur. Pour la station
Cav-2, le gradient de diminution de 32 % semble incompatible avec la présence de moules.
2.
ESTIMATION DU COLMATAGE DES SEDIMENTS
A.
COMPARAISON QUALITATIVE DE L’OXYGENATION DES
SEDIMENTS PAR LA METHODE DES STICKS HYPOXIES SUR LES
STATIONS D’ETUDE
Le colmatage des sédiments, va impacter sur la quantité d’oxygène présent dans le sédiment. Dans
le but d’estimer ce colamtage, la profondeur d’oxygénation à été mesurée à l’aide de sticks
hypoxies. Les résultats obtenus sur les différentes stations indiquent que le substrat est oxygéné
jusque à 15cm de profondeur(Figure24), profondeur caractéristique de la profondeur moyenne
d’enfouissement des moules. (Grost, Hubert et Wesh 1991) Concernant l’évolution de la profondeur
d’oxygénation au fil des mois, si on exclue les station Cam-1 et Cam-2 qui voient leurs
profoendeurs augmenter lors de la deuxième phase. La profondeur moyenne des autres reste
constante ou diminue. Cette diminution est liée à l’étiage du cours d’eau. Pendant cette période, le
niveau d’eau baisse, le débit diminue et les échanges entre l’eau courante et l’eau interstitielle
s’effectuent moins en profondeur, limitant ainsi l’oxygénation du sédiment. L’intensité de la coloration
des sticks serait également une indication quant à l’intensité et à l’exposition de la désoxygénation du
milieu (BOULTON, 1998). Sur tous les sticks récoltés, l’intensité de coloration était faible. Si on en
croit Boulton, les stations d’étude ne seraient donc pas soumises à de forts épisodes de désoxygénation.
Sur l’ensemble des stations, la profondeur d’oxygénation des sédiments semble donc en accord avec les
exigences écologique des naïades.
33
Profondeur d'oxygémnation en cm
0
‐5
‐10
‐15
‐20
1
2
1
2
1
2
1
2
1
2
Cam‐1 Cam‐2 Cam‐3 Cam‐4 Cav‐1
1
2
Cav‐2
1
2
1
2
Cav‐3 Cuav‐1
Phases de mesure et dénomination des stations
Figure 24 : Coloration d'un
stick hypoxie
Figure 25 : Evolution de la profondeur d'oxygénation moyenne sur les 8 stations d'étude
B.
ESTIMATION DU COLMATAGE DES SEDIMENTS PAR LES
MESURES DE CONDUCTIVITE HYDRAULIQUE
La conductivité hydraulique permet de mesurer la vitesse d’écoulement de l’eau à travers les
sédiment en lien avec le degré de colmatage des sédiment. Dans cette partie les valeurs de
conductivité hydraulique ont été comparées entre les différents stations. Les p-values des tests
staitistiques sont présentées, annexe 21 et 23
Pour le Cousin amont, aucune différences significative entre les sites n’est observée. Sur le Cousin
aval, aucune différence entre les sites Cav-1 et Cav-3 n’est recencées (Pvalue=0.3147). Cependant,
il exite une différence significative de conductivité hydraulique entre la station Cav-2 impactée et
les deux autres sites. Les valeurs de conductivité hydraulique mesurées sur Cav-2 sont plus faibles
(en moyenne comprises entre 0 et 1 x10-5 m/s) alors que pour les deux autres, elle est comprise
entre 5 x10-6 et 1.5 x10-5m/s. Sur la Cure, les valeurs de conductivité hydraulique sont comprises
Cousin amont
0,00002
0,00001
0,00003
Cousin aval
Conductivité hydraulique (m/s)
0,00003
Conductivité hydraulique (m/s)
Conductivité hydraulique (m/s)
entre 1x10-5 et 2x10-6m/s.
0,00002
0,00001
0,00003
Cure aval
0,00002
0,00001
0
Cam‐ 1 Cav‐2 Cam‐3 Cam‐4
0
Cav‐1
Cav‐2
Cav‐3
0
Cuav‐1
Figure 26 : Comparaison de la conductivité hydraulique sur les stations d'étude
La comparaison des résultats obtenus avec le tableau des correspondance conductivité hydraulique34
colmatage du sédiment de Blasche (Annexe 24), indique que le sédiment sur les sites impactés
(6x10-6 à 1x10-1m/s) est colmaté jusqu’au la couche d’armure. Cette couche correspond à la couche
supérieure de la zone hyporhéique. Elle est constituée essentiellement d’éléments grossiers. Au
niveau des stations non impactées, la conductivité hydraulique moyenne est supérieure à 1x 105
m/S. Dans ce cas, le colmatage commence juste à arriver au niveau de la couche d’armure.
Au regard des résultats obtenus, les naïades se localisent donc majoritairement au niveau des zones
où la conductivité hydraulique est supérieure à 1 x10-5m/s. L’ensemble des stations d’étude observe
des valeurs de conductivité hydraulique relativement homogènes. Seule la station Cav-2 voit ses
valeurs diminuer. Cette importante diminution est essentiellement due au colmatage visible en
surface, important et dépendant du seuil du petit moulin Cadoux.
A.
ESTIMATION
DE
LA
PART
DE
MATIERES
FINES
RESPONSABLE DU COLMATAGE DES SEDIMENTS PAR LES PIEGES
A SEDIMENTS
Afin d’estimer la quantité de matière fine responsable du colmatage du cours d’eau sur l’ensemble
des sites d’étude, les sédiments fins récoltés par les pièges ont été pesés. Les résultats sont présentés
sur la figure 26 ci-dessous.
Poid sec de sédiment récoltés (g)
2,5
2,212
2
1,5
1
0,83
0,5 0,392
0,973
0,45
0,301
1,139
1,05
0,506
0,298
1,296
1,206
0,647
1,379
0,882
0,766
0
Haut Bas Haut Bas Haut Bas Haut Bas Haut Bas Haut Bas Haut Bas Haut Bas
Cam‐1
Cam‐2
Cam‐3
Cam‐4
Cav‐1
Cav‐2
Cav‐3
Cuav‐1
Figure 27 : Masse de matière sèche récoltée dans les pièges à sédiments sur l'ensemble des sites d'études.
35
En observant l’ensemble des résultats obtenus, on se rend compte, que la quantité de matière fine
présente dans les piège est généralement plus importante pour la partie enfouie du piège.
Pour le cousin amont, une quantité importante par rapport aux autres stations à été mesurée pour le
piège enfouie dans la couche de surface au niveau de la station Cam-1. Cette station étant la plus à
l’amont. Elle est donc susceptible d’être le plus impactée par les vidanges d’étangs. Et par la
décantation de matières fines au sein du sédiment. Pour les stations Cam-1 Cam- 2 et Cam-3, la
quantité de matière sèche au niveau de l’eau courante reste relativement stable (de l’ordre de 0.4g
de matière sèche). Au niveau de la couche de surface du sédiment, la part de matière fine récoltée y
est deux fois plus importante. La station Cam-4 est la seule station pour laquelle la quantité de
matière sèche récoltées eau niveau de l’eau courante est la plus importante (1, 0.5g pour l’eau
courante, contre 0.506 g pour la couche de surface). Ce phénomène peut être dû au piétinement du
lit du cours d’eau qui à pour effet de mettre en mouvement de fines particules au niveau de l’eau
courante.
Pour le Cousin aval, au niveau des stations Cav-1 et Cav-2, la quantité de matières sèche retrouvées
dan les pièges est pus importante pour la parie immergées. La station Cav-3 enregistre quand à elle
une quantité de matière fine plus importante pour l’eau courante que pour le sédiment de la couche
de surface. Ces sont cependant à relativiser, en effet, le pièges positionnés sur les stations Cav-2 et
Cav- 3 ont été déplacés ou déterrés à plusieurs reprises. Pour la station Cuav-1 les valeurs mesurées
semble en moyenne légèrement supérieures à celles retrouvée sur les autres stations.
Quoi qu’il en soit. Les quantités de matières sèches récoltées au niveau de l’ensemble de pièges à
sédiment restent faibles. En effet, lors d’une étude réalisée avec les mêmes types de piège sur les
masses moyennes de matière sèche récoltée avoisinait les 400g de matières sèches.
Le colmatage des sédiments est lié à deux types de particules fines. Les particules minérales et les
particules organiques. Afin de quantifier chacune de ces fractions au niveau des stations d’études.
Une étape de séchage et de calcination des différents échantillons ont été réalisées. Les résultats
sont présentés sur la figure 27 ci-dessous. Sur l’ensemble des stations d’étude, la quantité de
matières organique avoisine les 30% et reste relativement constante entre l’eau courante et la
couche de sub-surface. Cette quantité de matière organique est relativement importante en
comparaison. En effet, la part de matière organique retrouvée dans les sédiments étaient en
moyenne égale à 6%.
36
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Haut Bas Haut Bas Haut Bas Haut Bas Haut Bas Haut Bas Haut Bas Haut Bas
Cam‐1
Cam‐2
Cam‐3
Cam‐4
Cav‐1
Matière organique
Cav‐2
Cav‐3
Cuav‐1
Matière sèche totale
Figure 28 : Part de matière organique présente dans la matière sèche.
C.
VARIABLES ENVIRONNEMENTALES DETERMINANTES
DIMINUTION DES PARAMETRES LIES AU COLMATAGE
1.
CORRELATION ENTRE
POTENTIEL REDOX
CONDUCTIVITE
DANS
LA
HYDRAULIQUE
ET
Le potentiel redox et la conductivité hydraulique sont deux paramètres qui permettent de mesurer le
taux de colmatage d’un cours d’eau. Les résultats du test de corrélation de Pearson (p-value = 0.91)
indiquent qu’il n’existe aucun lien entre ces deux paramètres. Ces deux variables n’étant pas
soumises aux mêmes effets du colmatage. Il semble donc intéressant de mesurer les facteurs jouant
sur chacune d’entre elles. Pour ce faire, des ANOVA ont été réalisées.
2.
VARIABLES INFLUENÇANT LA CONDUCTIVITE HYDRAULIQUE
Au vu des résultats, la vitesse du courant et le type de substrat peuvent influencer la vitesse de
pénétration de l’eau (p-values respectives de 0.021 et 0.042). Pour la vitesse, les valeurs qui
semblent le plus augmenter la conductivité hydraulique sont celles qui sont comprise entre 80 et
150 cm/s (Figure 23). Les vitesses en deçà n’ont que peu d’effet sur ces valeurs. La conductivité
hydraulique est également influencée par le substrat (Figure 23). Deux catégories de substrat
diminuant la valeur de la conductivité hydraulique peuvent être mis en évidence : il s’agit de
substrats à faible granulométrie ; limons litières organiques, sables et des substrats de type : berges,
branchages et végétations de prairie immergée, qui comprennent la plupart du temps un substrat
secondaire de texture sablo-limoneuse. A contrario, les substrats de type plus grossier allant du
gravier jusqu’au bloc expriment des valeurs de conductivité plus importantes. Les zones où les
37
hydrophytes sont présentes expriment également des valeurs de conductivité hydraulique
importantes. Les zones de forte vitesse et à substrats grossiers ont donc des valeurs de conductivité
hydraulique élevées. Autrement dit, plus les vitesses de courant sont faibles, plus les particules fines
sédimentent, plus le milieu se colmate et moins il est apte à accueillir des populations de naïades.
Substrats
Cond hydraulique
Cond hydraulique
Vitesses
0,00002
0,000018
0,000016
0,000014
0,000012
0,00001
0,000008
0,000006
0,000004
0,000002
0
0,000016
0,000014
0,000012
0,00001
0,000008
0,000006
Classes de vitesses
LEGENDE
Substrats : BER : Abris de sous-berges ; BLO, Blocs ; BLS : Blocs sans anfractuosité ; BRA : Branchages; FIN ; Limons ;
GAL : Galets ; GGR : Galets & graviers ; GRA : Graviers ; HYI : Hydrophyes ; LIT :Litières oraganique ; SAB : Sables
Classes de vitesses : 1 : 0 à 10cm/s, 2 : 11 à 40cm/s, 3 : 41 à 80 cm/s, 4 : 81 à 150cm/s
Figure 29 : Paramètre explicatifs des fluctuations de la conductivité hydraulique
3.
VARIABLES INFLUENÇANT LE POTENTIEL REDOX
Les résultats de l’ANOVA montrent que la hauteur et le type de substrat peuvent influencer le degré
d’oxygénation de l’eau (p-values respectives de 0.021 et 0.042). Le potentiel redox croît avec
l’augmentation de la hauteur d’eau jusqu’à environ 70 cm. Par la suite, il diminuera légèrement
(Figure 24). Il est cependant important de noter que même si les variations sont importantes (de
l’ordre de 100mV), les valeurs sont toujours caractéristiques d’un milieu oxydant (>300mV). Le
substrat joue également sur ses valeurs. Comme pour la conductivité hydraulique, les substrats à
faible granulométrie vont limiter l’oxygénation du sédiment (Figure 24). Les substrats plus
grossiers ainsi que les hydrophytes vont favoriser la présence d’oxygène dans le milieu.
38
Substrats Hauteurs
560
510
540
500
520
Eh (mV)
490
480
Eh (mV)
470
460
500
480
460
440
450
420
440
400
430
420
Classes de hauteurs
LEGENDE
Substrats : BER : Abris de sous-berges ; BLO : Blocs ; BLS : Blocs sans anfractuosité ; BRA : Branchages ;
Fin : Limons ; GAL : Galets ; GGR : Galets & graviers ; GRA : Graviers ; HYI : Hydrophyes ; :LIT : Litière
organique ; PRA : Végétation de prairie ennoyé; SAB : Sables
Classes de hauteurs : 1 :0 à 5 cm, 2 ; 6 à 20cm, 3 : 21 à 70cm ; 71 à 150cm
Figure 30 : Paramètre explicatifs des fluctuations du potentiel d'oxydoréduction
39
V.
DISCUSSION
A.
EFFECTIFS ET REPARTITION DES POPULATIONS OBSERVEES
Sur les 3 sites d’étude, les densités de moules d’eau douces varient en fonction de la présence ou
non d’impacts d’origine anthropique. Ainsi, sur l’ensemble des zones supposées non impactées, les
naïades sont présentes dans des densités vraisemblablement supérieures.
Ainsi, sur le Cousin amont la présence de zones de piétinements bovins et les travaux de
rectification du cours d’eau ont eu pour effet de diviser la population en deux. L’absence
d’individus en zone agricole illustre également le fait que les activités humaines sont responsables
de la disparition des populations sur ce secteur. Au niveau du Cousin aval, la présence du seuil du
petit moulin Cadoux impact également sur la densité de moules présentes. En effet, même si ce
seuil est déjà partiellement détruit, il participe encore à la stagnation de l’eau sur le secteur et donc
au colmatage du substrat. Sur la Cure, aucune comparaison n’a pu être réalisée. Cependant, les
lâchés d’eau du barrage de Malassis qui augmentent les vitesses de courant et les hauteurs d’eau,
sont susceptibles d’impacter les populations en place. Pour vivre, les naïades ont besoin d’un
substrat stable et de vitesses < 80 cm/s pour éviter d’être emportée par le courant. Le passage de
kayaks impacte également la survie des Unio. En effet, au niveau de ce secteur, les Unio sont
localisées aux endroits protégés par des embâcles ou par de la végétation de type ronce qui empêche
l’accostage des kayaks. Par ailleurs, beaucoup de coquilles, dont une fraîchement écrasée, ont été
retrouvées sur la station. Quoi qu’il en soit, si on en croit la bibliographie, les densités de Moules
perlières sont bien en deçà de ce qu’on pourrait espérer retrouver chez une population fonctionnelle.
Ainsi, Young estime que la densité de Moules perlières chez une population fonctionnelle est de
l’ordre de 10 individus/m² (Young, Hastie et Cooksley 2002). Pour la Mulette perlière, aucune
valeur de référence n’a été retrouvée dans la bibliographie. Ces données sont cependant à
relativiser, en effet rien ne permet d’affirmer que les densités de populations fonctionnelles
morvandelles étaient de 10 individus/m².
Concernant le protocole mis en place, l’avantage principal du CMR par rapport aux autres types de
prospections précédemment réalisées, est qu’il permet d’obtenir une estimation fine du nombre
d’individus présents sur une surface donnée. Ils nécessitent cependant un gros effort
d’échantillonnage. Par ailleurs, le nombre de passages nécessaire à la capture de tous les individus
reste à définir même si un nombre de trois passages semble être un minimum à respecter. Dans le
cadre de cette étude, le CMR était donc pertinent pour estimer finement les populations de naïades
40
sur l’ensemble des sites d’étude. Les résultats obtenus par ce type de protocole sont donc utiles pour
comparer les différents sites d’étude entre eux et pour suivre l’évolution des populations.
B.
QUALITE PHYSIQUE DES HABITATS
La qualité de l’habitat physique est un paramètre déterminant sou la survie de naïades. Les résultats
obtenus par le calcul de cet indice indiquent que l’ensemble des habitats aquatiques présents sur les
stations sont de qualité bonne à moyenne. En effet, malgré l’impact des activités humaines sur
certains secteurs, aucune note n’est inférieure à la moyenne. Cependant une bonne note en termes
de qualité physique ne veut pas forcément dire que les types des substrats sont répartis de façon
égale sur l’ensemble de la station. Et que les conditions du milieu sont appropriées pour la survie
des naïades et plus particulièrement des juvéniles.
L’analyse de la qualité physique de l’habitat a permis de classer les différentes stations en fonction
de leur degré d’attractivité vis-à-vis de l’ichtyofaune. Bien que la présence de moules soient
intimement liée à celle des poissons de par leur cycle biologique, il pourrait être intéressant
d’adapter les notes d’attractivité du substrat en fonction de naïades comme c’est déjà le cas pour les
écrevisses.
C.
QUALITE DU COMPARTIMENT INTRA-SEDIMENTAIRE
La qualité du compartiment sédimentaire a été évaluée de deux façons. D’une part grâce à l’analyse
de la qualité physico-chimique de l’eau interstitielle et d’autre part du point de vue du colmatage
des sédiments.
L’analyse de la qualité de l’eau interstitielle met en évidence des valeurs en adéquation avec les
exigences écologiques de naïades. En effet, le ph et le potentiel d’oxydo-réduction mesurés aux
différentes profondeurs restent en moyenne conformes avec les valeurs de références
bibliographiques. Cependant le calcul des gradients de diminution des valeurs mesurées avec la
profondeur mettent en évidence l’impact des activités humaines. En effet, le gradient potentiel
redox au niveau des sites supposés impactés dépasse la valeur seuil de 20%. Les échanges avec la
surface y sont donc limités et donc l’oxygénation du sédiment en profondeur se fait moins bien.
Concernant les données physiques, les sticks hypoxies, les résultats révèlent une profondeur
d’oxygénation moyenne de 15 cm sur l’ensemble des sites. Bien que cette méthode soit peu
couteuse en temps et en matériel, la lecture des résultats n’est pas aisée en raison de la fiable
intensité de coloration sur certains de bâtonnets. Cette intensité de la coloration étant dépendante de
l’intensité de désoxygénation (Boulton, et al., 1998), on peut donc conclure, en accord ave les
41
faibles taux de désoxygénation mesurés via le potentiel redox que, sur les sites d’études la
désoxygénation du sédiment est limité.
La conductivité hydraulique est un facteur dépendant de type de substrat et de la vitesse du courant
au niveau du point de mesures. Il semble donc logique que la valeur mesurée sur la station Cav-2
située au niveau de la zone de remous du petit moulin Cadoux soit la station qui rencontre les plus
faibles vitesses de circulation dans le sédiment. En effet la présence du seuil a pour but de limiter la
vitesse d’écoulement et de favoriser le dépôt de particule fine en surface du sédiment. Le problème
de ce protocole est qu’il est encore en phase de standardisation. Des incertitudes liées à l’effort de
mesure (nombre de points de mesure et répétitions nécessaires) restent présentes (Darty et Descloux
2010). Par ailleurs, cette méthode induirait un effet « chasse » des sédiments à la base du
piézomètre qui provoquerait une surestimation de la conductivité hydraulique des sédiments
(Lefebvre 2003). D’après les observations réalisées sur le terrain, c’est surtout au niveau du 3ème
répliquât qu’intervient ce phénomène.
Pour les pièges à sédiments, les quantités de matières sèches récoltées au niveau des pièges sont
faibles et relativement constante au niveau des stations d’étude d’un même secteur alors que des
degrés de colmatages différents ont put être mis en évidence.
Par ailleurs, si on couple la
cartographie des aléas d’érosion avec la quantité de matière sèche récolté dans les pièges, aucune
différence importante entre les secteurs d’étude n’est mise en évidence malgré le caractère érosif
plus ou moins important des trois sites. Afin d’obtenir de meilleurs résultats ses pièges à sédiments,
comme il était initialement prévu, l’ensemble de fractions récoltées auraient due être tamisées à
différentes taille et chacune de ses fraction auraient due être calcinée séparément. De plus les pièges
ayant été posés au moment de l’étiage, il pourrait être intéressant de réaliser le même protocole en
périodes hivernale pour mesurer la différence de transport de matière fine au sein de la rivière.
D.
IMPACT DU COLMATAGE SUR LES SEDIMENT
Le gradient de potentiel d’oxydoréduction et les valeurs de conductivité hydraulique permettent de
mettre en lumière des différences de valeurs entre les sites d’étude supposés impactés et les non
impactés. Pour les sites impactés, le gradient de potentiel redox croît avec l’augmentation de la
profondeur. Les échanges se font donc moins en profondeur. Pour la conductivité hydraulique, les
vitesses modérées du courant ont tendance à diminuer la vitesse de circulation de l’eau dans le
sédiment. Pour ces deux variables, les valeurs mesurées sont plus faibles dans les substrats fins ce
qui prouve que la faible granulométrie des éléments responsables du colmatage influence sur la
42
qualité du sédiment. La répartition des naïades au niveau des zones ou les gradients sont inférieurs à
20% et ou la conductivité hydraulique est supérieure à 1x10-5m/s démontre bien le fait que ces
deux espèces sont sensibles au colmatage des sédiments. Comme son nom l’indique, la couche
d’armure constitue une zone de protection de la couche de sub-surface. Elle la protège contre les
contraintes générées par l’écoulement, mais contrôle en même temps, par son degré d’ouverture,
l’intensité des échanges d’eau et de matière entre la surface et le lit profond (Gayraud, Hérouin et
Philippe 2002). Si le colmatage dépasse cette couche, la qualité des intra sédimentaire est alors
affectée et la survie des naïades fortement impactée.
Afin d’estimer ce colmatage, des pièges à sédiments et des sticks hypoxies ont également été
insérés dans le sédiment. Les pièges servent à estimer la part de matière fine, responsable du
colmatage du milieu hyporhéique. Cependant, à l’heure du rendu, les résultats ne sont pour l’heure
pas encore disponibles. Les sticks permettent quant à eux de donner une idée qualitative de la
profondeur d’oxygénation du sédiment. Il aurait également été intéressant d’étudier les populations
de macro invertébrés afin d’observer les impacts du colmatage des sédiments sur d’autres types de
bio-indicateurs. Des mesures de flux d’oxygène au moyen de chambre benthiques avaient
également été envisagées mais le manque de temps en de fin de stage, dû entre autre aux conditions
météorologique de cette année, n’ont pas permis d’effectuer la totalité des protocoles initialement
prévus. Des mesures de gradients de conductivité électriques auraient aussi été intéressantes pour
caractériser la qualité de l’eau interstitielle. Une analyse des pesticides et d’éléments de traces
métalliques auraient également pu permettre de caractériser la bonne qualité ou non des sédiments.
43
VI.
CONCLUSION
L’objectif de cette étude était de mesurer l’impact du colmatage du sédiment et implicitement celui
des pressions anthropiques sur la répartition de naïades. La conclusion finale de cette étude est que
le colmatage du cours d’eau, induit par les activités anthropiques, a bien un effet sur la présence des
naïades.
Bien que la qualité physique de l’habitat et que la qualité physico-chimique de l’eau soient en
adéquation avec les exigences écologique de l’habitat, le colmatage influe sur la présence des
naïades. Il a été démontré que les zones agricoles impactées par la rectification du lit et le
piétinement bovin sont soumises à colmatage. Sont essentiellement soumises à la limitation des
échanges en oxygène au niveau de la zone hyporhéique que la vitesse d’écoulement de l’eau à
travers le substrat. La présence du seuil de moulin, même si celui-ci est partiellement détruit,
impacte encore le milieu. En effet au niveau de cette zone le colmatage de surface est bien visible et
est présent sur presque toute la surface de la station. Dans ce cas, ce sont surtout les vitesses
d’écoulement de l’eau à travers le sédiment qui sont impactées. Une des raisons permettant
d’expliquer ce phénomène est que le seuil diminue la vitesse du courant de l’eau libre. La
conductivité hydraulique étant dépendante de celle du courant, elle se trouve donc impactée par la
présence du seuil. La diminution des vitesses a aussi pour effet de favoriser la décantation
d’éléments fins, responsable du colmatage.
Au niveau de la Cure, il pourrait être judicieux de sensibiliser les touristes et les loueurs de kayaks à
la présence de cette espèce. Des travaux de restauration et de réhabilitation vont être effectués sur
les secteurs à partir d’octobre 2013. Pour mémoire dérasement, arasement et aménagement des
seuils de moulins, diversification de lit mineur, pose de clôtures et d’abreuvoirs, pose de moine aux
exutoires des étangs. La création de ponts pour le passage d’engins devrait permettre la
diversification du milieu et des classes vitesses. Et limiter ainsi le relargage de vase au niveau des
étangs. Ces travaux devraient donc améliorer la qualité des habitats, limiter le relargage et la mise
en suspension des matières fines. Ces travaux participeraient donc à l’amélioration du milieu de vie
des naïades ainsi qu’à celle de leurs poissons hôtes et peut être permettre ainsi le renouvellement
des populations et par conséquent, le maintien de moules d’eau douce.
44
GLOSSAIRE
Aléa d’érosion : Probabilité d’un sol d’être soumit à l’érosion
Alocrisol : Sols bruns acide.
Battance : Formation d’une croûte sédimentaire à la surface du sol, provenant de la réorganisation de la
structure su sol sous l’effet de la pluie. La sensibilité des sols à la battance est fonction de leurs
caractéristiques physico-chimique (granulométrie, pH, MO,…)
Curage : Opération qui consiste à extraire et exporter les sédiments qui se sont accumulés
Brunisol : Forme classique de sol évolué que l'on rencontre sous forêt feuillue en zone tempérée. Ils portent
généralement un humus de type mull. On observe la présence d'un complexe argilo-humique bien
structuré (le fer constitue l'élément de liaison entre l'argile et l'humus)
Calcisol : Sol brun calcique. Sols à texture limono-argileuse à argileuse, de pH neutre à alcalin (6,5 à 8),
calcaires ou toujours saturés en calcium.
Ecotone : Zone de transition écologique entre deux écosystèmes.
Erodibilité : Sensibilité des sols ou des matériaux superficiels à être emporté par le ruissellement. Cette
sensibilité est liée à la stabilité structurale, mais aussi de l’état physique de la surface (tassement,
travail du sol, battance,…)
Glochidie : Larve de moule d’eau douce
Marsupium : Branchie modifiée des moules d’eau douce femelles
Lamellibranche : Synonyme de bivalve. Mollusque muni d'une coquille à deux valves et dont les branchies
sont disposées en lamelles.
Périostracum : Couche organique recouvrant l’extérieur des coquilles.
Réhabilitation : Elle vise à réparer, aussi rapidement que possible, les fonctions (résilience et productivité),
endommagées ou tout simplement bloquées, d'un écosystème en le repositionnant sur une trajectoire
favorable (la trajectoire naturelle ou une autre trajectoire à définir). (Aronson, et al. 1995)
Rectification : Action qui vise à linéarise le trajet d’un cours d’eau en recoupant ses méandres
Rendosol : Sol évolué sur roche mère calcaire
Restauration : Rétablissement de la biodiversité, de la structure et des fonctions d'écosystèmes présentant
encore un niveau suffisant de résilience (dégradation non irréversible) pour que l'intervention de
l'homme soit, si possible, limitée à une diminution puis un contrôle de son niveau de pression.
(Aronson, et al. 1995)
Tacon : Salmonidé n’ayant pas encore atteint l’âge de 3 ans et évoluant dans les rivières.
Zone hyporhéique : Ensemble des sédiments saturés en eau, situés au-dessous et à côtés d'un cours d'eau ,
contenant une certaine quantité d'eau de surface
Zone de remous : Phénomène de stagnation de l’eau (on parle d‘effet souvent « plan d’eau », produit en
amont du seuil, provoque une dégradation de la qualité de l’eau due notamment au réchauffement et à
l’envasement de la retenue.
45
VII.
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ANNEXES
51
Annexe 1 : Arborescence à suivre pour le calcul de l’aléa d’érosion hydrique
52
Annexe 2 : Grille d’évaluation de la qualité de l’eau du Seq-Eau
53
Annexe 3 Description du calcul de l’indice de Schnabel ajusté par Chapman(1952)
Cet indice permet de calculer l’effectif théorique d’une population fermée pour plus de deux
passages.
Critères d’application :

La population doit être fermée

Equiprobabilité des captures des individus

Le marquage des individus n’influence pas leur recapture ;

Les individus ne perdent pas leur marque entre deux périodes d’échantillonnage ;

Tous les individus marqués sont susceptibles d’être recapturés lors des échantillonnages
suivants
Formule :
Nt = Effectif de la population
Ci = Effectif du nième échantillon
mi = Nombre d’individus marqués à nième -1 session
R = Nombre total d’individus marqués et recapturés au bout de n sessions
successives
54
Annexes 4 : Classes de vitesses de hauteurs et types de substrat utilisés pour l’IAM
55
Annexe 5 : Note d’attractivité du substrat
56
Annexe 6 : Calculs des différents indices du protocole IAM

Indice de diversité de la mosaïque d’habitats des pôles (Div).
Mesure la complexité et l’hétérogénéité quantitative de la répartition des surfaces entre les
catégories de chaque composante de la qualité de l’habitat.
(Avec : n : le nombre de catégories (n =var) et
é
Si =

à
è
é
)
Indice de variété (Var)
Il correspond aux nombres de catégories (de substrats/supports) ou de classes (de vitesses et de
profondeurs), pour chacune des composantes de la qualité des mosaïques d’habitats. La variété des
substrats/supports ne prend en compte que les grandes catégories descriptives. NB : Les éléments
composites (mélange de substrats) ne rentrent dans le calcul que si les matériaux qui composent le mélange ne sont pas
présents de façon isolée sur la station.

Indice de régularité (Reg)
(Avec
é
é
é
ô
′
é)
0<Reg<1 : 1 correspond à la valeur maximale de diversité))
é

Indice d’attractivité Morphodynamique (IAM)
Sanctionne la variété des classes de hauteurs d’eau, de vitesses et de substrats/supports ainsi que
l’attractivité des substrats/supports pour l’ichtyofaune.
(Avec : v : vitesses ; he : hauteurs d’eau ; subs : substrats/supports)
. 57
.
Annexe 7 : Description du calcul de la conductivité hydraulique

Calcul de la conductivité hydraulique
m : Coefficient de poche piézométrique
Q : le débit (m3/s)
H : la différence de charge (m) qui correspond à la somme de la hauteur d’air dans le piézomètre
et de la hauteur d’eau dans l’entonnoir.

Calcul de m : le coefficient de poche du piézomètre ( m-1)
D = Diamètre interne du conductimètre
α = Coefficient de forme (sans dimension)

Calcul du débit (m/s)
Q = Vx S
V = Vitesse de l’écoulement (m/s)
S : Section de passage (m²)
58
Annexe 8 Cartes d’érodibilité et de battance des sous bassins versants de la Cure et du
Cousin
59
Annexe 9 : Evolution de la qualité physico-chimique et biologique des bassins versant de la Cure et du Cousin selon la grille d’interprétation du SEQ-Eau et de l’IBGN pour les années1993 à 2012.
60
Annexe 10 : Cartes de localisation des naïades sur les stations Cam-1 et Cam-3
tesrdtfgy dfghjhgy tgh
61
Annexe 11 : Cartes de localisation des naïades sur les dtation Cav-1 et Cav-2
62
Annexe 12 : Cartes de localisation des naïades sur les station Cav-3 et Cuav-1
63
Annexe 13 : Cartographie de l’IAM : Station Cam-1(Cousin amont)
64
Annexe 14 : Cartographie de l’IAM : Station Cam-2 (Cousin amont)
65
Annexe 15 : Cartographie de l’IAM : Station Cam-3 (Couin amont)
66
Annexe 16 : Cartographie de l’IAM : Station Cam-4 (Cousin amont)
67
Annexe 17 : Cartographie de l’IAM : Station Cav-1 (Cousin aval)
68
Annexe 18 : Cartographie de l’IAM : Station Cav-2 (Cousin aval)
69
Annexe 19 : Cartographie de l’IAM : Station Cav-3 (Cousin aval)
70
Annexe 20 : Cartographie de l’IAM : Station Cuav-1 (‘Cure aval)
71
Annexe 21 : Résultats des p-values pour les tests de comparaison deux à deux pour les
stations en fonction des valeurs de potentiel redox et de conductivité hydraulique
p-values du potentiel edox
Cam-1
Cam-2
Cam-3
Cam-4
Cav-1
Cav-2
Cav-3
Cuav-1
-
0.047
0.030
0.025
0.726
0.210
0.855
0.828
-
0.049
0.036
0.932
0,252
0,858
0,482
-
< 0,0001
0.040
<0,0001
0,020
0,005
-
0.279
0.322
0.636
0.052
-
0.047
0.873
0.183
-
0.028
0.003
-
0.019
Cam-1
Cam-2
Cam-3
Cam-4
Cav-1
Cav-2
Cav-3
Cuav-1
P-values de la Conductivité hydraulique
Cam-1
Cam-2
Cam-3
Cam-4
Cav-1
Cav-2
Cav-3
Cuav-1
72
Cam-1
Cam-2
Cam-3
Cam-4
Cav-1
Cav-2
Cav-3
Cuav-1
-
0.215
0.155
0.739
0.437
0,00018
0.150
0.525
-
0,673
0,347
0,006
0,003
0.555
0.656
-
0.257
0.101
0,0002
0,094
0.900
-
0.151
<0,0001
0.169
0.610
-
<0.0001
0.317
0,02
-
0.0018
<0,0001
-
0.013
-
Annexe 22 : Evolution du pH avec la profondeur
Cousin amont
7
6,8
6,6
6,4
6,2
6
5,8
5,6
5,4
5,2
5
Cam-4
0
5
Cam-3
10
15
0
5
10
Cam-2
15
0
5
10
Cam-1
15
0
5
10
15
Cousin aval
Cure aval
8
7,3
7,5
7,2
7
7,1
6,5
7
6
6,9
5,5
6,8
5
6,7
4,5
4
73
Cav-3
0
5
10
Cav-2
15
0
5
6,6
Cav-1
10
15
0
5
10
15
6,5
0
5
10
Annexe 23 : Evolution du potentiel redox avec la profondeur
Potentiel redox moyen pour les différentes profondeurs de mesures sur les stations du Cousin aval
700
Cav‐1 Cav‐2 Cav‐3
Potentiel redox (mV)
600
500
400
300
200
100
0
5
10
15
0
5
10
15
0
5
10
15
Profondeurs de mesures (cm)
Potentiel redox moyen pour les différentes profondeurs de mesures sur la Cure aval
Potentiel redox moyen pour les différentes profondeurs de mesures sur les stations du Cousin amont
700
Cam-1
Cam-2
Cam-3
700
Cam-4
600
Potentiels redox (mV)
Potentiel redox (mV)
600
500
400
300
200
500
400
300
200
100
0
5
10 15
0
5
10 15
0
5
10 15
Profondeurs de mesures (cm)
74
0
5
10 15
100
0
5
10
Profondeurs de mesures (cm)
Annexe 24 : Tableau de correspondance conductivité hydraulique-degré de colmatage des
sédiments
75
Résumé
MOTS CLES : Moule perlière, Mulette épaisse, colmatage, sédiment,
La Moule perlière (Margaritifera margaritifera) et la Mulette épaisse (Unio crassus) sont deux espèces indicatrices de
la bonne qualité des cours d’eau. Depuis plusieurs décennies, elles connaissent une importante diminution de leurs
effectifs, aussi bien au niveau mondial que national. Cette diminution est liée entre autres, à la dégradation des habitats
physiques, à celle de la qualité de l’eau et aux problèmes de continuité écologique, induits par les activités
anthropiques.
En raison de la raréfaction de ces espèces d’intérêt communautaire (inscrites à l'Annexe II de la Directive Habitat
Faune-Flore), le Programme LIFE+ Nature « Continuité écologique » tend à préserver ces deux espèces au niveau des
bassins-versants de la Cure et du Cousin. Les trois sites concernés par l’étude sont touchés par des problématiques
d’érosion et de colmatage du substrat d’origine diverse : travaux de rectification, piétinement bovin, gestion des étangs
et obstacles transversaux.
L’objectif premier de cette étude vise donc à approfondir les connaissances sur les problématiques liées au colmatage
en mesurant l’impact de la qualité intra-sédimentaire sur les naïades. Par ailleurs, en raison de la réalisation
prochaine de travaux de restauration et de réhabilitation, mis en place dans le cadre du programme, cette étude
permettra également de définir l’état initial qui servira de référence lors des suivis futurs.
Les résultats de cette étude montrent que les zones majoritairement soumises au colmatage du lit du cours d’eau sont
les zones impactées par les activités anthropiques. Au niveau de ces zones, la proportion de naïades retrouvées est plus
basse que sur les sites supposés non impactés. Le colmatage du sédiment impact donc la survie de ces deux espèces.
Abstract
KEYS WORDS : Pearl mussel, Tick shelled river mussel, clogging , sediment
Pearl mussel (Margaritifera margaritifera) and the thick shelled river mussel are two indicators species of good quality
streams. For decades, its known a significant decrease in their numbers at both global and national level. This decline
is partly related to the degradation of natural habitats, water quality and ecological continuity issues, induced by
anthropogenic activities.
Due to the depletion of this species ‘community interest (listed in Annex II of the Habitats Directive Fauna-Flora), the
program LIFE + Ecological continuity, tends to conserve these species at the level of catchment areas of the Cure and
Cousin. The three sites involved in the study are affected by the problems of erosion and clogging of the substrate of
various origins: rectification work, cattle trampling, ponds management and cross obstacles.
The primary objective of this study therefore aims to deepen knowledge about issues related to clogging by measuring
the impact of intra-sediment quality on naiads. Moreover, due to the next realization of restoration and rehabilitation
work, implemented in the program. This study will also set the initial state which will serve as reference in future
monitoring.
Results of this study show that the majority of areas subject to the streambed clogging are impacted by human activity.
At the level of its areas the proportion of naiads found is lower than on the supposed, not affected sites. So, clogging of
sediment has a bad impact on the survival of these species.
76
77
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