Biographie brève de André Walter (1887 – 1963)
Par Alain Neidhardt et Françoise Duhayon-Lainet
Musée d’anesthésie et des techniques médico-chirurgicales Besançon mars 2012
André, Maurice, Frédéric Walter vit le jour un 24 septembre 1887, à huit heures et demie du matin,
24 avenue des Fossés, à Montbéliard, dans le Doubs. La famille Walter aurait des origines alsacienne
et wurtembergeoise, appartenant à un milieu mennonite, la rigueur de leur tradition pourrait
expliquer les migrations antérieures compte tenu de l’intolérance à l’égard de cette laborieuse et
méritoire minorité religieuse depuis le bon roi Louis XIV.
Le père, Georges, Adolphe était entrepreneur de travaux publics lors de la naissance de André, il
avait alors trente-deux ans. La mère, Amélie, Élise Weber était âgée de vingt-sept ans. Il y avait dans
la fratrie quatre garçons dont Jean, Georges, Henri, né quatre années plus tôt et qui deviendra célèbre
dans le monde de l’architecture et par anecdotes interposées, dans le demi-monde parisien. Georges,
Frédéric Walter, le grand-père, économe à l’hôpital de Montbéliard, était alors âgé de soixante-douze
ans, L’oncle, Charles, Louis Walter, entrepreneur de travaux publics, avait trente ans.
Après une éducation secondaire stricte, il opta pour une carrière d’ingénieur et, dans le cadre des
Arts et Métier, se retrouva stagiaire à Cluny à l’âge de seize ans. En 1908, il était ingénieur de
l’École Supérieure d’Électricité (SUPELEC).
Son existence laborieuse n’avait rien d’austère, ses loisirs étaient fort dynamiques. Il accompagna
son frère aîné en Russie où il sut employer comme interprète un aimable pope, la langue de
communication étant le latin.
Sa passion pour l’alpinisme, entre deux courses en haute montagne lui fit publier un article
enthousiaste et pédagogique dans la revue du Club Alpin Français de 1913 : « Sans guide ; traversée
des petits Charmoz ». Cette période précédait la triste tragédie de la première guerre mondiale où les
quatre frères allaient être impliqués cruellement ; deux n’en reviendront pas, Jean sera blessé ainsi
que André. Le traumatisme subit au genou mettra un terme à ses prouesses montagnardes. Versé
initialement dans la cavalerie, il fut transféré dans l’infanterie où il connut les souffrances de la vie
des tranchées. Son esprit inventif et son sens humanitaire lui firent mettre en œuvre un système
d’avertissement des sentinelles endormies du passage prochain d’un supérieur : le signal était
transmis par un fil dont les réflexions complexes permettaient le passage de tranchées principales
vers les secondaires où se trouvait le poste de garde. Il échappa au massacre, nanti d’une Légion
d’Honneur et d’une Croix de Guerre.
La paix revenue, la recherche technique reprend ses droits en même temps que les exigences de la
vie ; il se marie en 1922, à Melun, avec Suzanne, Pauline, Charlotte Mille.
« Electricien » avant tout, les relations avec les phénomènes physiologiques font l’objet de
réalisations et de publications. Ainsi, la « mesure de la chronaxie chez l’homme, avec Bourguignon
et d’Arsonval. En 1929, il crée les Etablissements André Walter, les bureaux sont au 37, Boulevard
Saint-Michel, les ateliers dans le 15 ième arrondissement. En sortent des appareils de diathermie et
des « bistouris électriques ».
En 1939, une brochure des Etablissements André Walter spécifie que "les bistouris électriques à
lampe ont actuellement cédé le pas aux bistouris électriques à éclateur qui, seuls, permettent de
régler l’hémostase d’une manière absolument progressive depuis la coupe pure que nécessite une
biopsie jusqu’à la section absolument hémostatique nécessitée par une intervention sur le foie". (J.F.
Minot)