création ; c’est ce que nous appelons ‘’ la pollution ‘’ qui est en train de
faire de notre terre, une immense Jamaïque, une poubelle mondiale et
l’écologie n’est qu’un mouvement de prise de conscience que nous
sommes en train de détruire ce qui permet à l’homme de vivre dans un
milieu naturel.
En Afrique, dans certaines tribus, le chasseur demande pardon à la
bête qu’il va devoir mettre à mort pour se nourrir. Dans un ses livres,
Soljenitsyne dit cela merveilleusement en se souvenant de son repas
de prisonnier ; son repas, parce que c’était l’unique de la journée :
« Tu te rappelles cette soupe d’orge diluée ou cette bouillie d’avoine
sans un gramme de matière grasse ? Peux-tu manger une chose
pareille ?
Non, tu communies avec. Tu sais que la vie est en jeu avec cette
gamelle.
Non, tu communies avec. Tu la prends comme un sacrement = le signe
de tout ce que tu n’as pas, le symbole de tout ce que tu désires
violemment, tu la manges lentement du bout de la cuillère de bois et
tu la manges en t’absorbant totalement dans le processus de manger.
Cela devient sacré, tellement c’est important et déterminant pour les
heures qui vont suivre. Tu manges en pensant au fait de manger…et
cela se répand à travers ton corps ».
Ah ! Frères et sœurs, si nous pouvions communier de cette
façon ! La nourriture de Dieu = son corps et son sang, qu’il nous donne,
aurait peut-être pour nous une autre importance et peut-être aussi
d’autres effets ! Parce que l’Eucharistie, c’est cela : c’est Dieu,
s’apercevant de notre état famélique, de nos manques, de notre
besoin fondamental de manger une nourriture divine, spirituelle.
A nous, les fils, Dieu, va, non pas donner, mais se donner sous forme de
nourriture pour que cette vie divine reçue au Baptême, puisse toujours
s’alimenter, se sustenter à la vie même de Dieu.
C’est pourquoi, le Christ insiste tellement dans l’Evangile :
« ‘’ Mon corps est vraiment une nourriture, mon sang est vraiment une
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