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La fonction publique est, en effet, dépositaire de
la confiance du public.
Les citoyens attendent des fonctionnaires qu’ils servent l’intérêt général
en faisant preuve d’impartialité et en gérant quotidiennement les
ressources publiques de manière appropriée.
Un service public équitable et fiable inspire confiance au public. Il crée
aussi un environnement favorable pour les entreprises, ce qui contribue
au bon fonctionnement des marchés et à la croissance économique.
L’éthique dans le service public est nécessaire à la confiance du public et
la renforce ; elle constitue la clé de voûte d’une bonne gouvernance.
Mais que faut-il faire pour renforcer l’éthique dans le service public ?
Note de synthèse de l’OCDE sur la gestion publique
Renforcer l’éthique dans le service public :
Les mesures des pays de l’OCDE – Septembre 2000
Le renforcement de l’éthique, de l’intégrité, de la probité, de la responsabilité, du
professionnalisme et de la transparence font partie intégrante de l’agenda de la réforme et de
la modernisation du Secteur public, tant au niveau national, régional, continental qu’international,
à la fois au niveau des pays développés ou des pays en développement ou en transition.
Si certains pays se distinguent par des niveaux « acceptables » de corruption, il n’en demeure pas
moins que le manque de responsabilité, les comportements immoraux et les pratiques de
corruption se sont tellement répandus, surtout en Afrique, que l’on peut parler, à juste titre, d’une
«crise de moralité dans les services publics »1.
Cette situation alarmante a été à l’origine non seulement d’une prise de conscience au niveau
mondial de cette problématique, mais aussi de l’émergence de toute une dynamique, à partir de
la fin des années 80, pour tirer la sonnette d’alarme sur les violations morales et les pratiques non
éthiques, pour mettre en place les efforts nécessaires en vue de les freiner et surtout, pour jeter les
bases et construire des systèmes d’intégrité au niveau mondial, régional, continental et national.
L’élan observé à cet égard trouve son fondement dans les principales considérations suivantes :
-Les proportions qu’ont prises les pratiques, les attitudes et les comportements immoraux et
irresponsables tant au niveau du Secteur Public que Privé, devenant même parfois « des
normes institutionnelles », sachant, selon Transparency International, que « L’administration
est l’un des secteurs en Afrique le plus touché par la corruption et vis-à-vis duquel
le mécontentement et l’insatisfaction des usagers sont énormes »2 ;
-La vague de libéralisation politique que connaissent les pays d’Afrique, avec l’émergence
d’une citoyenneté revendiquant l’adoption et l’application de codes de moralité et de bonne
conduite ainsi que la condamnation des responsables d’actes immoraux ;
1Voir Sadig RASHEED, Ethique et responsabilité dans le service public africain, Bulletin DPMN, 3(1), août 1995,
pp. 12-14.
2Voir Combattre la corruption. Enjeux et perspectives, adapté du Transparency International Source Book 2000, éd.
Karthala, Paris.