PROPOSITION D’UNE METHODE DE PREPARATION PHYSIQUE.
Le développement de la vitesse.
La préparation physique intégrée.
Notre raisonnement, à caractère empirique, est basé sur l’observation de la pratique du
hockey au plus haut niveau, sur la littérature consacrée à des sports collectifs de grand
terrain et d’après les analyses réalisées par des entraîneurs issus du milieu du hockey.
Quelques réflexions pour étayer notre raisonnement.
POUR REPONDRE AUX EXIGENCES DU HOCKEY MODERNE : PRIORITE A LA
VITESSE.
La vitesse en hockey : la vitesse de réaction et de prise de décision (liées aux éléments bio-
informationnels), la vitesse d’exécution du mouvement ou gestuelle (éléments
physiologiques… et de coordination), la qualité de vitesse (faculté d’accélération et soutien
de sa vitesse maximale) (7).
La force et la vitesse sont sacrifiées sur l’autel de la VO2. C’est dans le travail de la filière
anaérobie alactique que se trouve la solution permettant d’aboutir à un jeu plus spectaculaire
car plus rapide. Mais cela ne veut pas dire négliger la filière aérobie : phase de régénération,
intersaison. Elle est déjà sollicitée dans les entraînements et les matchs. Il faut rechercher
une symbiose entre la vitesse de course et la vitesse gestuelle (1).
A Ipswich nous sommes de grands utilisateurs de chaussures à pointes … ayant découvert
que nos joueurs pouvaient ainsi améliorer leurs actions de bras et de jambes, …, leur
technique de vitesse et leur puissance explosive … , mais nous ne voulons pas confondre
sprint et athlétisme dont les exigences sont différentes de celles du football (2).
Il faut donc bien différencier le concept de vitesse en hockey qui au fil du temps de jeu
reposera sur un état de fatigue de plus en plus avancé avec la vitesse maximale absolue qui
ne s’exprime qu’après un temps de récupération total (7).
Selon Gisèle Di Giacomo, les joueuses de l’Equipe de France féminine de Hockey (1999)
démontrent des qualités de type aérobie suffisamment importantes pour ne pas travailler
davantage cette filière. Nous faisons le même constat avec l’équipe masculine. Elle
remarque que la majorité des actions déterminantes dans un match sont de courte durée et
de forte intensité. Cependant elle précise que ces efforts de sprint ou explosifs se produisent
sous l’effet de la fatigue. D’où certaines répercussions sur les méthodes d’entraînement.
Les entraînements physiques doivent avoir deux objectifs prioritaires : le développement de
la vitesse et le renforcement musculaire. Elle suggère de ne pas travailler la filière lactique
pendant les entraînements. Ce type d’effort est trop coûteux pour l’organisme, cette filière
est suffisamment sollicitée lors des matchs et la faible production de lactate en match ne
justifie pas un tel investissement. Elle confirme donc son choix d’entraîner la vitesse par un
travail intermittent (intensité maximale sur 5 secondes) sur un état de fatigue (travail foncier)
qui, par ailleurs, aura pour effet de produire des lactates à faible dose. L’autre aspect
développé est le renforcement musculaire. Elle insiste sur l’intérêt du gainage (dos,
abdominaux, fessiers) et de la musculation des jambes pour protéger le dos des
traumatismes dus à la pratique du hockey. Parallèlement, ce renforcement est
incontournable pour bien développer les qualités de vitesse.
Les observations réalisées par la DTN lors de différentes compétitions (Coupe d’Europe des
Nations 1995 à Dublin, Trophée Européen –16 et –18 ans 1996 à Paris) montrent que plus
de 80% des actions durant un match sont d’une durée inférieure à 15 sec. et plus de 60%
inférieure à 10 sec.
En football, le nombre de sprints courts (10 à 15 m ou 2 à 3 secondes) est de 195 (3).
Les 7kms de course effectués en match se décomposent en 64% de course lente aérobie,
24% de course à allure moyenne anaérobie (environ 80% de PMA) et 14% de course à
allure rapide (18 à 27 km/h) (4).
A l’image des autres sports collectifs de grand terrain et du hockey moderne, les actions de
courte durée sont fortement majoritaires (< 15 sec.).
Ces dernières :
(< 3 sec.) intègrent les actions de type explosif ou des sprints courts,
(> 3 sec. et < 7 sec.) intègrent des sprints longs.
Il existe une corrélation entre l’intensité de l’effort et l’aspect décisif de l’action.
Nous préconisons donc un entraînement donnant priorité au développement de la vitesse.
Cet entraînement (voir ci-joint programme PP) tiendra compte des paramètres suivants.
Entraînement de course :
développement de la filière anaérobie-alactique avec quantification des charges pour
travailler en capacité (> 40 m) et en puissance (< 40 m).
technique de course : école de course, méthodes de survitesse, de survélocité de
course tractée…
Renforcement musculaire :
régimes isométrique (gainage), anisométrique (concentrique) et pliométrique.
Entraînement physique intégré :
course et musculation intégrées à la pratique hockey.
Le contenu de l’entraînement physique se bâtira sur une échelle
analytique course intégré hockey
à compter d’une réflexion permanente liée à la notion de spécificité de notre pratique.
CLASSIFICATION DES ACTIONS PAR RAPPORT
A LA FILIERE ENERGETIQUE SOLLICITEE.
FILIERE ANAEROBIE ALACTIQUE
Les mouvements de type
explosif.
Tacle / tir au but (propulsions, déviation, PC…) / contrôle de balle
/ PC défensif (approche du but) / gardien de but (jeu sur la ligne
et d’approche du but).
Combinaison :
mouvements de type
explosifs et les sprints
courts (< 3 secondes)
Combinaison :
les sprints courts et les
sprints longs
(de 3 à 7 secondes)
Interception / PC défensif (1ère et 2° vague) / appel de
balle (démarquage proche ou dans le cercle) / duel défensif et
marquage individuel / dribble (changement de direction et de
rythme) / passe et va, passe et suit dans le jeu de mouvement /
gardien de but (les interventions loin du but).
Appel de balle éloigné et capture de balle dans l’espace / soutien
au porteur de balle sur contre-attaque / retour défensif sur contre-
attaque adverse / dépassement de l’adversaire sur conduite de
balle dans l’espace et inversement en situation d’opposition.
FILIERE ANAEROBIE LACTIQUE
La diminution des temps de repos contribuera à davantage solliciter cette filière.
Les courses rapides
répétées ou
(entre 7 et 15 secondes)
Travail en appui-soutien / replacement défensif par rapport à la
circulation de la balle (déplacement sur défense de zone) /
succession « d’attaque et contre-attaque » /
FILIERE AEROBIE
Déplacements
Non déplacements Attente et observation du jeu / arrêts de jeu / remplacement.
Marche, course lente pour replacement et observation du jeu.
POUR REPONDRE A UNE GESTION PLUS EFFICACE ET A PLUS DE
SPECIFICITE DANS L’ENTRAINEMENT DES CLUBS : LA PREPARATION
PHYSIQUE INTEGREE.
La préparation physique intégrée est une méthode de préparation permettant
l’amélioration des paramètres « physiologiques » du joueur, par le biais d’une
utilisation rationnelle de la motricité spécifique à l'activité (1). En sport collectif :
entraînement qui intègre le paramètre « physique » (dans le sens d’une maîtrise des
charges de travail) au sein des situations technico-tactiques (5).
Le progrès avec « l’EPI » est de travailler l’aspect énergétique, c’est à dire les
différentes filières …, en les quantifiant au sein des situations technico-tactiques
d’entraînement : pour les entraîneurs, ayant seulement deux à trois séances
hebdomadaires, cela représente un gain de temps consacré à la spécificité de
l’activité (6).
Mais, comme le souligne justement les préparateurs physiques des Equipes de
France, il n’est pas concevable, non plus, d’abandonner les séances spécifiques de
course : école de course, entraînements respectant une meilleure quantification des
charges (intensité, durée, volume).
Nous pensons qu’une bonne programmation prendra en compte ces facteurs soit en
élaborant des cycles spécifiques (périodicité de l’entraînement) soit en diversifiant le
contenu de la séance.
Certains problèmes peuvent aujourd’hui limiter la préparation ou entraînement
physique intégré (PPI / EPI) dans le hockey. En effet, nous manquons de données
précises sur les efforts accomplis par les joueurs au cours d’un match. Elles nous
permettraient de structurer des séquences d’entraînement à compter d’unités de
base (UB = tps action/ tps récupération) pertinentes.
C’est une nouvelle fois de manière empirique que nous avons créé nos séquences
d’entraînement.
Exemples de situations.
Elles sont construites à compter de situations simples et connues des joueurs. Nous
avons empiriquement quantifié les charges de travail. Nous avons ciblé la filière
anaérobie alactique. D’autres situations peuvent viser différents objectifs.
Situation 1 contre 1. Le défenseur porte un gilet lesté. Terrain 10mx10m, 4 buts. UB : 20 sec / 20
sec.
1 séquence = 3 répétitions. Récupération entre séquences = 2 mn. Changer les rôles.
Travail maximal type explosif (vitesse gestuelle, accélération).
Séquence 1 Séquence 2
20s 20s 2 mn
Situation de tir au but. 8 balles placées près de 8 plots (4 paires de plots de couleurs différentes).
Frapper toutes les balles au but sans enchaîner sur la même couleur. Parcours à effectuer lesté puis
non lesté. Travail surmaximal avec vitesses de réaction et gestuelle, accélération et coordination des
appuis. Cette situation permet l’amélioration de la faculté d’accélération, de la vitesse de réaction et
de la vitesse gestuelle sur tir au but.
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