ÉCONOMIE CORRIGÉ DU DEVOIR D0040
EFC C0040
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CORRIGÉ DU DEVOIR D0040
ANALYSE DU SUJET
ÉLÉMENTS DE CADRAGE
Dans le temps : de la Révolution industrielle à nos jours…, mais on pourrait se limiter à 1914
ou 1945.
Dans l’espace : concerne toutes les grandes puissances, mais il faut se limiter ici à celles qui
sont explicitement concernées par le programme.
Mots-clés :
Rôle (implique une appréciation et une analyse des modalités d’action), analyser (appelle
au-delà du rappel des faits une explication des mécanismes).
Dimension théorique :
Penser notamment à Ricardo : l’échange est producteur de valeur pour l’ensemble des
partenaires (théorie des « avantages relatifs ») et à J.B. Say : la division du travail est
autostabilisatrice (« loi des débouchés »).
Mais on peut aussi évoquer les vecteurs directs de la liaison des relations internationales et
du développement : les transferts technologiques, les sources de financement, on
pourrait aussi légitimement évoquer les conflits militaires (cf. impact ambivalent des guerres
napoléoniennes et des expéditions coloniales).
Problématiques :
La question centrale est de savoir dans quelle mesure les relations internationales ont
favorisé ou contrarié le développement économique mais cette interrogation a une portée
prospective dans le contexte de la deuxième mondialisation, l’élargissement du cadre de
l’échange à de très grands pays dont les normes salariales sont très inférieures aux nôtres,
ne risque-t-elle pas de déstabiliser nos économies et nos sociétés ?
Une deuxième problématique concerne les modalités de gestion des relations
internationales par les États (qui peuvent les susciter, les contrarier ou les filtrer).
Supports et cours de référence :
Sujet transversal, couvrant l’ensemble des quatre leçons du cours d’histoire économique et,
au niveau des références théoriques les leçons 5 et 7.
ÉLÉMENTS DE STRUCTURATION
Trois éléments de structuration, à hiérarchiser :
Découpage chronologique : XIXe siècle / entre-deux-guerres / « trente glorieuses »/
mutations fin XXe siècle.
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Analyse des vecteurs de liaison relations internationales économique
(avantages relatifs, transferts technologiques, financements) mais, en sens inverse
choc des cultures, déstructuration des sociétés, spécialisation défavorable imposée
enclenchant un processus de blocage ou de régression.
Spécificités nationales (économies dominantes, autres puissances industrielles,
Russie et pays émergents).
En fait, dans le cadre du temps imparti pour l’épreuve (4 heures), il paraît difficile
d’aborder tous ces aspects. Je proposerai donc un plan en deux parties :
1. Vues perspectives des évolutions depuis la 1re révolution industrielle.
2. Spécificités nationales.
Une autre possibilité consisterait à consacrer la 2e partie à l’analyse des vecteurs de la
liaison relations internationales → développement économique.
Je vous propose un corrigé sous deux formes avec un plan détaillé permettant de souligner
les articulations de l’analyse et d’envisager deux modalités d’approche du sujet.
Vous trouverez également page 7, une proposition d’un plan rédigé comportant un
développement plus précis des analyses.
PROPOSITION DE PLAN DÉTAILLÉ
VERSION 1
INTRODUCTION
Problématique : les relations internationales (commerciales, financières, industrielles et
technologiques) ont-elles favorisé ou contrarié la diffusion du développement économique ?
Dans quelle mesure les modalités de gestion de ces relations ont-elles influencé leur
impact ?
1. Vues perspectives
1.1. La première mondialisation (XVIIIe-XIXe siècles)
Échange international vecteur de la diffusion de la révolution industrielle britannique.
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Mais selon des modalités différentes correspondant rarement au modèle pur du
« libre échange » (cf. protectionnismes et rôle de « l’État-entrepreneur » dans les
pays d’Europe continentale).
Liaison généralement positive mais relations asymétriques entre le « centre », les zones
intermédiaires et les périphéries (cf. Braudel).
1.2. La « fragmentation du monde »
Une phase « critique » de décomposition de la cohérence libérale.
1917 repli de la Russie/ années trente : mise en cause du libre-échange et crise du système
financier international / constitution d’un bloc autarcique autour de l’Allemagne nazie.
Cette phase met en cause l’optimisme libéral : l’internationalisation financière a contribué à
la propagation de la crise économique et les pays qui sont le plus rapidement sortis de
cette crise sont ceux qui ont opté pour une intervention étatique forte dans un cadre quasi-
autarcique.
Une phase « organique » de reconstitution d’espaces économiques cohérents :
Économie-monde occidentale (Plan Marshall, FMI, GATT) ;
Bloc de l’Est agglomérant autour de l’URSS, l’Europe orientale et, pour un temps, la Chine.
Forte croissance des échanges commerciaux et des investissements internationaux au sein
des nations occidentales indéniablement liée à la prospérité des « trente glorieuses ».
A l’opposé tassement de la croissance des économies autocentrées du Bloc de l’Est.
1.3. La nouvelle mondialisation
Nouvelle restructuration de l’économie mondiale.
Phase « critique » de décomposition de la cohérence des « blocs ».
À l’Occident : crise du SMI, chocs pétroliers...
À l’Est effondrement des systèmes d’économies planifiées.
Phase organique de réintégration des économies de l’Est dans les réseaux
(commerciaux, industriels et financiers) du marché mondial.
On constate que, dans cette période, ce sont les économies les plus délibérément
extraverties qui ont connu la croissance la plus soutenue et les transformations les plus
décisives. (cf. Chine/Inde)
C.1. Au total sur l’ensemble des trois siècles, lien indéniable entre l’intensité des relations
internationales et le développement économique, mais la liaison n’est pas univoque (cf.
nations « périphériques » et propagation des crises). L’impact est aussi fonction des
modalités de gestion des relations des États avec le marché mondial.
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2. Spécificités nationales
2.1. L’Europe occidentale
XIXe siècle et début du XXe développement parallèle des échanges internationaux et
des économies nationales.
Mais modalités différentes. Opposition entre d’une part la Grande-Bretagne, libre
échangiste et la plupart des autres pays qui filtrent leurs échanges commerciaux.
Au plan théorique cf. opposition Ricardo/List.
Sur la longue période, ce sont les États relativement protectionnistes qui ont obtenu
les meilleures performances.
Après la Seconde Guerre mondiale l’opposition CEE/AELE exprime la persistance
d’une différence d’approche, avec, au part, un avantage pour les pays qui ont
choisi d’encadrer le marché par des politiques spécifiques.
2.2. Les États-Unis
Moins dépendants de l’échange international, du fait de la taille de leur marché et de la
variété de leurs ressources.
Asymétrie des relations avec le reste du monde du fait de leur position dominante.
Ont été tour à tour un élément déstabilisateur (entre-deux-guerres) puis stabilisateur
(2e après guerre) de l’économe mondiale.
2.3. La Russie
Du fait de ses dimensions, de sa position et de ses ressources, la Russie a, dès le
XVIIe siècle, filtré ses relations économiques extérieures, dans le cadre d’une
stratégie de développement définie par l’État.
Après la Seconde Guerre mondiale, elle a constitué autour d’elle une véritable
« économie-monde », relativement fermée sur elle-même, qui s’est révélée
incapable de soutenir la confrontation économique avec les États capitalistes.
Contre épreuve : la Russie d’Eltsine/Poutine qui a restauré une ouverture (filtrée) aux
échanges mondiaux et retrouvé récemment un rythme de croissance élevé.
2.4. Les méganations asiatiques
Noter une double opposition :
Entre l’ouverture internationale des XVIIIe et XIXe siècles, qui s’est traduite par un
blocage du développement économique, et celle du début du XXIe siècle, qui se
traduit par un renouveau économique.
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Entre la Chine et l’Inde (rythme de développement correspondant au degré
d’ouverture).
C.2. Si les relations internationales ont généralement contribué au développement des
différentes régions du monde, leur impact a été fortement conditionné par la position relative
des pays dans la hiérarchie économique (effets de domination), mais aussi par la stratégie
des États qui ont souvent filtré les échanges internationaux, pour les assujettir à leurs
objectifs.
CONCLUSION GÉNÉRALE
On peut conclure à deux niveaux.
En ce qui concerne l’impact global des relations internationales : celles-ci ont
généralement contribué à la diffusion du veloppement économique, mais avec au
moins l’exception notable des grands pays asiatiques déstabilisés au XIXe siècle par
la confrontation avec les pays industrialisés de l’Occident. Ceci conduit à s’interroger
sur le risque de déstabilisation généré par la mise en contacts de sociétés aux
normes sociales très différentes.
En ce qui concerne les modalités d’intégration de l’échange international dans les
stratégies économiques nationales, on relève de très grandes inégalités dans les
approches et les performances des différents pays.
Il apparaît une hiérarchie des gains et des risques. Les pays qui ont choisi
délibérément une stratégie d’ouverture sont ceux qui se retrouvent, avec les
meilleures performances en matière de croissance et les meilleures perspectives en
matière de stabilité. Mais l’insertion internationale ne signifie pas l’option
inconditionnelle pour un libre-échange incontrôlé. Sur la longue période, il s’avère
que les meilleures performances en matière de développement ont été réalisées par
des États qui ont su filtrer les relations commerciales pour en faire les instruments
d’une stratégie.
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