2 REPÈRES POUR ÉDUQUER LE 11 NOVEMBRE 3
ques nationales que tardive-
ment, après le décès de Louis
de Cazenave – l’avant-dernier
survivant - et à la condition que
la cérémonie se déroule dans le
cadre d’un hommage à tous les
poilus.
Lors de la cérémonie officielle, le
Président de la République a
dévoilé une plaque, apposée
sous le Dôme des Invalides, en
mémoire de l’ensemble des
combattants de la Première
Guerre mondiale. Il a ensuite
prononcé un discours exaltant
le souvenir des anciens combat-
tants de la Grande Guerre et
affirmant qu’il «est de notre
devoir que, par-delà l’Histoire, la
mémoire demeure malgré tout
vivante. »
Commémorer le
11 novembre aujourd’hui…
Chaque année, Lazare Ponticelli
assistait aux commémorations
du 11 novembre dans sa com-
mune du Kremlin-Bicêtre. À des
collégiens qui l’interrogeaient
en 2007, il confiait : « Je continue
à témoigner et à participer aux
cérémonies du 11 novembre car
je me suis promis de respecter
jusqu’au bout le serment que
nous nous faisions avant de
monter à l’assaut : “Si je meurs,
tu penseras à moi !”».
Le 11 novembre, date anniver-
saire de l’Armistice de 1918, est
l’occasion de retracer l’histoire
de la mémoire de la Grande
Guerre.
Or, la mémoire n’est pas l’his-
toire....
Quel message les commémora-
tions nous transmettent-elles
de ce que fut la Grande Guerre?
Le 11 novembre est l’occasion de
découvrir les monuments aux
morts, de revisiter l’Histoire, les
lieux de mémoire… et de mesu-
rer les écarts entre la mémoire
des différents groupes, à l’échelle
locale, et entre différents pays...
et de réaliser comment plusieurs
mémoires peuvent se constituer
autour d’un même événement.
Arrivé en France en 1906, à l’âge
de neuf ans, cet immigré italien
a rejoint le front en 1914, en
s’engageant dans l’armée fran-
çaise où il est incorporé au sein
de la Légion étrangère (il ne sera
naturalisé qu’en 1939).
C’est un adolescent de seize ans,
qui a dû mentir sur son âge pour
aller se battre.
Concernant les raisons de son
engagement, Lazare Ponticelli
dit avoir voulu défendre la
France « parce qu’elle [lui] a
donné à manger », et aussi parce
que l’armée lui donnerait du
pain. En 1915, lors de l’entrée en
guerre de l’Italie aux côtés de la
France, il est contraint de rejoin-
dre l’armée italienne. Lazare
témoigne avoir vite perdu le
sens de cette guerre : « On se
tirait dessus et on ne se connais-
sait pas. Pourquoi ? ».
Il rapporte également avoir par-
ticipé, sur le front italo-autri-
chien, à des scènes de fraterni-
sation entre soldats ennemis.
De retour en France en 1918, il
réussit à développer une petite
entreprise de ramonage qui
deviendra une grande société de
maintenance industrielle.
Des obsèques nationales
La disparition du « dernier poilu »
a donné lieu à des obsèques
nationales, le 17 mars 2008, lors
d’une cérémonie officielle aux
Invalides. Sur tout le territoire
national des hommages ont été
rendus : rassemblements devant
les monuments aux morts, minu-
tes de silence, drapeaux en berne,
évocations dans les établissements
scolaires…
Lazare Ponticelli n’avait pour-
tant accepté le principe d’obsè-
Lazare Ponticelli
Lazare Ponticelli,
le dernier survivant
français de la Grande
Guerre.
La France rend hommage
au dernier poilu
M.POURNY/ONAC 94–DR
Le dernier survivant français de la Grande Guerre s’appelait
Lazare Ponticelli, il est mort le 12 mars 2008.
11 novembre : commémorer
l’Armistice de 1918,
l’occasion d’un moment
de réflexion avec
les jeunes générations.
Les mots en bleu
dans le texte sont
définis dans
le lexique page 31.