Etude d'un ensemble documentaire sur la Grande Guerre
Première partie :
1. Quelles sont les conséquences démographiques de la Grande Guerre ?
- 9-10 millions de morts, 17-20 millions de blessés, (dont 7 millions d'invalides, les "gueules cassées")
- surtout des hommes jeunes, 30 % des hommes de 20 ans en 1914 sont morts auxquels s'ajoutent des millions de veuves, d'orphelins…
- Il faut ajouter encore le déficit des naissances pendant la guerre, qui crée des classes d'âge creuses et qui se répercutera sur les
générations suivantes.
2. Quelle est la situation économique de l’Europe en 1918 ?
- Des régions entières ont été dévastées dans les zones de combats, comme le Nord-Est de la France (la Serbie, la Belgique, l'ouest de
la Russie). Il faudra reconstruire mais aussi aider les veuves, les orphelins, les mutilés... mais les États sont déjà très endettés
- II faut aussi reconvertir l'économie de guerre en économie de paix.
-L'économie est bouleversée :l'inflation est galopante car l'Europe souffre encore de pénuries (aliments, médicaments, combustible…).
-L'Europe ne domine plus le monde, son repli commercial de l'Europe pendant les années de guerre a permis aux États-unis de conquérir
des marchés sans subir de concurrence.
3. Ces conséquences sont-elles les mêmes dans tous les pays engagés ?
- Mais un bilan très différent selon les pays :
Si l'Allemagne perd 2 millions d'hommes, son territoire n'est pas touché par les destructions.
En revanche, la France avec 1,4 millions de morts et 3,5 millions de blessés, est proportionnellement la plus touchée. De plus, toute une
partie de son territoire est ravagée car situées sur la ligne de front, comme d’autres régions en Serbie, Belgique, l'ouest de la Russie…
-Certains ont « profités » de la guerre, comme les Etats-Unis ou d’autres Etats américains qui ont prêté aux Etats européens, ils ont
approvisionné l'Europe en blé, armes et munitions d'abord contre de l'or, puis en lui concédant des crédits.
4. Quels sentiments se développent au lendemain de cette guerre ?
- La guerre va constituer un choc psychologique immense : la population reste choquée par cette guerre, sa brutalité, ce doit être « la der
des ders ». Abel Faivre cherche à dénoncer à travers son dessin l’absurdité et l’inutilité de la guerre, mais aussi l’idée de victoire. Peut-on
parler d’une réelle victoire de la France en 1918 ?
- L’Europe toute entière est traumatisée par la guerre et une crise de conscience et de civilisation touche l’ensemble du continent, en
Allemagne le slogan « Nie wieder Krieg » résume la pensée d’après guerre.
- Dans les colonies, on se pose des questions sur la dite « supériorité de l’Homme blanc »… la supériorité de l’Europe semble ici
directement remise en cause.
Deuxième partie :
Quelle est la situation de l'Europe au lendemain de la Guerre ?
En 1918, lorsque la guerre s’achève avec l’armistice du 11 novembre 1918, après 4 années de combat, c’est une Europe affaiblie et traumatisée par un
très lourd bilan qui se réveille.
a. un bilan humain catastrophique
- 9-10 millions de morts, des millions de blessés ou d’invalides (les "gueules cassées"). Toute une génération d’hommes jeunes (20-40 ans) est
sacrifiée au nom de leur Nation, amenant un vieillissement prématuré de la population européenne. A cela s’ajoute encore les victimes civiles de
guerre ou de massacres comme celui des Arméniens (1,5 millions de morts) en 1915. Plus la terrible épidémie de grippe de 1918 qui s'abat sur
des populations affaiblies et ajoute 1 million de morts supplémentaires.
- Mais ce bilan varie selon les pays, certains comme la France avec ses 1,4 millions de morts (1 mobilisé sur 6)
et 3,5 millions de blessés
, sont plus
touchés, tant humainement que matériellement, car toute une partie de son territoire est ravagée parce que située sur le front : la zone des
combats. Alors qu’à l’inverse, certains états ont profité de la guerre comme les États-unis qui sont ainsi devenus les créanciers de l'Europe en
lui fournissant armes, nourritures, etc.
-Enfin, la guerre constitue un choc psychologique immense : la population reste choquée par cette guerre, sa brutalité, ce doit être "
la der des
ders
"
.
Certains pensent aujourd'hui que cette "brutalisation des mœurs" aurait ouvert la voie aux régimes totalitaires.
b. un désastre économique et financier
- Dans les zones de combats, comme le Nord-Est de la France
(la Serbie, la Belgique, l'ouest de la Russie)
: des villes, des villages entiers sont
détruits, usines bombardées… Le potentiel industriel de l'Europe a diminué de 40 %, le potentiel agricole de 30 %.
- Comment financer la reconstruction, aider les veuves, les orphelins, les mutilés... alors que les États sont déjà très endettés, soit envers leurs
populations (de par les emprunts nationaux), soit envers des pays étrangers comme les États-Unis ou d’Amérique latine à qui on a emprunté
.
- Le retour à une économie « normale », la transformation des usines de guerre vers des activités plus pacifiques (comme les usines Renault ou
Citroën qui s’étaient lancées dans la production d’armement) n’est pas sans difficultés : des problèmes de main-d'œuvre mais aussi de capitaux
se posent. De plus, de nombreux industriels ont perdu une grande partie de leurs clients étrangers.
- Les pénuries sont importantes dans de nombreux domaines : aliments, médicaments, combustible (notamment en France où une partie des
bassins miniers étaient sous le contrôle allemand…. l'inflation est galopante (prix x3.5 en France entre 1914 et 1918 )
- L'Europe ne domine plus le monde, son repli commercial de l'Europe pendant les années de guerre a permis aux États-Unis de conquérir des
marchés sans subir de concurrence. En 1919, ils possèdent la moitié du stock d'or mondial, ce qui assoit la puissance du dollar face aux monnaies
européennes, dépréciées.
- Enfin dans les colonies, des revendications nationalistes commencent à se faire entendre, la dite supériorité européenne vient de montrer ses
limites…
C’est dans ce contexte difficile que l’Europe va devoir maintenant établir la paix, une paix qui se doit d’être durable pour répondre aux souhaits des
anciens combattants. Les futurs traités de paix sauront-ils résoudre toutes les tensions européennes ?