de
´partement de 7 % (Marne-Ardennes, Bas-Rhin) a
`10 voire
11 % (Tarn, Calvados, Ise
`re, Somme).
Dans chaque de
´partement, les taux de variation moyens
annuels les plus e
´leve
´se
´taient observe
´s pour les tumeurs de plus
petite taille. L’augmentation de l’incidence des le
´sions e
´tait
significative pour les trois cate
´gories de taille infe
´rieures a
`
40 mm en Marne-Ardennes, dans le Calvados, l’Ise
`re et le Bas-
Rhin. Dans le Tarn, l’augmentation d’incidence n’e
´tait
significative que parmi les le
´sions de moins de 20 mm. Dans
la Somme, l’augmentation d’incidence n’e
´tait significative que
parmi les le
´sions de moins de 10 mm. Dans aucun des registres,
le taux de variation des le
´sions de taille supe
´rieure a
`40 mm
n’apparaissait significativement diffe
´rent de ze
´ro. Une diminu-
tion significative de l’incidence des le
´sions de taille inde
´ter-
mine
´ee
´tait observe
´e dans la Somme et l’Ise
`re.
Les diffe
´rences d’e
´volution de l’incidence observe
´es entre
les registres durant la pe
´riode 1983–2000 e
´taient statistique-
ment significatives lorsque la taille des le
´sions e
´tait infe
´rieure a
`
40 mm ( p<0,01 pour les le
´sions de moins de 10 mm,
p<0,05 pour les le
´sions de 10–20 mm, p<0,01 pour les
le
´sions de 20–40 mm, p= 0,184 pour les le
´sions de plus
40 mm). Parmi les le
´sions de diame
`tre infe
´rieur a
`10 mm, les
taux de variation moyens annuels d’incidence e
´taient les plus
e
´leve
´s dans la Somme (+24,1 %), le Tarn (+20,0 %), l’Ise
`re
(+13,2 %) et le Calvados (+13,1 %), de
´partements ayant
e
´galement les taux de variation annuels d’incidence globale les
plus e
´leve
´s.
4. Discussion
4.1. Re
´sume
´des re
´sultats
Sur l’ensemble de la pe
´riode 1983–2000, l’augmentation
d’incidence des cancers papillaires de la thyroı
¨de est constate
´e
dans les six registres qui ont participe
´a
`l’e
´tude. Une
he
´te
´roge
´ne
´ite
´ge
´ographique des taux d’incidence et de leur
e
´volution est observe
´e entre les registres, en particulier au
niveau des le
´sions de petite taille. L’augmentation d’incidence
des cancers papillaires est la plus importante dans les
de
´partements qui pre
´sentent la plus forte augmentation
d’incidence des tumeurs de moins de 10 mm. Les taux
standardise
´s d’incidence sur l’ensemble de la pe
´riode e
´taient
les plus e
´leve
´s dans le Tarn et le Calvados, de
´partements dans
lesquels la proportion des tumeurs de moins de 10 mm e
´tait plus
e
´leve
´e que dans les autres. Les re
´sultats mettent e
´galement en
e
´vidence une augmentation significative de l’incidence des
tumeurs supracentime
´triques.
4.2. Points forts et limites de l’e
´tude
L’e
´volution en 1990 des crite
`res de classification histolo-
gique de
´finis par l’OMS a reclasse
´parmi les cancers papillaires
un certain nombre de cancers auparavant identifie
´s parmi les
formes ve
´siculaires. Dans notre e
´tude, les donne
´es histologi-
ques de l’ensemble des cas ont e
´te
´recode
´es selon les nouveaux
crite
`res de classification a
`partir des comptes rendus
anatomopathologiques. Ce recodage a permis d’e
´viter une
augmentation artificielle de l’incidence des cancers papillaires
due a
`cette e
´volution des crite
`res histologiques.
Les re
´sultats observe
´s dans le de
´partement de la Somme
doivent e
ˆtre interpre
´te
´s avec prudence compte tenu de la
proportion importante de tumeurs de taille inde
´termine
´e dans
ce de
´partement (16,2 %). Cette proportion e
´leve
´e s’explique a
`
la fois par l’absence de la taille exacte de la tumeur sur certains
comptes rendus anatomopathologiques des patients de ce
de
´partement et par le fait que le compte rendu anatomopa-
thologique n’a pas toujours e
´te
´retrouve
´.A
`l’inverse, le nombre
de tumeurs de taille inde
´termine
´e est tre
`s faible dans le registre
de Marne-Ardennes. Par ailleurs, les re
´sultats montrent que le
nombre de tumeurs de taille inde
´termine
´e a significativement
diminue
´dans l’Ise
`re et la Somme entre 1983 et 2000. Cette
ame
´lioration s’explique principalement par la pre
´sence de plus
en plus syste
´matique de la taille exacte dans les comptes rendus
anatomopathologiques. Il est e
´galement possible que l’exhaus-
tivite
´du recueil des donne
´es dans les registres de cancers se soit
ame
´liore
´e au cours de cette pe
´riode. En l’absence d’information
sur le mode de de
´couverte, l’he
´te
´roge
´ne
´ite
´de l’e
´volution
d’incidence du cancer de la thyroı
¨de en fonction de la taille de
la le
´sion est utilise
´e pour discuter l’impact potentiel de
l’he
´te
´roge
´ne
´ite
´des pratiques me
´dicales, sous l’hypothe
`se que
les petites le
´sions sont plus sensibles aux pratiques me
´dicales.
L’absence de donne
´es re
´centes constitue e
´galement une limite
importante de l’e
´tude.
4.3. Disparite
´sge
´ographiques d’e
´volution de l’incidence :
l’hypothe
`se de l’influence des pratiques me
´dicales
Une augmentation d’incidence des cancers micropapillaires
de la thyroı
¨de au cours des dernie
`res de
´cennies est de
´crite par
de nombreuses e
´tudes internationales [1–7]. Les augmentations
d’incidence observe
´es a
`l’e
´chelon des de
´partements franc¸ais
dans notre e
´tude concordent avec les re
´sultats des e
´tudes
ante
´rieures, mene
´es au niveau national [14]. L’hypothe
`se de
l’influence de l’e
´volution des pratiques me
´dicales sur
l’augmentation d’incidence des cancers de la thyroı
¨de fait
Tableau 3
Estimations des pourcentages annuels d’e
´volution de l’incidence des cancers papillaires entre 1983 et 2000.
Taille (mm) <10 10–20 20–40 >40 Taille inconnue Toutes tailles
Marnes-Ardennes 9,77 [6,83–12,8] 7,20 [3,76–10,8] 4,41 [0,62–8,35] 0,32 [6,52–7,65] 8,82 [22,6–7,37] 7,04 [5,19–8,91]
Calvados 13,1 [9,57–16,8] 11,9 [6,26–17,8] 12,3 [5,41–19,5] 5,97 [15,3–4,45] 2,18 [6,47–11,6] 11,0 [8,50–13,6]
Ise
`re 13,2 [9,76–16,8] 15,0 [10,6–19,6] 11,0 [6,98–15,1] 6,87 [0,07–14,3] 5,45 [10,3– 0,32] 10,4 [8,40–12,3]
BasRhin 9,00 [4,95–13,2] 10,4 [4,64–16,5] 6,64 [1,57–12,0] 2,15 [6,83–12,0] 3,90 [15,4– 9,20] 7,73 [5,13–10,4]
Somme 24,1 [16,8–31,9] 7,10 [0,37–15,1] 12,3 [4,49–20,7] 8,20 [4,22–22,2] 11,2 [17,8– 4,04] 10,1 [6,78–13,5]
Tarn 20,0 [15,9–24,1] 8,89 [2,85–15,3] 0,81 [4,82–6,78] 1,92 [8,60–13,7] 4,22 [10,2–2,20] 11,3 [8,79–13,8]
C. Leux et al. / Revue d’E
´pide
´miologie et de Sante
´Publique 57 (2009) 403–410 407
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 17/02/2016 par Centre Hospitalier de Troyes / IFSI Troyes (446709)