Contact presse: 022 989 34 00
Ushanga Elébé / [email protected]
Camille Dubois / [email protected]
Du 6 avril au 28 mai
Vernissage le 5 avril à 18h30
www.forum-meyrin.ch
Autoctions
et mythologies personnelles
Exposition
L’exposition
Avec Gilbert Garcin (photographies), Sébastien Laudenbach (lm d’animation), Jean Le Gac
(dessins), Chloé Micout (court-métrage), Marcel Miracle (dessins), Valérie Mréjen (vidéos),
Natalia Solo-Mâtine (installation)
L’exposition Autoctions et mythologies personnelles décrit l’aventure d’artistes contemporains qui
explorent l’intime, croisent ction et réalité. Dans une perspective de composition, ou recomposition
de soi, ce processus permet l’émergence de l’œuvre. Ces auteurs se façonnent une identité
artistique en se prenant comme objet de leur œuvre, pour s’inventer un destin et élaborer une
autre représentation de soi.
« Je est un autre », la formule de Rimbaud est devenue universelle. « Je est un autre », beaucoup
d’autres, sans pour autant être vraiment quelqu’un d’autre. Le moindre blogueur, en jouant avec
les identités, en s’inventant des parcours de vie ctifs, le sait. « Je » deviendrait même cette
aptitude baroque à la métamorphose.
On peut se souvenir aussi de la formule de Roland Barthes, en exergue de son autobiographie,
« tout ceci doit être considéré comme dit par un personnage de roman », puis du néologisme
« autoction » inventé en 1977 par Serge Doubrovsky en quatrième de couverture de son livre
Fils qu’il dénit comme « une ction d’événements et de faits strictement réels ». De est
un nouveau genre littéraire, à mi-chemin entre l’autobiographie et l’invention pure, représenté
par Alain Robbe-Grillet, Georges Perec, Marguerite Duras, Nathalie Sarraute et plus récemment
Emmanuel Carrère ou Chloé Delaume.
Un élan similaire traverse la création plastique à la n des années 60. En réaction à la pensée
formaliste, certains artistes réintroduisent la narration dans l’art et des critiques évoquent le
concept de mythologie personnelle. À la Documenta V de Kassel en 1972, Harald Szeemann crée
une section qu’il nomme Mythologies individuelles et englobe dans cette dénition des œuvres
de caractères formels différents. « Mythologie personnelle » exprime la transposition du quotidien
par l’individu pour atteindre le personnel, c’est-à-dire l’intime. Parmi ces artistes pionniers gurent
Jean Le Gac, aux côtés de Christian Boltanski et Annette Messager.
Aujourd’hui, ce territoire de l’autoction est toujours vaste et les procédés aussi variés. Les œuvres
choisies dans cette exposition convoquent les mots, le dessin ou l’image. Elles sont des chroniques
individuelles où seuls des fragments sont livrés. Certains, comme Sébastien Laudenbach, mettent
en scène dans une version romancée un moment précis de leur propre vie. D’autres, comme
Valérie Mréjen, utilisent un moment de la vie des autres qu’ils transforment subjectivement en
autoctions. Jean Le Gac et Marcel Miracle cèdent, quant à eux, à la tentation littéraire. Hommes
d’images et peintres de paroles, le premier nous plonge dans sa bibliothèque surdimensionnée,
l’autre nous dévoile son petit manuel de minéralogie prophétique. Enn, Chloé Micout, Natalia
Solo-Mâtine et Gilbert Garcin inventent, par des procédés multiples, des mondes étranges le
surnaturel devient une magnique supercherie.
Parler de mythologie personnelle et d’autoction, dans le domaine artistique, revient à évoquer
les interrogations que pose l’artiste à la société dans laquelle il vit. Interrogations qui portent sur
l’identité et sa fragilisation.
Aujourd’hui, à l’ère du développement de la globalisation et de la cybernétique, le net est devenu
un support de diffusion et de démultiplication de l’écriture de soi.
En résonance avec l’exposition
Vernissage
Mardi 5 avril à 18h30
Entrée libre
Atelier d’écriture autobiographique
Samedi 16 avril de 10h à 17h30
Inscriptions et renseignements : 022 989 34 00
En partenariat avec la bibliothèque Forum Meyrin et Le Grain des mots
Également à la Galerie LIGNEtreize
La Vie aquarellée
Œuvres de Jean Le Gac
Exposition du 7 avril au 20 mai
Rue Ancienne 15, 1227 Carouge
Gilbert Garcin
1929, France
Mister G, photographies
Personnage singulier, Gilbert Garcin s’engage dans la photographie à l’âge de 60 ans et réalise
une carrière fulgurante.
Bricoleur et illusionniste, ce cousin de Tati élabore par ses créations une sorte d’autobiographie
ctive, et une philosophie de la comédie humaine. En se mettant en scène dans ses propres
images vêtu d’un pardessus noir, Garcin ou Monsieur G. emprunte la démarche d’un Chaplin ou
d’un Magritte… Le choix du noir et blanc, les tirages contrastés, le dépouillement des décors et
leur caractère souvent géométrique renvoient le spectateur à des situations à la fois irréelles et
emblématiques de notre condition d’homme.
Sébastien Laudenbach
1973, France
Journal, lm d’animation (1998)
Sébastien Laudenbach est réalisateur, scénariste, animateur et illustrateur. Depuis 2001, il
enseigne à l’École Nationale des Arts Décoratifs, où il a été formé.
Pour son diplôme de n d’études, il réalise son premier court-métrage d’animation, Journal, primé
depuis dans de nombreux festivals.
Journal se feuillette entre octobre 1996 et mars 1997 et se construit, au rythme de séquences
animées au jour le jour, selon les événements, les sensations, les souvenirs, les humeurs.
Crayonnage, peinture à l’eau, collage et découpage sont ici les techniques utilisées. Elles résultent
de la mise à jour d’un journal comme une activité solitaire et minimale. Le héros, égrainé par une
voix blanche, se révèle par des traits simples et rapides. La forme est ici décisive, elle devient un
élément de la narration. L’interaction entre voix off et dessins procède, avec liberté et invention,
d’une alternance souple entre une représentation littérale et le choix de l’allégorie, qu’elle soit de
nature comique, absurde ou résolument laconique.
Depuis Jounal, l’auteur s’est afrmé avec Des câlins dans les cuisines (2003), Morceau (2006)
et Regarder Oana (2009). Son dernier lm, Vasco, a été retenu parmi les sept courts-métrages
présentés en 2010 par la Semaine de la Critique au Festival de Cannes.
1 / 11 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !