PICOT RAYÉ Siganus lineatus (Valenciennes, 1835) Source : Randall Famille : Siganidés ELÉMENTS-CLÉS DE DISTINCTION REPRODUCTION Couleur générale bleu-gris. Le corps et la tête sont recouverts d’étroites bandes ondulées jauneorangé régulièrement interrompues. Une marque jaune vif au moins aussi grosse que l’œil sur la partie arrière du corps, à la base de la nageoire dorsale. Sexualité : il y a autant de mâles que de femelles. Taille à maturité : 23 cm pour la femelle (environ 2 ans). Comportement de ponte : des pics de ponte ont été observés de fin décembre à début mars. Durant cette période, de grands rassemblements de plusieurs milliers d’individus ont été observés. ESPECES PROCHES En Nouvelle-Calédonie, le picot rayé ne peut être confondu avec aucune autre espèce. Dans le sud-est asiatique, S. lineatus peut être confondu avec S. guttatus. Ce dernier se différencie par une livrée composée uniquement de points et non de lignes. MENSURATIONS Moyennes : entre 20 et 33 cm pour un poids de 200 à 800 g. Sur les onze espèces de picots en Nouvelle-Calédonie, le picot rayé est actuellement le plus grand. Maximales : 43 cm pour un poids de 1,7 kg. Une autre grande espèce (Siganus vermiculatus) a été signalée près de Canala mais sa présence demande confirmation. Cette espèce qui peut atteindre plus de 2 kg serait alors la plus grande de Nouvelle-Calédonie. COMPORTEMENT Comme tous les poissons herbivores, il a une activité uniquement diurne. Il est assez craintif et les gros individus sont souvent difficiles à approcher. Vie sociale : le picot rayé vit en général en bancs de moyenne importance. Ces bancs peuvent rester plusieurs mois dans un périmètre assez restreint (au vent de l’îlot Canard par exemple) puis migrer ailleurs. La taille des bancs diminue assez rapidement avec l’âge, les gros individus se rencontrant rarement en grands bancs (plus de 20 individus). Ils ne se mélangent guère aux autres picots, bien que parfois on les rencontre en même temps que les picots argentés ou les picots gris. Migration : les picots rayés montent sur les platiers avec la marée haute. Des migrations ont été observées durant la période de ponte. ALIMENTATION Le picot rayé se nourrit majoritairement d’algues benthiques. Il semble préférer les algues épiphythes (algues poussant sur la surface d’autres algues), mais consomme également des phanérogames (plantes formant les herbiers) et des algues relativement dures. Ce poisson possède des dents soudées en forme de peigne qui lui permettent de racler les algues aussi bien sur les surfaces dures (essentiellement des débris coralliens) que sur les tiges des herbes marines. Il consomme aussi de petits Invertébrés quand ils se présentent. CROISSANCE ET MORTALITÉ La croissance de ce poisson est rapide. Il atteint environ 24 cm en 2 ans et plus de 33 cm en 4 ans. Des études menées sur des juvéniles de picots rayés ont montré que les taux de croissance peuvent varier de 3 à 14 mm par mois. Caractères distinctifs complémentaires : D XIII 10, A VII 9 Corps comprimé latéralement, recouvert de très petites écailles. Petite bouche pourvue d’une rangée d’incisives. Nageoire caudale légèrement fourchue, couverte de points dorés alignés. Lignes bleues partant de l’arrière de l’œil et se poursuivant en diagonale le long de la joue jusqu’au coin de la bouche. Quand il est sorti de l’eau, le point jaune vif se ternit pour devenir plus grisâtre. Joues couvertes par des écailles proéminentes. ECOLOGIE Distribution Indo-Pacifique : le picot rayé a une distribution disjointe : Maldives, Inde, Sri Lanka, Ogasawara (Japon), Indonesie, Nouvelle-Guinée, Australie, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie et Philippines. Nouvelle-Calédonie : ensemble de la Grande Terre. Ce poisson ne semble pas présent aux Loyautés ni aux Chesterfield. Biotopes Juvéniles : mangroves, herbiers et algueraies proches de la côte. Adultes : dans l’ensemble du lagon, de la limite des eaux douces jusqu’aux passes si celles-ci sont proches du rivage. Ce poisson s’observe souvent au pied de tombants de faible profondeur dans la mesure où il y a des fonds détritiques et des algues ou des herbiers à proximité. Avec la marée il monte se nourrir sur les platiers et les herbiers. Domaine de profondeur De 2 à 20 m. USAGES ET RISQUES Intérêts Pêche commerciale : le picot rayé est recherché par les pêcheurs au filet. Il est fréquemment présent au marché de Nouméa, sauf durant les mois de septembre à janvier. Aquaculture : des expérimentations sont actuellement en cours en Nouvelle-Calédonie pour développer la pisciculture de picot rayé. Aquariophilie : cette espèce ne se garde pas facilement en aquarium où il a une croissance lente. Pêche plaisancière et vivrière : la pêche au picot est très populaire en Nouvelle-Calédonie. Captures Engins : fusil, seine, épervier, filets maillants, pièges à poisson, nasses. Méthodes : ce poisson se pêche essentiellement au filet. Contrairement au picot gris (S. fuscescens), le picot rayé est rarement capturé à la canne à pêche, bien que parfois il se prenne sur des petits hameçons appâtés avec un bernardl’ermite. En chasse sous-marine, il est souvent très méfiant et ne vient pas bien à l’agachon. Attention ! Comme tous les Siganidés, le picot rayé peut infliger de douloureuses blessures avec ses épines dorsales, ventrales et anales. Il est recommandé de mettre la partie atteinte dans de l’eau très chaude pour soulager la douleur si besoin. Quelques cas de ciguatera ont été recensés suite à la consommation de picots rayés. Il semble que dans certaines localités, il soit parfois déconseillé de manger ce poisson le soir, à cause de substances légèrement hallucinogènes contenues dans sa chair à la suite de la consommation de certaines algues. Source : Randall Etat de la ressource Monde : il y a assez peu d’informations à ce sujet. Nouvelle-Calédonie : les stocks de cette espèce ont considérablement diminué sur l’ensemble de la Grande Terre et il devient difficile de capturer des individus de plus de 30 cm. Il est maintenant rare d’observer de grands bancs de gros poissons. Ce phénomène est dû à une pêche intensive et surtout à la capture de poissons trop petits. Cette espèce est la plus chère des poissons lagonaires au marché de Nouméa. En effet, la qualité de sa chair est excellente, sa préparation est facile et les risques d’intoxication sont faibles.