• Une biographie de l`auteur, avec ses coordonnées complètes (nom

EUROPE
compagnie ad-apte
texte et mise en sne Marie Fourquet
coproductions : Arsenic, Lausanne, Théâtre Saint-Gervais, Genève
Europe According to USA alphadesigner
SOMMAIRE
NOTE DINTENTION
L’identité européenne p. 3
PROJET DÉCRITURE
L’Europe et ses errances p. 4
Le mythe d’Europe p. 4
Les Héraclides p. 4
La tragédie p. 5
Le mensonge identitaire p. 5
Scénographie p. 5
Extrait : Les Héraclides d’Euripide p. 6
LA PIÈCE EUROPE
Sarajevo p. 7
La forme p. 7
L’équipe artistique p. 8
WORK IN PROGRESS p. 10
LA COMPAGNIE AD-APTE
Calendrier des spectacles p. 9
CV Marie Fourquet p. 10
CV Philippe Soltermann p. 11
REVUE DE PRESSE
CONTACTS
EUROPE texte et mise en scène Marie Fourquet_cie ad-apte
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NOTE D’INTENTION
L’identité européenne
C’est lors d’un cours à l’UNIL, donné par Anne-Marie Autissier (Maître de Conférences à
l’Institut d’Etudes Européennes), que l’envie d’écrire cette pièce s’est déclenchée. Ce cours
sur les enjeux des politiques culturelles en Europe retraçait brièvement l’histoire de la
construction de l’Europe.
Tandis que je réalisais ne pas connaître le mythe poético-érotique d’Europe, il y eut une
suspension dans la salle, puis plusieurs d’entre nous eurent le courage de demander si au
fond, c’était possible d’expliquer les fonctionnements de base de l’Union européenne. Je dis
le courage parce que dans ce cours nous avions une moyenne d’âge de 30 ans et je pense
tous l’impression, la prétention, d’avoir grandi dans cette Europe, avec cette Union
européenne.
Finalement, le fonctionnement fédéral de la Suisse est très proche du système européen et
le citoyen suisse y trouve sûrement plus de repères que le citoyen français.
Depuis le 8 mars, je suis suisse et être infidèle à ma nationalité française était de peu
d’importance même si, pour être honnête, la démarche de naturalisation s’est avérée moins
innocente que prévue. En fait, durant ce cours, j’ai réalisé que devenir suisse serait ne plus
vraiment être européenne. Pourquoi être tant attachée à son identité européenne et si peu à
sa nationalité française ?
J’ai fait ma scolarité sous Mitterrand, j’ai visité les camps d’extermination avec l’école, j’ai
appris l’allemand. J’ai eu une correspondante allemande et je l’ai imposée à table le
dimanche chez mes grands-parents, à Calais, ville bombardée, détruite à 70%.
Pour eux, 40 ans après, rien de tout cela n’était évident. Moi, j’étais déjà un pur produit de la
réconciliation franco-allemande, de ce rêve européen. Après avoir grandi dans le Nord de la
France si près de la Belgique, de l’Angleterre, de l’Allemagne, de la Hollande… nous étions
européens. Nous rêvions de partir en ERASMUS, d’aller à Cracovie, à Berlin, à Barcelone.
On a vu tomber le mur puis ma correspondante allemande m’en a envoyé un bout.
Et il y a la Suisse, ma nationalité suisse, la crise libyenne, l’affaire des minarets, la fin du
secret bancaire, Polanski. J’aime ce pays, tel qu’il est, sans guerre, vierge d’un passé
colonial, livré à lui-même face à Kadhafi mais avec vue sur le lac. Ce pays va-t-il un jour se
tourner vers l’Europe tel un amant dans le regret ? :
« Europe ? Veux-tu encore de moi ? Je regrette, reviens ! Je dirais oui à tout. »
L’identité Européenne est pour moi le principal enjeu scénique. La Suisse sort groggy de ces
dernières années rythmées par la polémique et les critiques de ses voisins. La question de
sa pérennité hors de l’Europe se pose à nouveau. L’Europe, elle, suite à la crise économique
redistribue les cartes. Quels risques pour l'Union européenne ?
EUROPE texte et mise en scène Marie Fourquet_cie ad-apte
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PROJET D’ECRITURE
L’Europe et ses errances
LE MYTHE D’EUROPE
Mon premier axe est le mythe d’EUROPE : L’histoire d’une princesse phénicienne vierge qui,
attirée par l’odeur d’un crocus, s’approche d’un fougueux taureau ailé blanc, Zeus lui-même !
Ainsi métamorphosé, le libidineux Zeus kidnappe la jeune Europe, lui fait des enfants, tandis
que Cadmos son frère la recherche en vain pour finalement, suite aux conseils de l’oracle,
changer de projet et construire Thèbes. Testostérone et odeur de safran mènent vaillamment
Europe vers sa destinée pendant que le frère s’égare…
Ceci est une première histoire d’errance, ces errances qui construisent et construiront
toujours l’Europe.
En Europe d’aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de faire le lien et de revenir à Calais
bombardée, à la « Jungle » errent les migrants clandestins terrés dans les restes des
bunkers. Pas de taureau ailé mais des passeurs, une vue sur l’Angleterre, un autre rivage et
sûrement aussi des frères qui les cherchent. Ce sont deux histoires d’immigration, de
pénétration.
La volonté de baser mon histoire sur un mythe grec est liée à l’envie d’enraciner mon thème
dans l’énergie tragi-comique que je trouve dans ces mythes. J’aime ces dieux décadents à la
forte énergie sexuelle, ces héros errants perdus entre ciel et terre. Je pense que pour
pouvoir travailler sur le thème de l’Europe, je dois l'implanter, lui donner des fondations pour
qu’il puisse prendre de l’ampleur car mon travail d’écriture part toujours du lieu commun et
s’axe sur l’identification personnage/spectateur.
LES HÉRACLIDES
Puis il y a les Héraclides, la pièce d’Euripe écrite en 439 avant Jésus-Christ. Une autre
errance, celle des enfants d’Héraclès après la mort de leur père. Ces enfants, ainsi que leur
grand-mère Alcmène, sont condamnés à l’exil par le roi Eurysthée, parent de la famille.
Craignant les prétentions au trône que pourraient avoir les enfants il les menace de mort.
Les enfants et Alcmène fuient leur ville natale Mycènes règne Eurysthée au service
duquel Héraclès dut effectuer ses douze travaux. Souverain omnipotent, il menace de guerre
tous les pays qui accueilleraient les réfugiés. Commence alors la pénible errance des
enfants d’Héraclès.
Seuls les Athéniens accordent l’asile aux enfants ainsi qu’à Alcmène et à Iolaos, le
compagnon d’armes d’Héraclès, qui les guide. Eurysthée décide d’assiéger la ville. Afin que
celle-ci remporte la victoire, l’oracle exige le sacrifice d’une jeune fille vierge. Macarie, fille
d’Héraclès se sacrifie pour sauver la vie d’une athénienne. Athènes gagne la guerre,
Eurysthée est fait prisonnier. Alcmène, qui dirige les exilés exige son exécution. Les
Athéniens débattent, leur constitution exclut la peine de mort.
La poésie d’Euripide met en scène cette troupe d’enfants anonymes, sans mères, traquée de
pays en pays, à leur côté le très vieil Iolaos et la grand-mère donnent à ce cortège une allure
étonnante. Cette couvée errante, maudite, guidée par deux vieillards est pour moi une
allégorie frappante de l’europe.
EUROPE texte et mise en scène Marie Fourquet_cie ad-apte
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LA TRAGEDIE
Le danger du thème européen est son actualité. Le risque de tomber dans le docu-fiction
sur scène, une réali violente et cruelle peut basculer dans la banalité, dans les bons
sentiments. En travaillant à partir de la pièce d’Euripide, je veux donner à l’écriture de ma
pièce une architecture basée sur la tragédie grecque.
Depuis longtemps, je veux travailler sur la structure de la tragédie et, avec le thème de
l’Europe, il y a ici plusieurs enjeux à filtrer l’écriture dans une telle architecture.
Tout d’abord le chœur omniprésent dans nos démocraties européennes puis propre aux
tragédies, la peur de propagation d’une famine, une maladie ou d’une malédiction. Les peurs
fantasmées exacerbées par des extrêmes pour mener à bien leurs velléités de pouvoir.
On retrouve sans cesse cette peur de l’invasion suite à l’ouverture des frontières, cette peur
peut prendre toutes les formes : humaine, alimentaire, épidémique. Et enfin, l’enjeu du
destin, l’enjeu du héros face à son destin. A quoi ressemble-t-il aujourd’hui ? Est-il celui qui
traverse l’Europe à pied en quête d’un absolu déguisé en utopie européenne ? Jusqu’où est-
il prêt à aller pour vivre dans cette Europe ? Que va-t-il perdre ? Pourra-t-il un jour rentrer au
pays ?
LE MENSONGE IDENTITAIRE
Je tiens à développer ce thème du mensonge identitaire, à le mettre au cœur de ma pièce.
Certains mentent sur leurs origines, ils mentent pour vivre, pour rester, pour être acceptés.
L’Europe distille aujourd’hui les restes de mensonges de la seconde guerre. Chacun panse
les plaies, colmate les brèches de nos identités mal menées par des années de guerres, de
déportations et d’occupation.
Pour moi, l’Europe est là, avec ceux qui se retranchent dans du régionalisme à outrance,
perdus dans ce terrain sans frontières, ils luttent pour garder un misérable 62 sur une plaque
d’immatriculation de voiture. D’autres, à force de changer de prénom, de nom pour survivre
en arrivent à vraiment oublier d’où ils viennent. Mon frère était-il mon oncle ?
Dans ce texte, pour moi le mensonge sera le ressort tendu entre tous, une bombe à
retardement dont la Suisse reste un lieu de passage, située au cœur du problème, mêlée
aux enjeux des réfugiés politiques.
Pourtant, je ne pense pas qu’on m’ait menti sur l’Europe. Je crois encore à l’outil de paix, à
l’union des états indépendants démocratiques, à ce ciel bleu étoilé. Reste à savoir quelles
sont les règles du jeu et là commence ma pièce.
SCÉNOGRAPHIE
L’Europe, histoire d’une utopie ? Histoire d’une tragédie ? Il est clair que le choix de l’espace
dans lequel va se construire ce thème est capital. Des frontières qui s’ouvrent, qui
s’emmêlent, qui se referment. Avec Serge Perret, le scénographe du spectacle, nous
voulons cette fois travailler sur les volumes et la verticalité, afin de faire ressortir l’ampleur
tragique et utopique du mythe européen.
Depuis trois spectacles, nous avons établi comme processus de création,
que les lumières créées par Antoine Friderici et la scénographie sont
étroitement liées et doivent se construire de manière imbriquées. En effet il
ne s’agit pas seulement d’arriver au final pour éclairer le décor, mais bien
d’être présent depuis le point de départ de la création et de la scénographie.
EUROPE texte et mise en scène Marie Fourquet_cie ad-apte
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