J’ai saisi la chance oerte par Matière Première - Journée promotionnelle du théâtre émergent
vaudois 6 et 7 juin 2008 à l’Arsenic, pour tester, mettre en danger cette écriture. J’avais besoin
d’être certaine que ces textes avaient tout leur sens sur un plateau de théâtre, avant de m’aventu-
rer avec eux dans une production. Ces journées ont été un véritable tremplin pour « Pour l’instant,
je doute . ». L’extrait de vingt minutes à reçu un très bel engouement et, à partir de là, à découlé
la co-production avec l’Arsenic, l’Echandole, l’Usine à gaz et le Nouveau Monde. Les retours des
professionnels glanés à cette occasion m’ont été très constructifs . Beaucoup ont relevés la qua-
lité « empathique » de ces textes. On créé un lien très étroit avec le spectateur et on joue sur un
processus d’identication, de projection. Certains ont qualié cet extrait de contemplatif. C’est
exactement sur ce point que j’avais travaillé avec les comédiens et ces retours ont conrmé mes
choix.
Pour ce spectacle, toute la mise en scène se concentre sur la direction d’acteur. Ce sera l’axe artistique
principal de ce travail. C’est pour cela que la compagnie ad-apte ouvrira plusieurs jours d’audition.
scénographie
une diagonale tendue
Sur scène, il y a trois comédiens et, au premier regard, l’espace se délimite en trois zones très
distinctes. Chacun investit son espace, une chambre, un bar d’hôtel ou même une avenue mais
aucune interaction entre eux, aucun échange, ils semblent tous isolés dans leur propre question-
nement. Pourtant, sur scène, une diagonale est tendue entre eux, seul lien qui les relie aux uns et
aux autres.
Puis, il y a cette lle à la guitare qui apparaît, elle chante en live et sa présence fait basculer l’ordre établi.
Avec elle, c’est un univers rock onirique qui investit le plateau, elle est cette lle si rock’n’roll tant fan-
tasmée. Cette lle draine avec elle les années estudiantines, les souvenirs érotiques voire la possibilité
d’un adultère.
Le plateau évoluera au l du spectacle, les zones très dénies à l’origine se diusent au fur et à
mesure, combien sont-ils ? Trois ? Huit ? Ou nalement un seul homme, un seul portrait.
lumières
glamour et contre-jour
Je veux pour ce spectacle travailler le contre-jour, les prols d’hommes qui se découpent tels des
héros face à leur destin. Le contre-jour puissant des concerts dans lequel apparaît la silhouette du
chanteur. Quelque chose de grand et lumineux qui bascule humblement vers une toute petite vie,
vers une lumière plus serrée, domestique, une lumière qui nous donne le visage du comédien avec
toute la réalité et la banalité de ses mots.
La lumière de la chanteuse, en revanche, prend tout le plateau, un espace libéré plus coloré et usant
d’artices. Une lumière glamour et fantasmée qui rend cette présence féminine aérienne.
5