« …pour les hommes qui nont pas envie dêtre protecteurs, ceux qui vou-
draient l’être mais ne savent pas s’y prendre, ceux qui ne savent pas se
battre, ceux qui chialent volontiers, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni
compétitifs, ni bien membrés, ni agressifs, ceux qui sont craintifs, timi-
des, vulnérables, ceux qui préféreraient soccuper de la maison plutôt que
d’aller travailler, ceux qui sont délicats, chauves, trop pauvres pour plai-
re, ceux qui ont envie de se faire mettre, ceux qui ne veulent pas qu’on
compte sur eux, ceux qui ont peur tout seuls le soir. »
Virginie Despentes, King Kong Théorie, 2006, éd. Grasset
Pour linstant, je doute.
compagnie ad-apte
texte et mise en scène de
Marie Fourquet
sommaire
Pour l’instant, je doute.
dates & distribution / p. 3
présentation / p. 4
extraits / p. 6
la compagnie ad-apte / p. 7
Marie Fourquet / p. 9
Philippe Soltermann / p. 10
collaborateurs / p. 11
photos / p. 12
revue de presse / p. 13
ad-apte
www.ad-apte.com
compagnie ad-apte
case postale 320
1000 Lausanne 12
contact artistique
Marie Fourquet
078 898 85 63
contact administratif
Isabelle Vuong
078 759 82 55
3
Pour linstant, je doute.
Souvent quelque chose mencombre lorsque j’écris. Je crois que cest d’être
une femme. Jai l’impression que la mièvrerie me guette à chaque virgule
et que le seul chemin pour l’éviter serait la pornographie. Alors j’oscille
vaillamment entre lécriture domestique et lindécence. Virginia Woolf dit
: « Le premier devoir d’une femme écrivain, c’est de tuer lange du foyer ».
Je nai tué personne mais j’ai écrit comme un homme.
Marie Fourquet, mai 2008
publication : textes publiés dans Prol depuis 2007 sous la rubrique Vice Versa puis
sous la rubrique A sa place
lectures : Standard Café, Lausanne, 15 avril 2008, Théâtre St-Gervais, Genève (dans le
cadre de la Journée de la femme - lecture Philippe Macasdar), 8 mars 2009
work in progress : Matière Première / Théâtre de l’Arsenic, Lausanne, 6 et 7 juin 2008
coproductions : Théâtre Arsenic, Lausanne, Théâtre de l’Echandole, Yverdon, Théâtre
Saint-Gervais, Genève, Théâtre Le Garage, Roubaix (F)
dates : Théâtre Arsenic du 21 au 31 janvier 2010, Théâtre de l’Echandole du 3 au 5
février 2010, CCN - Théâtre du Pommier Neuchâtel le 13 février 2010 , Théâtre Le Ga-
rage du 23 au 26 février 2010, Usine à gaz le 18 février 2010, Nouveau Monde (février
2010), Théâtre Saint-Gervais (mars 2010)
texte et mise en scène : Marie Fourquet
collaboration artistique : Philippe Soltermann
scénographie : Serge Perret
jeu : Pierre-Isaïe Duc, Frank Semelet et Philippe Soltermann
musique : Ifé Collin Niklaus
recherche de fonds : Isabelle Vuong
Pour linstant, je doute.
création 2010
introduction
un je masculin libérateur
Ces histoires se sont construites peu à peu, chaque texte avait sa mécanique propre tout en étant
étroitement lié aux autres. Il y avait quelque chose de très libérateur à écrire au « je » masculin, de très
jouissif. Et en même temps, cest le travail d’écriture qui m’a demandé le plus de rigueur. J’ai bien senti
que le moindre faux-pas, que la moindre transposition simpliste d’un sentiment féminin au masculin
ferait seondrer toute la construction de mes personnages.
Ces textes sont tous nés de cette question très sincère « mais lui, là, maintenant, il en est ? » Le titre
du spectacle « Pour l’instant, je doute. » est une des réponsesLe doute reste très peu viril, il nest pas
rassurant. Les femmes veulent des hommes sensibles et fragiles mais quand même… Alors, qu’en est-
il du constat franc de cet état de doute ?
Je pense avoir réussi à faire oublier que ces personnages sont nés d’une plume féminine. Le plus im-
portant était de trouver le style, le ton qui leur donnait le droit d’exister sur un plateau de théâtre.
notes d’écriture
des hommes en état de fragilité
Cette pièce « Pour linstant, je doute. » est née de l’envie de tracer plusieurs portraits d’hommes,
tous confrontés à des situations clés de leur vie, à la pression d’une prise de décision, à un moment
où tout peut, pourrait basculer. Ils sont face au point de non-retour, ça les rend fragiles, drôles ou
odieux. Ils subissent dans chaque histoire une charge intérieure ou extérieure et ils doivent au
moment du récit faire un choix. Ils cherchent la sortie.
Il y a, à travers chacun de ces textes, un état de fragilité et d’errance qui est déterminant pour linter-
prétation de ces personnages masculins.
Lécriture est volontairement plus proche de la nouvelle que du théâtre. Ma volonté était de travailler
l’écriture avec le mouvement d’une pensée, d’un soliloque, et d’y insérer grâce aux dialogues, une
certaine théâtralité qui bouscule le monologue.
journée Matière Première
une étape capitale
J’avais une question importante concernant la théâtralité de ces textes. En écrivant, j’ai toujours ima-
giné mes personnage sur une scène de théâtre. Pourtant, il y a peu de dialogues, les soliloques ne se
croisent jamais et chacun garde sa piste individuelle. Puis ces textes ont été publiés mensuellement
dans le magazine Prol et ils s’approchaient peu à peu de la forme de la nouvelle.
4
J’ai saisi la chance oerte par Matière Première - Journée promotionnelle du théâtre émergent
vaudois 6 et 7 juin 2008 à l’Arsenic, pour tester, mettre en danger cette écriture. J’avais besoin
d’être certaine que ces textes avaient tout leur sens sur un plateau de théâtre, avant de m’aventu-
rer avec eux dans une production. Ces journées ont été un véritable tremplin pour « Pour l’instant,
je doute . ». Lextrait de vingt minutes à reçu un très bel engouement et, à partir de là, à découlé
la co-production avec l’Arsenic, l’Echandole, l’Usine à gaz et le Nouveau Monde. Les retours des
professionnels glanés à cette occasion mont été très constructifs . Beaucoup ont relevés la qua-
lité « empathique » de ces textes. On créé un lien très étroit avec le spectateur et on joue sur un
processus didentication, de projection. Certains ont qualié cet extrait de contemplatif. Cest
exactement sur ce point que j’avais travaillé avec les comédiens et ces retours ont conrmé mes
choix.
Pour ce spectacle, toute la mise en scène se concentre sur la direction d’acteur. Ce sera l’axe artistique
principal de ce travail. Cest pour cela que la compagnie ad-apte ouvrira plusieurs jours d’audition.
scénographie
une diagonale tendue
Sur scène, il y a trois comédiens et, au premier regard, l’espace se délimite en trois zones très
distinctes. Chacun investit son espace, une chambre, un bar d’hôtel ou même une avenue mais
aucune interaction entre eux, aucun échange, ils semblent tous isolés dans leur propre question-
nement. Pourtant, sur scène, une diagonale est tendue entre eux, seul lien qui les relie aux uns et
aux autres.
Puis, il y a cette lle à la guitare qui apparaît, elle chante en live et sa présence fait basculer lordre établi.
Avec elle, c’est un univers rock onirique qui investit le plateau, elle est cette lle si rock’nroll tant fan-
tasmée. Cette lle draine avec elle les années estudiantines, les souvenirs érotiques voire la possibilité
d’un adultère.
Le plateau évoluera au l du spectacle, les zones très dénies à lorigine se diusent au fur et à
mesure, combien sont-ils ? Trois ? Huit ? Ou nalement un seul homme, un seul portrait.
lumières
glamour et contre-jour
Je veux pour ce spectacle travailler le contre-jour, les prols d’hommes qui se découpent tels des
héros face à leur destin. Le contre-jour puissant des concerts dans lequel apparaît la silhouette du
chanteur. Quelque chose de grand et lumineux qui bascule humblement vers une toute petite vie,
vers une lumière plus serrée, domestique, une lumière qui nous donne le visage du comédien avec
toute la réalité et la banalité de ses mots.
La lumière de la chanteuse, en revanche, prend tout le plateau, un espace libéré plus coloré et usant
d’artices. Une lumière glamour et fantasmée qui rend cette présence féminine aérienne.
5
1 / 15 100%