hypnose et douleur revue de la litterature

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HYPNOSE ET DOULEUR
REVUE DE LA LITTERATURE
Diplôme universitaire d’Hypnose médicale
Année 2010-2011,Toulouse
Dr LEONARD AMETEPE
DR BEATRICE GRANDMOTTET
REVUE DE LA LITTERATURE HYNOSE ET DOULEUR
29/01/2011
Etude comparant l’effet de suggestions d’analgésie chez des
sujets
éveillés, et en état d’hypnose, sur la mémorisation de
la douleur et les potentiels évoqués somesthésiques
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29/01/2011
Cette étude a pour but d’évaluer l’impact de l’hypnose sur
la réponse à des suggestions d’analgésie
 Face à des stimuli électriques douloureux les auteurs comparent les effets d’une
suggestion d’analgésie pendant un état de veille non hypnotique, avec ceux
obtenus après une induction hypnotique, et en phase post-hypnotique
 La douleur rapportée par les sujets est-elle variable selon le degré
d’hypnosabilité?
 Les suggestions d’analgésie sont-elles plus efficaces en état d’hypnose?
 Les pics N140 et P200 obtenus lors des potentiels évoqués somesthésiques
sont-ils atténués en hypnose?
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29/01/2011
Critères de sélection et déroulement de l’étude
 Des étudiants niveau licence, âgés de 19 à 28 ans, ne prenant aucun traitement,




sélectionnés selon leur hypnosabilité grâce à l’échelle de Stanford: Stanford
Hypnotic Susceptibility Scale (Weitzenhoffer et Hilgard, 1972)
12 sont Hautement Hypnotisables (HH), 12 sont Moyennement Hypnotisables
(MH) et 12 sont Faiblement Hypnotisables (LH)
Tous sont naïfs d’hypnose, ils ne sont pas informés de leur hypnosabilité
Le protocole d’hypnose est la traduction italienne du stanford Hypnotic Clinical
Scale
Le stimulus douloureux: 70 impulsions électriques , intercalées entre des
stimulations standard non douloureuses.
5 groupes: -Douleur ,chez un sujet éveillé
-Douleur et suggestion d’analgésie chez un sujet éveillé
-Douleur-Hypnose, et absence de suggestion d’analgésie
-Douleur -Hypnose, et suggestion d’analgésie
-Douleur -Hypnose, et suggestion post-hypnotique d’analgésie
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29/01/2011
Résultats et conclusion
•Les sujets hautement hypnotisables répondent plus aux suggestions d’analgésie durant l’hypnose
•HH ont également moins de douleur lors de l’hypnose fractionnée (suggestions post-hypnotiques) , ce qui
conforte l’hypothèse d’une meilleure efficacité des suggestions lors de l’ approfondissement de l’hypnose
•L’absence de différence significative entre douleur pendant l ’éveil et pendant l’hypnose suggère que l’induction
hypnotique ne suffit pas à produire l’analgésie. La suggestion est primordiale
•Les sujets avec suggestion d’analgésie HH surévaluent la diminution des douleurs en hy et post-hy, contrairement
aux sujets Douleur en éveil et en hypnose, ceci en faveur d’un effet de l’hypnose dans l’atténuation de la charge
émotionnelle
négative
à une mémorisation
accrue
phénomène douloureux
REVUE
DEcorrélée
LA LITTERATURE
HYNOSE
ET d’un
DOULEUR
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Etude des PES N140 et P200
•On constate une diminution d’amplitude des pics précoce N140 ET tardif P200 chez les sujets HH Analgésie en hypnose et en post-hypnotique, en
région frontale et centrale, argumentant la notion de l’influence de l’aire somato-sensorielle primaire dans la perception de la douleur, et sa
modulation, par le biais du contrôle inhibiteur descendant diffus.
•L’effet précoce (N140) peut être lié à des différences d’activations de la substance réticulée ascendante, ou au niveau du thalamus.
REVUE DErefléter
LA LITTERATURE
HYNOSEdans
ET DOULEUR
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•L’effet tardif (P200)peut
une réduction d’activité
le cortex cingulaire antérieur et le cortex préfrontal, activés en cas
de réponse
aversive.
Conclusion: L’hypnose est efficace pour diminuer la douleur chez les sujets hautement hypnotisables.
La suggestion d’analgésie après induction hypnotique et davantage encore en période post-hypnotique, est supérieure à
l’hypnose seule dans la modulation de la douleur
Il pourrait y avoir une interaction entre l’hypnose et les processus de mémorisation de la douleur, qui seraient à l’origine
d’une diminution subjective du niveau de douleur lors des processus de rappel.
Limitation dans l’étude par la charge émotionnellement négative entraînée par les impulsions électriques, avec éventuelle
anxiété anticipatoire
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L’hypnose dans le traitement d’une douleur oro-faciale
idiopathique persistante
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44 patients sélectionnés, présentant une douleur oro-faciale
persistante idiopathique (DOFP), depuis plus d’1 mois et ne
présentant pas de paroxysmes
• Etude randomisée avec un groupe relaxation (groupe contrôle) et un groupe hypnose
 Deux sous-groupes hypnose avec CD à écouter au domicile, et un groupe avec uniquement les
séances proposées (en tout 5 séances)
 Eléments pris en compte pour évaluer l’effet du traitement:
-douleur quotidienne sur l’EVA,
- Mac Gill Pain Questionnnaire au début et à la fin de l’étude
-mesure de l’aire de douleur sur un schéma
-diminution éventuelle de la consommation médicamenteuse
-qualité du sommeil
-qualité de vie (SF36)
-symptômes psychologiques (liste de 60 items)
-stratégies adaptatives
-hypnosabilité
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Résultats
 6 hommes et 35 femmes; dans le groupe hypnose, 2 patients ont arrêté après 3 sessions
et un après 4 sessions du fait de l’amélioration des douleurs; dans le groupe contrôle
(relaxation), deux patient ont arrêté après 4 sessions et un après 3 sessions, du fait de
l’absence d’efficacité.
 Douleur à l’EVA : 55% des patients en hypnose ont eu 30% d’amélioration (effet
cliniquement significatif à partir de 30%)
27% des patients en hypnose ont eu 50% d’amélioration
55% des patients en relaxation ont eu 10% d’amélioration
27% des patients en relaxation ont eu 5% d’amélioration

90,2% des patients présentaient des symptômes de somatisation
 80,5% des patients avaient des symptômes de dépression
 78% avaient des symptômes de trouble obsessionnel compulsif
 73% étaient anxieux
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Résultats
 L’hypnose est un outil efficace dans la prise en charge des DOFP, mais les
facteurs psychosociaux importants n’ont pas permis de démontrer
d’amélioration de la qualité de vie, sur une si courte période
 Ce qui est prouvé expérimentalement :
-L’hypnose réduit le réflexe spinal nociceptif R III (Kiernan et al; 1995)
-Lors de la modulation de la douleur en hypnose, on voit en IRM f et sur le PET
scan, une augmentation du débit sanguin au niveau du cortex cingulaire
antérieur, du thalamus, du mésencéphale, avec simultanément, diminution du
débit sanguin dans le cortex somato-sensoriel primaire ( Rainville et al,
1997,2002; Faymonville et al, 2000,2006)
L’action analgésique de l’hypnose pourrait avoir pour support le système de
contrôle inhibiteur descendant diffus.
L’analgésie hypnotique n’est pas inhibée par la naloxone et ne dépendrait donc pas
du système opioide.
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La douleur dans la fibromyalgie: modulation par des suggestions
hypnotiques et non hypnotiques, analyse en IRM fonctionnelle
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Cette étude a pour but d’examiner l’activité cérébrale lors de
l’utilisation de suggestions d’analgésie et de douleur, en état de
veille et en hypnose, dans un contexte de fibromalgie
 46 patients pré-sélectionnés, dont 44 femmes, l’âge moyen étant de 52 ans
 La consigne donnée était de chiffrer leur douleur sur un cadran, puis ils étaient
informés qu’en hypnose, l’effet des suggestions serait d’obtenir une modulation
 Le script d’induction hypnotique était standardisé et il était demandé aux patients de
tourner l’aiguille sur le cadran de douleur le plus haut possible, puis de l’abaisser au
maximum. Les patients qui pouvaient abaisser le niveau de douleur de 6 points
étaient sélectionnés (13 patients)

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Traitements utilisés par les patients
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L’effet de la suggestion hors hypnose est significatif, celui de
l’hypnose l’est uniquement lors de la suggestion d’analgésie.
La perception de douleur plus faible en hypnose qu’en situation
d’éveil, lors de la suggestion de douleur
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Les données d’IRM fonctionnelle ont été recueillies lors des suggestions, avec et sans hypnose.
Le contrôle de la douleur était cependant meilleur lors des suggestions hypnotiques d’analgésie.
Les pics d’activations en hypnose étaient plus importants au niveau du cervelet, de l’insula, du cortex cingulaire
antérieur , du cortex pariétal inférieur, et du cortex préfrontal droit.
En éveil, l’activation est plus importante au niveau du cortex cingulaire interne et le cortex préfrontal gauche.
Cette étude confirme l’intérêt de l’hypnose dans le traitement de la fibromyalgie,
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déjà retrouvé
dans de précédentes expérimentations ( Haanen et al., 1991; Castel et al., 2007)
Il semblerait que l’hémisphère droit soit plus impliqué dans les processus hypnotiques que le gauche, chez les sujets
hautement hypnotisables.
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COMTEMPORARY HYPNOSIS.
2009 March1;26 (1): 24-39
THE EFFICACY OF HYPNOTIC ANALGESIA IN ADULTS:
A REVIEW OF LITERATURE
L'efficacité de l'analgésie hypnotique ADULTES: REVUE DE
LA LITTÉRATURE
Brenda Stoelb L., Ivan R. Molton, Mark P. Jensen, et David R. Patterson
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Efficacité dans la population ayant une douleur aiguë
et de procédures médicales
 Contrairement à la douleur chronique, la douleur aiguë survient en réponse à des lésions tissulaires
spécifiques, tend à être de plus courte durée, et disparaît habituellement après la blessure guérit (
Melzack etWall, 1973 ;Williams, 1999.
 Les revues antérieures (c.-à- Patterson et Jensen, 2003 ; Jensen et Patterson, 2006 ; et al. Elkins,
2007 ) a identifié et résumé d'environ une vingtaine d'études portant sur l'efficacité de
l'hypnothérapie dans le traitement de courte durée / conditions douleur procédure, y compris
l'aspiration de la moelle osseuse (par exemple Liossi et Hatira, 1999 ), les changements de
pansements de plaie et le débridement (p. ex Patterson, Questad et DeLauter, 1989 ),
interventions chirurgicales invasives telles que l'angioplastie ou angiographies (par exemple,
Weinstein et Au , 1991 ; Lang, Joyce, Spiegel, Hamilton et Lee, 1996 ), la chimiothérapie ( Syrjala,
Cummings et Donaldson, 1992 ), et chirurgie plastique ( Faymonville et al 1997., ).
 Encore une fois, toutes les études, l'hypnose a été généralement trouvée associée à une réduction
significative dans un certain nombre de mesures douleur ainsi que des réductions dans les résultats
liés tels que l'anxiété, la durée du séjour à l'hôpital, et la durée de la phase 1 du travail lors de
l'accouchement.
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DOULEUR
29/01/2011
Efficacité dans la population ayant une douleur
chronique
 La douleur chronique, définie comme une douleur qui persiste pendant six mois ou plus , est
fréquemment associée à une maladie dégénérative des processus ou chronique et peut ne pas
toujours avoir un identifiables physiologiques cause directement. En outre, la douleur chronique
peut être très difficile à traiter et cette résistance (associée à une détresse émotionnelle ou
psychologique, qui peut servir à son tour, d'exacerber ou intensifier l'expérience de la douleur)

Dans ces études, l'hypnose a été jugée réduire de façon significative dans un certain nombre de
critères liés à la douleur (par exemple intensité de la douleur, durée, fréquence, utilisation des
analgésiques), mais l'efficacité varie en fonction d'un certain nombre de facteurs, tels que le type de
douleur, taille de l'échantillon et de composition de l'étude.
 Toutefois, en comparaison à des traitements qui comprenaient des éléments hypnotique (telles que
la relaxation musculaire progressive, training autogène, et certaines formes de thérapie cognitivocomportementale [TCC] pour la douleur) l'hypnose n'a pas toujours été associés à une plus grande
efficacité. Dans la plupart des études, l'acte même de l'induction hypnotique ne semble pas avoir
un effet substantiel .
 lorsque les patients ont montré une réduction équivalente de contrôle de la douleur avec l’hypnose
ou relaxation autogène , très souvent les patients suggestibles ont montré une amélioration de l'état
quel que soit le traitement .
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RESUME
Cet article résume les deux précédentes revues d’ études contrôlées
randomisées de l'analgésie hypnotique pour le traitement de la douleur aiguë
et chronique chez les adultes, ainsi que les commentaires d’ études
similaires qui ont été récemment publiés dans la littérature scientifique.
Les résultats indiquent que pour la douleur aiguë et chronique:
(1) L’ analgésie hypnotique donne toujours des résultats dans le sens d’ une
diminution plus importante dans une variété de type de douleur comparée à
l’absence de traitement ou aux traitements conventionnels
(2) l'hypnose souvent surpasse les interventions non-hypnotiques (par exemple
l'éducation, la thérapie de soutien) en termes de réductions dans certains
critères à la douleur
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29/01/2011
(3) hypnose est efficace de la même façon que les traitements qui
contiennent des éléments hypnotiques (comme la relaxation musculaire
progressive), mais n'est pas dépassé en efficacité par ces traitements
alternatifs.
Les facteurs qui peuvent influencer l'efficacité des interventions analgésie
hypnotique sont discutées, comme :
 le niveau suggestibilité du patient
 l'attente du résultat du traitement,
 l’expertise du thérapeute pour améliorer la prise en charge des praticiens
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Et pour les sujets peu hypnotisables…
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