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Rapport de gestion trimestriel
au 30 septembre 2011
montbleu
Étoiles
ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
Le temps de l’action
Le bras de fer de cet été entre la Finance et l’Économie politique a provoqué, comme nous le redoutions, une grave
crise de défiance, qui plonge encore une fois le monde économique dans la tourmente. Cela n’est pas sans rappeler
le syndrome de la grave crise de confiance ayant suivi la faillite de la banque Lehman Brothers, crise de confiance
qu’il est, aujourd’hui, urgent de contrer par une prise de conscience mondiale de l’interdépendance de nos économies.
La crise de défiance a entraîné une crise bancaire européenne…
Les différentes inquiétudes de la sphère financière sur la solvabilité des pays d’Europe du Sud, eu égard au poids de
leur dette devenue de plus en plus difficile à financer et à supporter, a fini par miner la confiance des opérateurs. Le
plan de sauvetage, annoncé le 21 juillet dernier, permettra au Fonds européen de stabilité financière (FESF) et ses
440 milliards d’euros de souscrire de la dette souveraine européenne et de la soutenir sur le marché secondaire mais,
également, de financer les prises de participation dans le capital des banques fragilisées. Malgré ce plan ambitieux,
les banques européennes et notamment françaises ont été sans cesse attaquées sur les marchés financiers. Dans une
spirale autodestructrice, plus leurs cours diminuaient, plus elles apparaissaient comme fragiles. Autrement dit, plus
la confiance s’évapore, plus le système bancaire se met en danger. Or, le FESF n’étant pas encore ratifié par
l’ensemble des 17 pays membres de la zone euro, il est dans l’impossibilité de mettre en œuvre les opérations qui lui
ont été dévolues. Cette situation entretient le doute sur le coût que représenterait, pour les banques, la restructuration
des dettes souveraines de la zone euro, qu’elles détiennent en portefeuille, et donc le doute sur leur solidité.
C’est dire à quel point le système bancaire européen mais également américain cristallise, désormais, toutes les
craintes des opérateurs. De plus, il va également devoir supporter un désengagement de ses activités financières dans
une conjoncture économique mondiale plus faible.
… Qui menace désormais de transformer le ralentissement mondial en récession
Depuis le printemps, l’économie mondiale a connu de nombreux chocs. Le tout premier a été porté par la flambée
des prix des matières premières et de l’énergie, conséquence de la politique de Quantitative Easing menée par la
Fed. Il apparaît à présent que le séisme du Japon a, également, joué un rôle extrêmement perturbateur, notamment
sur l’organisation de la production industrielle. Enfin, le krach boursier du mois d’août a particulièrement modifié
les anticipations des agents : industriels et ménages restent dans l’expectative. Certes, le FMI n’a ramené ses prévisions
de croissance mondiale pour 2011 qu’à 4%, contre 4,3% en juin, mais le moteur américain semble patiner fortement.
Il semble que l’ampleur de la récession de 2008-2009 ait été sous-estimée et le rebond qui a suivi, surestimé. Il n’est
donc pas étonnant que les entreprises américaines aient répondu par un certain attentisme, alors même que la
confiance des ménages chutait nettement. Le plus difficile reste le taux de chômage qui affiche 9,1% aux États-Unis,
et ce, malgré la révision à la hausse des créations nettes d’emplois au cours de l’été (+ 57 000 en août, + 127 000 en
juillet). Avec seulement 103 000 postes nets créés en septembre, il est manifeste que l’emploi privé (+ 137 000) ne
parvient plus à compenser les licenciements dans le public. Même la Chine, l’Inde et le Brésil voient leur économie
ralentir sous l’effet de la moindre activité de leurs clients et de la série de hausses des taux d’intérêt mise en place
afin de lutter contre l’inflation.
La crise bancaire, déjà transmise à l’économie européenne, toucherait donc également une économie mondiale déjà
anémiée. D’où la nécessité d’un sursaut de la politique économique.
Le FMI prévoit désormais une croissance américaine à 1,5% pour 2011 et 1,8% pour 2012, contre 2% prévus le
trimestre dernier. Ces taux équivalent à ceux de la croissance attendue en l’Europe (1,6% et 1,1% pour 2011 et
2012), avec une Allemagne qui commence à ressentir les effets du fort ralentissement de ses exportations.
D’où la nécessité d’une réponse internationale appropriée et coordonnée
Dès lors, l’attitude du Brésil, de la Chine et des États-Unis à l’égard des Européens, prend tout son sens. Ils les
poussent ainsi à prendre des mesures politiques fortes pour résoudre la crise bancaire, qui touche le vieux continent,
et à trouver des solutions soutenables aux problèmes de solvabilité de certaines dettes souveraines. Cette prise de
conscience des Européens amènera, nécessairement, une recapitalisation du système bancaire par l’intermédiaire soit
de fonds nationaux privés, soit du FESF.
Quant au problème des dettes souveraines, il trouvera sa résolution dans le recours à un effet de levier et dans une
action plus volontariste de la BCE et des fonds privés. Toutefois, cette volonté politique européenne ne pourra pas être
efficace sans la reprise d’une coordination des politiques économiques des pays du G20. Un plan collectif et ambitieux
devra être dévoilé lors du sommet des chefs d’État, les 3 et 4 novembre prochains, dernière réunion sous présidence française.
L’Europe devra aller plus loin dans la solidarité et dans son pendant, le contrôle budgétaire. De leurs côtés, les États-
Unis devraient arriver à un consensus, entre républicains et démocrates, dans l’élaboration d’une politique de relance
de l’activité à court terme et de rigueur budgétaire à moyen terme. Les pays émergents, quant à eux, devront participer
à l’effort général en rééquilibrant leur croissance sur leur demande interne.
Le programme est ambitieux, l’enjeu considérable, l’action réalisable…