Opportunités offertes par le développement de la filière

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Opportunités offertes par le
développement de la filière
agroalimentaire en Serbie
Résumé
La Serbie, pays de tradition agricole, souhaite développer et diversifier le secteur en s’inspirant de
l’expérience française. Les récents échanges avec le ministère serbe de l’Agriculture et de l’Environnement
confirment une volonté de voir la France de plus en plus présente et impliquée en Serbie sur tous les
aspects de la coopération dans le secteur agroalimentaire : partage d'expertise, accompagnement
institutionnel, investissement, transfert de technologies et savoir-faire.
La situation économique de la Serbie s’est nettement améliorée ces deux dernières années et s’inscrit sur
une tendance positive. La reprise économique amorcée en 2015 (PIB : +0,7%) a été confirmée en 2016
(+2,7%) et devrait se poursuivre en 2017 avec des prévisions du FMI à 3% ou au-delà. Le changement le
plus notoire est la réduction du déficit budgétaire, ramené de 6,6% du PIB en 2014 à 2,1% en 2016, bien audelà des objectifs fixés avec le FMI (4%). La courbe du ratio de la dette publique sur le PIB s’est inversée
dès cette année (74% du PIB contre 76,7% en 2015) avec un an d’avance sur les prévisions
La Serbie, pays de tradition agricole, souhaite développer et
diversifier le secteur en s’inspirant de l’expérience française
1. L’économie serbe se caractérise par un poids important du secteur agricole
L’agriculture représente en Serbie une part importante de l’économie. En 2015, 7 % du PIB du pays était
généré par le secteur agricole qui emploie près de 24% de la population active. La balance commerciale du
secteur est excédentaire, avec un solde positif de 1,3 Md€ en 2015 ; les principaux postes d’exportation
étant les céréales et les fruits rouges.
Le nord du pays, occupé par la région autonome de Voïvodine, est surtout voué aux grandes cultures (maïs,
tournesol, blé, etc.). Au sud : vergers, vignobles, cultures fruitières. En 2015, la Serbie a produit 100 000
tonnes de framboises, en faisant le premier producteur mondial. Enfin, le lait représente un sous-secteur
important de l’agriculture du pays.
La Foire internationale de l’agriculture à Novi Sad est l’un des évènements agricoles majeurs dans les
Balkans. En 2016, elle a rassemblé 1 500 exposants de 60 pays et accueilli plus de 100 000 visiteurs.
2. Les liens entre la Serbie et la France se sont resserrés ces dernières années
Un jumelage, financé sur fonds européens de préadhésion, a récemment été remporté par la France en
matière de gestion des zoonoses. La CRJ a pris ses fonctions à Belgrade le 1er décembre 2016. D’autres
jumelages sont en projet dont un portant sur les IGP et l’agriculture biologique, suivi de près par la France.
Par ailleurs, un arrangement administratif entre les ministère français et serbe de l’Agriculture, signé en
2011, permet de conduire des actions ponctuelles de coopération. Un voyage d’étude d’une trentaine
d’associations de producteurs de la région de Nis (Sud-Serbie) a par exemple récemment été organisé pour
examiner le régime français des coopératives agricoles.
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3. Les perspectives d’évolution du secteur invitent à un renforcement de la présence française
Les récents échanges avec le ministère serbe de l’Agriculture et de l’Environnement confirment une volonté
de voir la France de plus en plus présente et impliquée en Serbie sur tous les aspects de la coopération
dans le secteur agroalimentaire : partage d'expertise, accompagnement institutionnel, investissement,
transfert de technologies et savoir-faire.
Le Gouvernement serbe souhaite notamment renforcer le secteur agroalimentaire du pays, notamment par
la mise en place de mesures incitatives facilitant les investissements dans l’industrie de transformation des
produits (location à long terme, sur 30 ans, des terrains de l’État à prix avantageux). La Serbie est
demandeuse d’une expertise technique française en la matière pour l’aider à se conformer aux directives
européennes et ainsi éviter toute difficulté aux investisseurs au moment de l’entrée dans l’Union
européenne.
Parmi les autres axes de coopération souhaités par le ministère de l’Agriculture et de l’Environnement,
figurent :
-
développement de la filière des huiles essentielles dans le sud du pays ;
diversification des activités en milieu rural (agriculture de montagne, tourisme rural, etc.) ;
IGP et agriculture biologique ;
génétique bovine
Ces axes de coopération pourraient être inclus dans le programme de visite du Ministre serbe qui a accepté
l’invitation française au prochain Salon de l’Agriculture à Paris.
Au vu du potentiel agricole et agro-industriel de la Serbie, couplé à un faible coût de la main d’œuvre,
plusieurs groupes français ont fait le choix de s’y installer, principalement en Voïvodine : Lactalis et
Bongrain-Savencia (lait), Soufflet, Limagrain et Axéréal (céréales), Sanders et Roullier (nourriture
animale/engrais). Des opportunités existent dans plusieurs segments de l’agro-industrie: stockage,
conditionnement, transformation des produits agricoles (des fruits rouges et des légumes notamment). Le
ministre de l’Agriculture serbe invite aujourd’hui les investisseurs français intéressés à poursuivre leur
engagement notamment dans les secteurs des fruits/légumes et de la viande en vue d’exporter des produits
transformés de qualité.
Le climat des affaires s’améliore progressivement, notamment
dans le cadre des négociations d’adhésion de la Serbie à
l’Union européenne
Les négociations d’adhésion de la Serbie à l’UE ont été officiellement ouvertes en juin 2013. 6 des 35
chapitres de négociation sont ouverts à ce jour, dont un (« science et recherche ») provisoirement clos.
L’alignement progressif de la Serbie sur l’acquis communautaire la rapproche des standards européens et
contribue à l’amélioration du climat des affaires. D’importants efforts doivent encore être fournis sur les
chapitre 11 « agriculture et développement rural » et 12 « questions vétérinaires et phytosanitaires et
sécurité sanitaire des aliments », non ouverts à ce jour mais pour lesquels la France a un rôle à jouer en
termes d’accompagnement. Les fonds IPARD (Instrument de préadhésion pour le développement rural)
seront prêts à être déployés dès que l’agence de paiement du ministère de l’Agriculture répondra aux
normes européennes.
Les autorités serbes font des efforts pour faciliter l’accès au marché aux investisseurs étrangers, dont les
implantations ont contribué de façon significative à la croissance économique. RAS, l’Agence de
développement de Serbie (www.ras.gov.rs), accompagne les projets d’investissement en Serbie y compris
dans les secteurs agricole et agroalimentaire.
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Au classement « Doing business » de la Banque Mondiale, la Serbie continue sa progression passant du
68ème rang en 2015, au 54ème en 2016 et au 47ème en 2017. Depuis 3 ans, une série de mesures et
d’amendements aux lois sur le travail, sur la faillite des entreprises notamment a été adoptée pour améliorer
l’environnement des affaires. Les procédures de délivrance de permis de construire ont également été
simplifiées pour faciliter l’investissement et des améliorations sont enregistrées dans le paiement des taxes
et impôts.
Enfin, trois accords de libre-échange font de la Serbie un marché relativement ouvert et une plate-forme
privilégiée pour les investissements productifs de biens manufacturiers destinés à l’exportation sur les
marchés voisins, russe et européens :
-
entrée en vigueur au second semestre 2007, l’accord de libre échange pour l’Europe Centrale (CEFTA),
vise au renforcement des échanges de marchandises et de services entre les pays des Balkans
(Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine, Monténégro, Serbie) et la Moldavie ;
-
signé en l’an 2000, l’accord de libre-échange entre la Serbie et la Russie autorise l’entrée en régime de
franchise de douanes sur le marché russe les marchandises produites en Serbie ;
-
l’accord de stabilisation et d’association UE-Serbie, entré en vigueur le 1er septembre 2013, permet
l’exportation sur le marché européen de tous les produits (y compris les articles textiles) originaires de
Serbie sans droits de douane, à l’exception de produits agricoles encore soumis à des quotas. En
contrepartie, la Serbie réduira graduellement sur une période de 6 ans les droits de douane sur les
équipements industriels et les biens de consommation provenant des Etas membres.
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